chapitre précédent retour chapitre suivant

Segond 21 – Daniel 4

4 »Moi, Nebucadnetsar, je vivais tranquille chez moi, heureux dans mon palais. [1-34 : Correspond à 4.4-37 dans d’autres versions. Chez moi : litt. dans ma maison. Heureux : ou prospère ou détendu.] 2 J’ai eu un rêve qui m’a effrayé. Les pensées qui me poursuivaient sur mon lit et les visions de mon esprit me terrifiaient. [Qui me poursuivaient : non exprimé en héb. Mon esprit : litt. ma tête.] 3 J’ai ordonné qu’on fasse venir devant moi tous les sages de Babylone afin qu’ils me fassent connaître l’explication du rêve. [Ordonné : litt. placé un ordre (ou décret).] 4 Alors les magiciens, les astrologues, les prêtres chaldéens et les devins sont venus. Je leur ai raconté le rêve, mais ils ont été incapables de m’en faire connaître l’explication. [Prêtres chaldéens : voir n. 2.2. Ont… connaître : litt. ne m’ont pas fait connaître.] 5 Le dernier à se présenter devant moi a été Daniel, appelé Beltshatsar d’après le nom de mon dieu et qui a en lui l’esprit des dieux saints. Je lui ai raconté le rêve : [D’après : litt. comme. Mon dieu : c.-à-d. Bel, identifié à Mardouk ou Merodak; principale divinité de Babylone, dieu solaire aux rayons duquel on attribuait le renouveau de la nature au printemps. D’après l’Enuma elish (le récit babylonien de la création), il avait conquis sa place à la tête du panthéon babylonien en tuant Tiamat, la déesse de l’abîme. On l’adorait particulièrement à l’Esagil, un fameux temple de Babylone. Des dieux saints : ou du Dieu saint.]

6 »‘Beltshatsar, chef des magiciens qui as en toi, je le sais, l’esprit des dieux saints et pour qui aucun secret n’est trop difficile, donne-moi l’explication des visions que j’ai eues en rêve! [Chef : litt. grand. Des dieux saints : voir n. v. 5. Donne-moi… rêve : litt. dis les visions de mon rêve que j’ai vu et son explication.] 7 Voici quelles étaient les visions de mon esprit pendant que j’étais sur mon lit. Je regardais et j’ai vu qu’il y avait au milieu de la terre un très grand arbre. [De mon esprit pendant que j’étais : litt. de ma tête. J’ai vu : litt. voici. Très grand : litt. élevé de grandeur.] 8 Cet arbre était devenu grand et fort. Sa cime touchait le ciel et on le voyait des extrémités de la terre. [Sa cime : litt. son élévation. On… extrémités de : litt. sa vue (touchait) la fin de toute.] 9 Son feuillage était beau et ses fruits abondants. Il portait de la nourriture pour tous. Les bêtes sauvages s’abritaient sous son ombre, les oiseaux faisaient leur nid dans ses branches et toutes les créatures tiraient leur nourriture de lui. [Sauvages : litt. des champs. Les oiseaux : litt. les oiseaux du ciel. Faisaient leur nid : litt. habitaient. Toutes les créatures : litt. toute chair.] 10 Dans les visions qui se présentaient à mon esprit pendant que j’étais sur mon lit, voici ce que j’ai vu : un veilleur, un saint, est descendu du ciel. [Dans… sur : litt. voyant j’ai été dans les visions de ma tête sur. Voici… vu : litt. voici. Un veilleur, un saint : désignation d’un ange.] 11 Il a crié avec force en disant : Abattez l’arbre et coupez ses branches, secouez son feuillage et dispersez ses fruits! Que les bêtes s’enfuient loin de son abri et les oiseaux loin de ses branches! [Loin de son abri : litt. loin de dessous lui.] 12 Mais laissez en terre le tronc avec ses racines! Attachez-le avec des chaînes en fer et en bronze au milieu de l’herbe des champs! Qu’il soit trempé par la rosée du ciel et qu’il ait, comme les bêtes, l’herbe de la terre pour nourriture! [Nourriture : litt. part.] 13 Son cœur d’homme lui sera enlevé et un cœur de bête lui sera donné. Puis sept temps passeront sur lui. [Cœur : dans la Bible, organe de la pensée et de l’intelligence (cf. 7.4). D’homme lui sera enlevé : litt. à partir de l’homme sera changé. Sept temps : c.-à-d. sans doute sept années.] 14 Cette parole est un décret des veilleurs, cette décision est un ordre des saints afin que les êtres vivants reconnaissent que le Très-Haut domine sur toute royauté humaine, qu’il la donne à qui il le désire et qu’il peut y faire accéder le plus bas des hommes. [Veilleurs… saints : voir n. v. 10. Reconnaissent : ou sachent. Toute royauté humaine : litt. la royauté de l’homme. Peut y faire accéder : litt. fera se lever sur elle.] 15 Voilà le rêve que j’ai eu, moi, le roi Nebucadnetsar. Quant à toi, Beltshatsar, donnes-en l’explication, puisque tous les sages de mon royaume sont incapables de me la faire connaître. Toi, tu en es capable, car il y a en toi l’esprit des dieux saints.’» [Donnes-en : litt. dis. Sont incapables de… en es capable : litt. ne peuvent pas… peux. Des dieux saints : ou du Dieu saint.]

16 Alors Daniel, appelé Beltshatsar, resta un moment stupéfait, terrifié par ses pensées. Le roi reprit : «Beltshatsar, que le rêve et l’explication ne soient pas source de terreur pour toi!» Beltshatsar répondit : «Mon seigneur, si seulement ce rêve était pour tes ennemis, et son explication pour tes adversaires!

17 »L’arbre que tu as vu, qui était devenu grand et fort, dont la cime touchait le ciel et qu’on voyait de toute la terre, [Cime : litt. élévation. On voyait de : litt. sa vue (touchait).] 18 cet arbre dont le feuillage était beau et les fruits abondants, qui portait de la nourriture pour tous, sous lequel habitaient les bêtes sauvages et dans les branches duquel les oiseaux résidaient, [Sauvages : litt. des champs. Les oiseaux : litt. les oiseaux du ciel.] 19 c’est toi, roi. Tu es devenu grand et fort. Ta grandeur a augmenté jusqu’à toucher le ciel et ta domination s’étend jusqu’aux extrémités de la terre. 20 Le roi a vu un veilleur, un saint, descendre du ciel et dire : ‘Abattez l’arbre et détruisez-le, mais laissez en terre le tronc avec ses racines et attachez-le avec des chaînes en fer et en bronze au milieu de l’herbe des champs! Qu’il soit trempé par la rosée du ciel et qu’il ait sa nourriture avec les bêtes sauvages jusqu’à ce que sept temps soient passés sur lui.’ [Un veilleur, un saint : voir n. v. 10. Nourriture : litt. part. Sauvages : litt. des champs.]

21 »Voici l’explication, roi, voici le décret du Très-Haut qui s’accomplira pour mon seigneur le roi : [S’accomplira pour : litt. arrivera sur ou atteindra.] 22 on te chassera du milieu des hommes; tu habiteras avec les bêtes sauvages et l’on te donnera comme aux bœufs de l’herbe à manger; tu seras trempé par la rosée du ciel et sept temps passeront sur toi jusqu’à ce que tu reconnaisses que le Très-Haut domine sur toute royauté humaine et qu’il la donne à qui il le désire. [Sauvages : litt. des champs. Reconnaisses : ou saches. Toute royauté humaine : litt. la royauté de l’homme.] 23 L’ordre de laisser le tronc avec les racines de l’arbre signifie que la royauté te sera rendue quand tu reconnaîtras que le véritable dominateur est au ciel. [La royauté : ou ton royaume. Te sera rendue : ou se prolongera pour toi, litt. sera durable pour toi. Reconnaîtras : ou sauras. Le… ciel : ou celui qui domine c’est le ciel.] 24 C’est pourquoi, roi, veuille écouter mon conseil : mets un terme à tes péchés en pratiquant la justice, à tes fautes en faisant grâce aux plus humbles, et ton bonheur pourra se prolonger.» [Veuille écouter : litt. que semble bon sur toi. Mets un terme à : ou romps avec, texte massor.; Vulg. «rachète». Tes péchés : texte de ketiv, Sept. & Vulg.; qeré «ton péché». En pratiquant : litt. dans. Plus humbles : ou pauvres. Ton bonheur : ou ta tranquillité, cf. v. 1.]

25 Tout cela devint réalité pour le roi Nebucadnetsar. [Devint réalité pour : litt. arriva sur ou atteignit.]

Dn 5.18-21 (Pr 16.18; Jc 4.6, 10)

26 Douze mois plus tard, tout en se promenant dans le palais royal à Babylone, [Douze mois plus tard : litt. à la fin de 12 mois. Dans : litt. sur.] 27 le roi prit la parole et s’exclama : «N’est-ce pas Babylone la grande, celle que j’ai moi-même construite, pour en faire la résidence royale, par la puissance de ma force et pour la gloire de ma majesté?» [Pour… royale : litt. pour maison de royauté.] 28 Il parlait encore quand une voix venant du ciel se fit entendre : «Apprends, roi Nebucadnetsar, que la royauté t’est retirée. [Il… quand : litt. la parole encore dans le bouche du roi et. Venant du ciel se fit entendre : litt. tomba du ciel. Apprends : litt. à toi parlant.] 29 On te chassera du milieu des hommes. Tu habiteras avec les bêtes sauvages. On te donnera comme aux bœufs de l’herbe à manger et sept temps passeront sur toi jusqu’à ce que tu reconnaisses que le Très-Haut domine sur toute royauté humaine et qu’il la donne à qui il le désire.» [Sauvages : litt. des champs. On te… à manger : possible cas de boanthropie, c.-à-d. une maladie mentale très rare qui fait que le sujet se prend pour un bœuf («lycanthropie» : le sujet se prend pour un loup). Reconnaisses : ou saches. Toute royauté humaine : litt. la royauté de l’homme.]

30 Au moment même la parole fut accomplie pour Nebucadnetsar : il fut chassé du milieu des hommes, il mangea de l’herbe comme les bœufs, son corps fut trempé par la rosée du ciel, jusqu’à ce que ses cheveux poussent comme les plumes des aigles, et ses ongles comme les griffes des oiseaux. [Fut accomplie : litt. fut remplie. Comme les plumes des : litt. comme les. Comme les griffes des : litt. comme les.]

31 «Au moment indiqué, moi, Nebucadnetsar, j’ai levé les yeux vers le ciel et la raison m’est revenue. J’ai béni le Très-Haut, j’ai célébré la louange et la gloire de celui qui vit éternellement, dont la domination est éternelle et dont la royauté subsiste de génération en génération. [Au moment indiqué : litt. à la fin des jours (voir v. 13). La raison : litt. ma connaissance (ou capacité de connaître). La royauté : ou le règne ou le royaume. Subsiste de… en : litt. (est) avec… et.] 32 Les habitants de la terre, tous autant qu’ils sont, n’ont pas plus de poids que le vide. Il agit comme il le désire avec les corps célestes et avec les habitants de la terre. Il n’y a personne qui puisse lui résister et qui lui dise : ‘Que fais-tu?’ [Les… vide : litt. tous les habitants de la terre néant (texte massor.; var. nombreux mss héb. «comme ne pas») sont comptés. Les corps célestes : litt. la vigueur du ciel. Puisse lui résister : litt. frappe dans (ou contre ou avec) sa main, texte massor.; version gr. de Théodotion «s’oppose à sa main»; Vulg. «résiste à sa main».] 33 A ce moment-là, la raison m’est revenue. La gloire de mon royaume, ma majesté et ma splendeur m’ont été rendues. Mes conseillers et mes hauts fonctionnaires m’ont réclamé. J’ai été rétabli dans mes fonctions royales et ma puissance n’a fait que grandir. [La raison : voir n. v. 31. Dans… royales : litt. sur mon royaume (ou ma royauté). Ma… grandir : litt. une grandeur extraordinaire a été ajoutée pour moi.] 34 Maintenant, moi, Nebucadnetsar, je célèbre la louange, la grandeur et la gloire du roi du ciel. Tous ses actes sont vrais, ses voies sont justes et il peut abaisser ceux qui marchent dans l’orgueil.» [Célèbre… du : litt. loue, élève et glorifie le.]

chapitre précédent retour chapitre suivant