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Segond 21 – 1 Samuel 1

1 Samuel

Les deux livres de Samuel n’en faisaient qu’un à l’origine. Ils sont attribués par une tradition rabbinique à Samuel et aux prophètes Nathan et Gad, mais leur date de rédaction et leur(s) auteur(s) sont indéterminés. Le Premier livre de Samuel relate la fin de la période des juges avec la naissance (vers 1100 av. J.-C.) et le ministère de juge de Samuel, puis les débuts de la monarchie en Israël avec le règne de Saül (env. 1050-1010 av. J.-C.) et la désignation de son remplaçant, David.

MINISTÈRE DE SAMUEL 1.1—12.25

Naissance de Samuel

Dt 12.5-18; Gn 29.30-31; Jc 5.13; Ph 4.6-7

1 Il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la région montagneuse d’Ephraïm, du nom d’Elkana. Il était le fils de Jeroham, fils d’Elihu, petit-fils de Thohu et arrière-petit-fils de Tsuph, et était éphraïmite. [Elkana : d’après 1Ch 6.12, c’était un Lévite membre du clan des Kehathites; il était éphraïmite (selon d’autres éphratien, originaire de Bethléhem Ephrata) au sens où il habitait le territoire de cette tribu. Les Lévites n’avaient en effet pas reçu de territoire en tant que tribu (Jos 13.14; 21). Petit-fils… et arrière-petit-fils : litt. fils… fils.] 2 Il avait deux femmes. L’une s’appelait Anne, l’autre Peninna; Peninna avait des enfants, tandis qu’Anne n’en avait pas. [Anne : litt. gracieuse. Peninna : litt. corail ou perle.] 3 Chaque année, cet homme montait de sa ville jusqu’à Silo pour adorer l’Eternel, le maître de l’univers, et lui offrir des sacrifices. Là se trouvaient les deux fils d’Eli, Hophni et Phinées, qui étaient prêtres de l’Eternel. [Silo : voir n. Jos 18.1. L’Eternel… l’univers : héb. Yhvh tseba’ot, litt. Yhvh des armées; manière de désigner les divers éléments de l’univers, perçus comme un ensemble d’armées en raison de l’ordre qui les caractérise.]

4 Le jour où Elkana offrait son sacrifice, il donnait des portions à sa femme Peninna et à tous les fils et à toutes les filles qu’il avait d’elle. 5 Mais à Anne, il donnait une portion double, car il l’aimait, même si l’Eternel l’avait rendue stérile. [L’avait rendue stérile : litt. avait fermé sa matrice (idem v. 6).] 6 Sa rivale la provoquait pour la pousser à s’irriter de ce que l’Eternel l’avait rendue stérile. 7 Et toutes les années il en allait de même : chaque fois qu’Anne montait à la maison de l’Eternel, Peninna la provoquait de la même manière. Alors elle pleurait et ne mangeait pas. 8 Son mari Elkana lui disait : «Anne, pourquoi pleures-tu et ne manges-tu pas? Pourquoi ton cœur est-il attristé? Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils?» [Est-il attristé : ou rechigne-t-il, litt. est-il mauvais.]

9 Anne se leva, après que l’on eut mangé et bu à Silo. Le prêtre Eli était assis sur son siège, près de la porte du temple de l’Eternel. [Près de la porte : litt. contre un montant de porte. Temple : ou palais; il s’agissait de la tente de la rencontre, du tabernacle (cf. Jos 18.1).] 10 L’amertume dans l’âme, elle pria l’Eternel et pleura abondamment. 11 Elle fit le vœu suivant : «Eternel, maître de l’univers, si tu consens à regarder la détresse de ta servante, si tu te souviens de moi, si tu n’oublies pas ta servante et lui donnes un fils, je le consacrerai à l’Eternel pour toute la durée de sa vie et le rasoir ne passera pas sur sa tête.» [Eternel… l’univers : voir n. v. 3. Un fils : litt. une semence d’hommes, c.-à-d. un enfant de sexe masc. Consacrerai : litt. donnerai. Pour toute la durée : litt. tous les jours. Le rasoir… tête : cela signifie que le fils à naître sera un naziréen, c.-à-d. un homme consacré au service de Dieu (Nb 6; cf. Jg 13.5 et 16.17 pour Samson).] 12 Comme elle restait longtemps en prière devant l’Eternel, Eli observa sa bouche. 13 Anne parlait dans son cœur et ne faisait que remuer les lèvres, on n’entendait pas sa voix. Eli pensa qu’elle était ivre, 14 et il lui dit : «Jusqu’à quand seras-tu ivre? Va cuver ton vin.» [Va cuver ton vin : litt. écarte ton vin de dessus toi.] 15 Anne répondit : «Ce n’est pas cela, mon seigneur. Je suis une femme à l’esprit abattu, je n’ai bu ni vin ni boisson enivrante, mais j’épanchais mon cœur devant l’Eternel. [A l’esprit abattu : litt. dure d’esprit. Epanchais mon cœur : litt. déversais mon âme.] 16 Ne prends pas ta servante pour une femme légère, car c’est le trop-plein de ma douleur et de mon chagrin qui m’a fait parler jusqu’à présent.» [Ne prends pas… pour : litt. ne donne pas… devant. Femme légère : litt. fille de Bélial. Douleur… chagrin : ou complainte… irritation.] 17 Eli reprit la parole et dit : «Pars en paix et que le Dieu d’Israël exauce la prière que tu lui as adressée!» [En paix : litt. pour (la) paix. Exauce… adressée : litt. donne ta demande que tu as demandée d’avec lui.] 18 Elle répondit : «Que ta servante trouve grâce à tes yeux!» Cette femme s’en alla. Elle se remit à manger et son visage ne fut plus le même. [Ne fut plus le même : litt. ne fut plus pour elle, texte massor.; Sept. «ne tomba plus».] Ils se levèrent de bon matin et, après avoir adoré l’Eternel, ils partirent et retournèrent chez eux à Rama.

(Gn 25.21; Ps 116.1-2, 12-14) 1S 2.18-21

19 Elkana eut des relations conjugales avec Anne, sa femme, et l’Eternel se souvint d’elle. [Avoir adoré : ou s’être prosternés devant. Eut des relations conjugales avec : litt. connut (cf. Gn 4.1).] 20 Dans le cours de l’année, Anne devint enceinte et elle mit au monde un fils qu’elle appela Samuel, car, dit-elle, «je l’ai demandé à l’Eternel». [Samuel : litt. son nom est Dieu ou, selon le sens suggéré ici, entendu (exaucé) de Dieu. Cette naissance est généralement située vers 1100 av. J.-C.]

21 Son mari Elkana monta ensuite avec toute sa famille offrir à l’Eternel le sacrifice annuel et accomplir son vœu. [Avec toute sa famille : litt. et toute sa maison. Annuel : litt. des jours. Son voeu : litt. le vœu de lui; Elkana avait dû s’associer au vœu formulé par sa femme.] 22 Mais Anne ne monta pas à Silo. Elle dit à son mari : «Lorsque l’enfant sera sevré, je l’y conduirai afin qu’il soit présenté devant l’Eternel et qu’il reste là pour toujours.» [A Silo : non exprimé en héb.] 23 Son mari Elkana lui dit : «Fais ce qui te semblera bon, attends de l’avoir sevré. Seulement, que l’Eternel accomplisse sa parole!» La femme resta donc là et elle allaita son fils jusqu’au moment de son sevrage. [Sevré… sevrage : les enfants étaient allaités généralement jusqu’à un an, parfois jusqu’à 3 ans. Accomplisse : litt. fasse se lever.]

24 Quand elle l’eut sevré, elle le fit monter avec elle à Silo. Elle prit 3 taureaux, 22 litres de farine et une outre de vin. Elle conduisit l’enfant à la maison de l’Eternel à Silo alors qu’il était encore tout jeune. [A Silo : non exprimé en héb. 3 taureaux : texte massor. & Vulg.; Sept. & syr. «un taureau de 3 ans». 22 litres : litt. un épha. Les quantités indiquées sont supérieures aux prescriptions de Nb 15.8-10.] 25 Ils égorgèrent les taureaux et conduisirent l’enfant à Eli. [Les taureaux : litt. le taureau.] 26 Anne dit : «Mon seigneur, pardon, aussi vrai que ton âme vit, mon seigneur, c’est moi qui me tenais ici près de toi pour prier l’Eternel. [Aussi… vit : litt. vie de ton âme. C’est moi qui me tenais : litt. moi la femme se tenant.] 27 C’était pour cet enfant que je priais, et l’Eternel a exaucé la prière que je lui adressais. [A exaucé… adressais : litt. m’a donné ma demande que j’avais demandée d’avec lui.] 28 Aussi, je veux le prêter à l’Eternel; il sera toute sa vie prêté à l’Eternel.» Et ils se prosternèrent là devant l’Eternel. [Prêter : ou vouer (sens incertain); même racine héb. que exaucé, v. 27.]

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