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Nouvelle Bible Segond – Psaumes 90

LIVRE QUATRIÈME

L'homme passe, Dieu reste

90 Prière. De Moïse, l'homme de Dieu.

Seigneur, toi, tu as été pour nous un refuge,
de génération en génération. [Moïse : cf. Ex 15.1 ; Dt 31.19,30 ; 32.1ss. – homme de Dieu Dt 33.1 ; Jos 14.6. – Seigneur 8.2. – refuge : même terme en 26.8 (séjour) ; 68.6 ; 71.3n ; 91.9 ; Dt 26.15n.]

2 Avant que les montagnes soient nées,
et que tu aies donné le jour à la terre et au monde,
depuis toujours et pour toujours tu es Dieu. [Avant... : cf. Gn 1.1ss ; Jb 38.4ss ; Pr 8.22ss ; Jn 1.1ss ; Ep 1.4. – que tu aies donné... : le verbe hébreu peut évoquer les douleurs de l'accouchement ; versions anciennes qu'aient été enfantés ; on pourrait aussi lire qu'aient enfanté ; autre traduction possible que tu aies donné un commencement à la terre... ; cf. Jb 38.8. – depuis toujours... : autre texte de toujours à toujours 93.2 ; 102.28 ; Ha 1.12. – Dieu : hébreu 'El, cf. Gn 21.33n.]

3 Tu fais retourner l'homme à la poussière,
et tu dis : Etres humains, retournez ! [Cf. 8.4. – à la poussière (ou, plus littéralement, à la poussière qu'on écrase ; cf. 9.10+) ; 104.29 ; 146.4 ; Gn 3.19 ; 18.27 ; Jb 34.15 ; Ec 3.20 ; 12.7. – tu dis ou tu as dit.]

4 Car mille ans sont, à tes yeux,
comme le jour d'hier, quand il passe,
et comme une veille de la nuit. [Cf. 84.11 ; 2P 3.8. – La nuit était partagée en trois veilles d'environ quatre heures ; Jg 7.19n.]

5 Tu les emportes ; ils sont comme un instant de sommeil,
qui, au matin, passe comme l'herbe : [Texte obscur, diversement compris par les versions anciennes ; certains modifient le texte hébreu traditionnel pour lire tu les sèmes d'année en année ; ils sont comme l'herbe qui repousse ; cf. Os 2.25 ; Ec 1.4. – ils sont... : litt. ils sont sommeil.]

6 elle fleurit au matin et elle passe,
on la coupe le soir, et elle se dessèche. [37.2 ; 102.12 ; 103.15s ; Es 40.1s ; 51.12 ; Jb 14.1s ; Mt 6.30 ; Jc 1.10s ; cf. Siracide 14.18 : « Comme le feuillage verdoyant sur un arbre touffu tantôt tombe et tantôt repousse, ainsi les générations de chair et de sang : l'une meurt et l'autre apparaît. »]

7 Nous défaillons à cause de ta colère,
ta fureur nous épouvante.

8 Tu mets devant toi nos fautes
et à la lumière de ta face ce que nous dissimulons. [Os 7.2. – fautes : voir péché. – lumière : le mot hébreu est habituellement traduit par luminaire, 74.16n ; Gn 1.14n ; Pr 15.30n. – ce que nous dissimulons 19.13.]

9 Car tous nos jours déclinent à cause de ton courroux ;
nous achevons nos années comme un murmure. [Cf. 39.7,12 ; 102.4 ; Jr 6.4. – nous achevons... : quelques-uns modifient le texte hébreu traditionnel pour lire nos années s'achèvent.]

10 La durée de nos jours s'élève à soixante-dix ans ;
— pour les plus vigoureux, à quatre-vingts ans —
et leur agitation n'est qu'oppression et mal,
car cela passe vite, et nous nous envolons. [La durée de nos jours : litt. les jours de nos années ; cf. Gn 47.9 ; Ec 12.1ss ; Siracide 18.8ss : « Qu'est-ce que l'homme ? A quoi sert-il ? Que signifie le bien ou le mal qu'il fait ? Le nombre de ses jours est grand s'il atteint cent ans. Une goutte d'eau de la mer, un grain de sable, telles sont ces quelques années face à l'éternité. » – leur agitation : traduction incertaine ; le mot hébreu rappelle le nom Rahav (87.4n) ; on a aussi traduit leur orgueil ou, en modifiant le texte hébreu traditionnel d'après des versions anciennes, leur multitude.oppression et mal : cf. 7.15+ ; autre traduction peine et misère.]

11 Qui connaît la force de ta colère
et le courroux qui te fait craindre ? [le courroux... : litt. comme ta crainte ton courroux (v. 7), texte obscur qu'on pourrait interpréter : ton courroux (est) à la mesure de la crainte que tu inspires. Certains modifient le texte hébreu traditionnel pour traduire le second vers différemment, p. ex. qui voit la violence de ton courroux ?]

12 Enseigne-nous à bien compter nos jours,
que nous conduisions notre cœur avec sagesse. [Autre traduction : Enseigne-nous donc à compter...Enseigne-nous : litt. fais savoir. – compter nos jours : cf. Ep 5.16. – que nous conduisions... : texte obscur, litt. que nous fassions venir (== que nous présentions ?) un cœur de sagesse ; versions anciennes que nous entrions au cœur de la sagesse.]

13 Reviens, SEIGNEUR ! Jusqu'à quand... ?
Aie pitié de nous, tes serviteurs ! [Reviens : cf. 6.5 ; Ex 32.12 ; Es 63.17. – Jusqu'à quand... 6.4+ ; 79.5. – Aie pitié... : litt. aie du regret au sujet de tes serviteurs ; cf. 135.14n ; Dt 32.36n.]

14 Rassasie-nous dès le matin de ta fidélité,
nous crierons de joie durant tous nos jours. [Rassasie-nous 17.15 ; 63.6 ; 65.5. – dès le matin : litt. au matin ; cf. v. 5s ; 30.6+ ; 46.6 ; 143.8.]

15 Réjouis-nous autant de jours que tu nous as affligés,
autant d'années que nous avons vu le malheur.

16 Que ton action nous apparaisse, à nous, tes serviteurs,
et ta magnificence sur nos fils !

17 Que la beauté du Seigneur, notre Dieu, soit sur nous !
Affermis pour nous l'œuvre de nos mains,
oui, affermis l'œuvre de nos mains ! [127.1ss. – la beauté ou la douceur, 27.4n.]

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