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Nouvelle Bible Segond – Galates 4

Tu n'es plus esclave, mais fils

4 Or je le dis : aussi longtemps que l'héritier est tout petit, il ne diffère en rien d'un esclave, alors qu'il est le maître de tout ; [le maître ou le seigneur.]2 il est soumis à des tuteurs et à des intendants jusqu'au temps marqué par le père. [tuteurs / intendants : cf. 3.24ns ; dans le droit hellénistique, c'est le père qui fixait le temps de la majorité pour son fils.]3 Nous aussi, lorsque nous étions des tout-petits, nous étions esclaves des éléments du monde ; [esclaves des (ou asservis aux, 3.22s ; 5.1) éléments du monde, c.-à-d. aux principes constitutifs des structures et des phénomènes du monde, derrière lesquels les Anciens discernaient des puissances occultes que le judaïsme identifiait à des anges, bons ou mauvais ; v. 9 ; cf. 3.19n ; voir Col 2.8n.]4 mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme et sous la loi, [lorsque les temps furent accomplis : litt. quand est venue la plénitude du temps ; cf. Mc 1.15 ; Ep 1.10 ; Col 1.19 ; Tobit 14.5 : « Jusqu'au moment où s'accompliront les temps fixés. » Esdras 4.36s : « Il a pesé le monde à la balance et Il a mesuré les temps à la mesure. D'un nombre Il les a comptés. Il ne troublera ni ne suscitera rien, jusqu'à ce que la mesure déterminée soit remplie. » – Dieu a envoyé son Fils Jn 5.36 ; 1Jn 4.9. – né... : litt. devenu (le même terme est traduit par issu en Rm 1.3n) d'une femme, devenu sous la loi ; on pourrait aussi traduire né d'une femme et assujetti à la loi ; cf. Jb 14.1 ; voir aussi Lc 2 ; Jn 1.14 ; Rm 1.3ns ; Ph 2.7.]5 afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l'adoption filiale. [racheter 3.13 ; 1Co 6.20+. – l'adoption filiale ou le statut de fils, cf. 3.26ss ; Rm 8.15n.]6 Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans notre cœur l'Esprit de son Fils, qui crie : « Abba ! Père ! » [des fils 3.26. – dans notre cœur l'Esprit Rm 5.5 ; 2Co 1.22 ; voir aussi 3.2-5,14 ; 5.18. – Abba ! invocation araméenne équivalente à Père ! Le mot est transcrit puis traduit en grec dans le texte ; voir Rm 8.15ns ; cf. Mc 14.36 ; voir aussi Mt 11.25 ; Jn 17.1.]7 Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier, du fait de Dieu. [plus esclave Jn 15.15. – héritier 3.29 ; Rm 8.16s. – du fait de Dieu : autre traduction grâce à Dieu.]

Souci de Paul pour la foi des Galates

8 Autrefois vous ne connaissiez pas Dieu et vous étiez esclaves de dieux qui, par nature, n'en sont pas. [vous ne connaissiez pas Dieu Ac 17.23 ; 1Th 4.5. – vous étiez esclaves... : autres traductions vous serviez des dieux ; vous étiez asservis à des dieux (même verbe aux v. 9,25, être dans l'esclavage) ; cf. v. 1ss. – de dieux qui... n'en sont pas 1Co 8.4-6 ; 12.2 ; cf. Es 37.19 ; Jr 2.11 ; 2Ch 13.9.]9 Mais maintenant que vous connaissez Dieu – ou, plutôt, que vous êtes connus de Dieu – comment pouvez-vous retourner à ces éléments impuissants et misérables, et vouloir à nouveau en être esclaves ? [connus de Dieu 1Co 8.3 ; 13.12. – éléments v. 3n. – impuissants... : litt. faibles et pauvres.]10 Vous observez scrupuleusement les jours, les mois, les saisons et les années ! [Cf. Rm 14.5 ; Col 2.16ss ; voir aussi Es 1.13. – les saisons : le même terme est traduit par temps et occasion en 6.9-10n ; cf. Rm 3.26n.]11 Je crains de m'être donné de la peine pour rien en ce qui vous concerne. [pour rien 2.2+.]

12 Soyez comme moi, puisque moi aussi je suis comme vous. Je vous en supplie, mes frères. Vous ne m'avez fait aucun tort. [Soyez comme moi 1Co 11.1+. – je suis comme vous 1Co 9.19-22. – aucun tort : cf. 2Co 2.5.]13 Vous le savez, c'est à cause d'une maladie que je vous ai annoncé la bonne nouvelle pour la première fois. [une maladie : litt. une faiblesse de la chair ; cf. 2Co 12.7n,9n ; voir Ac 16.6.]14 Et, si éprouvante qu'ait pu être pour vous ma chair, vous ne m'avez témoigné ni mépris ni dégoût ; vous m'avez, au contraire, accueilli comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ. [si éprouvante... : litt. (malgré) votre épreuve (ou tentation) dans ma chair ; un verbe apparenté est traduit par mettre à l'épreuve en 6.1 ; cf. 1Co 10.13n ; 2Co 13.5. – vous ne m'avez témoigné ni mépris (cf. 2Co 10.10) ni dégoût : litt. vous n'avez ni méprisé ni craché ; selon certains, ce dernier terme évoquerait un geste superstitieux destiné à se prémunir contre les conséquences d'une mauvaise rencontre. – comme un ange (ou un messager) de Dieu : cf. 1.8. – comme Jésus-Christ cf. Mt 10.40+ ; Jn 13.20 ; 1Co 2.3-5 ; 2Co 4.5-11.]15 Où donc est votre bonheur ? Car je vous rends ce témoignage que, si cela avait été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. [votre bonheur ou votre béatitude ; le terme grec évoque habituellement la parole par laquelle on déclare quelqu'un (ou on se déclare soi-même) heureux (Rm 4.6,9). On pourrait donc comprendre où donc est l'éloge qu'on faisait de vous ou le temps où vous vous félicitiez ?vous vous seriez arraché les yeux... : il s'agit sans doute d'une expression proverbiale pour décrire une authentique amitié.]16 Suis-je donc devenu votre ennemi parce que je vous dis la vérité ? [Cf. Am 5.10. – parce que je vous dis (ou vous ai dit) la vérité 2.5 ; 5.7 ; Jn 8.45 ; Ep 4.15.]17 La passion qu'ils ont pour vous n'est pas bonne ; ils veulent seulement vous détacher de nous, afin que vous vous preniez de passion pour eux. [Cf. 1.7 ; Ac 20.30 ; Ph 2.21. – passion ou zèle, jalousie, 1.14n. – vous détacher de nous : autres traductions vous exclure, vous isoler.]18 Il est bien d'être l'objet d'une passion bonne en tout temps – pas seulement quand je suis présent parmi vous, 19 mes enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de l'accouchement, jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous... [mes enfants 1Co 4.14s. – de nouveau ou encore. – douleurs de l'accouchement... : cf. Rm 8.18ss ; voir aussi 2Co 4.12 ; Col 1.24s. – le Christ soit formé en vous ou parmi vous : cf. 2.20 ; Rm 8.9s,29.]20 Je voudrais être maintenant présent parmi vous et trouver le ton qui convient, car je suis dans l'embarras à votre sujet. [trouver le ton qui convient : litt. changer ma voix, expression de sens incertain ; on a aussi compris : vous parler de vive voix (plutôt que de vous écrire).]

Hagar et Sara, figures des deux alliances

21 Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'entendez-vous pas la loi ? [sous la loi v. 3s,9 ; 3.23. – n'entendez-vous pas (aussi dans le sens de ne comprenez-vous pas) ou n'écoutez-vous pas.]22 Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la servante et un de la femme libre. [Gn 16.15 ; 21.2. – servante : il s'agit en l'occurrence d'une esclave (v. 24s).]23 Mais celui de la servante est né selon la chair, et celui de la femme libre du fait de la promesse. [3.29 ; Gn 17.15s ; Rm 9.7-9. – est né ou a été engendré, a été mis au monde v. 24,29. – Voir chair.]24 Il y a là une allégorie ; car ces femmes sont deux alliances. L'une, celle du mont Sinaï, fait naître pour l'esclavage : c'est Hagar [une allégorie : ce terme indique que Paul a ici recours à une méthode d'interprétation des textes anciens qui cherche, derrière leur sens littéral ou obvie, un sens plus profond et plus général susceptible d'une application présente ; ce type de lecture était beaucoup pratiqué dans le monde judéo-hellénistique ; cf. 1Co 10.6. – alliances ou testaments, cf. 3.15n.]25 – or Hagar, c'est le mont Sinaï en Arabie – et elle correspond à la Jérusalem de maintenant, car elle est dans l'esclavage avec ses enfants. [or ou, selon certains mss, car. – Hagar... : peut-être Paul appuie-t-il son raisonnement sur une ressemblance entre le nom de Hagar et une appellation (en arabe ?) du mont Sinaï (cf. 1.17) ; certains mss omettent le nom de Hagar au début du v., laissant une simple indication géographique : le mont Sinaï est en Arabie. – la Jérusalem de maintenant : c.-à-d. le judaïsme, cf. Mt 23.37 ; Lc 13.34. – dans l'esclavage 5.1 ; cf. Jn 8.33-35.]26 Mais la Jérusalem d'en haut est libre, et c'est elle qui est notre mère. [la Jérusalem d'en haut : cf. Hé 12.22 ; Ap 3.12 ; 21.2,10. – notre mère : cf. Ps 87.5.]27 En effet, il est écrit :

Sois en fête, femme stérile, toi qui n'as pas d'enfants !
Eclate en cris de joie, toi qui n'as pas éprouvé les douleurs de l'accouchement !
Car les enfants de la délaissée
sont plus nombreux que ceux de la femme qui a son mari.
[Es 54.1. – qui n'as pas d'enfants : litt. qui n'accouches pas. – Eclate... litt. Eclate et crie. – qui n'as pas éprouvé... : litt. qui n'as pas de douleurs. – délaissée : le mot signifie aussi désert(e). – sont ou seront : le verbe est sous-entendu dans le texte.]

28 Quant à vous, mes frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse. [Quant à vous... : litt. vous, frères... ; certains mss ont la première personne : Quant à nous, frères, nous sommes... v. 23 ; Rm 9.7.]29 Mais tout comme autrefois celui qui était né selon la chair persécutait celui qui l'était selon l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. [Cf. Gn 21.9 ; voir aussi 1Th 2.14. – celui qui l'était..., c.-à-d. celui qui était né selon l'Esprit ; autre traduction celui qui était selon l'Esprit.]30 Or que dit l'Ecriture ? Chasse la servante et son fils, car le fils de la servante n'héritera pas avec le fils de la femme libre. [Gn 21.10 ; cf. Jn 8.35.]31 Ainsi, mes frères, nous ne sommes pas les enfants de la servante, mais ceux de la femme libre. [Cf. 3.29.]

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