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Nouvelle Bible Segond – Ruth 2

Ruth glane dans le champ de Booz

2 Noémi avait un parent du côté de son mari, un homme puissant et riche du clan d'Elimélek, qui se nommait Booz. [puissant et riche : litt. vaillant (cf. Jg 11.1) de puissance (ou de richesse) ; ce dernier terme est traduit par valeur en 3.11 et par force en 4.11 ; dans un contexte militaire, la même formule est habituellement traduite par vaillant guerrier ; cf. Jg 6.12+ ; 1S 9.1 ; 1R 11.28 ; 2R 5.1 ; 1Ch 12.29 ; 28.1 ; 2Ch 13.3 ; 17.16s ; 25.6 ; 32.21 ; voir aussi 2R 15.20 ; 24.14. – Booz : transcription traditionnelle, d'après LXX (cf. Mt 1.5n), de l'hébreu Bo‘az qui signifie probablement en lui la force (cf. 1R 7.21).]

2 Ruth la Moabite dit à Noémi : Laisse-moi, je te prie, aller aux champs pour glaner des épis derrière celui aux yeux duquel je trouverai grâce. Elle lui dit : Va, ma fille ! [glaner Lv 19.9s ; 23.22 ; Dt 24.19ss ; cf. Ex 16.4n. – je trouverai grâce : cf. v. 10,13 ; Gn 6.8+ ; Nb 32.5 ; 1S 25.8 ; 27.5 ; 2S 14.22 ; Est 7.3 ; Lc 1.30.]

Scène de moisson (cf. Rt 2.3ss).
Un homme coupe les épis à l’aide d’une faucille, sa femme les recueille dans un panier.
D’après un détail d’une fresque dans le tombeau d’un haut fonctionnaire du phraraon Aménophis IV (Akhénaton) à Deir el-Medineh (XIVe s. av. J.-C.).

3 Elle partit et s'en vint glaner dans un champ derrière les moissonneurs. Il se trouva que la parcelle de terre appartenait à Booz, qui était du clan d'Elimélek. [Il se trouva... : le texte hébreu suggère un heureux hasard ; on pourrait aussi traduire : elle eut la chance de tomber sur la parcelle de terre qui appartenait... ; cf. v. 19s. – Booz v. 1n.]4 Or Booz arriva de Beth-Léhem ; il dit aux moissonneurs : Que le SEIGNEUR soit avec vous ! Ils lui répondirent : Que le SEIGNEUR te bénisse ! [Que le SEIGNEUR soit avec vous Jg 6.12+ ; cf. Ps 129.8 ; 2Th 3.16. – te bénisse v. 19s ; 3.10 ; 4.14 ; Gn 1.22+ ; 12.2+ ; Nb 6.23-27.]5 Booz dit au serviteur chargé de surveiller les moissonneurs : A qui appartient cette jeune femme ? [A qui appartient... : dans l'ancien Orient toute femme appartenait à quelqu'un (mari, père, frères) ; en demandant à qui appartient Ruth, Booz se renseigne sur son identité.]6 Le serviteur chargé de surveiller les moissonneurs répondit : C'est la jeune Moabite qui est revenue avec Noémi du pays de Moab. 7 Elle a dit : « Laisse-moi, je te prie, glaner et ramasser des épis entre les gerbes derrière les moissonneurs. » Depuis qu'elle est venue, ce matin, et jusqu'à présent elle est restée debout ; elle ne s'est assise que peu de temps dans la maison. [Cf. v. 2s. – entre les gerbes : autre traduction entre les javelles. – elle ne s'est assise... : expression obscure, que beaucoup renoncent à traduire ; LXX a traduit elle ne s'est pas reposée un instant dans le champ.]

8 Booz dit à Ruth : Ecoute bien, ma fille ; ne va pas glaner dans un autre champ ; ne t'éloigne pas non plus d'ici ; attache-toi à mes servantes. [V. 15,21,23 ; 3.2.]9 Tu auras les yeux sur le champ que l'on moissonne et tu iras derrière elles. J'ai interdit aux serviteurs de te toucher ; quand tu auras soif, tu iras aux cruches et tu boiras de ce que les serviteurs auront puisé. [te toucher : autre traduction t'importuner.]10 Alors elle se prosterna, face contre terre. Elle lui dit : Comment ai-je pu trouver grâce à tes yeux pour que tu t'intéresses à moi, alors que je suis une étrangère ? [face contre terre : cf. Gn 18.2s ; Ex 34.2s ; 1S 25.23 ; 2S 14.4,22. – trouver grâce v. 2+. – Le texte hébreu joue sur la parenté et l'assonance des mots traduits respectivement par tu t'intéresses à (cf. v. 19 ; le même verbe est traduit par reconnaître en 3.14) et étrangère, terme qui désigne habituellement l'étranger privé de tout droit dans le pays, par opposition à l'immigré (1.1n) ; autre traduction inconnue (cf. Pr 2.16n) ; cf. 1S 18.18 ; 2S 7.18 ; Lc 1.48.]11 Booz lui répondit : On m'a raconté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère depuis la mort de ton mari et comment tu as abandonné ton père, ta mère et le pays de tes origines pour aller vers un peuple que tu ne connaissais pas. [tu as abandonné... : cf. 1.14nss ; Gn 2.24 ; 24.7 ; Mt 19.29. – le pays de tes origines Gn 11.28n ; 12.2. – que tu ne connaissais pas : litt. que tu n'as pas connu hier (ni) avant-hier : cf. Gn 31.2n ; Ex 4.10 ; 5.7n.]12 Que le SEIGNEUR te rende ce que tu as fait ! Que ta récompense soit complète de la part du SEIGNEUR, le Dieu d'Israël, sous les ailes de qui tu es venue chercher un abri ! [Le verbe et l'adjectif traduits respectivement par rende et complète sont issus d'une même racine, apparentée au mot habituellement traduit par paix (shalom) ; cf. 2Jn 8. – ta récompense : autre traduction ton salaire ; cf. 1S 24.20 ; Mt 10.42 ; Mc 10.30//. – sous les ailes : cf. 3.9n ; voir aussi Ps 17.8 ; 36.8 ; 57.2 ; 61.5 ; 63.8 ; 91.4 ; Mt 23.37.]13 Elle dit : Que je trouve toujours grâce à tes yeux, mon maître ! Tu m'as consolée, moi, ta servante ; tu as parlé à mon cœur, alors que je ne suis pas même comme l'une de tes servantes. [Que je trouve... : cf. v. 2+ ; Gn 33.15n ; 1S 1.18 ; Lc 15.17-19. – tu as parlé à mon cœur : cf. Gn 34.3n ; 50.21 ; Jg 19.3 ; Es 40.2 ; Os 2.16. – comme l'une de tes servantes : cf. 1S 25.41.]

14 A l'heure du repas, Booz lui dit : Approche, mange du pain et trempe ton morceau dans le vinaigre. Elle s'assit à côté des moissonneurs. Il lui tendit du grain rôti ; elle mangea, se rassasia et garda le reste. [il lui tendit... : autre traduction il lui fit un tas de grain rôti ; sur ce terme, cf. 1S 17.17 ; 25.18 ; 2S 17.28. – garda le reste v. 18.]15 Puis elle se leva pour glaner. Booz donna cet ordre à ses serviteurs : Laissez-la glaner même entre les gerbes, sans l'inquiéter. [gerbes v. 7n. – sans l'inquiéter : autre traduction sans lui faire d'affront ; cf. 1S 25.7n.]16 Vous ôterez même pour elle des javelles quelques épis que vous lui laisserez à glaner ; vous ne la rabrouerez pas. [javelles : traduction incertaine ; il s'agit en tout cas d'épis déjà coupés ; cf. Lv 19.10. – quelques épis : sous-entendu (?) dans le texte. – rabrouerez Gn 37.10 ; Jr 29.27.]

Noémi félicite et encourage Ruth

17 Elle glana dans le champ jusqu'au soir et battit ce qu'elle avait glané. Il y eut environ un épha d'orge. [un épha ≈ 40 l (voir mesures).]18 Elle l'emporta, rentra en ville et montra à sa belle-mère ce qu'elle avait glané. Elle sortit aussi le reste de son repas et le lui donna. [le reste de son repas : litt. ce qui était resté de sa satiété, cf. v. 14 ; 3.15.]19 Sa belle-mère lui dit : Où as-tu glané aujourd'hui ? Où as-tu travaillé ? Béni soit celui qui s'est intéressé à toi ! Elle dit à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé. Elle dit : Celui chez qui j'ai travaillé aujourd'hui porte le nom de Booz. 20 Noémi dit à sa belle-fille : Qu'il soit béni du SEIGNEUR, qui n'abandonne pas sa fidélité envers les vivants et les morts ! Noémi lui dit encore : Cet homme est notre proche parent, c'est un de nos rédempteurs. [fidélité 1.8n ; cf. 3.10 ; 2S 2.5 ; certains comprennent qu'il soit béni du SEIGNEUR, celui (Booz) qui n'abandonne pas...nos rédempteurs : c.-à-d. ceux qui ont le droit et, dans une certaine mesure, le devoir de racheter des biens temporairement aliénés par des proches ; sans doute aussi ceux à qui, à défaut de frères du défunt (1.3-5,11n), incombait la responsabilité de susciter une descendance à la veuve pour perpétuer la famille et sauvegarder son patrimoine ; les mêmes parents avaient le devoir d'exercer la vengeance en cas de meurtre ; cf. 3.2,9 ; 4.1,5ns,14 ; voir aussi Ex 6.6+ ; Lv 25.25,47s ; 2S 14.11 ; Jr 32.7-9 ; Ps 19.14 ; Jb 19.25n ; Pr 23.11n.]21 Ruth la Moabite reprit : Il m'a dit aussi : « Attache-toi à mes serviteurs jusqu'à ce qu'ils aient achevé toute ma moisson. » [la Moabite : ce qualificatif est ici omis par plusieurs versions anciennes. – Attache-toi v. 8.]22 Noémi dit à Ruth, sa belle-fille : Il est bon, ma fille, que tu ailles avec ses servantes et qu'on ne te malmène pas dans un autre champ. [qu'on ne te malmène pas : cf. v. 9 ; 1.16n.]

23 Elle s'attacha donc aux servantes de Booz pour glaner, jusqu'à l'achèvement de la moisson des orges et de la moisson des blés ; elle habitait avec sa belle-mère. [V. 8 ; 3.2. – la moisson des blés débute deux à trois semaines après celle des orges (1.22n).]

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