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Nouvelle Bible Segond – Job 28

Le mystère de la sagesse

28 Il y a bien un endroit pour extraire l'argent,
et un lieu pour affiner l'or ; [La première partie du chapitre (v. 1-11) décrit le travail et les techniques des mineurs. – argent / or : cf. 1R 10.22.]

2 le fer est tiré de la poussière,
et la pierre fondue produit le bronze. [fer / bronze : cf. Dt 8.9.]

3 On met fin aux ténèbres ;
on explore, jusque dans les endroits les plus profonds,
les pierres cachées dans l'obscurité et dans l'ombre de mort. [On met : litt. il met, probablement l'homme. – ténèbres / ombre de mort 3.5n. – explore : le même verbe est traduit par examiner à fond au v. 27 ; cf. 5.27n]

4 On creuse un ravin loin des lieux habités ;
le pied ne leur vient plus en aide,
ils sont suspendus, balancés loin des hommes. [Verset difficile : litt. on pratique (le verbe peut signifier ouvrir une brèche, faire éclater) un ravin (une galerie ? le même mot est traduit par oued en 6.15n) loin de celui qui séjourne (le verbe correspondant est apparenté au substantif habituellement rendu par immigré, cf. Ex 12.48n) ; oubliés du pied, ils sont suspendus, balancés loin de l'homme.]

5 La terre d'où provient le pain
est, dans ses profondeurs, retournée comme par un feu. [terre / pain Ps 104.14s. – dans ses profondeurs : litt. sous elle. – retournée : cf. 12.15n. – comme par un feu : litt. comme un feu.]

6 Ses pierres sont le lieu du lapis-lazuli,
c'est là qu'est la poudre d'or. [lapis-lazuli v. 16 ; cf. Ex 24.10n.]

7 L'oiseau de proie n'en connaît pas le sentier,
l'œil du faucon ne l'a pas vu :

8 les plus fiers animaux ne l'ont pas foulé,
le lion n'y est jamais passé. [plus fiers animaux : litt. Fils de l'orgueil, de même en 41.26.]

9 L'homme porte sa main sur le granit ;
il renverse les montagnes depuis la racine ; [L'homme... : litt. il...granit : cf. Dt 8.15n.]

10 il ouvre des tranchées dans les rochers,
et son œil voit tout ce qui est précieux ; [tranchées : ce mot désigne habituellement des fleuves, et plus spécialement le Nil (Gn 41.1n).]

11 il arrête l'écoulement des eaux ;
il amène à la lumière ce qui est caché.

12 Mais la sagesse, où se trouve-t-elle ?
Où est donc le lieu de l'intelligence ? [V. 20,28 ; 1R 3 ; cf. Ec 7.23s ; Baruch 3.15,31 : « Qui a trouvé la résidence de la Sagesse et qui est entré dans ses trésors ?... Il n'est personne qui en connaisse le chemin, personne même qui désire en suivre le sentier. »]

13 L'homme n'en connaît pas le prix ;
elle ne se trouve pas sur la terre des vivants. [le prix : LXX le chemin.]

14 L'abîme dit : Elle n'est pas en moi.
Et la mer dit : Elle n'est pas chez moi.

15 On ne peut l'obtenir contre de l'or pur,
ni l'acheter pour un poids d'argent ; [Voir pur.l'acheter : litt. (de) son prix ; Pr 2.1-5 ; 3.13-15 ; cf. Sagesse 7.9 : « Je ne l'ai pas comparée (la Sagesse) à la pierre inestimable car tout l'or du monde, face à elle, ne serait qu'un peu de sable et l'argent, devant elle, paraîtrait de la boue. »]

16 on ne la met pas dans la balance avec l'or d'Ophir,
ni avec le précieux onyx, ni avec le lapis-lazuli ; [or d'Ophir 22.24+.]

17 ni l'or ni le verre ne peuvent lui être comparés,
on ne peut l'échanger contre un vase d'or fin.

18 Le corail et le cristal ne peuvent même pas être évoqués ;
posséder la sagesse vaut plus que les coraux. [Le corail : le terme correspondant n'apparaît qu'ici ; sur le terme traduit par coraux au vers suivant, voir Pr 3.15n. – posséder : le mot hébreu ainsi traduit, très rare, pourrait désigner le sac où l'on recueille de l'argent ou un trésor (cf. Ps 126.6n).]

19 La topaze de Koush ne peut lui être comparée,
et on ne la met pas dans la balance avec l'or pur. [de Koush ou de Nubie, cf. Gn 2.13n.]

20 Mais la sagesse, d'où vient-elle ?
Où est donc le lieu de l'intelligence ? [V. 12+.]

21 Elle est soustraite aux regards de tout être vivant,
elle est cachée aux oiseaux du ciel. [soustraite : le verbe hébreu correspondant peut signifier cacher, dissimuler (cf. le synonyme employé dans le vers parallèle) ou assombrir (cf. 6.16n ; 42.3 ; 1R 10.3//) ; c'est de lui que vient le terme traduit habituellement par perpétuel, pour toujours etc.]

22 Le monde des disparus et la mort disent :
« Nous en avons entendu parler ! » [monde des disparus 26.6n. – la mort 18.13n. – Nous en avons entendu parler : litt. dans (ou par) nos oreilles nous avons entendu sa rumeur (le verbe et son complément sont apparentés).]

23 C'est Dieu qui en comprend le chemin,
c'est lui qui en connaît le lieu ;

24 car c'est lui qui regarde jusqu'aux extrémités de la terre ;
il voit tout sous le ciel. [tout sous le ciel : litt. sous tout le ciel (cf. Dn 9.12+).]

25 Quand il détermina le poids du vent
et qu'il fixa la mesure des eaux, [36.27s ; 38.28 ; Es 40.12-14.]

26 quand il donna une prescription à la pluie,
une route à l'éclair et aux coups de tonnerre,

27 alors il la vit et la conta,
il en posa les fondements et l'examina à fond. [il la vit : c.-à-d. la sagesse. – la conta (c.-à-d. la fit connaître, cf. Ex 9.16) : autre traduction la compta (c.-à-d. l'évalua). Cf. Pr 8.22-31 ; Siracide 1.9 : « Le Seigneur lui-même l'a créée, il l'a vue et mesurée, il l'a répandue sur toutes ses œuvres. » – l'examina à fond v. 3n.]

28 Puis il dit à l'être humain :
« La crainte du Seigneur, voilà la sagesse !
S'écarter du mal, c'est là l'intelligence ! » [il dit à l'être humain : cf. 11.6+. – crainte du Seigneur 1.1,8 ; 2.3 ; Ps 111.10 ; Pr 1.7 ; 9.10 ; cf. Dt 29.28 ; Baruch 3.32,37 : « Celui qui sait toutes choses la connaît, il l'a découverte par son intelligence... Il a découvert tout le chemin qui mène à la science et l'a indiqué à Jacob, son serviteur, et à Israël, son bien-aimé. »]

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