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Nouvelle Bible Segond – Néhémie 5

Néhémie met fin aux injustices sociales

5 Il s'éleva de la part des gens du peuple et de leurs femmes une grande plainte contre leurs frères judéens. [plainte Ex 3.7,9 ; 1S 9.16. – leurs frères judéens : cf. v. 5 ; Ml 3.5.]2 Les uns disaient : Nous, nos fils et nos filles, nous sommes nombreux ; nous voulons recevoir du blé, afin de pouvoir manger et vivre. [Nous, nos fils... : certains modifient très légèrement le texte hébreu traditionnel pour lire nous engageons (comme au v. 3, c.-à-d. nous donnons en gage) nos fils et nos filles pour recevoir du blé... cf. v. 5 ; Ex 22.25ss ; Dt 24.10ss ; Es 5.8 ; Am 2.8 ; 4.1 ; 5.11 ; Mi 2.2 ; Ha 2.6s ; voir aussi Gn 47.18s ; Ex 21.7s ; Lv 25.39s ; Es 50.1 ; Am 2.6 ; 8.6 ; Mt 18.25.]3 D'autres disaient : Nous engageons nos champs, nos vignes et nos maisons, pour recevoir du blé pendant la famine. [pendant la famine : LXX pour manger.]4 D'autres disaient : Nous avons emprunté de l'argent sur nos champs et nos vignes pour le tribut du roi. [sur nos champs... : litt. nos champs et nos vignes, sens incertain ; LXX ajoute et nos maisons. – le tribut du roi : cf. Esd 4.13 ; 6.8 ; 7.20.]5 Pourtant notre chair est comme la chair de nos frères, nos fils sont comme leurs fils ; nous réduisons à l'esclavage nos fils et nos filles ; plusieurs de nos filles y sont déjà réduites, nous sommes sans ressources, nos champs et nos vignes appartiennent à d'autres. [Pourtant... Ml 2.10. – nous réduisons à l'esclavage... : cf. Ex 21.2ss ; Lv 25.42ss ; 2Ch 28.10 ; les filles vendues comme esclaves étaient le plus souvent traitées en concubines. – nous sommes sans ressources... : autre traduction nous ne pouvons rien faire, car nos champs... ; sur l'expression correspondante, cf. Dt 28.32n.]

6 Je fus très fâché lorsque j'entendis leurs cris. [leurs cris : litt. leur cri et ces paroles.]7 Je résolus de faire des reproches aux notables et aux magistrats, et je leur dis : Quoi ! vous prêtez à intérêt à vos frères ! Et je convoquai, à leur sujet, une grande assemblée. [Je résolus : litt. mon cœur décida pour moi. – notables / magistrats v. 17n ; 2.16+. – vous prêtez à intérêt (le même mot est traduit par dette au v. 10) : Ex 22.24 ; Dt 23.20 ; beaucoup modifient très légèrement la lecture traditionnelle du texte pour lire vous imposez un fardeau (cf. v. 10s). – assemblée : même terme en Dt 33.4.]8 Je leur dis : Nous, nous avons racheté selon nos moyens nos frères judéens vendus aux nations ; vous, vous vendriez vos frères, et c'est à nous qu'ils seraient vendus ! Ne trouvant rien à répondre, ils se turent. [racheté : cf. Lv 25.47s ; Ap 5.9 ; 14.3s. – nations : autre traduction païens ; non-Juifs ; cf. 6.16n. – et c'est à nous... : traduction incertaine ; d'après Vg, certains modifient le texte hébreu pour lire est-ce à nous de les racheter ?]9 Puis je dis : Vous n'agissez pas bien. Ne devriez-vous pas vivre dans la crainte de notre Dieu, pour ne pas être outragés par les nations, par nos ennemis ? [je dis : autre lecture traditionnelle il dit. – pas bien Ex 18.17. – vivre : litt. aller, marcher. – Voir crainte.outragés ou déshonorés, 2.17n.]10 Moi aussi, mes frères et mes serviteurs, nous leur avons prêté de l'argent et du blé. Remettons-leur cette dette, je vous prie ! [serviteurs 4.10n.]11 Je vous en prie, rendez-leur aujourd'hui même leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons, ainsi que le centième de l'argent, du blé, du vin et de l'huile que vous avez exigé d'eux comme intérêt. [rendez-leur Lv 25.13,23. – le centième... : la traduction, incertaine, suppose qu'il s'agit du taux d'intérêt (v. 7nss), soit 1 % (peut-être par mois, dans ce cas 12 % par an), à moins qu'il ne faille comprendre plus généralement le pourcentage ; d'autres modifient le texte hébreu traditionnel pour lire la dette (v. 10) d'argent, de blé... ; cf. Nb 18.12 ; Dt 7.13 ; Jr 31.12. Os 2.10 ; Jl 2.19 ; Ag 1.11. – vin : autre traduction vin nouveau, cf. Gn 27.28n.]12 Ils répondirent : Nous les rendrons, nous ne leur demanderons rien ; nous ferons ce que tu dis. Alors j'appelai les prêtres, devant lesquels je les fis jurer de tenir parole. [Cf. Jr 34.8ss ; la présence des prêtres authentifie le serment.]13 Et je secouai la poche de mon manteau en disant : Que Dieu secoue de la même manière hors de sa maison et du produit de son travail tout homme qui n'aura pas tenu parole, et qu'ainsi cet homme soit secoué et laissé à vide ! Toute l'assemblée dit : Qu'il en soit ainsi ! et loua le SEIGNEUR. Et le peuple tint parole. [la poche de mon manteau : autre traduction ma bourse ; cf. 1R 11.30s ; Mc 6.11// ; Ac 13.51 ; 18.6. – Qu'il en soit ainsi ! ou Amen ! cf. 8.6 ; Dt 27.15nss ; 1R 1.36 ; Jr 11.5 ; 28.6 ; Ps 106.48 ; 1Ch 16.36. – tint parole : autre traduction fit de même.]

14 Dès le jour où le roi ordonna que je sois leur gouverneur dans le pays de Juda, depuis la vingtième année jusqu'à la trente-deuxième année du roi Artaxerxès, pendant douze ans, ni moi ni mes frères n'avons vécu des revenus du gouverneur. [le roi : sous-entendu dans le texte. – ordonna... : autre traduction m'institua gouverneur sur eux... ; ou d'après un ms et Vg m'institua gouverneur dans le pays de Juda. – depuis la vingtième année... 1.1n ; 2.1. – trente-deuxième année 13.6. – n'avons vécu... : litt. n'avons mangé le pain du gouverneur (v. 15n), c.-à-d. l'impôt que le gouverneur avait le droit de prélever sur le peuple pour sa propre subsistance ; de même au v. 18 ; cf. 1S 12.2ss.]15 Avant moi, les premiers gouverneurs accablaient le peuple et percevaient de lui du pain et du vin, ainsi que quarante sicles d'argent ; leurs serviteurs eux-mêmes dominaient en maîtres sur le peuple. Mais moi, par crainte de Dieu, je n'ai pas agi de la sorte. [les premiers gouverneurs : cf. 2.7,9 ; 3.7 ; Ag 1.1,14 ; 2.2,21 ; Esd 5.3,6,14 ; 6.6s,13 ; 8.36. – du pain et du vin... : d'après Vg, certains modifient le texte hébreu traditionnel pour lire du pain (v. 14n) pour quarante sicles d'argent par jour ; le sicle peut être une mesure de poids (40 sicles font un peu moins de 400 g) et une unité monétaire (voir mesures, poids et monnaies). – serviteurs 4.10n. – dominaient en maîtres sur : le verbe correspondant est traduit par se rendre maître en Est 9.1 ; par avoir (le) pouvoir, exercer le pouvoir en Ec 2.19 ; 8.9n.]16 Bien plus, j'ai travaillé à la réparation de cette muraille ; nous n'avons acheté aucun champ, et tous mes serviteurs rassemblés étaient à l'ouvrage. [nous n'avons acheté ou, d'après certains mss hébreux et des versions anciennes, je n'ai acheté ; d'autres comprennent bien que nous n'ayons pas acheté le moindre champ, c.-à-d. que nous n'ayons eu aucun intérêt personnel dans la restauration de Jérusalem.]17 J'avais à ma table cent cinquante hommes, Judéens et magistrats, sans compter ceux qui venaient à nous des nations d'alentour. [Judéens : certains modifient le texte hébreu pour lire notables, comme au v. 7 ; cf. 2.16n ; 1R 10.4ss.]18 On apprêtait chaque jour pour mon compte un bœuf, six moutons choisis et des volailles ; et tous les dix jours on préparait en abondance tout le vin nécessaire. Malgré cela, je n'ai pas réclamé les revenus du gouverneur, parce que le service pesait sur ce peuple. [Cf. 1R 5.2s. – des volailles : LXX un bouc. – tout le vin nécessaire : autre texte une outre de vin ; certains modifient pour lire des outres de vin.]

19 Souviens-toi favorablement de moi, mon Dieu, à cause de tout ce que j'ai fait pour ce peuple ! [3.36+. – favorablement : litt. pour le bien, cf. 13.31 ; Ps 86.17n ; Esd 8.22.]

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