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Nouvelle Bible Segond – Galates 1

Aux Galates

Dans le cadre d’une lettre, l’épître aux Galates offre un véritable « traité de défense et illustration » du christianisme. C’est probablement le plus ancien spécimen de ce genre au sein du Nouveau Testament. Ecrit de combat, il a vu le jour à l’occasion d’une crise grave, périlleuse pour l’avenir même du christianisme. Aussi l’auteur s’engage-t-il à fond pour communiquer sa conviction. La rhétorique, c’est-à-dire l’art de persuader, va être mise au service d’une pensée exceptionnellement forte.

La haute estime dans laquelle est toujours tenue l’épître aux Galates n’est pas sans lien avec cette méthode d’exposition, tour à tour provocante et amicale, graduée dans ses effets et destinée à conduire le lecteur à effectuer le bon choix, d’une manière irréversible.

Si nous ignorons comment cette épître polémique a été reçue en Galatie, son accueil dans le canon du Nouveau Testament suggère que les arguments de Paul ont porté. « Son Evangile » (Rm 2.16n) a finalement été entendu, et cette affaire est devenue un exemple à méditer pour toute Eglise en butte aux mêmes difficultés.

La rhétorique au service de l’Evangile

Une bonne manière de se rendre compte de la place faite à la rhétorique est d’aller tout de suite à la péroraison (6.11-17). C’est le lieu où l’orateur s’expose personnellement et où il résume l’argumentation afin d’inciter l’auditoire à se déterminer. Quintilien, un contemporain de Paul, auteur d’un ouvrage monumental sur l’art oratoire, indique que le défenseur veillera à « reprendre et regrouper les faits, ce qui rafraîchit la mémoire du juge, place d’un seul coup sous ses yeux toute l’affaire, et fait valoir par l’abondance même des arguments ce qui, pris isolément, aurait produit moins d’effet » (De Institutione oratoria, VI, 1.1). Il lui appartiendra ensuite de susciter l’indignation, enfin d’attirer la sympathie, mais « cet appel à la pitié ne doit jamais durer longtemps. On n’a pas dit sans raison que rien n’est plus facile à sécher que les larmes » (VI, 1.27).

Ces quatre éléments apparaissent nettement dans le dernier chapitre de l’épître aux Galates :

Tout cela conduit à une meilleure compréhension de la démarche de Paul dans l’épître aux Galates. Les brusques changements de rythme et de ton, alliés à une certaine disparité de contenu, correspondent bien aux habitudes stylistiques du temps, telles qu’elles se reflètent dans les écrits de combat pour la défense d’une idée. Dans cette perspective, le plan de l’épître apparaît plus distinctement (voir encadré).

Origine et nature de la crise galate

La crise galate est l’une des épreuves les plus graves qu’ait traversées la première génération chrétienne. A s’en tenir aux données de l’épître, il apparaît que, peu de temps après leur première évangélisation par l’apôtre, les Galates se sont tournés vers d’autres personnes qui ont perverti leur foi. Après l’enthousiasme des débuts, les Galates ont dû se trouver aux prises avec des questions qu’ils étaient incapables de résoudre seuls. Ils ne savaient plus très bien dans quel camp se ranger. Ils n’étaient plus des païens asservis aux éléments du monde, aux observances du calendrier (4.3,7-10), aux clivages habituels (Juif / Grec, esclave / homme libre, homme / femme, 3.28). Ils ne se sentaient pas non plus solidaires du monde juif et perdaient le statut privilégié dont ils bénéficiaient, en tant que Juifs, dans l’Empire romain.

Ils se sont alors confiés à ceux que Paul considère comme des fauteurs de troubles (1.7). Ces derniers ne sont jamais nommés, ils ne sont pas non plus parmi les destinataires de la lettre. Tout se passe comme s’ils n’avaient été que des prédicateurs de passage.

Quelle était la nature de leur doctrine ? On a le sentiment qu’ils avaient en horreur tout ce que le discours libérateur de Paul comportait d’ouverture, grâce à une confiance nouvelle – une confiance en un Christ crucifié qui justifie et en son Esprit qui trace seul le chemin de la vie. Les Galates avaient dû éprouver des difficultés de l’ordre de la « chair » : non pas seulement inconduite sexuelle, selon ce que le mot « chair » évoque spontanément aujourd’hui, mais aussi disputes, jalousies, etc. (5.19ss). Les fauteurs de troubles ont-ils alors prescrit l’ordonnance de la loi juive, y compris l’obligation de la circoncision, comme remède à tous ces maux ?

La circoncision, en effet, avec sa caractéristique de marque permanente, de sceau de l’alliance abrahamique et mosaïque (Gn 17 ; Ex 4), pouvait donner l’impression forte d’être une sorte de « second sacrement » ou de « sacrement de la Torah » (c’est-à-dire de la loi juive) à situer sur le même plan que le baptême chrétien. Aussi bien les Galates, retombés de haut après l’expérience si vive qu’ils avaient faite du don de l’Esprit et le premier enthousiasme de leur baptême (3.1,27), furent-ils des proies faciles pour les propagandistes attardés des vertus pratiques de la Torah qui leur rendirent visite.

Et cela est intolérable. Paul y discerne comme la marque d’un envoûtement (3.1) qu’il s’agirait de rompre. Dès lors, pour accentuer sa différence, il provoque ses adversaires sur leur propre terrain : celui de l’argumentation fondée sur l’histoire sainte, qui était sans doute aussi le cheval de bataille des hellénistes, ce courant important du judaïsme dont Etienne, dans les Actes des Apôtres, apparaît comme un représentant chrétien (cf. Ac 7 ; voir 6.1n,5).

Qui sont les Galates ?

La fameuse Tour et le quartier de Galata, dans l’Istanbul moderne, rappellent, au moins par leur nom, le passage des Galates, ces guerriers gaulois qui franchirent l’Hellespont (les Dardanelles) vers 278 av. J.-C. pour s’établir ensuite en Anatolie, dans la région de Pessinonte, d’Ancyre (Ankara) et de Tavium.

Défaits par les Romains en 189 av. J.-C., ils devinrent leurs auxiliaires au siècle suivant. Leur dernier prince, Amyntas, un officier promu par Rome à la dignité royale, mourut en 25 av. J.-C., non sans avoir légué ses Etats à l’administration romaine, sa bienfaitrice. Celle-ci procéda alors à une vaste réorganisation de la carte, avec la création d’une « province » de Galatie, venant enfler le « territoire galate » de plusieurs cantons satellites, telles la Phrygie et la Pisidie.

Comme le notait déjà fort logiquement Jérôme, le traducteur célèbre de la Vulgate (331-420), ces « Galates sont des Grecs » ; on parle aujourd’hui de Gallo-Grecs. Ils sont en effet policés et instruits, rompus à toutes les finesses de la civilisation hellénistique. Le niveau culturel de l’épître ne serait pas approprié s’il en allait autrement.

Autour de l’incident d’Antioche

Pourquoi l’apôtre met-il tant de soin à se démarquer des autorités de l’Eglise, en place à Jérusalem (chap. 1 et 2) ? Au moment où la crise éclate, les gens de Jérusalem jouissent-ils ou non de l’estime des Galates ? En tout cas Paul proteste : sa propre autorité apostolique ne dépend pas des gens de Jérusalem. Elle ne lui vient pas des hommes. Il a bénéficié d’une révélation directe du Seigneur, qui l’a désigné pour devenir apôtre parmi les non-Juifs (Ga 1.15s ; cf. Jr 1.5).

S’il a rencontré les colonnes de l’Eglise (2.9n), ce n’est qu’à peu de reprises et pendant peu de temps (1.17-20 ; 2.9-10). Non : Paul n’est en dépendance théologique, ecclésiale ou rituelle ni de Pierre (1.18 ; 2.11-14), ni des faux frères (2.4).

Le récit de la vocation de Paul semble avoir fait partie de sa catéchèse habituelle, si l’on en juge par les nombreuses versions qui en sont connues par le Nouveau Testament. Le récit de Galates 1–2 se distingue cependant de tous les autres par le ton et l’ampleur autobiographique. Tour à tour véhément et tendre (cf. 3.1 et 4.13ss), l’apôtre se montre ici dans sa plus grande humanité : il apparaît à la fois comme un prophète intransigeant, qui ne tolère aucune dérive théologique, et un pasteur tout proche des siens, qui se plaît à évoquer avec eux les souvenirs qui les lient (et dont nous n’avons pas de trace ailleurs).

L’exemple d’Abraham (chap. 3 et 4)

La présence d’Abraham, cité neuf fois dans les chapitres 3 et 4, n’a rien de surprenant. Ce personnage partage avec Moïse la palme de la notoriété dans le Nouveau Testament (pas moins de 73 mentions, tandis que Moïse en récolte 79). Dans le monde juif du temps de Jésus, Abraham était considéré comme le parfait observateur de la Torah. Dans la Bible grecque des Septante, le Siracide lui consacre un éloge qui va bien dans le sens de ce que les Galates ont l’air de penser : « Il observa la loi du Très-Haut et entra dans une alliance avec lui. Dans sa chair il établit l’alliance et dans l’épreuve il fut trouvé fidèle » (Siracide 44.19-21).

Paul ne pouvait éviter de revenir sur le sujet pour contester, avec la vigueur que l’on sait, les accents légalistes de cette dernière lecture. En fait, il renverse complètement l’interprétation traditionnelle en subordonnant radicalement l’obéissance d’Abraham (et a fortiori sa circoncision) à sa foi.

Mais, pour autant, les procédés exégétiques employés au chapitre 4 surprennent souvent les modernes. Devant leur questionnement, ce qu’on a dit plus haut du modèle rhétorique fournit de très suggestifs éléments de réponse. Il ne fait pas de doute en effet que Paul eût pu s’exprimer de manière plus simple. Mais cela aurait-il été à la hauteur du but poursuivi ? Il semble bien qu’un certain maniérisme ait sa place dans le discours persuasif. Ainsi Démétrios, un rhéteur alexandrin du Ier s. av. J.-C., observait qu’« une expression obscure frappe souvent davantage les auditeurs de terreur, et que son impact varie suivant les auditeurs. Tandis que les choses claires et simples prêtent le flanc au mépris... c’est pourquoi les Mystères sont révélés sous une forme allégorique de manière à procurer le frisson. » Le développement de Ga 4.21-31 met en œuvre une stratégie de cette sorte, sans qu’il soit besoin que Paul ait eu contact avec ces rhéteurs. Ce sont là, tout simplement, les idées du milieu grec d’alors, des faits de civilisation.

Epître difficile ? Sans doute. Mais pièce essentielle de la pensée chrétienne. En dehors d’une vision cohérente de la justification par la seule croix de Jésus-Christ et des vraies dimensions de la liberté chrétienne, l’Evangile reste étouffé par la bonne volonté des législateurs et casuistes de tout poil. Rien d’étonnant dès lors si, à toutes les époques de réforme, la militance de l’Eglise se saisit à nouveau de ces pages pour rappeler haut et fort qu’il n’y a pas d’autre Evangile (Ga 1.9) !

Analyse de l’épître

Après l’introduction épistolaire (1.1-5), on peut distinguer les six éléments de la charpente rhétorique du discours de Paul :

I. Exorde 1.6-11 motifs (v. 6-7) • double malédiction (v. 8-9) • annonce des faits (v. 10-11)
1.12 thèse
1.13-24 argument autobiographique : les débuts
le Juif Paul (v. 13-14) • vocation, Arabie, retour à Damas (v. 15-17) • première visite à Jérusalem (v. 18-20) • mission en Syrie et en Cilicie (v. 21) • avec les Eglises de Judée (v. 22-24)
2.1-10 argument autobiographique : depuis la deuxième visite à Jérusalem
la délégation (v. 1) • la révélation (v. 2). les faux frères (v. 3-4). résistance de Paul (v. 5) • les notables (v. 6) • Paul reconnu dans son ministère (v. 7-9) • la collecte (v. 10)
2.11-14 l’incident d’Antioche
Paul (v. 11) • Céphas avant et après l’arrivée des partisans de Jacques (v. 12) • les judéo-chrétiens (v. 13) • le différend avec eux et l’incohérence de Céphas (v. 14)
III. Proposition 2.15-21
2.15-16 le point d’accord : la justification par la foi
Juifs de naissance, séparés des non-Juifs (v. 15) • chrétiens par conviction (v. 16)
2.17-21 le point de désaccord : preuve par l’absurde
le Christ, s’il justifie, ne peut être trouvé pécheur (v. 17) • appropriation (v. 18-21)
IV. Argumentation en six points 3.1-4.31
§ 1 : 3.1-5 l’argument de l’évidence
entrée en matière sur le mode ironique (v. 1). du défi (v. 2-3) • de l’évidence (v. 4-5)
§ 2 : 3.6-14 les cinq preuves par les Ecritures
3.6s : dialogue introductif énonçant la thèse, à partir de Gn 15.6.
3.8-9 1re preuve : par la bénédiction d’Abraham, le croyant (paraphrase de Gn 12.3)
3.10 2e preuve : par la malédiction des infidèles, suivant Dt 27.26
3.11 3e preuve : par l’axiome de Ha 2.4
3.12 4e preuve : par la contradiction entre ces promesses et la Loi, suivant Lv 18.5
3.13 5e preuve : par la récapitulation dans le Christ crucifié de toutes ces malédictions, suivant Dt 21.23
3.14 Reprise de la thèse en conclusion
§ 3 : 3.15-18 les promesses faites à Abraham sont venues en premier
analogie du testament qu’on ne peut modifier ensuite (v. 16 ; Gn 17.7)
3.19-25 digression sur le statut de la Loi
la médiation (v. 19-20) • le « surveillant » (v. 21-25)
§ 4 : 3.26-4.11 l’argument par la tradition chrétienne
THÈSE : la filialité signifiée par le baptême est en rupture avec le préceptorat de la Loi (3.26-29)
ILLUSTRATION : le passage de l’enfance à l’âge adulte (4.1-7)
INTERROGATION personnalisée, faisant pendant à celle de 3.1 (4.8-11)
§ 5 : 4.12-20 un argument tiré de l’amitié
rappel de la fraternité d’autrefois (v. 12-15) • l’extrême amitié des Galates pour Paul (v. 14). ils ont changé (v. 16) • on les incite à la trahison (v. 17) • accents de tendresse à leur égard (v. 18-20)
§ 6 : 4.21-31 en dernier lieu, l’argument décisif
l’exemple des deux femmes et des deux fils d’Abraham (v. 21-23) • recours annoncé à la méthode allégorique (v. 24) • recours à une langue étrangère = l’arabe ? (v. 25) • recours à la tradition juive = les deux Jérusalem (v. 26) • recours à l’Ecriture = Es 54.1 (v. 27) • les Galates sont comme Isaac (v. 28). les opposants doivent être chassés = Gn 21.10 (v. 30-31)
V. Exhortation 5.1-6.10
5.1-12 la circoncision que les Galates envisagent entraînerait leur déchéance
elle est le signe de la servitude (v. 1) • la Loi ne peut être adoptée en partie (v. 2-4) • conclusion théologique (v. 5-6) • diatribe à propos des fauteurs de troubles (v. 7-11) • une « petite phrase » bien sentie (v. 12)
5.13-24 la liberté n’est pas le laxisme
la loi de liberté ne sert pas la chair, mais l’amour du prochain (v. 13s) • par opposition à un comportement de bêtes féroces (v. 15) • antithèse de la chair et de l’Esprit (v. 16-24)
5.25-6.10 les sentences chrétiennes
soutien mutuel (5.25-6.2). orgueil (6.3s) • salaire de celui qui enseigne (v. 6). parabole du moissonneur (v. 7-9) • résumé (v. 10)
VI. Péroraison en forme de post-scriptum 6.11-18
Paul écrit de sa propre main (v. 11)
6.12-17 récapitulation
vive indignation contre les adversaires (v. 12-13) • recentrage théologique sur la Croix (v. 14-16) • appel à la sympathie : les « stigmates » (v. 17)
6.18 Bénédiction

Salutation

1 Paul, apôtre, – envoyé, non par des humains, ni par l'entremise d'un être humain, mais par Jésus-Christ et Dieu, le Père, qui l'a réveillé d'entre les morts – [apôtre signifie envoyé : cf. v. 17 ; Rm 1.1+ ; voir Mc 3.14n ; 6.30n. – non par des humains... : litt. non de la part d'humains ni par un humain mais par Jésus-Christ... v. 11s ; cf. Am 7.14 ; Ac 20.24 ; voir aussi onction. – Dieu... qui l'a réveillé ou relevé : cf. Rm 1.4 ; 4.24n ; voir résurrection.]2 et tous les frères qui sont avec moi, aux Eglises de Galatie : [Eglises ou assemblées (chrétiennes) ; cf. v. 13,22n. – Galatie : province centrale de l'Asie Mineure ; cf. Ac 16.6 ; 18.23 ; 1Co 16.1 ; 2Tm 4.10 ; 1P 1.1.]3 Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ, [grâce et paix... Rm 1.7+.]4 qui s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous délivrer du présent monde mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, [s'est donné : cf. 2.20 ; 1Tm 2.6 ; Tt 2.14. – Voir péchés. – délivrer du (ou arracher au, Ac 7.10n) présent monde (Rm 12.2n) mauvais (ou méchant) : cf. 4.3,9s ; 6.14 ; voir aussi Ep 5.16 ; 1Jn 5.19 ; voir aussi justice. – selon la volonté... Hé 10.9s.]5 à qui soit la gloire à tout jamais ! Amen ! [Rm 16.27+. – Voir gloire. – à tout jamais : traduction traditionnelle aux siècles des siècles ; cette formule est calquée sur la tournure grecque correspondante, redoublement solennel, à la manière sémitique, de l'expression habituellement traduite pour toujours ; le mot grec correspondant à siècles dans cette expression est celui qui a été rendu par monde au v. 4 ; il peut en effet désigner un temps, défini ou non, et ce qui le caractérise (un âge, une ère) ; cf. Ep 3.21 ; Ph 4.20 ; 1P 4.11 ; 5.11 ; Ap 1.6+.]

On détourne les Galates de l'unique bonne nouvelle

6 Je m'étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour passer à une autre « bonne nouvelle », [la grâce du Christ : autres traductions la grâce qu'est le Christ ; celui qui vous a appelés par sa grâce, le Christ ; cf. v. 15s ; 5.8 ; Rm 1.6. – une autre « bonne nouvelle » ou un autre « Evangile » (Mc 1.1+), comme en 2Co 11.4 ; cf. 1Tm 6.3.]7 qui d'ailleurs n'en est pas une : il y a seulement des gens qui vous troublent et qui veulent pervertir la bonne nouvelle du Christ. [qui d'ailleurs n'en est pas une : litt. qui n'en est pas une autre ; autre traduction non pas qu'il y en ait une autre ; ou bien qui n'est rien d'autre que ceci : il y a des gens... ; le mot grec correspondant à autre n'est pas le même qu'au v. 6. – qui vous troublent 5.10 ; cf. Ac 15.1,24.]8 Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait une bonne nouvelle différente de celle que nous vous avons annoncée, qu'il soit anathème ! [Voir ange. – anathème Rm 9.3n ; cf. 1Co 16.22 ; voir bénédiction, malédiction.]9 Nous l'avons déjà dit, et je le répète maintenant : si quelqu'un vous annonce une bonne nouvelle différente de celle que vous avez reçue, qu'il soit anathème ! [je le répète : cf. 5.3,21 ; 2Co 13.2 ; 1Th 3.4 ; 4.6.]

10 Et maintenant, vais-je essayer de persuader des humains, ou bien Dieu ? Est-ce à des humains que je cherche à plaire ? Si je voulais encore plaire à des humains, je ne serais pas un esclave du Christ. [essayer de persuader : même verbe 5.7 (obéir), 10 (avoir confiance) ; cf. Rm 2.8 ; d'autres comprennent ici : est-ce que je désire obtenir la faveur des hommes, ou celle de Dieu ? Cette question, rhétorique, peut avoir comme réponse sous-entendue : je cherche la faveur de Dieu et non celle des humains, ou bien : je ne cherche à persuader personne, ni les humains ni Dieu. – Si je voulais encore... : autre traduction si je plaisais encore... ; cf. 1Th 2.4.]

Comment Paul a reçu et transmis la bonne nouvelle

11 Je vous le certifie, mes frères, la bonne nouvelle que j'ai annoncée pour ma part n'est pas simplement humaine, [Cf. 1Co 15.1. – certifie 1Co 12.3n. – simplement humaine : litt. selon l'homme ; cf. v. 1 ; 1Th 2.13.]12 car moi-même je ne l'ai pas reçue ni apprise d'un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ. [reçue 1Co 11.23. – une révélation de Jésus-Christ v. 16 ; 2.2 ; 2Co 12.1 ; cf. Mt 16.17.]

13 Vous avez en effet entendu parler de la façon dont je me conduisais autrefois, dans le judaïsme : je persécutais alors à outrance l'Eglise de Dieu et je m'acharnais contre elle ; [Cf. v. 23+ ; Ac 8.3 ; 22.4s ; 26.9-11 ; 1Co 15.9. – je m'acharnais contre elle ou je cherchais à la détruire ; même verbe v. 23 ; Ac 9.21.]14 dans le judaïsme, je progressais mieux que beaucoup de Juifs de mon âge, car je débordais d'une passion jalouse pour les traditions de mes pères. [Ac 22.3 ; Ph 3.5s. – beaucoup de Juifs... : litt. beaucoup de ceux de mon âge dans ma race (c.-à-d. mon peuple). – d'une passion jalouse ou de zèle, cf. 4.17s ; 5.20 ; 2Co 11.2n. – les traditions de mes pères Mc 7.3nss.]

15 Mais quand il a plu à Dieu, qui m'a mis à part depuis le ventre de ma mère et qui m'a appelé par sa grâce, [à Dieu... ou, d'après certains mss, à celui qui m'a mis à part... ; cf. Ac 13.2 ; voir aussi Rm 1.1n. – depuis le ventre de ma mère Es 49.1 ; Jr 1.5. – appelé par sa grâce v. 6n ; 1Co 15.10.]16 de révéler en moi son Fils pour que je l'annonce comme une bonne nouvelle parmi les non-Juifs, aussitôt, sans consulter personne, [révéler en moi son Fils v. 12 ; Mt 11.27 ; cf. Ac 9.3-6 ; 1Co 9.1 ; voir aussi 2Co 4.6. – comme une bonne nouvelle : cf. v. 23. – parmi les non-Juifs ou les païens, les (gens des) nations, selon la formule par laquelle les Juifs désignaient les non-Juifs ; aussi en 2.2,8s,12,14s ; 3.8n,13s ; cf. 2.7+ ; Mt 4.15n ; Ac 10.45n ; 22.21 ; 1Co 5.1n. – sans consulter personne : litt. je n'ai consulté ni la chair ni le sang, c.-à-d. je n'en ai pas référé à une instance humaine ; cf. Mt 16.17 ; 1Co 15.50.]17 sans même monter à Jérusalem pour voir ceux qui étaient apôtres avant moi, je suis parti pour l'Arabie, puis je suis retourné à Damas. [apôtres avant moi : cf. v. 1n. – parti pour l'Arabie : cf. 2Co 11.32n ; sur ce voyage mystérieux, voir ci-contre « L'Arabie de Paul ». – retourné à Damas : cf. Ac 9.1-22.]

L’Arabie de Paul

Le voyage de Paul en Arabie, aussitôt après sa conversion, soulève au moins deux questions :

1. Où était-ce ?
2. Qu’allait-il y faire ?

Depuis longtemps on a pensé rapprocher Galates 1.17 de 4.25, ce qui permettrait d’établir, sans trop solliciter les textes, que cette « Arabie » n’était peut-être pas sans lien avec la montagne sainte du Sinaï. Paul se serait alors inscrit dans une perspective identique à celle de Moïse ou d’Elie, qui s’y rendirent aux heures décisives de leur vie (Ex 3 ; 1R 19).

Cette hypothèse est pourtant moins séduisante que celle qui prend en compte la notice de 2 Corinthiens 11.32, où Paul raconte comment, de retour à Damas (cf. Ga 1.17), il fut pris en chasse par l’ethnarque du roi Arétas, qui voulait à toute force l’arrêter. Cela laisse supposer que Paul s’était manifesté à Pétra, la capitale de la Nabatène, où Arétas IV résida jusqu’en 40 apr. J.-C. Paul aurait alors annoncé l’Evangile dans cette région immédiatement après sa conversion, sans consulter personne (Ga 1.16).

Quoi qu’il en soit, les interlocuteurs galates de Paul savaient certainement à quoi il faisait allusion. Il avait dû, déjà, leur rapporter cet épisode lors de son séjour parmi eux (4.13ss).

18 Trois ans plus tard, je suis monté à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et j'ai demeuré quinze jours chez lui. [Ac 9.26. – Céphas, transcription du nom araméen de Pierre : cf. 2.7nss,11,14 ; 1Co 1.12n. – j'ai demeuré... : autre traduction je suis resté... auprès de lui.]19 Mais je n'ai vu aucun autre des apôtres, sinon Jacques, le frère du Seigneur. [sinon : autre traduction mais seulement. – Jacques, le frère du Seigneur : cf. 2.9 ; Mc 6.3// ; Ac 12.17+.]20 En vous écrivant cela, je le dis devant Dieu, je ne mens pas. [2Co 11.31+. – je le dis : litt. voici.]

21 Je me suis ensuite rendu dans les contrées de Syrie et de Cilicie. [Ac 9.30 ; 15.23,41.]22 Quant aux Eglises de Judée, – celles qui sont dans le Christ – elles ne me connaissaient pas personnellement. [Eglises de Judée..., c.-à-d. Eglises « chrétiennes » de Judée ; cf. v. 2n ; 1Th 2.14ss ; voir aussi Ac 9.31 ; 10.37 ; 11.1,29 ; 1Th 1.1 ; 2Th 1.1.]23 Elles avaient seulement entendu dire : « Celui qui autrefois nous persécutait annonce maintenant comme une bonne nouvelle la foi contre laquelle il s'acharnait. » [V. 13+. – annonce... v. 16n. – la foi : cf. 3.23.]24 Et elles glorifiaient Dieu à mon sujet. [Voir gloire.]

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