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Nouvelle Bible Segond – Josué 1

Josué

Le livre de Josué raconte l’entrée d’Israël en Canaan et la répartition du pays entre les douze tribus. Amorcé dès Nombres 13 avec le récit de la première exploration de Canaan, il s’ouvre sur la traversée du Jourdain qui fait accéder au pays promis par Dieu.

Un homme nommé Salut : la figure emblématique de Josué

« Josué » et « Jésus » sont un même nom, aussi bien en hébreu qu’en grec. La différence, en français, entre le nom de Josué fils de Noun et celui de Jésus de Nazareth résulte d’un choix pédagogique que la traduction latine (Vg) a fait pour distinguer les personnages.

Nombres 13.16 relate comment Moïse changea le nom du fils de Noun, Osée ou Hoshéa’, « il sauve » – c’est-à-dire « il donne la victoire » ou « il libère » – en celui de Josué ou Yehoshoua’ : « YHWH est le sauveur » (ou « celui qui donne la victoire », « le libérateur »). Ce nom nouveau est à lui seul tout un programme. Le chef prestigieux que sera Josué, mentionné 167 fois dans le récit de la conquête, devient ainsi la figure emblématique du salut, victoire ou libération, qui, à toutes les époques, ne pourra venir que de YHWH, le Seigneur du Sinaï.

Une épopée fondatrice

Le livre de Josué est plein de joie et de certitudes. S’il continue de préoccuper les chercheurs, c’est parce qu’il est aussi le trésor où se sont amoncelés sans tri les souvenirs des hauts faits qui fondent la conscience nationale.

La fresque biblique s’y développe, au moins dans la première partie, avec les accents vibrants de l’épopée. Manifestement, le texte est destiné à la « célébration ». Mais cette dernière n’est pas dépourvue d’intention prophétique : il s’agit, en rappelant les événements du passé, d’en renouveler le sens pour les générations futures, celles qui n’ont pas connu ce temps-là et qui risquent d’en oublier les orientations.

De l’exhortation à l’anathème (chap. 1 et 7)
– où il apparaît que Josué n’est pas forcément à lire au premier degré

Le récit de la conquête emprunte au style épique pour exprimer une vision globalisante du projet de Dieu. L’amour sans partage demandé par le Dieu d’Israël dans le Deutéronome (6.5) est à nouveau revendiqué dans le prologue de Josué. Ce premier chapitre véhicule une notion si forte de l’efficacité de la promesse qu’il met les verbes à l’accompli pour décrire une réalité à venir : tout lieu que vos pieds fouleront, je vous l’ai donné (1.3,15 ; 2.9 ; 8.1). Les péripéties, et il y en aura, sont d’avance à inscrire dans le dessein de Dieu. Ainsi la conquête à venir pourra être accueillie comme le don gratuit de Dieu.

Mais pour autant la promesse n’est pas sans contrepartie. Josué et le peuple dont il est le chef charismatique (v. 5 ; cf. Nb 27.18-23) doivent trouver force et courage dans la confiance et dans la mise en pratique de la loi divine (1.7). Cela pour le côté positif. Mais cette soif d’absolu s’accompagne aussi d’un refus absolu. Toute composition avec les divinités cananéennes est écartée par la prescription, tout à fait étonnante, de l’anathème (ou « interdit »).

L’histoire d’Akân, au chap. 7, en apporte la plus éclatante démonstration. Au lieu d’être porté sur les ailes de la victoire, le peuple vainqueur de Jéricho s’enlise dans le défaitisme parce que le sort des armes devient contraire. Les revers sont stigmatisés comme la conséquence d’une désobéissance apparemment mineure : Akân s’est approprié une part du butin ; or il ne fallait faire ni butin ni quartier.

Souvent, la lecture rapide ou non avertie de la Bible achoppe sur ces pages. Quel est donc le dieu qui peut exiger pareilles horreurs, lesquelles ne manquent pas de faire surgir dans l’esprit du lecteur moderne les images des génocides du XXe siècle ? Le dossier biblique montre que l’anathème traduit le refus de toute contamination des idées du paganisme ambiant (Dt 20.16-18) et de tout amalgame syncrétiste. On ne sache pas, au demeurant, que cet ordre d’élimination physique des populations vaincues ait jamais été appliqué à la hauteur des mots. Le ton se fait ici polémique, car l’histoire de la conquête est aussi un sermon prophétique contre les déviations des générations futures et leurs funestes conséquences. Que ce soit à la cour de Salomon (1R 11) ou dans la Jérusalem de l’époque perse (Esd 9–10 ; Né 13 ; cf. Ml 2.10ss). Paradoxalement, le thème de la guerre sainte (notamment dans l’opposition entre la victoire miraculeuse de Jéricho et la défaite inattendue qui la suit) souligne aussi la supériorité de la fidélité à Dieu et de la confiance en lui sur l’usage de la force.

De la mer des Joncs au Jourdain

Le petit credo historique de Jos 4.22ss et l’institution liturgique qui l’accompagne donnent bien le ton. Comme en Exode 12 (la sortie d’Egypte), l’importance théologique de l’événement investit la narration au point que celle-ci ne songe plus à faire la part des faits et celle de leur célébration (ou récitation). L’exposé catéchétique met ainsi l’accent sur le parallélisme presque parfait qui existe entre le passage de la mer des Joncs et celui du Jourdain. Dans l’un et l’autre cas, c’est l’intervention miraculeuse de Dieu qui permet la progression du peuple et du récit (voir « Un “miracle” naturel ? »).

Le Guilgal

Le nom du Guilgal (Jos 4.19n ; 5.9ns, etc.) n’a pas été sans inspirer la réflexion du narrateur. Construit sur une racine verbale qui peut signifier « rouler, encercler, tourner en rond », il désigne un cercle de pierres dressées ; mais il pourrait aussi servir de lien entre les diverses notions qui gravitent autour de l’entrée en Terre promise. Peut-être, au Guilgal, commémorait-on la mémoire de la prise de Jéricho par une procession liturgique en rond (mais le récit qui décrit la procession autour de Jéricho emploie une autre racine hébraïque).

L’apparition à Jéricho du chef de l’armée du SEIGNEUR (5.12ss), symétrique de la révélation au buisson ardent (Ex 3), se situe probablement tout près du Guilgal. Ce lieu va en effet devenir le centre de l’action de Josué et restera, à l’époque de Samuel et jusqu’à celle d’Elisée, un sanctuaire important. Il est vrai cependant que, dès 18.1, le centre politique du pays est déplacé à Silo en Ephraïm, non loin de la résidence personnelle de Josué (19.50).

Ruses de guerre

La conquête « donnée » ne va pas sans dépense d’énergie de la part des envahisseurs. Sûr de son bon droit, Josué envoie deux agents spéciaux à Jéricho, la première citadelle à conquérir, afin d’en repérer les défenses. Pour expliquer leur présence dans la ville, les deux hommes usent d’un stratagème bien connu dans l’Antiquité : ils sont venus chercher un lieu de plaisirs. Comme souvent en pareilles circonstances, la prostituée au grand cœur prend leur parti ; mais ici elle va jusqu’à confesser sa foi au Dieu d’Israël. Lorsque la police s’inquiète des allées et venues des deux étrangers, Rahab dissimule leur fuite par un pieux mensonge. Du coup le clan de Rahab (2.12s ; 6.17,22s) acquiert un droit de cité définitif aux côtés d’Israël. Cette famille prendra place en effet dans la généalogie royale de David, puis de Jésus (Mt 1.5).

Si la prise de Jéricho (chap. 6) échappe, par son caractère hautement miraculeux, à toute stratégie préalable, celle du requiert une ruse de guerre, avec embuscade et fuite simulée (tactique qu’on retrouvera en Jg 20), indiquée par Dieu et associée à des vestiges visibles. Le narrateur mentionne le grand tas de pierres (8.29) qu’il avait sous les yeux et qui pourrait être la sépulture du roi vaincu par ruse au Aï (mot qui signifie « ruines »).

Gabaon, enfin, a échappé au massacre grâce à un habile subterfuge. Le maintien des Gabaonites comme bûcherons et puiseurs d’eau en Israël jusqu’à l’époque du narrateur (9.27), ainsi que l’alliance conclue avec eux en dépit du principe formel de ne jamais composer avec les Cananéens, ont manifestement fait problème : Aucune ville ne fit la paix avec les Israélites – excepté les Hivvites qui habitaient Gabaon, est-il noté en 11.19. En effet, les quatre villes hivvites énumérées par la chronique, à savoir Gabaon, « la Haute » ou « la Hautaine », Kephira, « la Jeune lionne », Beéroth, « les Sources », et Qiriath-Yéarim, « la Ville des forêts » (9.17), constituent une surprenante enclave cananéenne à l’intérieur du territoire de Benjamin. Pour s’en expliquer, la tradition biblique les assimile à une corporation provinciale d’artisans comme il en existait ailleurs (on a fourni des explications analogues pour les noms d’Issacar et de Makir, cf. Gn 30.18n ; 50.23n).

Le jour le plus long : un raid dans la région montagneuse centrale (chap. 10)
La prise de Hatsor : un raid en Haute-Galilée (chap. 11)

L’accueil des Gabaonites ne se limite pas à la pratique d’une tolérance. Attaquée par les rois cananéens, la confédération gabaonite fait appel à Josué. Celui-ci intervient et remporte une victoire éclatante, qui prend rang dans la geste des hauts faits du SEIGNEUR : n’avait-on pas vu les Amorites-Cananéens soumis à un bombardement de grêlons aux dimensions fabuleuses (10.11) ; et le soleil lui-même n’avait-il pas arrêté sa course en cette journée mémorable, pour que davantage périssent les ennemis de Dieu ?

La citadelle de Hatsor, en Haute-Galilée, reste parmi les plus impressionnantes de toutes les villes mises au jour par les fouilles, avec ses 70 hectares de constructions civiles et militaires et ses installations souterraines permettant d’accéder à la source qui alimentait la ville. On y évoque sans peine la notice de 11.4 décrivant la sortie en masse de l’infanterie et des chars (cf. 17.18). Au reste, les documents du IIe millénaire av. J.-C. accordent une place considérable à cette ville et à son roi. Hatsor était manifestement, comme le rapporte l’écrivain biblique, le principal de tous ces royaumes (11.10 ; voir « Les cités-Etats cananéennes au IIe millénaire av. J.-C. »). Il n’est guère étonnant, dès lors, de trouver au chapitre des raids mémorables de Josué la mention exemplaire de la prise de cette ville. La suprématie du Dieu d’Israël sur toutes les coalitions du monde est à nouveau démontrée dans cet exploit.

Un cadastre étonnant

La partie centrale du livre (chap. 13–21) fournit un rapport détaillé sur la répartition du pays, où des listes de villes côtoient des tracés de frontières. Certes, la conquête idéale n’est pas achevée : la ligue des cinq villes philistines n’est pas entamée (13.3), ni davantage son bastion avancé de Beth-Sheân. Et la cité-Etat de Meguiddo, un redoutable fief cananéen, résiste toujours. Mais pour l’essentiel, les résultats sont là, et la ferveur fera le reste (17.11ss).

Dans les vieux jours de Josué (13.1) le pays est réparti par une série de tirages au sort, bien entendu devant le SEIGNEUR (14.2 ; 18.8ss ; cf. Ex 28.30 ; Pr 16.33). Le pays est ainsi divisé en sept régions (chap. 18–19).

Des conditions particulières sont consenties à Caleb, qui reçoit Hébron et quantité de localités alentour (chap. 15), ainsi qu’à Joseph – c’est-à-dire Ephraïm – et à son héros, Josué lui-même (chap. 16 ; 19.49s). Pour Caleb comme pour Josué, ces faveurs sont rapportées à leur fidélité aux heures difficiles de la traversée du désert (Nb 14.6-9).

Des précautions spéciales sont prises à l’intention des responsables d’homicides par imprudence. Ceux-ci disposeront de six villes de refuge (chap. 20 ; cf. Ex 21.13 ; Nb 35.6ss ; Dt 4.41ss ; 19.1ss). De leur côté, les lévites exerceront leurs fonctions rituelles et administratives dans les 48 villes qui leur sont attribuées (chap. 21 ; cf. Nb 35.1ss).

Un autel-témoin en Transjordanie ou le culte en esprit (chap. 22)

Le fossé syrien, occupé en partie par le cours du Jourdain, constitue une frontière naturelle. Aussi l’installation en Transjordanie de la tribu de Ruben, de la tribu de Gad et de la demi-tribu de Manassé mettait-elle en péril la cohésion de la confédération israélite. En dépit de la légitimité de ce choix géographique, octroyé par Moïse lui-même (1.14 ; 12.6 ; 13.8 ; 14.2-3 ; 18.7 ; 22.1 ; cf. Nb 32 ; Dt 3.12ss), ce relatif isolement, de surcroît sur des terres à blé et de gras pâturages (Jg 5.15-16 ; Am 4.1), risquait fort de conduire à une sécession.

Un grave incident éclate au chapitre 22 du livre : les tribus transjordaniennes ont édifié, aux confins du Jourdain, un autel imposant (v. 10). Cette manifestation de religiosité est interprétée de la manière la plus malveillante. Aussitôt, une expédition punitive est montée par les dix tribus cisjordaniennes (v. 12). Fort heureusement, on parlemente avant d’en venir aux mains. Et ce sera l’occasion pour les Rubénites et leurs alliés de prononcer l’une des plus belles confessions de foi de l’ancienne alliance : Dieu, Dieu, le SEIGNEUR (en hébreu ce sont trois noms de Dieu : El, Elohim, YHWH), lui le sait (v. 22). Dieu sait en effet que cet « autel-témoin » n’a pas été fait pour célébrer un culte schismatique où l’on aurait offert des sacrifices. Il n’est que signe : il est témoin. Il est là pour indiquer une allégeance en direction du centre de la vie cultuelle d’alors, c’est-à-dire Silo en Ephraïm.

Cette belle tradition de l’autel sans sacrifice, qui suggère la possibilité d’un culte au Dieu d’Israël hors de la terre d’Israël, n’est pas sans rappeler les développements d’Ezéchiel sur le sanctuaire hors du sanctuaire qu’est le SEIGNEUR lui-même (Ez 11.16). On pense aussi à Jean 4.23s : Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. Cette notion sera aussi reprise par la tradition juive pour expliquer l’origine de la synagogue.

L’assemblée et le pacte de Sichem (chap. 24)

L’assemblée de Sichem, au chapitre 24 (cf. aussi chap. 23, et déjà 8.30-35), qui rappelle à la fois l’alliance du Sinaï et le Deutéronome, est l’un des épisodes les plus importants du livre. Tel Moïse à la veille de sa mort (Dt 30), Josué apparaît, en Jos 24, comme un grand conducteur de peuples plaçant ses gens devant un choix solennel et décisif. Josué veut engager Israël à opter résolument pour le SEIGNEUR (YHWH), alors que la tentation de l’idolâtrie et du syncrétisme est pressante. Le cri supprimez donc maintenant les dieux étrangers qui sont en votre sein (v. 23), déjà entendu en Genèse 35.2, évoque une situation difficile où la grande épopée de la traversée du désert appartient déjà aux gloires du passé. Derrière le sermon sur la pureté religieuse se devine l’appel politique à l’unité nationale, fondé sur l’évocation d’une histoire commune (v. 1ss). Après l’installation en Terre promise, l’Ephraïmite Josué (Nb 13.8,16) contrôle-t-il encore les tribus qui occupent les confins nord du pays (Aser, Nephtali, Issacar et Zabulon) aussi bien que celles du centre et du sud ? La tradition établit que Nephtali et Aser, fils de concubines, étaient un peu relégués dans une situation de cousinage, tandis qu’Issacar et Zabulon, enfants tard venus à Léa, pouvaient faire figure de pièces rapportées. En revanche, les enfants de Rachel, la préférée, se partagent le centre du pays (Gn 29.31–30.24 ; 35.18-25) et les aînés de Léa, le sud (Gn 29.31s).

Au prétendu réalisme politique qui pouvait incliner beaucoup d’Israélites à composer avec les Cananéens qui habitaient alors le pays (Gn 13.7 ; cf. Jos 5.1 etc.), Josué oppose la fidélité aux accords conclus, en renouant fermement avec la tradition et l’alliance du Sinaï. Aussi le pacte de Sichem pose-t-il le principe d’une allégeance commune des douze tribus au SEIGNEUR (YHWH) seul, aux dépens des dieux des pères de l’autre côté du fleuve, en Mésopotamie du nord-ouest (la région de Harrân) ou des dieux des Amorites, en Canaan (v. 15).

Une grande pierre, sans doute une stèle gravée, rappellera au cours des siècles la substance de ce pacte (v. 26s). Le rôle déjà éminent de la ville de Sichem ira grandissant jusqu’au moment du schisme, déclenché trois siècles plus tard en ce même lieu par un haut fonctionnaire insoumis, Jéroboam (1R 11.26ss ; 12).

Une lecture chrétienne : Hébreux 4.8

Source singulière et à ce titre irremplaçable pour l’histoire, le livre de Josué permet de se faire une certaine idée de la conquête, ainsi que des aménagements territoriaux intervenus par la suite. L’épître aux Hébreux oppose le lieu de repos où Josué devait faire entrer le peuple (Jos 1.13 ; 21.44 ; 22.4 ; 23.1 ; cf. Dt 3.20) au repos qui est encore disponible pour le peuple de Dieu. S’appuyant sur le Psaume 95, elle souligne le caractère transitoire de la geste de Josué (Hé 4.8). Dans cet écrit du Nouveau Testament, la foi qui fait accéder au repos véritable relève en effet d’un nouveau Josué, celui que nous appelons Jésus (Hé 11.39–12.2).

Un plan pour Josué

Introduction : de Moïse à Josué (chap. 1)
I. Traversée du Jourdain et conquête de Canaan (2–12)
2 Rahab et les espions à Jéricho
3–4 Le passage du Jourdain
5.1-12 Circoncision et Pâque au Guilgal
5.13–8.29 Jéricho et le Aï
8.30-35 Célébration au mont Ebal
9 Les Gabaonites
10 Raids au sud
11 Raids au nord
12 Liste des rois vaincus
II. Répartition du territoire et cadastre (13–21)
13.1-7 Contrées restant à conquérir
13.8-33 Territoires de Ruben, Gad et Manassé oriental
14–17 Territoires de Juda, Ephraïm et Manassé occidental
18–19 Territoires des autres tribus
20.1–21.42 Les villes des lévites
21.43-45 Accomplissement des promesses
III. Derniers événements et ultimes avertissements (22–24)
22 L’autel-témoin des Rubénites
23 Testament de Josué
24 Alliance de Sichem

CONQUÊTE DE CANAAN

Josué succède à Moïse

1 Après la mort de Moïse, serviteur du SEIGNEUR, le SEIGNEUR dit à Josué, fils de Noun, auxiliaire de Moïse : [la mort de Moïse Dt 34. – serviteur du SEIGNEUR Dt 34.5+ ; Hé 3.5n. – Josué (hébreu Yehoshoua‘), fils de Noun 2.1,23 ; 6.6 ; 14.1 ; 17.4 ; 19.49,51 ; 21.1 ; 24.29 ; Ex 33.11 ; Nb 11.28 ; 14.6,30,38 ; 26.65 ; 27.18 ; 32.12,28 ; 34.17 ; Dt 1.38 ; 31.23 ; 34.9 ; Jg 2.8 ; 1R 16.34. On trouve le nom du même personnage sous des formes différentes (Hoshéa‘ == Osée comme en Os 1.1n) en Nb 13.8,16 ; Dt 32.44. Egalement sous une autre forme (hébreu Yéshoua‘) en Né 8.17. – auxiliaire de Moïse Ex 24.13n ; Nb 11.28.]2 Moïse, mon serviteur, est mort ; maintenant, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, vers le pays que je donne aux Israélites. [passe (litt. lève-toi, passe) ce Jourdain : cf. Dt 2.29. – pays que je donne... Nb 20.24 ; 27.12 ; 33.53. – aux Israélites : litt. à eux, aux fils d'Israël ; cette dernière précision est absente de LXX.]3 Tout lieu que vos pieds fouleront, je vous l'ai donné, comme je l'ai dit à Moïse : [Tout lieu... : cf. 14.9 ; Dt 11.24 ; 34.1-4. – je vous l'ai donné : autre traduction je vous le donne, cf. v. 15 ; 2.9 ; 8.1n.]4 Votre territoire s'étendra depuis le désert et ce Liban, jusqu'au grand fleuve, l'Euphrate – tout le pays des Hittites, jusqu'à la grande mer, au soleil couchant. [Votre territoire : le même terme est aussi traduit par frontière (ici au pluriel). – depuis le désert... : cf. Dt 1.7. – jusqu'au grand fleuve, l'Euphrate : cf. Ap 9.14+. – tout le pays des Hittites : absent de LXX et de Dt 11.24. L'expression désigne l'ensemble de la région située à l'ouest de l'Euphrate (Syrie et pays d'Israël) dans les documents néo-babyloniens. – la grande mer : la Méditerranée ; de même en 9.1 ; 15.12,47 ; 23.4.]5 Personne ne tiendra devant toi, tous les jours de ta vie. Je serai avec toi comme j'ai été avec Moïse ; je ne te délaisserai pas, je ne t'abandonnerai pas. [Personne ne tiendra... : cf. Dt 7.24 ; 11.25. – Je serai avec toi 3.7 ; cf. 6.27 ; Gn 26.3 ; 31.3 ; Ex 3.12 ; Jg 6.16 ; 1R 11.38 ; Es 43.2 ; Jr 15.20. – je ne te délaisserai pas... Hé 13.5.]6 Sois fort et courageux, car c'est toi qui vas donner à ce peuple, comme patrimoine, le pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. [Sois fort... v. 7,9,18 ; cf. Dt 31.7s,23 ; 1R 2.2 ; 20.22 ; Ag 2.4 ; Ps 27.14 ; 1Ch 22.13 ; 28.10,20 ; voir aussi Dt 3.28. – le pays que j'ai juré... Ex 6.8 ; 33.1 ; Nb 14.23 ; 32.11 ; Dt 1.35 ; 10.11 ; 31.20s,23 ; 34.4 ; Jg 2.1.]7 Seulement sois fort et très courageux, pour veiller à mettre en pratique toute la loi que Moïse, mon serviteur, a instituée pour toi ; ne t'en écarte ni à droite ni à gauche, afin de réussir partout où tu iras. [sois fort... v. 6+. – pour veiller à... : autre traduction en veillant à... ; même possibilité au v. 8 ; cf. Dt 28.13 ; 29.8. – la loi que Moïse, mon serviteur... 22.5. – Moïse, mon serviteur : cf. Ap 15.3+. – ni à droite ni à gauche 23.6 ; Dt 5.32 ; 17.11,20 ; 28.14 ; 2R 22.2 ; Pr 4.27 ; 2Ch 34.2. – partout où tu iras v. 9 ; cf. Gn 28.15.]8 Ce livre de la loi ne s'éloignera pas de ta bouche ; tu le reliras jour et nuit pour veiller à mettre en pratique tout ce qui y est écrit ; alors tu mèneras à bien tes entreprises, tu réussiras. [ne s'éloignera pas : cf. Dt 17.17s. – tu le reliras ou tu le réciteras, litt. tu le murmureras ; l'expression évoque une lecture personnelle, à voix basse, ou une méditation ; de même en Ps 1.2 (redire).]9 Ne t'ai-je pas donné cet ordre : Sois fort et courageux ! Ne t'effraie pas, ne sois pas terrifié, car le SEIGNEUR, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras. [Sois fort... v. 6+. – Ne t'effraie pas... : cf. 8.1 ; 10.25 ; Dt 1.21,29 ; 7.21 ; 31.8 ; Ac 18.9s. – le SEIGNEUR, ton Dieu, est avec toi v. 17 ; cf. Dt 2.7 ; 20.1 ; 31.6. – partout où tu iras v. 7+.]

Josué prépare la traversée du Jourdain

10 Josué donna cet ordre aux secrétaires du peuple : [secrétaires (ou scribes) 3.2 ; 8.33 ; 23.2 ; 24.1 ; Ex 5.6n,14s ; Nb 11.16 ; Dt 1.15n ; Pr 6.7 ; 1Ch 26.29. Sur l'ensemble des v. 10-18, voir Nb 32.16-22 ; Dt 3.18-20 ; voir aussi Jos 22.1-9.]11 Parcourez le camp, et donnez au peuple cet ordre : « Préparez-vous des provisions, car dans trois jours vous passez ce Jourdain pour aller prendre possession du pays que le SEIGNEUR, votre Dieu, vous donne. » [vous passez... : cf. Dt 11.31. – vous donne : litt. vous donne pour en prendre possession.]

12 Josué dit aux Rubénites, aux Gadites et à la demi-tribu de Manassé : [aux Rubénites, aux Gadites : cf. Nb 32. – demi-tribu de Manassé : cf. Dt 3.13ss.]13 Souvenez-vous de ce que Moïse, serviteur du SEIGNEUR, vous a ordonné, quand il a dit : « Le SEIGNEUR, votre Dieu, vous accorde le repos ; il vous donne ce pays. » [Souvenez-vous : cf. Nb 32.20-22 ; Dt 3.18. – vous accorde le repos : autre traduction vous conduit ; cf. v. 15 ; 21.44 ; 22.4 ; 23.1 ; Dt 3.20.]14 Vos femmes, toutes vos familles et vos troupeaux resteront dans le pays que Moïse vous a donné en Transjordanie. Mais vous tous, vaillants guerriers, vous passerez en ordre de bataille devant vos frères, et vous les aiderez, [toutes vos familles : autre traduction vos enfants ; cf. Gn 34.19n ; Jg 18.21n. – en Transjordanie : litt. de l'autre côté du Jourdain, à l'est ; cf. 2.10 ; 5.1n ; 7.7 ; 9.1,10 ; 12.1,7 ; 13.8,27,32 ; 14.3 ; 17.5 ; 18.7 ; 22.4,7 ; 24.8 ; Dt 1.1n. – en ordre de bataille : cf. 4.12 ; Ex 13.18n ; Jg 7.11.]15 jusqu'à ce que le SEIGNEUR ait accordé le repos à vos frères comme à vous, et qu'ils soient, eux aussi, en possession du pays que le SEIGNEUR, votre Dieu, leur a donné. Après quoi vous reviendrez prendre possession du pays qui est votre propriété. Moïse, serviteur du SEIGNEUR, vous l'a donné en Transjordanie, du côté du soleil levant. [en Transjordanie v. 14n.]

16 Ils répondirent à Josué : Tout ce que tu nous as ordonné, nous le ferons : nous irons partout où tu nous enverras. [Tout ce que tu nous as ordonné... : cf. Ex 19.8 ; 24.7.]17 Nous t'écouterons exactement comme nous avons écouté Moïse. Seulement, que le SEIGNEUR, ton Dieu, soit avec toi comme il a été avec Moïse ! [Nous t'écouterons : cf. Dt 34.9.]18 Quiconque sera rebelle à tes ordres, quiconque n'obéira pas à tout ce que tu lui ordonneras, sera mis à mort. Seulement, sois fort et courageux ! [à tes ordres : litt. à ta bouche. – n'obéira pas... : litt. n'écoutera pas toutes tes paroles en tout ce que tu nous ordonneras.]

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