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Nouvelle Bible Segond – Luc 2

La naissance de Jésus

2 En ces jours-là parut un décret de César Auguste, en vue du recensement de toute la terre habitée. [En ces jours-là : cf. 1.5,24,36,56 ; 3.1,23. – décret : cf. Ac 17.7+. – César Auguste, titre d'Octave, empereur de Rome de 27 av. J.-C. à 14 apr. J.-C. (voir « Rome et les Romains »). – toute la terre habitée : expression hyperbolique pour tout l'Empire romain ; même terme 4.5 ; 21.26 ; Ac 11.28 ; 17.6,31 ; 19.27 ; 24.5 ; voir Mt 24.14n.]2 Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. [Ce premier recensement... : autre traduction ce recensement fut le premier qui eut lieu... ; cf. Ac 5.37n. D'après les sources dont nous disposons, Quirinius (la transcription grecque de ce nom latin rappelle le mot Cyrène, 23.26), a été gouverneur (exactement : légat) de Syrie à partir de l'an 6 apr. J.-C., après le rattachement du pays des Juifs à la Syrie, et il a procédé à un recensement au début de son mandat ; différentes hypothèses ont été émises pour harmoniser ces données avec celle de 1.5n (Hérode le Grand est mort en 4 av. J.-C.) : Quirinius aurait eu un premier mandat auparavant, ou il serait intervenu dans le pays à un autre titre...]3 Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville. [dans sa propre ville : comparer les v. 4 et 39.]4 Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David appelée Bethléem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David, [Joseph 1.27. – monta : on monte de Galilée en Judée ; il s'agit en l'occurrence d'un voyage d'au moins 130 km ; cf. 18.31 ; 19.28 ; Ac 11.2 ; voir aussi Esd 1.3. – Nazareth v. 39 ; 1.26n. – David / Bethléem 1S 16.1 ; 17.12,58 ; 20.16 ; cf. Mt 2.5s ; Jn 7.42. Dans l'A.T. la ville de David est habituellement Jérusalem (2S 5.7,9 ; 6.10,12 ; Es 22.9).]5 afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. [sa fiancée : certains mss portent sa femme ; cf. 1.27.]

6 Pendant qu'ils étaient là, le temps où elle devait accoucher arriva, [Cf. 1.57 ; Gn 25.24. – le temps... arriva : litt. les jours s'accomplirent.]7 et elle mit au monde son fils premier-né. Elle l'emmaillota et l'installa dans une mangeoire, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle. [Cf. Mt 1.25. – premier-né : cf. v. 23 ; Ex 13.2ss ; Nb 3.12s ; 18.15s ; Dt 21.15ss ; voir aussi Rm 8.29 ; Col 1.15,18 ; Hé 1.6 ; Ap 1.5. – l'emmaillota : cf. Ez 16.4 ; Sagesse 7.4s : « J'ai (Salomon) été élevé dans les langes, au milieu des soucis. Aucun roi n'a débuté autrement dans l'existence. » – une mangeoire ou une crèche ; le terme grec correspondant désigne habituellement une mangeoire pour bestiaux ; ici il pourrait aussi désigner l'étable ; cf. 13.15 ; Es 1.3. – la salle ou le gîte, le relais ; il s'agit sans doute ici d'un caravansérail ; le même terme revient dans un autre contexte en 22.11// ; il apparaît dans le texte grec (LXX) de 1S 1.18.]

Un ange apparaît à des bergers

Cf. Mt 2.1-15

8 Il y avait, dans cette même région, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. [des bergers : cf. 1.38,52 ; 1S 16.11 ; 17.15 ; 2S 7.8. – qui passaient... : litt. qui gardaient les gardes ; l'expression pourrait rappeler celle qui est traduite par assurer le service Nb 1.53+ ; dans le monde juif et hellénistique, la nuit était habituellement divisée en trois veilles ou gardes d'environ quatre heures chacune ; chez les Romains, en quatre veilles de trois heures ; cf. Lc 12.38n.]9 L'ange du Seigneur survint devant eux, et la gloire du Seigneur se mit à briller tout autour d'eux. Ils furent saisis d'une grande crainte. [Cf. Ac 26.13. – L'ange du Seigneur : cf. v. 15 ; voir 1.11n,19n ; voir aussi 24.4 ; Ac 12.7. – survint : même verbe v. 38 ; 4.39 (se pencher) ; 10.40 ; 20.1 ; 21.34 (arriver) ; 24.4 ; Ac 4.1 ; 6.12 ; 10.17 ; 11.11 ; 12.7 ; 17.5 (assiéger) ; 22.13,20 (être présent) ; 23.11,27 (intervenir) ; 28.2 (se mettre à tomber) ; 1Th 5.3 ; 2Tm 4.2,6. – la gloire (9.26,32 ; 21.27 ; 24.26) du Seigneur Ex 16.7,10 ; 24.16ss ; 33.18ss ; 34.29ss ; 40.34 ; Ps 63.3 ; 2Ch 7.1 ; cf. Nb 12.8. – se mit à briller tout autour d'eux : même verbe en Ac 26.13. – Ils furent saisis d'une grande crainte ou ils eurent très peur (v. 10) : cf. 1.65 ; Mc 4.41.] 10 Mais l'ange leur dit : N'ayez pas peur, car je vous annonce la bonne nouvelle d'une grande joie qui sera pour tout le peuple : [N'ayez pas peur 1.13+,30. – je vous annonce la bonne nouvelle 1.19n. – grande joie 1.14+ ; 24.52 ; Mt 2.10.]11 aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. [aujourd'hui 3.22n ; 4.21 ; 5.26 ; 12.28 ; 13.32s ; 19.5,9 ; 22.34,61 ; 23.43 ; cf. Hé 3.7ss. – ville de David v. 4n. – sauveur v. 30 ; 1.47n,69 ; Jn 4.42 ; Ac 5.31 ; 13.23 ; Ep 5.23 ; Ph 3.20 ; 2Tm 1.10 ; Tt 1.4 ; 2.13 ; 3.6 ; 2P 1.1,11 ; 2.20 ; 3.18 ; 1Jn 4.14 ; cf. Jg 3.9,15. – le Christ (ou le Messie, celui qui a reçu l'onction, v. 26 ; 3.15 ; 4.41 ; 9.20 ; 20.41 ; 22.67 ; 23.2,35,39 ; 24.26,46 ; le terme fait allusion au sacre des rois de la dynastie de David par une onction d'huile sainte ; les prêtres étaient consacrés de façon semblable), le Seigneur Ac 2.36 ; quelques témoins anciens ont lu le Christ du Seigneur ; cf. Lm 4.20 ; Lc 2.26 ; Psaumes de Salomon 17.32 : « Leur roi est le Messie Seigneur » (certains traduisent Messie du Seigneur).]12 Et ceci sera pour vous un signe : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. [V. 7. – signe : cf. v. 34 ; 1.18ss,36 ; 11.29s ; Ex 3.12 ; 2R 19.29 ; Es 37.30 ; 38.7. – nouveau-né 1.41n. – couché : v. 16 ; le même verbe est traduit par est là au v. 34 ; on le retrouve en 3.9 (est prête à) ; 12.19 (en réserve) ; 23.53 (gisait) ; voir aussi Jn 2.6n.]13 Et soudain il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, qui louait Dieu et disait :[l'armée céleste : cf. 1R 22.19 ; Jr 19.13 ; Dn 7.10 ; Mt 26.53. – louait Dieu : cf. Ps 148.2.]

14 Gloire à Dieu dans les lieux très hauts,
et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir ! [Cf. 19.38. – Gloire à Dieu : cf. v. 9 ; Rm 11.36 ; Hé 13.21. – dans les lieux très hauts : cf. 1.78n ; Ps 148.1 ; Jb 16.19 ; Psaumes de Salomon 18.10 : « Grand et glorieux est notre Dieu, il habite dans les lieux très hauts. » – paix 1.79+ ; 24.36 ; Es 9.5s ; 52.7 ; 57.19 ; Mi 5.4 ; Ep 2.14ss ; 6.15+. – les humains en qui il prend plaisir ou (tous) les humains, en qui il prend plaisir (cf. v. 10 ; 3.6), litt. les humains du bon plaisir, traduction classique les hommes (ou les gens) de bonne volonté ; chez Luc, le terme se réfère généralement à la volonté ou au plaisir de Dieu ; selon certains mss, on pourrait encore comprendre bienveillance pour les hommes ; même terme 10.21 ; verbe apparenté 3.22 ; 12.32 ; voir aussi Ps 51.20 ; Ph 2.13n ; Hymnes (Qumrân) 4.32s : « Afin que toutes Ses œuvres connussent la force de Sa puissance et l'immensité de Sa miséricorde envers tous les fils de Sa bienveillance. »]

Les bergers à Bethléem

15 Lorsque les anges se furent éloignés d'eux vers le ciel, les bergers se dirent les uns aux autres : Allons donc jusqu'à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. [Voir anges. – ce : litt. la parole ou l'événement, cf. 1.65n. – le Seigneur : cf. v. 9. – fait connaître : même verbe v. 17 ; Jn 15.15+ ; Ac 2.28 (verbe apparenté 7.13, se faire reconnaître) ; Rm 9.22n ; Ep 1.9n.]16 Ils s'y rendirent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph, et le nouveau-né couché dans la mangeoire. 17 Après l'avoir vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant. [Cf. 8.39. – l'avoir vu : litt. avoir vu.]18 Tous ceux qui les entendirent s'étonnèrent de ce que disaient les bergers. [s'étonnèrent v. 33+ ; 1.21,63.]19 Marie retenait toutes ces choses et y réfléchissait. [retenait ou conservait précieusement ; un verbe apparenté est traduit de la même manière v. 51 ; cf. Gn 37.11 ; Dn 7.28 ; le même verbe est traduit par se conserver Mt 9.17 et protéger Mc 6.20. – ces choses ou ces paroles 1.65n. – y réfléchissait : litt. y réfléchissait dans son cœur ; autre traduction possible en cherchait le sens ; cf. 1.66.]20 Quant aux bergers, ils s'en retournèrent en glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, conformément à ce qui leur avait été dit.[s'en retournèrent 1.23+. – en glorifiant... : cf. v. 13s,28,38 ; 1.64 ; 5.25s// ; 7.16 ; 13.13 ; 17.15,18 ; 18.43 ; 19.37 ; 23.47 ; 24.53 ; Mt 15.31 ; Ac 3.8s ; 4.21 ; 11.18 ; 21.20. – entendu et vu : cf. Ac 4.20.]

La naissance de Jésus : récits et légendes

Les récits relativement sobres des deux premiers chapitres de Matthieu et de Luc touchant la naissance de Jésus sont de ceux qui ont offert le plus de prise au développement de la légende. Plusieurs évangiles apocryphes en ont fait leur principal objet. Les histoires qu’ils racontent ont contribué, largement autant que les évangiles canoniques, à la formation des traditions de Noël (le bœuf et l’âne, le nombre et les noms des mages devenus rois, etc.). Dans leurs premières moutures, elles se saisissent souvent d’un détail de Matthieu ou de Luc, cherchant parfois à harmoniser les deux narrations.

Protévangile de Jacques (dialogue entre Joseph et la sage-femme) 19.1 : Elle dit : « Et qui est celle qui va enfanter dans la grotte ? » Et je lui dis : « Celle qui m’est fiancée. » Et elle me dit : « Ce n’est pas ta femme ? » Et je lui dis : « C’est Marie, celle qui a été élevée dans le Temple du Seigneur. J’ai été désigné par le sort pour la recevoir comme femme ; elle n’est pourtant pas ma femme, mais elle a un fruit conçu de l’Esprit Saint. » (Cf. Mt 1.18,20 ; Lc 1.27,35 ; 2.5.)

Protévangile de Jacques 14.1 : Joseph fut rempli d’une grande crainte et se tint coi à son égard, réfléchissant à ce qu’il ferait d’elle. Et Joseph dit : « Si je cache sa faute, je me retrouve combattant la Loi du Seigneur ; et, si je la dénonce aux fils d’Israël, je crains que peut-être ce qui est en elle ne soit d’un ange et que je ne me retrouve livrant un sang innocent à une condamnation à mort. Que ferai-je donc d’elle ? Je la renverrai secrètement de chez moi. » (Cf. Mt 1.19.)

Evangile du Pseudo-Matthieu 10.2 (VIe ou VIIe siècle) : Joseph leur dit (aux jeunes filles qui essaient de le convaincre que Marie est vierge) : « Pourquoi tâchez-vous de me tromper afin que je croie qu’un ange de Dieu l’a rendue enceinte ? Il est possible que n’importe qui se soit fait passer pour un ange et l’ait séduite. » Et ayant dit cela il pleurait et disait : « De quel front irai-je au Temple de Dieu ? De quel visage regarderai-je les prêtres de Dieu ? Que ferai-je ? » Et, disant cela, il songeait à se cacher et à la répudier. (Cf. Mt 1.19ss.)

Protévangile de Jacques 21.2 : Les mages dirent : « Nous avons vu une étoile énorme qui brillait parmi ces étoiles-ci et qui les éclipsait au point que les autres étoiles n’étaient plus visibles. Et ainsi nous avons connu qu’un roi était né pour Israël, et nous sommes venus l’adorer. » (Cf. Mt 2.2.)

Protévangile de Jacques 21.3 : L’étoile qu’ils avaient vue en Orient les conduisit jusqu’à ce qu’ils fussent entrés dans la grotte, et elle se tint sur la tête de l’enfant. (Cf. Mt 2.9.)

Protévangile de Jacques 11.1ss : Et elle prit sa cruche et sortit puiser de l’eau. Et voici qu’une voix lui dit : « Réjouis-toi, pleine de grâce ; le Seigneur est avec toi ; tu es bénie parmi les femmes. » Et Marie regardait à droite et à gauche, pour voir d’où venait cette voix. Et, toute tremblante, elle entra dans la maison ; et, après avoir déposé sa cruche, elle prit la pourpre, s’assit sur sa chaise et se mit à filer la pourpre. Et voici qu’un ange se tint devant elle, disant : « Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce devant le Maître de toutes choses. Tu concevras de sa Parole. » Et elle, Marie, ayant entendu ces paroles, se mit à les scruter en elle-même, disant : « Concevrai-je, moi, du Seigneur Dieu vivant, de la même manière qu’enfante toute femme ? » Et voici qu’un ange se tint devant elle, lui disant : « Non pas ainsi, Marie ; car la puissance de Dieu te couvrira de son ombre... » (Cf. Lc 1.26ss.)

Protévangile de Jacques 12.2s : Or Marie, pleine de joie, s’en alla chez sa cousine Elisabeth et frappa à la porte. Et Elisabeth, ayant entendu, jeta l’écarlate, courut à la porte, lui ouvrit, la bénit et dit : « D’où me vient que la mère de mon Seigneur vienne chez moi ? Car voici que ce qui est en moi a tressailli et t’a bénie. » Or Marie avait oublié les mystères dont avait parlé l’ange Gabriel. Et elle leva les yeux au ciel et dit : « Qui suis-je, moi, pour que – oui ! – toutes les générations de la terre me proclament bienheureuse ? » Et elle passa trois mois auprès d’Elisabeth. Et de jour en jour son sein grossissait. Et, remplie de crainte, Marie alla dans sa maison, et elle se cachait des fils d’Israël. Or elle avait seize ans quand ces mystères s’accomplirent pour elle. (Cf. Lc 1.39ss.)

Protévangile de Jacques 17.1 : Et il arriva un ordre de l’empereur Auguste, que soient recensés tous ceux qui étaient à Bethléem de Judée. Et Joseph dit : « Moi, je ferai inscrire mes fils. Mais, de cette jeune fille, que ferai-je ? Comment la ferai-je inscrire ? Comme ma femme ? J’en ai honte. Alors, comme ma fille ? Les fils d’Israël savent qu’elle n’est pas ma fille. » (Cf. Mt 2.1ss ; Lc 2.1ss.)

Protévangile de Jacques 17.3–18.1 : Ils étaient arrivés à mi-chemin quand Marie lui dit : « Joseph, descends-moi de l’âne, car ce qui est en moi me presse pour sortir. » Et, là, il la fit descendre et lui dit : « Où t’emmènerai-je et mettrai-je à l’abri ta pudeur ? Car l’endroit est désert. » Et il trouva là une grotte, l’y introduisit, mit près d’elle ses fils et sortit chercher une sage-femme juive dans la région de Bethléem. (Cf. Lc 2.6s.)

Protévangile de Jacques 22.2 : Marie, ayant appris qu’on massacrait les enfants, saisie de peur, prit l’enfant, l’emmaillota et le mit dans une mangeoire à bétail (cf. Mt 2.13ss ; Lc 2.7.)

Les récits relatifs à l’enfance de Jésus, en revanche, n’ont trouvé que peu de matière dans le Nouveau Testament (Lc 2.39ss). Extrapolant, souvent maladroitement, à partir de la doctrine de la divinité de Jésus-Christ, les développements postérieurs le font apparaître comme un enfant omniscient et omnipotent, parfois cruel et tyrannique (cf. Evangile de l’enfance de Thomas).

Jésus est présenté dans le temple

21 Quand huit jours furent accomplis, il fut circoncis et on lui donna le nom de Jésus, celui que l'ange avait indiqué avant sa conception. [circoncis 1.59+ss ; cf. Ga 4.4. – on lui donna le nom de... 1.31+. – l'ange 1.30ss.]

22 Et, quand les jours de leur purification furent accomplis selon la loi de Moïse, ils l'amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur – [purification : cf. 5.14 ; voir Lv 12.2ss. – la loi de Moïse v. 23s,27,39. – ils l'amenèrent : litt. le firent monter (v. 4n) ; même verbe 4.5 (conduire plus haut) ; Ac 7.41 (apporter un sacrifice) ; 9.39 ; 12.4 (faire comparaître) ; 16.34. – à Jérusalem : Lc utilise ici le nom grec de la ville, Hiérosoluma, qui rappelle les mots grecs pour saint, sacré, temple etc. (de même 13.22 ; 19.28 ; 23.7 et souvent dans les Actes) ; à partir de 2.25 il emploiera plus souvent Iérousalem, simple transcription de l'hébreu. – présenter : même verbe Rm 12.1+ ; voir aussi 1S 1.22ss.]23 suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur : Tout mâle né le premier de sa mère sera consacré au Seigneur[Cf. v. 7. – la loi du Seigneur v. 24,39 ; cf. v. 22. – Tout mâle... Ex 13.2,12,15 ; 22.29s ; Lv 27.26s ; Nb 3.13 ; 8.17s ; cf. Ex 13.13 ; 34.20 ; Nb 18.15s. – né le premier de sa mère : litt. qui ouvre la matrice, hébraïsme. – sera consacré... : litt. sera appelé saint pour le Seigneur, cf. 1.35.]24 et pour offrir en sacrifice une paire de tourterelles ou deux jeunes colombes, selon ce qui est dit dans la loi du Seigneur. [colombes ou pigeons, cf. Lv 5.11 ; 12.8 ; voir aussi sacrifice.]

Syméon et l'enfant Jésus

25 Or il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit saint était sur lui. [Syméon : cf. Protévangile de Jacques 24.4 : « Les prêtres tinrent conseil pour savoir qui ils mettraient à la place de Zacharie [assassiné par Hérode]. Et le sort tomba sur Syméon : c'était lui, en effet, qui avait été averti par l'Esprit saint qu'il ne verrait pas la mort jusqu'à ce qu'il eût vu le Christ dans la chair. » – juste... : cf. 1.6. – pieux : même terme Ac 2.5 ; 8.2 ; 22.12. – il attendait... v. 38 ; 23.50s ; cf. 6.24 ; 24.21 ; Es 40.1 ; 49.13 ; 51.12 ; 52.9 ; 61.2. – l'Esprit saint... : cf. 1.15+ ; Nb 11.17,25,29 ; 2R 2.15 ; Es 11.2 ; 42.1 ; 61.1 ; Ez 11.5.]26 Il avait été divinement averti, par l'Esprit saint, qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. [divinement averti... : cf. Ac 10.22+ ; voir aussi 21.11. – ne verrait pas la mort : cf. Ps 89.49 ; Jn 8.51 ; Hé 11.5 ; voir aussi Lc 9.27 ; Jn 21.22s. – le Christ du Seigneur ou celui à qui le Seigneur a conféré l'onction ; cf. v. 11n ; 1S 24.7,11 ; 26.9,11,16,23 ; 2S 1.14,16.]27 Il vint au temple, poussé par l'Esprit. Et, comme les parents apportaient l'enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qui était en usage d'après la loi, [temple : cf. v. 46,49 ; 19.45ss ; Ac 3.1,11. – poussé par l'Esprit : litt. dans l'Esprit. – les parents v. 41,43 ; cf. v. 33,48. – d'après la loi : cf. v. 22.]28 il le prit dans ses bras, bénit Dieu et dit :[Cf. 1.67ss. – il le prit ou l'accueillit ; cf. 4.24 ; 8.13 ; 9.5,48,53 ; 10.8,10 ; 18.17. – bénit Dieu : cf. v. 34 ; 1.64 ; 24.53.]

29 Maintenant, Maître, tu laisses ton esclave
s'en aller en paix selon ta parole. [Maître : même terme Ac 4.24. – tu laisses... : c.-à-d. tu peux me laisser, moi, ton esclave (voir 1.38n,48n ; Ac 4.29n) s'en aller (cf. Gn 15.2) en paix Gn 15.15 ; cf. 46.30. – selon ta parole v. 26 ; cf. 1.38.]

30 Car mes yeux ont vu ton salut, [Cf. 1.69,71,77 ; 3.6 ; 10.18,23s ; Es 40.5 ; 52.10 ; 56.1 ; Ps 67.3 ; 98.2ss ; Jb 19.27 ; 42.5 ; Tt 2.11.]

31 celui que tu as préparé devant tous les peuples, [préparé  : cf. 1.17,76 ; 1Co 2.9. – devant tous les peuples Es 52.10 ; cf. Ps 31.20.]

32 lumière pour la révélation aux nations
et gloire de ton peuple, Israël. [lumière... : autre traduction lumière des nations (ou des païens, des non-Juifs, cf. Mt 4.15n) pour une révélation Es 42.6 ; 49.6,9 ; cf. 25.7 ; 60.1ss ; Lc 24.47 ; Ac 28.28 ; voir aussi 10.45n. – et gloire... : autre traduction et pour la gloire... ; cf. Es 45.25 ; 46.13 ; voir aussi Ac 13.46.]

La prophétie de Syméon

33 Son père et sa mère s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. [Son père et sa mère : cf. v. 27+. – s'étonnaient v. 18 ; 4.22 ; 9.43 ; 20.26 ; Ac 3.12.]34 Syméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Celui-ci est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la contradiction [les bénit 6.28 ; 9.16 ; 24.50s ; Ac 3.26 ; cf. Gn 14.18s ; Nb 6.23 ; 1S 2.20. – est là ou est en réserve, cf. 12.19. – la chute : cf. 20.17s ; Es 8.14 ; 28.16 ; Dn 11.41 ; voir aussi 1Co 1.23 ; 1P 2.8. – le relèvement : le terme est traduit ailleurs par résurrection, cf. 14.14 ; 20.27-36. – signe : cf. v. 12+ ; Es 8.18. – un signe qui provoquera la contradiction ou l'opposition, litt. un signe contredit ; cf. 20.27n ; même verbe en Jn 19.12 (se déclarer contre) ; Ac 13.45 ; 28.19n,22 ; Rm 10.21 (contester) ; Tt 1.9 ; 2.9.]35 – et, toi-même, une épée te transpercera – de sorte que soient révélés les raisonnements de beaucoup. [Cf. v. 48 ; 8.21 ; 11.27s ; 12.51ss ; Jn 19.25ss,34. – te transpercera : litt. traversera ton âme, cf. 1.46n ; Ez 5.1s,17 ; 6.8s ; 14.17 ; Ps 37.15 ; Oracles sibyllins 3.316 (description d'une invasion de l'Egypte) : « Le glaive, en effet, te traversera par le milieu. » – raisonnements : cf. 1.29n ; même terme 5.22 ; 6.8 ; 9.46s ; 24.38n ; cf. Ac 28.27s. – de beaucoup : litt. de beaucoup de cœurs ; cf. 16.15 ; Mc 7.6ss ; Ac 1.24 ; 15.8.]

Anne, la prophétesse

36 Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Elle était très avancée en âge. Après avoir vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité, [prophétesse : cf. Ex 15.20 ; Jg 4.4 ; 2R 22.14 ; Es 8.3 ; Ac 2.17 ; 21.9 ; 1Co 11.5 ; Ap 2.20. – Anne : cf. 1S 1–2. – Aser Gn 30.13 ; 49.20 ; Dt 33.24s. – très avancée en âge 1.7. – sept ans : un témoin ancien du texte a lu sept jours.]37 elle était restée veuve ; âgée de quatre-vingt-quatre ans, elle ne s'éloignait pas du temple et prenait part au culte, nuit et jour, par des jeûnes et des prières. [veuve : cf. 4.25s ; 7.12 ; 18.3ss ; 20.47 ; 21.2s ; Ac 6.1 ; 9.39ss ; voir aussi 1Tm 5.3ss ; Judith 8.4,6 : « Judith vivait chez elle dans le veuvage depuis trois ans et quatre mois... Elle jeûnait tous les jours de son veuvage, excepté les sabbats et leurs veilles, les nouvelles lunes et leurs veilles, les fêtes et les jours de réjouissances de la maison d'Israël. » – elle ne s'éloignait pas du temple Ps 23.6 ; 26.8 ; 27.4 ; 84.5,11. – prenait part au culte le même verbe est traduit par rendre un culte en 1.74 ; 4.8// ; cf. Ac 7.7,42 ; 24.14 ; 26.7n ; 27.23 ; Rm 1.9,25 ; Ph 3.3 ; 2Tm 1.3 ; Hé 8.5n ; Ap 7.15+. – nuit et jour 18.7 ; Ac 9.24 ; 20.31 ; 26.7. – des prières : cf. 1.10.]38 Elle aussi survint à ce moment même ; elle louait Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la rédemption de Jérusalem. [ce moment : litt. cette heure. – louait : autre traduction remerciait ; le verbe grec correspondant n'apparaît qu'ici dans le N.T. – de l'enfant : litt. de lui. – qui attendaient... : cf. v. 25+. – la rédemption ou la délivrance 1.68n ; cf. Es 43.3s ; 45.14 ; 49.26 ; 52.9 ; 54.1ss ; Ps 49.8s,16 ; 130.8. – de Jérusalem : certains mss portent à Jérusalem ; d'autres d'Israël.]

Retour à Nazareth : la jeunesse de Jésus

39 Lorsqu'ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. [Cf. Mt 2.22s. – la loi... v. 21,23. – Nazareth, leur ville : cf. v. 3 ; 1.26n.]

40 Or l'enfant grandissait et devenait fort ; il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. [Cf. v. 52 ; 1.80 ; 1S 2.21,26. – sagesse : cf. v. 47,52 ; voir aussi 11.31 ; 21.15 ; Mc 6.2. – la grâce... 1.30 ; Ac 4.33 ; cf. 6.8 ; 7.10. – sur lui v. 5 ; cf. 1.66.]

Jésus à douze ans dans le temple

41 Ses parents allaient chaque année à Jérusalem, pour la fête de la Pâque. [Cf. v. 19 ; 1S 1.3,7,21. – Ses parents v. 27,33,43. – la fête de la Pâque : cf. 22.1,7ss ; Jn 13.1 ; cf. Ex 12 ; 23.14ss ; 34.18,23 ; Lv 23.6 ; Dt 16.1-4,16 ; Ez 45.21ss ; Jn 2.13,23 ; voir aussi calendrier.]

42 Lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent selon la coutume de la fête. [douze ans : cf. 1R 2.12n ; la tradition juive qui fixe à l'âge de 13 ans le moment où un garçon devient responsable au regard de la loi (Bar-Mitsva) est vraisemblablement postérieure à Lc ; selon Flavius Josèphe, Samuel serait devenu prophète (1S 3.3) à l'âge de douze ans. – montèrent v. 4n ; cf. 18.10,31 ; 19.28 ; Ac 3.1 ; 11.2 ; 15.2 ; 21.12,15 ; 24.11 ; 25.1,9.]43 Puis, quand les jours furent achevés et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem, mais ses parents ne s'en aperçurent pas. [quand les jours furent achevés : cf. Ex 12.15,18 ; Lv 23.5s. – resta : le verbe correspondant signifie ailleurs endurer, persévérer (un terme apparenté est traduit par persévérance en 8.15 ; 21.19) ; même sens Ac 17.14.]44 Pensant qu'il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin et le cherchèrent parmi les gens de leur parenté et leurs connaissances. [avec leurs compagnons de voyage : autre traduction (ailleurs) dans la caravane. – les gens de leur parenté... 1.58 ; 14.12 ; 21.16 ; Ac 10.24.]45 Mais ils ne le trouvèrent pas et retournèrent à Jérusalem en le cherchant. 46 Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des maîtres, les écoutant et les interrogeant. [Au bout de trois jours Ac 25.1 ; 28.17 ; expression différente en Lc 9.22 ; 18.33 ; 24.7,21,46 ; Ac 10.40. – dans le temple : cf. 20.1 ; Jn 7.14,28 ; 8.20 ; 18.20 ; Ac 3.11 ; 5.12,21,25. – assis au milieu des maîtres : cf. 5.3.]47 Tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. [Cf. v. 40. – stupéfaits 8.56 ; 24.22 ; Mc 2.12n ; Ac 2.7,12 ; 8.13 ; 9.21 ; 10.45 ; 12.16 ; cf. 4.13. – de son intelligence et de ses réponses : autre traduction de l'intelligence manifeste dans ses réponses.]48 Quand ils le virent, ils furent ébahis ; sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse ! [ébahis 4.32 ; 9.43 ; Ac 13.12 ; voir aussi Jn 7.15. – Mon enfant : litt. enfant ; même expression 15.31 ; 16.25. – pourquoi... : cf. Gn 12.8 ; 20.9 ; 26.10 ; 29.25 ; Ex 14.11 ; Nb 23.11 ; Jg 15.11. – nous te cherchions : certains mss portent nous te cherchons. – avec angoisse : litt. tourmentés ; cf. v. 35 ; le même verbe est traduit par souffrir en 16.24s, être attristé en Ac 20.38.]49 Il leur répondit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que j'ai à faire chez mon Père ? [j'ai à faire chez mon Père : la phrase est ambiguë : on pourrait comprendre il faut que je sois chez mon Père comme il faut que je m'occupe des affaires de mon Père, voire il faut que je sois parmi les gens de mon Père ; cf. 19.46 ; 23.46 ; 24.49 ; Jn 2.16 ; voir aussi 4.34 ; 6.36+.]50 Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. [ils ne comprirent pas : cf. v. 47 ; 9.45 ; 18.34. – ce : autre traduction la parole (le même terme, au pluriel, est traduit par choses au v. 51).]51 Puis il descendit avec eux à Nazareth ; il leur était soumis. Sa mère retenait toutes ces choses. [Cf. v. 4 ; 1.23,26. – retenait toutes ces choses ou ces paroles ; voir v. 19n.]

52 Et Jésus progressait en sagesse, en stature et en grâce auprès de Dieu et des humains. [V. 40+. – en stature : autre traduction en âge, même terme 12.25n (durée de la vie) ; 19.3 (taille). – Voir grâce. – auprès de Dieu et des humains Pr 3.3s ; Rm 14.18.]

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