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Nouvelle Bible Segond – Luc 1

Selon Luc

L’Evangile selon Luc est le premier volet d’une œuvre plus vaste, qui se poursuit avec le livre des Actes des Apôtres. Irénée de Lyon (vers 180 apr. J.-C.) identifie l’auteur au médecin bien-aimé mentionné parmi les compagnons de Paul (Col 4.14).

Pour le public cultivé de l’époque

Dès le début, on découvre un auteur capable de manier avec élégance, finesse et précision la langue grecque du premier siècle (koïnè). Il expose son sujet selon les règles de l’historiographie antique : il annonce ainsi à son lecteur les circonstances et les objectifs de sa composition. Celle-ci est dédiée à Théophile, comme le sera aussi le livre des Actes. Ce nom désigne-t-il un grand personnage connu de Luc, ou l’auteur songe-t-il ici à tout lecteur « qui aime Dieu » (c’est le sens du nom grec Théophile) ? En tout cas, plus encore que les autres auteurs du Nouveau Testament, Luc a cherché à atteindre le public cultivé de son temps.

Le troisième évangile n’est toutefois pas une œuvre classique de littérature hellénistique. Bien des expressions, tournures et constructions de phrase sont de style sémitique. Elles semblent imiter la Septante (LXX), même là où l’auteur ne cite pas directement l’Ancien Testament.

L’œuvre est située par rapport à celles qui ont déjà traité du sujet. Comme ses devanciers, Luc s’appuie sur les nombreux témoignages reçus de l’Eglise primitive (1.1s) ; mais il a aussi fait des recherches personnelles, et il a rédigé une narration suivie (1.3). Il prend également la peine de relier les événements qu’il rapporte à ceux de l’histoire générale : c’est pendant que César Auguste était empereur à Rome et Quirinius gouverneur de la province de Syrie que Jésus naquit à Bethléem (2.1-3) ; c’est du temps de l’empereur Tibère et du gouverneur Ponce Pilate que Jean le Baptiseur commença son ministère (3.1).

Jésus au centre du temps

Pour Luc, l’histoire se découpe en trois grandes périodes : celle d’Israël, celle de Jésus, celle de l’Eglise. C’est le temps de Jésus qui fait l’objet de son évangile, tandis que le livre des Actes est consacré au temps de l’Eglise. Chacune de ces deux périodes est introduite par une manifestation de l’Esprit (Lc 3.21-22 et Ac 2.1-13) et par un discours programme (Lc 4.17-30 et Ac 2.14-40). La proclamation de Jésus dans la synagogue de Nazareth expose le thème de l’évangile : la grâce de Dieu qui libère, guérit et sauve s’est manifestée dans la personne et l’action de Jésus. Elle est offerte à tous les hommes. La transition entre la période de Jésus et celle de l’Eglise est marquée par l’Ascension, mentionnée à la fois dans la conclusion du premier tome – l’évangile – et l’introduction du second – le livre des Actes (Lc 24.49-53 et Ac 1.1-11). Jean le Baptiseur marque, quant à lui, la transition entre le temps d’Israël auquel il appartient (Lc 16.16) et celui de Jésus qu’il inaugure par sa proclamation (Ac 1.21-22 ; 10.36-37). Ainsi délimitée, la période de Jésus apparaît comme « le centre du temps », le centre de l’histoire du salut.

Synoptiques, mais différents

Même si le troisième évangile ressemble en bien des points à Matthieu et Marc, les deux autres évangiles synoptiques (voir « De l’Evangile aux quatre évangiles »), Luc utilise pourtant une tradition absente au moins de Marc. Sur les quelque 1150 versets de son évangile, plus de 400 figurent aussi chez Marc ; plus de 200 autres se retrouvent chez Matthieu, émanant peut-être d’une source commune (voir « Un document caché dans l’Evangile selon Luc ? ») ; mais près de 500 versets lui sont propres. On les trouve essentiellement dans les récits de l’enfance (1.5–2.52) et dans ce qu’on a coutume d’appeler « la grande incise » (9.51–18.14 ; ainsi la parabole du bon Samaritain, 10.25-37 ; ou celle du fils perdu et retrouvé, 15.11-32).

L’évangile de l’enfance (1.5–2.52)

Les récits des deux premiers chapitres de Luc diffèrent sensiblement de ceux de Matthieu 1–2. En une construction littéraire assez élaborée, Luc établit un parallèle entre Jean le Baptiseur et Jésus (voir l’encadré « Naissance et enfance selon Luc : Jean et Jésus »). Ces récits attestent la continuité du dessein de Dieu en ce qui concerne Jean le Baptiseur et Jésus. Mais ils font également apparaître la mission spécifique du Christ.

La grande incise (9.51–18.14)

On remarque déjà dans les récits de l’enfance l’intérêt que Luc porte à la ville sainte et au temple. Au cœur de son évangile, il raconte le voyage de Jésus vers Jérusalem. N’en cherchons pas l’itinéraire précis. Seul le point d’aboutissement importe vraiment (9.51,53,57 ; 10.38 ; 13.22,33 ; 14.25 ; 17.11 ; 18.35 ; 19.1,11,28), car c’est là qu’aura lieu l’essentiel, le départ (en grec exodos) mentionné en 9.31. C’est dans cette longue montée vers Jérusalem que Luc regroupe la plupart des récits et paraboles qui lui sont propres (voir paragraphes suivants).

Naissance et enfance selon Luc : Jean et Jésus

Jean Jésus
1.25 Annonce de la naissance 1.26-38
1.57-58 Naissance - visites 2.1-20
1.59-66 Circoncision 2.21-24
1.67-79 Prophéties 2.25-38
1.80 Croissance 2.40

De Jérusalem vers toutes les nations

Après la résurrection, le rendez-vous est fixé non en Galilée, mais à Jérusalem. Si l’Ascension est située vers Béthanie, c’est à Jérusalem que l’évangile s’achève, comme il y avait commencé (24.50-53).

Luc n’étant probablement pas d’origine juive, s’il insiste tant sur le judaïsme et sur Jérusalem, c’est qu’il y voit le point d’origine du salut pour tous les hommes (cf. Jn 4.22).

Dès le début, Syméon avait accueilli l’enfant Jésus comme le salut préparé par Dieu pour tous les peuples et la lumière pour éclairer les nations (2.30-32). De même la mission de Jean le Baptiseur devait permettre à tous de voir le salut de Dieu (3.6). De même encore, tout au long de son évangile, Luc a rendu compte des paroles et des situations qui annoncent clairement que la mission de Jésus, même si elle est limitée au territoire habité par les Juifs, concerne toutes les nations. C’est sans doute pour cette raison que l’Evangile selon Luc se poursuit en un deuxième tome, qui décrit l’arrivée du salut chez les autres peuples. Sa perspective est donc résolument universelle.

L’évangile des méprisés

Luc accorde un intérêt particulier à tous les méprisés. Les Samaritains, que les Juifs exécraient, sont mentionnés plus souvent que dans les autres évangiles. Ils sont même donnés en exemple. Ainsi, parmi les dix lépreux purifiés par Jésus, le seul qui revient exprimer sa reconnaissance est un Samaritain (17.11ss) ; ainsi encore, parmi tous ceux qui ont vu l’homme dévalisé et blessé sur le bord de la route, le seul à montrer de la compassion est le « Bon Samaritain » (10.30ss). Les femmes occupent aussi une place importante dans le troisième évangile : certaines se signalent dans le groupe qui accompagne Jésus (8.2s), d’autres l’accueillent chez elles (10.38ss). Luc est encore le seul à montrer Jésus, en chemin vers le calvaire, attentif aux femmes de Jérusalem qui pleurent sur lui (23.27ss). Enfin les pauvres, les petits, sont les premiers bénéficiaires des dires et des actes de Jésus. C’est ce qui a fait écrire à Dante que Luc est « l’évangile de la tendresse de Dieu ».

La théologie de Luc

De tous les auteurs du Nouveau Testament, c’est Luc qui parle le plus du pardon de Dieu et de la conversion. La parabole du fils perdu et retrouvé, ou du « fils prodigue » (15.11ss), l’histoire de Zachée (19.1ss), celle du malfaiteur en croix aux côtés de Jésus (23.39ss), ne se trouvent que chez Luc, sans compter la célèbre prière du crucifié : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font (23.34n). Le lecteur entend ainsi l’appel répété à recevoir le pardon et à se convertir. Par l’intermédiaire de Jean le Baptiseur, il découvre aussi les implications éthiques de la conversion (3.8ss).

Tout comme celle de Jésus, la vie des disciples est marquée par la présence de l’Esprit saint. C’est en effet par la puissance de l’Esprit que Jésus est conçu dans le sein de sa mère (1.35). C’est lui qui l’introduit dans son ministère et l’y consacre désormais (3.22 ; cf. Ac 10.38). L’Esprit le remplit et ne cesse de le conduire (4.1,14 ; 10.21). De la même manière, l’Esprit saint introduit les disciples dans leur mission. Répandu sur eux, il leur donne la capacité de proclamer l’Evangile. C’est lui qui les guide jusqu’aux extrémités de la terre.

C’est aussi dans l’Evangile selon Luc qu’on voit le plus souvent Jésus en prière : lors de son baptême (3.21) ; tout au long de sa mission (5.16) ; avant de choisir ses apôtres (6.12) ; au moment de révéler sa véritable identité (9.18) ; lors de la transfiguration (9.28s) ; sur la croix (23.34). L’importance de la prière est encore soulignée par les paraboles suivantes, propres à Luc : l’ami qui se laisse fléchir (11.5ss) ; la veuve et le mauvais juge (18.1ss) ; le pharisien et le collecteur des taxes (18.9ss).

Lire l’Evangile selon Luc, c’est finalement s’intéresser à la certitude des enseignements reçus (1.4). C’est chercher à vivre une vie renouvelée par l’Esprit. Cette présence divine est un don gratuit. Là où, dans l’Evangile selon Matthieu, Dieu donne de bonnes choses à ceux qui les lui demandent (Mt 7.11), Luc assure de son côté que Dieu donnera l’Esprit (11.13).

Introduction

1 Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des faits qui se sont accomplis parmi nous, [Cf. Ac 1.1. – beaucoup : autre traduction plusieurs ; cf. Jn 20.30 ; Ac 1.3 ; 24.10 ; Hé 1.1. – entrepris : même verbe Ac 9.29 (chercher à) ; 19.13.]2 tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le commencement, en ont été les témoins oculaires et sont devenus serviteurs de la Parole, [transmis : cf. 1Co 11.2,23 ; 15.1ss,11. – dès le commencement : cf. 3.23 ; 23.5 ; 24.47 ; Ac 1.1,22 ; 10.37 ; voir aussi Jn 15.27 ; Hé 2.3. – en ont été... : autre traduction sont devenus les témoins oculaires et les serviteurs (même terme traduit par servant 4.20 ; auxiliaire Ac 13.5 ; voir aussi 26.16 ; 1Co 4.1n) ; cf. Ac 1.21s. – la Parole 8.12ss ; Ac 6.4 ; cf. 8.4 etc.]3 il m'a semblé bon, à moi aussi, après m'être informé exactement de tout depuis les origines, de te l'exposer par écrit d'une manière suivie, très excellent Théophile, [il m'a semblé bon : cf. Ac 15.22,25,28. – après m'être informé... : litt. après avoir bien suivi, même verbe 1Tm 4.6 ; 2Tm 3.10. – d'une manière suivie : même terme 8.1 (par la suite) ; Ac 3.24 (successeurs) ; 11.4 ; 18.23n (successivement). – très excellent Ac 23.26 ; 24.3 ; 26.25. – Théophile signifie ami de Dieu ; c'était un nom assez répandu à l'époque, parmi les Juifs comme parmi les non-Juifs.]4 afin que tu connaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. [que tu connaisses ou que tu reconnaisses (même verbe Ac 19.34). – la certitude ou la solidité, la valeur ; terme apparenté Ac 21.34 ; 22.30 (au juste) ; 25.26 (précis). – des enseignements : autre traduction possible des informations (litt. des paroles).]

Annonce de la naissance de Jean le Baptiseur

5 Aux jours d'Hérode, roi de Judée, il y eut un prêtre nommé Zacharie, de la classe d'Abiya ; sa femme était une descendante d'Aaron, et son nom était Elisabeth. [Aux jours d'Hérode (le Grand), entre 37 et 4 av. J.-C. ; cf. 2.2 ; Mt 2.1n. – Judée : l'expression désigne ici, non seulement la région de Jérusalem, au sud (v. 65 ; 2.4 ; 3.1 ; 21.21 ; Ac 9.31), mais bien l'ensemble du pays des Juifs (cf. 4.44 ; 6.17 ; 7.17 ; 23.5 ; Ac 2.9 ; 10.37). – un prêtre nommé Zacharie (nom hébreu qui signifie Dieu s'est souvenu) : cf. Né 11.12 ; 1Ch 15.24 ; 2Ch 35.8 ; le Protévangile de Jacques fera de Zacharie un grand prêtre. – de la classe d'Abiya, la huitième des 24 classes sacerdotales ; cf. Né 12.4,17 ; 1Ch 24.10. – une descendante d'Aaron : litt. d'entre les filles d'Aaron, l'ancêtre des familles sacerdotales ; cf. Lv 21.7,14. – Elisabeth, forme grecque de l'hébreu Elishéba (cf. Ex 6.23), qui pourrait signifier c'est par mon Dieu qu'est le serment, ou peut-être mon Dieu rassasie.]6 Tous deux étaient justes devant Dieu et suivaient d'une manière irréprochable tous les commandements et les ordonnances du Seigneur. [justes 2.25. – suivaient d'une manière irréprochable tous les commandements : cf. Gn 26.5 ; Nb 36.13 ; Dt 4.40 ; Ez 36.27 ; Ph 3.6 ; voir aussi loi. – ordonnances : cf. Rm 5.18n.]7 Mais ils n'avaient pas d'enfant, parce qu'Elisabeth était stérile, et ils étaient l'un et l'autre avancés en âge. [stérile Gn 11.30 ; 16.1 ; 25.21 ; 29.31 ; 30.1 ; Jg 13.2s ; 1S 1.5. – avancés en âge Gn 18.11.]

8 Or, dans l'exercice de ses fonctions devant Dieu, selon le tour de sa classe, [selon le tour : litt. dans l'ordre ; chaque classe de prêtres (v. 5n) servait pendant une semaine, deux fois dans l'année.]9 il fut désigné par le sort, suivant la coutume du sacerdoce, pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y offrir l'encens. [il fut désigné par le sort : la Mishna (voir Talmud) évoque cette coutume pour désigner ceux des nombreux prêtres qui devaient officier. – suivant la coutume du sacerdoce : cette précision, qui figure au début du v. dans le texte grec, pourrait aussi être rattachée au v. 8. – dans le sanctuaire v. 21s ; il s'agit en l'occurrence du lieu dit sacré ou saint, où se trouve l'autel de l'encens Ex 30.6ss ; voir temple ; le même mot désigne peut-être en Lc 23.45 le très-sacré ou saint des saints, où seul le grand prêtre entrait.]10 Toute la multitude du peuple était dehors en prière à l'heure de l'encens. [Toute la multitude 8.37n ; 19.37 ; 23.1n ; Ac 15.12 ; 25.24. – peuple v. 21,68,77 ; 2.10,32 ; 3.15,18,21 etc. – à l'heure de l'encens : le matin ou le soir Ex 30.7s ; Dn 9.21 ; cf. Ac 3.1.]11 Alors l'ange du Seigneur lui apparut, debout à droite de l'autel de l'encens. [l'ange du Seigneur : autre traduction un ange du Seigneur ; cf. v. 19,26ss ; 2.9 ; Ac 5.19 ; 8.26 ; 12.7,23 ; voir Mt 1.20n. – lui apparut 22.43 ; 24.34 ; Ac 2.3 ; 7.2,26,30,35 ; 13.31+ ; 16.9 ; 26.16 ; cf. Jg 6.12 ; 13.3 etc. – à droite : cf. Ez 10.3 ; Ps 110.1 ; Ac 7.55. – l'autel de l'encens Ex 30.1ss ; 37.25ss ; 1R 6.20s ; 7.48 ; cf. 1S 3 ; Es 6.]12 Zacharie fut troublé en le voyant ; la peur s'empara de lui. [la peur s'empara de lui : v. 65 ; 2.9 ; 5.26 ; 7.16 ; 8.25,35,37 ; 9.34 ; 24.5,37 ; Ac 2.43 ; 5.5,11 ; 19.17 ; cf. Ex 15.16 ; Jg 6.22 ; 13.6s,20,22 ; Dn 8.17s ; 10.7s,11,16 ; voir aussi crainte.]13 Mais l'ange lui dit :

N'aie pas peur, Zacharie ;
car ta prière a été exaucée.
Ta femme, Elisabeth, te donnera un fils,
et tu l'appelleras du nom de Jean. [N'aie pas peur v. 30 ; 2.10 ; 8.50 ; 12.32 ; Ac 18.9 ; 27.24 ; cf. Gn 15.1 ; 21.17 ; 26.24 ; 46.3 ; Jg 6.23 ; Es 41.10+ ; Dn 10.12,19 ; Mt 28.5,10 ; Mc 16.6. – ta prière a été exaucée ou entendue : cf. Ac 10.31. – Ta femme... : cf. Gn 17.19 ; Jg 13.3,5. – tu l'appelleras du nom de... : cf. v. 31,59s ; Gn 16.11 ; 1R 13.2 ; Es 7.14. – Jean (grec Ioannès) vient du nom hébreu Yohanân qui signifie le SEIGNEUR (YHWH) fait grâce.]

14 Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse,
et beaucoup se réjouiront de sa naissance. [V. 58 ; cf. v. 28,44,47+ ; 2.10 ; 10.17,20 ; 13.17 ; 15.7,32 ; Ac 2.46 ; 8.8 ; 12.14 ; 13.52 ; 15.3.]

15 Car il sera grand devant le Seigneur,
il ne boira ni vin ni boisson alcoolisée,
il sera rempli d'Esprit saint depuis le ventre de sa mère [il sera grand devant le Seigneur : cf. v. 32 ; 7.28 ; Mt 11.11 ; voir aussi Gn 10.9 ; devant le Seigneur peut signifier au service du Seigneur, cf. 1S 2.21 ; 1R 17.1 ; 18.15. – ni vin ni boisson alcoolisée 7.33// ; Lv 10.9n ; Nb 6.3 ; Jg 13.4,7,14 ; 1S 1.11n. – rempli d'Esprit saint v. 35,41,67 ; Ac 2.4 ; 4.8,31 ; 9.17 ; 13.9 ; cf. Ep 5.18. – depuis le ventre de sa mère : cf. v. 41ss ; voir aussi Jg 13.5 ; 16.17 ; Es 49.1,5 ; Jr 1.4s ; Ga 1.15.]

16 et il ramènera beaucoup d'Israélites au Seigneur, leur Dieu. [il ramènera beaucoup, ou une multitude : cf. v. 14 ; Ml 2.6. – d'Israélites : litt. des fils d'Israël ; cette formule sémitique, déjà calquée de l'hébreu dans le grec de LXX, se retrouve en Mt 27.9n ; Ac 5.21 ; 7.23,37 ; 9.15 ; 10.36 ; Rm 9.27 ; 2Co 3.7,13 ; Hé 11.22 ; Ap 2.14 ; 7.4 ; 21.12.]

17 Il ira devant lui avec l'esprit et la puissance d'Elie,
afin de ramener le cœur des pères vers les enfants
et les rebelles à l'intelligence des justes, et de former pour le Seigneur un peuple préparé. [Il ira devant lui v. 76 ; 7.27 ; Ml 3.1. – l'esprit et la puissance (v. 35 ; 4.14+ ; Ac 1.8 ; 6.8 ; 10.38) d'Elie 2R 2.9s ; Ml 3.23n ; Mt 11.14+. – ramener... Ml 3.24+. – cœur 1.66n. – l'intelligence : autre traduction la façon de penser ; même terme Ep 1.8. – former... un peuple préparé (le même verbe est traduit par frayer en 7.27) : cf. v. 76 ; 3.4 ; Ex 19.10s ; 2S 7.24.]

18 Zacharie dit à l'ange : A quoi le saurai-je ? Car, moi, je suis vieux, et ma femme est avancée en âge. [A quoi le saurai-je ? Gn 15.8 ; cf. Ex 4.3ss ; Jg 6.36ss ; 1S 10.2ss ; 2R 20.8ss ; Es 7.11 ; 1Co 1.22. – je suis vieux... v. 7 ; Gn 17.17 ; 18.11.]19 L'ange lui répondit : Je suis Gabriel, celui qui se tient devant Dieu ; j'ai été envoyé pour te parler et t'annoncer cette bonne nouvelle. [Gabriel v. 26 ; Dn 8.16n ; 9.21 ; cf. Tobit 12.15 : « Je suis Raphaël, l'un des sept anges qui se tiennent devant la gloire du Seigneur et pénètrent en sa présence. » – j'ai été envoyé... : cf. Hé 1.14. – annoncer cette bonne nouvelle : verbe apparenté au mot qui a donné évangile ; 2.10 ; 3.18 ; 4.18,43.]20 Eh bien, tu seras muet, tu ne pourras plus parler jusqu'au jour où cela se produira, parce que tu n'as pas cru mes paroles, qui s'accompliront en leur temps. [tu seras muet : cf. v. 64 ; Ac 13.11 ; voir aussi Ez 3.26. – tu n'as pas cru ou tu n'as pas eu foi à : cf. v. 45. – qui s'accompliront : même verbe 4.21 ; 24.44. – en leur temps 12.56 ; 18.30 ; 19.44 ; 21.8,24 ; Ac 1.7 ; 3.20 ; 17.26.]

21 Cependant le peuple attendait Zacharie et s'étonnait qu'il s'attarde dans le sanctuaire. [D'après la Mishna (Talmud, Yoma 5.1), le grand prêtre qui pénétrait dans le sanctuaire le jour de l'Expiation (cf. Lv 16) ne devait pas s'y attarder pour ne pas effrayer Israël.]22 A sa sortie, il ne put leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire ; il se mit à leur faire des signes et demeurait muet. [Cf. Dn 10.7. – muet, ou peut-être sourd-muet, cf. v. 62.]23 Lorsque ses jours de service furent achevés, il rentra chez lui. [Lorsque ses jours... 2.6,21s ; 9.51 ; Ac 2.1 ; 9.23. – il rentra chez lui (litt. dans sa maison), v. 38 ; 2.15 (même verbe) ; cf. 1.39 ; voir aussi v. 56 ; 2.20,39,51.]

24 Quelque temps après, sa femme, Elisabeth, fut enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois ; elle disait : [V. 13,36. – Quelque temps après : litt. après ces jours-là.]25 Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi au temps où il a décidé de retirer ma honte parmi les humains. [Cf. Gn 21.6 ; 30.22s ; sur la honte associée à la stérilité, celle-ci étant parfois regardée comme un châtiment divin (Lv 20.20s ; 2S 6.23), voir aussi 1S 1.11 ; Es 4.1. – au temps : litt. aux jours. – il a décidé de : litt. il a regardé (pour), cf. Gn 29.31s ; Ex 2.25 ; Ps 10.14 ; 11.4.]

Annonce de la naissance de Jésus

26 Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, [sixième mois v. 24. – l'ange Gabriel v. 11,19. – par Dieu ou de devant Dieu. – Galilée / Nazareth (cf. 4.16n) Mt 2.22n-23n ; la ville est en fait une petite bourgade (cf. 2.4,39 ; 4.31 ; 7.11 ; voir aussi Jn 1.46).]27 chez une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; le nom de la vierge était Marie. [vierge v. 34 ; voir aussi Mt 25.1ss ; Ac 21.9 ; 1Co 7.25 ; 2Co 11.2 ; Ap 14.4. – fiancée 2.5 ; Mt 1.18n ; cf. Dt 22.23. – Joseph : sur ce nom, cf. Gn 30.24n ; Esd 10.42 ; Né 12.14 ; 1Ch 25.2,9. – de la maison ou de la famille de David : cf. v. 32s ; 2.4 ; 3.23ss ; cf. 1R 12.19 ; 2Ch 23.3 ; voir aussi Mt 1.1,20 ; Rm 1.3 ; 2Tm 2.8. – Marie, en grec Mariam, de l'hébreu Miryam (Ex 15.20) ; Lc emploie également la forme Maria, v. 41 etc., comme Mc (6.3 etc.) et Mt (1.16ss etc. ; cf. 13.55n).]28 Il entra chez elle et dit : Réjouis-toi, toi qui es comblée par la grâce ; le Seigneur est avec toi. [Réjouis-toi : c'est la salutation (normalement matinale) courante dans le monde grec, qu'on traduit habituellement par bonjour (on la retrouve, p. ex., en Mt 26.49n ; 27.29 ; 28.9) ; il est cependant probable que dans ce contexte elle doive être entendue, au-delà de son sens banal, comme un véritable appel à la joie ; cf. v. 14 ; Jl 2.21 ; So 3.14ss ; Za 9.9 ; Lm 4.21. – toi qui es comblée par la grâce : le verbe correspondant (qui en grec fait assonance avec la salutation), vient du mot habituellement traduit par grâce (v. 30) ; il revient seulement en Ep 1.6. – le Seigneur est avec toi Jg 6.12 ; Rt 2.4 ; cf. Gn 26.24 ; 28.15 ; Ex 3.12 ; Jr 1.8,19 ; 15.20.]29 Très troublée par cette parole, elle se demandait ce que pouvait bien signifier une telle salutation. [Très troublée : cf. v. 12. – elle se demandait : le même verbe est traduit par raisonner, et un terme apparenté par raisonnement en 2.35 ; 3.15 ; 5.21s ; 6.8 ; 9.46ns ; 12.17 ; 20.14 ; 24.38n ; cf. 1.34 ; 2.19.]30 L'ange lui dit :

N'aie pas peur, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. [N'aie pas peur : cf. v. 13+ ; voir crainte. – trouvé grâce : cf. 2.40,52 ; 4.22 ; 6.32nss ; voir Gn 6.8+ ; Ex 33.16 ; 1S 1.18 ; Pr 12.2.]

31 Tu vas être enceinte ; tu mettras au monde un fils
et tu l'appelleras du nom de Jésus. [Cf. 2.21 ; Gn 16.11 ; Jg 13.3 ; Es 7.14 ; Mt 1.21nss.]

32 Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut,
et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. [Il sera grand : litt. celui-ci sera grand (cf. v. 15). – Fils du Très-Haut (v. 35,76 ; 6.35 ; 8.28 ; Ac 7.48 ; 16.17) : cf. 2S 7.14// ; Ps 2.7 ; 89.27. – le trône de David, son père 2S 7.12s,16// ; Es 9.6 ; Am 9.11 ; Ps 132.11 ; Mc 11.10. – Un texte apocalyptique araméen très fragmentaire de Qumrân (4Q246) pourrait être reconstitué comme suit : « Il sera grand sur la terre. (...) Il sera appelé Fils de Dieu, et on l'appellera Fils du Très-Haut. (...) Son royaume sera un royaume éternel, et toutes ses voies seront de vérité et de droiture. La terre sera dans la vérité et tous feront la paix. »]

33 Il régnera pour toujours sur la maison de Jacob ;
son règne n'aura pas de fin. [Il régnera (cf. 19.14,27,38 ; 23.2s,37s) pour toujours... Mi 4.7. – la maison de Jacob, c.-à-d. Israël ; cf. Ex 19.3 ; Es 2.5s ; 8.17 ; 48.1. – son règne n'aura pas de fin Es 9.6 ; Dn 7.14 ; cf. Hé 7.24.]

34 Marie dit à l'ange : Comment cela se produira-t-il, puisque je n'ai pas de relations avec un homme ? [Cf. v. 18,27. – je n'ai pas de relations... : litt. je ne connais pas d'homme, euphémisme d'origine hébraïque, cf. Gn 4.1n ; 19.8 ; Nb 31.17,35 ; Jg 11.39 ; 21.12 ; Mt 1.25n.]35 L'ange lui répondit :

L'Esprit saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre.
C'est pourquoi l'enfant qui naîtra sera saint ; il sera appelé Fils de Dieu. [L'Esprit saint... : cf. v. 17 ; Mt 1.18+,20 ; voir aussi Gn 1.2n ; Es 11.1ss. – viendra sur toi Ac 1.8 ; cf. Es 32.15. – la puissance (v. 17+) du Très-Haut (v. 32+) : cf. 5.17. – te couvrira de son ombre : même verbe 9.34// ; Ac 5.15 (couvrir) ; cf. Ex 40.34s ; Nb 9.15 ; voir aussi Ps 91.1,4. – l'enfant qui naîtra : litt. ce qui est engendré ; autres traductions l'enfant qui naîtra sera appelé saint, Fils de Dieu ; le saint qui sera engendré sera appelé Fils de Dieu. – saint : cf. 2.23 ; 4.34 ; Es 4.3 ; Ac 3.14 ; 4.27,30. – Fils de Dieu (cf. v. 32) 3.22 ; 4.3,9,41 ; 8.28 ; 9.35 ; 10.22 ; 22.70 ; Mc 1.1 ; Jn 10.36 ; Ac 9.20.]

36 Elisabeth, ta parente, a elle aussi conçu un fils, dans sa vieillesse : celle qu'on appelait femme stérile est dans son sixième mois. [Cf. v. 7,24,26.]37 Car rien n'est impossible de la part de Dieu. [rien : autre traduction aucune parole ; cf. 18.27// ; Gn 18.14 ; Jr 32.17 ; Za 8.6 ; Jb 42.2 ; 2Ch 14.10. – de la part de Dieu : certains mss portent pour Dieu.]38 Marie dit : Je suis l'esclave du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole.

Et l'ange s'éloigna d'elle. [l'esclave : autre traduction la servante ; dans le grec du Ier s. apr. J.-C. le terme correspondant évoque beaucoup plus la dépendance de l'esclave, son appartenance à son maître (7.2ss ; 12.37ss ; 14.17ss ; 17.7ss etc.) que l'idée d'un service volontaire. Ici, en outre, le style rappelle particulièrement l'A.T., où la politesse hébraïque veut qu'on se désigne par l'expression ton serviteur, ta servante (cf. 1S 1.11 ; 25.41 ; 2S 9.6 ; Rt 3.9). – qu'il m'advienne... : cf. 22.42 ; Ac 21.14.]

Marie rend visite à Elisabeth

39 En ces jours-là, Marie partit en hâte vers la région montagneuse et se rendit dans une ville de Juda. [En ces jours-là... v. 36 ; cf. 2.1 ; 4.2 ; 5.35 ; 6.12 etc. – partit : litt. se leva et partit, tournure sémitique. – en hâte : cf. Ex 12.11. – vers la région montagneuse... : cf. v. 23,65.]40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. [Zacharie / Elisabeth v. 5.]41 Dès qu'Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son ventre. Elisabeth fut remplie d'Esprit saint [l'enfant : le même terme (aussi v. 44) sera traduit par nouveau-né 2.12,16 ; 18.15 ; Ac 7.19 ; voir aussi 2Tm 3.15 ; 1P 2.2. – tressaillit ou bondit : cf. v. 44 ; 6.23 ; le verbe grec correspondant est celui qui est employé en Gn 25.22 (LXX), pour se heurter. – remplie d'Esprit saint v. 15+.]42 et cria :

Bénie sois-tu entre les femmes,
et béni soit le fruit de ton ventre ! [et cria : autre traduction poussa un grand cri et dit. – Bénie sois-tu ou es-tu (le verbe est sous-entendu dans le texte) entre les femmes (ou plus que toutes les autres femmes) ; cf. 11.27 ; Jg 5.24n ; Ct 1.8 ; Baruch 54.10 : « Bienheureuse ma mère parmi celles qui ont enfanté, que soit louée, parmi les femmes, celle qui m'a enfanté ! » – béni soit le fruit... Dt 7.13 ; 28.4,11 ; 30.9 ; cf. Gn 30.2 ; Mi 6.7 ; Ps 132.11.]

43 Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne me voir ? [Comment m'est-il accordé : litt. d'où (vient) pour moi ceci ; cf. 2S 6.9 ; 24.21. – mon Seigneur : cf. 2.11 ; 20.41ss.]44 Car dès que ta salutation a retenti à mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon ventre. [tressailli (v. 41n) d'allégresse v. 14,47.]45 Heureuse celle qui a cru, car ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s'accomplira ! [Heureuse : cf. v. 48 ; 6.20ss// ; 7.23 ; 10.23 ; 11.27 ; 14.15. – qui a cru... : autre traduction qui a cru que ce qui lui a été dit... ; cf. v. 20,38 ; Hé 11.11.]

L'hymne de Marie

46 Et Marie dit :

Je magnifie le Seigneur, [Cf. 1S 2.1-10. – Marie : certains mss latins portent Elisabeth ; cf. v. 41,48s. – Je magnifie : litt. mon âme magnifie (même verbe v. 58n ; Ac 5.13 ; 10.46 ; 19.17), cf. Mc 14.34n// ; voir aussi Ps 34.3s ; 69.31.]

47 je suis transportée d'allégresse en Dieu, mon Sauveur, [je suis transportée d'allégresse : litt. mon esprit exulte ou s'est mis à exulter ; cf. v. 14,44 (terme apparenté) ; 10.21 (même verbe) ; Mt 5.12 ; Jn 8.56 ; Ac 2.26n,46 ; 1P 1.6+ ; Jd 24 ; Ap 19.7 ; cf. Es 61.10 ; Ha 3.18 ; Ps 9.15 ; 13.6 ; 31.8 ; 35.9. – Dieu, mon Sauveur : le même titre sera appliqué à Jésus 2.11+ ; cf. Dt 32.15 ; 1S 10.19 ; Es 12.2 ; 17.10 ; Mi 7.7 ; Ps 24.5 ; 25.5 ; 27.1,9 ; 62.2,7.]

48 parce qu'il a porté les regards sur l'abaissement de son esclave.
Désormais, en effet, chaque génération me dira heureuse, [il a porté les regards... 9.38 ; 1S 1.11 ; cf. 9.16 ; Gn 16.11 ; 29.32 ; Ps 31.8 ; 113.6s ; Jc 2.3n. – l'abaissement (ou l'humiliation ; cf. v. 25) de son esclave (v. 38n), c.-à-d. mon abaissement ; cf. 2.29n ; Ac 4.29n. – Désormais 5.10 ; 12.52 ; 22.18,69 ; Ac 18.6. – me dira heureuse v. 45 ; Gn 30.13 ; cf. Ml 3.12 ; Ps 72.17 ; Jb 29.10s ; Pr 31.28 ; Ct 6.9.]

49 parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses.
Son nom est sacré, [le Puissant : le même terme grec est employé dans la traduction (LXX) de So 3.17 (héros) ; Ps 89.9. – de grandes choses : cf. Dt 10.21 ; 11.7 ; Jg 2.7 ; Ps 71.19. – Son nom est sacré ou saint Ps 111.9 ; cf. 1S 2.2 ; Es 57.15.]

50 et sa compassion s'étend de génération en génération
sur ceux qui le craignent. [Ps 103.17. – de génération en génération Ps 100.5 ; cf. 61.7 ; 89.2. – sur ceux qui le craignent Ps 61.6 ; 103.11,13 ; cf. Ac 10.35.]

51 Il a déployé le pouvoir de son bras ;
il a dispersé ceux qui avaient des pensées orgueilleuses, [le pouvoir ou la force, litt. il a fait force par son bras ; cf. Ps 89.11. Voir aussi Ex 6.6 ; Dt 4.34 ; Es 40.10 ; 51.5,9 ; 53.1 ; Ps 118.15s. – ceux qui avaient des pensées orgueilleuses : litt. les orgueilleux dans la pensée de leurs cœurs (v. 66n) ; cf. 2S 22.28 ; Es 2.12 ; 13.11.]

52 il a fait descendre les puissants de leurs trônes,
élevé les humbles, [Cf. 10.29ss ; 15.11ss ; 16.19ss ; 18.9ss ; 1S 2.7s ; Es 2.11ss ; Ez 21.26,31 ; Ps 113.7 ; 147.6 ; Jb 5.11 ; 12.19 ; 1Co 1.26ss ; 2Co 8.9 ; Ph 2.6ss ; Siracide 10.14 : « Le Seigneur a culbuté les trônes des princes, il a établi les doux à leur place. »]

53 rassasié de biens les affamés,
renvoyé les riches les mains vides. [Cf. 1S 2.5. – rassasié... Ps 107.9. – renvoyé... Jb 22.9 ; cf. Gn 31.42 ; Dt 15.13 ; Rt 1.21 ; 3.17 ; Lc 20.11 ; voir aussi 1S 2.7 ; Ps 34.11 ; Jb 15.29.]

54 Il a secouru Israël, son serviteur,
et il s'est souvenu de sa compassion [Il a secouru... Es 41.8s. – son serviteur : cf. Es 42.1 ; 44.1 ; 45.4 ; 52.13. – s'est souvenu... v. 72 ; Ps 25.6 ; 98.3 ; cf. Gn 8.1 ; 9.15 ; Ex 2.24.]

55 – comme il l'avait dit à nos pères –
envers Abraham et sa descendance, pour toujours. [comme il l'avait dit... Mi 7.20 ; cf. Gn 17.7 ; 18.18 ; 22.17s ; 2S 7.11ss. – envers (autre traduction à) Abraham et sa descendance Gn 17.9 ; cf. Ps 18.51.]

56 Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez elle. [avec Elisabeth : litt. avec elle ; cf. v. 46n. – trois mois : cf. v. 36. – Puis elle retourna... : cf. v. 23,38 ; 1S 1.19 ; voir aussi Lc 1.80 ; 3.20. – chez elle : litt. dans sa maison v. 26 ; cf. v. 40.]

Naissance de Jean le Baptiseur

57 Le temps où Elisabeth devait accoucher arriva, et elle mit au monde un fils. [V. 13. – arriva : litt. fut rempli ou accompli, de même 2.6 ; cf. Gn 25.24.]58 Ses voisins et les gens de sa parenté apprirent que le Seigneur avait fait preuve envers elle d'une grande compassion, et ils se réjouirent avec elle. [apprirent : cf. v. 24,36. – avait fait preuve... : litt. avait grandi (ou magnifié, v. 46n) sa compassion envers elle, imitation d'une tournure hébraïque (cf. Gn 19.19). – ils se réjouirent avec elle v. 14.]

59 Le huitième jour, ils vinrent circoncire l'enfant, et ils allaient lui donner le nom de son père, Zacharie. [Le huitième jour 2.21 ; Gn 17.11s ; 21.4 ; Lv 12.3 ; Ac 7.8 ; Ph 3.5. – ils allaient lui donner (autre traduction ils lui donnaient) le nom... : le nom est donné à la circoncision et non plus à la naissance, cf. Gn 4.1 ; 21.3 ; 25.25s.]60 Mais sa mère dit : Non, il sera appelé Jean. [Cf. v. 13n ; c'est aussi la mère qui donne le nom en 1.31 ; Gn 29.32ss ; 30.6,24 ; 35.18 ; Jg 13.24 ; 1S 1.20 ; 4.21 etc. – sa mère dit : litt. ayant pris la parole, sa mère dit, sémitisme.]61 Ils lui dirent : Il n'y a dans ta parenté personne qui porte ce nom. [Sur d'autres emplois du nom Jean ou Yohanân (v. 13n), cf. Né 12.13,42.]62 Et ils faisaient des signes à son père pour savoir comment il voulait l'appeler. [Cf. v. 22n. C'est le père qui donne le nom Gn 16.15 ; 17.19 ; 35.18 ; Ex 2.22.]63 Zacharie demanda une tablette et il écrivit : Son nom est Jean. Et tous s'étonnèrent. [il écrivit : litt. il écrivit, disant, sémitisme. – s'étonnèrent : cf. 8.25,56 ; 9.43 ; 11.14 ; 24.12,41 ; Ac 2.7 ; 3.10.]64 A l'instant même, sa bouche s'ouvrit et sa langue se délia ; il se mit à parler et à bénir Dieu. [Cf. v. 20. – A l'instant même 4.39 ; 5.25 ; 8.44,47,55 ; 13.13 ; 18.43 ; 19.11 ; 22.60. – sa bouche... : litt. sa bouche fut ouverte, et sa langue ; cf. Dn 10.16. – bénir Dieu v. 68 ; 2.28 ; 24.52s ; Rm 1.25 ; 2Co 1.3 ; 11.31 ; Ep 1.3 ; 1P 1.3.]65 Tous les habitants des alentours furent saisis de crainte et, dans toute la région montagneuse de la Judée, on discutait de tous ces événements. [saisis de crainte : cf. v. 12 ; 5.26 ; 7.16 ; 8.25,37 ; Ac 2.43+. – région montagneuse de la Judée v. 39. – on discutait : même verbe 6.11. – ces événements ou ces paroles (sémitisme) ; cf. 2.15,19,51 ; Ac 5.32 ; 10.37.]66 Tous ceux qui en entendaient parler se mirent à réfléchir. Ils se demandaient : Que sera donc cet enfant ? Car la main du Seigneur était avec lui. [se mirent à réfléchir : litt. mettaient dans leur cœur, le cœur étant ici, comme dans l'A.T., considéré comme le lieu de l'intériorité et de la réflexion ; cf. 2.19,35,51 ; 3.15 ; 5.22 ; 9.44n ; 21.14n ; Ac 5.4. Voir aussi 1S 21.13 ; Ml 2.2. – la main du Seigneur Ac 11.21 ; 13.11 ; cf. 1R 18.46 ; 2R 3.15 ; Ez 1.3 ; 3.14,22 ; Ps 80.18 ; 139.5 ; 1Ch 4.10.]

L'hymne de Zacharie

67 Zacharie, son père, fut rempli d'Esprit saint et se mit à parler en prophète, en disant :[Cf. v. 64. – rempli d'Esprit saint v. 15+. – parler en prophète : cf. v. 76 ; 7.27.]

68 Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël,
d'être intervenu en faveur de son peuple, d'avoir assuré sa rédemption [Béni soit le Seigneur... : certains mss portent seulement Béni soit le Dieu d'Israël Gn 9.26 ; 14.20 ; 24.27 ; Ex 18.10 ; 1S 25.32 ; 1R 1.48 ; 8.15 ; Ps 41.14 ; 72.18 ; 106.48 ; 1Ch 16.36 ; 2Co 1.3 ; Ep 1.3 ; 1P 1.3. – d'être intervenu en faveur de ou d'avoir visité son peuple ; même verbe grec v. 78 ; 7.16 ; terme apparenté 19.44 ; cf. Ac 15.14 ; sur le verbe hébreu sous-jacent, qui évoque le plus souvent une intervention salvatrice, plus rarement une intervention punitive, voir Jr 6.15n ; cf. Gn 21.1 ; 50.24s ; Ex 3.16 ; 4.31 ; 13.19 ; 32.34 ; Es 10.16 ; Jr 29.10 ; Ps 65.10 ; 80.15 ; 106.4 ; Rt 1.6. – d'avoir assuré sa rédemption : litt. d'avoir fait rédemption ou délivrance, même terme 2.38 ; mots apparentés en 21.28+ ; 24.21 ; Ac 7.35 ; cf. Es 63.4 ; Ps 111.9 ; 130.7s ; Tt 2.14 ; Hé 9.12,15 ; 1P 1.18.]

69 et de nous avoir suscité une corne de salut
dans la maison de David, son serviteur, [suscité... : litt. éveillé ou fait se lever ; le même terme peut avoir le sens de ressusciter ; cf. 3.8 ; 5.23s ; 6.8 ; 7.14,16,22 ; 8.54 ; 9.7,22 ; 11.8,31 ; 13.25 ; 20.37 ; 21.10 ; 24.6 ; Mt 2.13n ; Mc 1.31n ; Jn 2.19n ; voir aussi Jg 2.16ss ; 3.9,15 ; Ac 13.22. – une corne, c.-à-d. une puissance (sémitisme) ; cf. v. 71,77 ; 19.9 ; cf. Ps 18.3 ; voir aussi Dt 33.17 ; 1S 2.1,10 ; Ez 29.21 ; Ps 75.5 ; 89.25 ; 132.17 ; 148.14. – dans la maison de David 2S 7.12s ; Mt 1.1. – son serviteur Es 37.35 ; Ps 18.1 ; 1Ch 17.4,24 ; Ac 4.25.]

70 – comme il en a parlé par la bouche de ses saints prophètes d'autrefois – [de ses saints prophètes d'autrefois ou des saints d'autrefois, ses prophètes ; cf. 24.44 ; Ac 3.18,21 ; Rm 1.2 ; 2P 3.2 ; Ap 10.7+.]

71 un salut qui nous délivre de nos ennemis et de tous ceux qui nous détestent. [Ps 18.18 ; 106.10. – salut v. 69.]

72 C'est ainsi qu'il montre sa compassion envers nos pères
et qu'il se souvient de son alliance sacrée, [C'est ainsi qu'il montre (autre traduction pour montrer) sa compassion envers nos pères Mi 7.20 ; cf. Dt 7.9 ; 1R 8.23. – il se souvient de son alliance sacrée ou sainte v. 54 ; Ps 105.8s ; 106.45 ; 111.5 ; cf. Gn 17.7 ; Ex 2.24 ; Lv 26.42 ; Ez 16.60 ; Ac 3.25 ; 7.8 ; Maccabées 4.10 : « Crions vers le Ciel ; s'il veut de nous, il se souviendra de l'alliance des pères. »]

73 selon le serment qu'il a juré à Abraham, notre père ;
ainsi nous accorde-t-il, [selon le serment : autre traduction et du serment ; cf. Gn 22.16s ; 26.3 ; Jr 11.5 ; Mi 7.20 ; Ps 105.8ss.]

74 après avoir été délivrés des ennemis, de pouvoir sans crainte lui rendre un culte [Mi 4.10 ; Ps 97.10. – des ennemis : certains mss portent de nos ennemis. – Voir crainte. – lui rendre un culte 2.37n.]

75 dans la sainteté et la justice, devant lui, tout au long de nos jours. [sainteté (ou piété ; termes de la même famille Ac 2.27 ; 13.34s ; 1Th 2.10 ; 1Tm 2.8 ; Tt 1.8 ; Hé 7.26 ; Ap 15.4 ; 16.5) / justice Ep 4.24n ; cf. Jos 24.14 ; Tt 2.12. – tout au long de nos jours : certains mss portent tous les jours de notre vie ; cf. 9.23.]

76 Et toi, mon enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ;
car tu iras devant le Seigneur pour préparer ses chemins, [mon enfant : litt. enfant. – prophète du Très-Haut : cf. v. 32+ ; voir aussi 7.26// ; 20.6. – tu iras... : cf. v. 17 ; 3.4// ; 7.27 ; Es 40.3 ; Ml 3.1. – le Seigneur : cf. v. 17,43.]

77 pour donner à son peuple la connaissance du salut
par le pardon de ses péchés, [connaissance du salut : cf. v. 71 ; 3.7ss. – par (ou dans) le pardon de ses péchés 3.3// ; cf. 5.20+ ; Es 55.7 ; Ps 25.18 ; Mt 26.28 ; Ac 5.31.]

78 grâce à la tendre compassion de notre Dieu.
C'est par elle que le soleil levant brillera sur nous d'en haut [la tendre compassion : litt. les entrailles de compassion, les entrailles étant perçues comme le siège des émotions, notamment de la pitié (Col 3.12n) ; cf. Es 54.7 ; 63.7,15 ; Jr 31.20 ; Za 1.16 ; Ps 79.8 ; 119.77 ; 145.9 ; Mt 9.36n. – le soleil levant : autres traductions l'aurore ; un astre levant ; litt. un levant ; cf. Nb 24.17 ; Ml 3.20 ; Mt 2.2,9 ; le verbe correspondant peut s'appliquer au lever d'un astre, mais aussi à la pousse d'une graine ; d'ailleurs le terme grec qui apparaît ici est, dans LXX, la traduction du mot hébreu rendu par germe en Jr 23.5 ; Za 3.8 ; 6.12 ; cf. Es 11.1 ; voir aussi 60.1s ; 2P 1.19. – brillera sur nous : litt. nous visitera (certains mss ont le passé nous a visités) ; sur le verbe grec, voir v. 68n. – d'en haut : cf. 24.49 ; terme apparenté (superlatif) en 2.14 (les lieux très hauts) ; le même terme est traduit par hauteur en Ep 3.18 ; 4.8.]

79 pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort
et pour diriger nos pas vers le chemin de la paix. [éclairer : autre traduction se manifester à (Tt 2.11+). – ceux qui... Ps 107.10,14 ; cf. Es 9.1 ; 42.7 ; Mt 4.16 ; Ac 26.17s. – vers (ou sur) le chemin de la paix (ou un chemin de paix) : cf. 2.14,29 ; 7.50 ; 8.48 ; 10.5s ; 11.21n ; 12.51 ; 14.32 ; 19.38,42 ; 24.36 ; Es 59.8 ; Rm 3.17 ; voir aussi Es 9.5s ; Mi 5.4.]

La jeunesse de Jean le Baptiseur

80 Or l'enfant grandissait et devenait fort par l'Esprit. Il demeurait dans les déserts, jusqu'au jour où il se présenta devant Israël. [Cf. 2.40,52 ; Gn 21.8,20 ; Jg 13.24s ; 1S 2.21,26 ; 3.19. – et devenait fort par l'Esprit : autre traduction possible et son esprit se fortifiait ; cf. v. 15,41,67. – dans les déserts ou dans les lieux déserts ; cf. 3.2,4// ; 7.24 ; voir Mt 3.1n.]

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