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Segond 21 – Cantique des cantiques 1

Cantique des cantiques

Traditionnellement attribué au roi Salomon (cf. 1.1, ce qui situe sa rédaction au tout début de son règne, vers 970 av. J.-C.), le Cantique des cantiques a la forme d’une sorte de pièce de théâtre consacrée à l’amour. Il a souvent été interprété de façon allégorique, d’où sa lecture lors de la fête juive de la Pâque (il s’agit alors de la relation d’amour entre Dieu et le peuple d’Israël, qui l’a amené à le faire sortir d’Egypte). L’identité des divers intervenants et la répartition des répliques n’étant pas précisées dans les textes originaux, elles ne peuvent avoir qu’une valeur hypothétique.

1 Cantique des cantiques de Salomon. [Cantique des cantiques : ou le chant par excellence ou le plus beau des chants, litt. chant des chants. De Salomon : ou à l’intention de Salomon, litt. qui (est) à (ou pour) Salomon. Salomon : fils de David, roi d’Israël de 970 à 931 av. J.-C., il était réputé pour sa sagesse (cf. 1R 3.5-12; 5.9-14).]

La jeune femme

2 Qu’il m’embrasse des baisers de sa bouche! Oui, ton amour est meilleur que le vin, [M’embrasse des baisers : litt. me baise à partir de baisers. Oui : ou car. Ton amour : litt. tes amours (de toi, homme) ou tes plaisirs (Ct emploie aussi un autre mot héb. pour désigner l’amour), texte massor.; Sept. & Vulg. «tes seins» (idem en 1.4; 4.10; 7.13; cela correspond aux mêmes consonnes héb.).] 3 tes parfums ont une odeur agréable. Ton nom même est un parfum qui se diffuse. Voilà pourquoi les jeunes filles t’aiment. [Tes… agréable : ou plus que la senteur de tes meilleurs parfums, litt. pour senteur tes huiles (ou graisses, texte massor.; Vulg. & Q «des huiles») bonnes; Sept. «et l’odeur de tes parfums est au-dessus de tous les arômes». Se diffuse : ou est déversé. Jeunes filles : même mot en 6.8; Gn 24.43; Ex 2.8; Ps 68.26; Pr 30.19; Es 7.14; cf. Mt 1.23.] 4 Entraîne-moi derrière toi! Courons!

Le roi m’a introduite dans ses appartements.

Les filles de Jérusalem

Réjouissons-nous, soyons dans l’allégresse à cause de toi! Célébrons ton amour plus que le vin! C’est avec raison que l’on t’aime. [Appartements : litt. chambres ou chambres à coucher (cf. 3.4; Jg 16.9, 12; 2 S 4.7; 13.10; Jl 2.16). Toi… ton… t’aime : la personne ainsi désignée est de sexe masc. Célébrons : litt. rappelons. Ton amour : voir n. 1.2. Que l’on t’aime : litt. qu’ils t’aiment (ou qu’elles t’aiment si le sujet du verbe est le même qu’au v. 3); Q «qu’ils aiment».]

La jeune femme

5 Je suis noire, mais je suis charmante, filles de Jérusalem, autant que les tentes de Kédar, que les pavillons de Salomon. [Charmante : ou belle ou jolie. Autant que : litt. comme. Les tentes de Kédar : de couleur noire parce que faites avec le poil noir des boucs ou des chèvres; Kédar était une tribu issue d’Ismaël et établie en Arabie. Pavillons : ou tentures.] 6 Ne prêtez pas attention à mon teint noir : c’est le soleil qui m’a brûlée. Les fils de ma mère se sont irrités contre moi et ils ont fait de moi la gardienne des vignes, mais ma vigne à moi, je ne l’ai pas gardée. [Prêtez pas attention à : litt. voyez pas. Et ils ont fait de moi : litt. ils m’ont mise. Ma vigne : probable allusion au corps.]

7 Toi que mon cœur aime, révèle-moi où tu conduis ton troupeau, où tu le fais se reposer à midi! Pourquoi, en effet, serais-je comme une femme voilée près des troupeaux de tes compagnons? [Cœur : litt. âme. Conduis : litt. fais paître. Une femme voilée : litt. celle qui s’enveloppe, texte massor. & Sept.; targ., syr. & Vulg. «celle qui est égarée» (correspond à un mot proche en héb.). Certains pensent que le terme de voilée renvoie à une femme portant le voile de la prostituée; la jeune femme peut au contraire vouloir dire qu’elle désire être avec son bien-aimé tout seul, au lieu de rester voilée en présence de ses compagnons.]

Les filles de Jérusalem

8 Si tu ne le sais pas, toi la plus belle des femmes, sors sur les traces du petit bétail et conduis tes chevreaux près des abris des bergers! [Toi la plus belle des : litt. la belle dans les. Conduis : litt. fais paître. Abris : litt. habitations.]

Le jeune homme

9 C’est à une jument attelée aux chars du pharaon que je te compare, mon amie. [Une jument : ou ma jument. La terminaison souvent considérée comme possessive «ma» peut être l’ancien cas génitif «jument de». D’après l’iconographie et la littérature égyptienne, seuls les étalons tiraient les chars; atteler une jument aurait excité les étalons et les aurait rendus fous. Une tactique militaire consistait à relâcher une jument auprès des étalons des forces ennemies pour les distraire. L’expression signifie donc que le jeune homme est excité par les charmes de la jeune femme.] 10 Tes joues sont charmantes avec des bijoux, ton cou est charmant avec des colliers. [Avec des : ou au milieu des, litt. dans les. Bijoux : ornements faisant aussi partie du harnais d’un cheval (cf. vv. 9, 11). Est charmant : non exprimé en héb.]

Les filles de Jérusalem

11 Nous te ferons des bijoux en or avec des points en argent. [Te : fém. en héb.]

La jeune femme

12 Tandis que le roi est dans son entourage, mon nard diffuse son parfum. [Dans son entourage : ou sur son divan (à table), sur lequel on s’allongeait. Diffuse : litt. donne.] 13 Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe. Il passera la nuit entre mes seins. [Bien-aimé : litt. aimant (idem dans le reste du livre, mot de même racine que celui employé au v. 2, voir n.). Il passera la nuit : même verbe en 7.12.] 14 Mon bien-aimé est pour moi une grappe de henné des vignes d’En-Guédi. [En-Guédi : litt. source de chevreau; oasis luxuriante arrosée par une source et située vers le milieu de la rive ouest de la mer Morte.]

Le jeune homme

15 Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes.

La jeune femme

16 Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es agréable! Notre lit, c’est la verdure. 17 Les solives de nos maisons sont des cèdres, nos lambris sont des cyprès.

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