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TOB – Job 12

QUATRIÈME POÈME DE JOB

12 Alors Job prit la parole et dit :

Témoignage de l'expérience

2 Vraiment, la voix du peuple c'est vous,
et avec vous mourra la sagesse.

3 Moi aussi, j'ai une raison, tout comme vous,
je ne suis pas plus déchu que vous.
Qui ne dispose d'arguments semblables ? [Jb 13.2 ; 2 Co 11.5.]

4 La risée de ses amis, c'est moi,
moi qui m'époumone vers ce Dieu qui jadis répondait.
La risée des hommes, c'est le juste, le parfait. [On se moque du juste Jb 17.6 ; 30.1 ; Ps 22.8 ; Mt 27.41 par.
— juste et parfait Jb 1.1.]

5 Mépris à la guigne ! c'est la devise des chanceux,
celle qu'ils destinent à ceux dont le pied glisse.

6 Elles sont en paix, les tentes des brigands,
ils sont tranquilles, ceux qui provoquent Dieu,
et même celui qui capte Dieu dans sa main. [Tranquillité des méchants Jb 21.7 ; Jr 12.1-2 ; Ps 73.3-12.
— celui qui capte.... allusion à des pratiques magiques et idolâtriques.]

7 Mais interroge donc les bestiaux, ils t'instruiront,
les oiseaux du ciel, ils t'enseigneront. [Jb 37.2-18 ; 38- 39 ; Mt 6.26-30.]

8 Cause avec la terre, elle t'instruira,
et les poissons de la mer te le raconteront.

9 Car lequel ignore, parmi eux tous,
que « c'est la main du Seigneur qui fit cela ».

10 Lui qui tient en son pouvoir l'âme de tout vivant
et le souffle de toute chair d'homme. [Jb 34.14-15 ; Nb 16.22 ; Dn 5.23.]

11 « L'oreille, dit-on, apprécie les paroles,
comme le palais goûte les mets ;

12 la sagesse serait chez les hommes mûrs ;
l'intelligence siérait au grand âge. » [Jb 8.8.]

13 Or, sagesse et puissance l'accompagnent,
conseil et intelligence sont à lui. [Es 11.2 ; Pr 8.14.]

Le divin destructeur

14 Ce qu'il détruit ne se rebâtit pas,
l'homme qu'il enferme ne sera pas libéré. [Es 22.22 ; Ap 3.7.]

15 S'il retient les eaux, c'est la sécheresse,
s'il les déchaîne, elles ravagent la terre.

16 Force et succès l'accompagnent,
l'homme égaré et celui qui l'égare sont à lui.

17 Il fait divaguer les experts
et frappe les juges de démence.

18 Il desserre l'emprise des rois
et noue un pagne à leurs reins. [Seul vêtement accordé à un prisonnier ou à un déporté.]

19 Il fait divaguer les prêtres
et renverse les inamovibles.

20 Il ôte la parole aux orateurs
et ravit le discernement aux vieillards.

21 Il déverse le mépris sur les nobles
et desserre le baudrier des tyrans. [Dieu méprise les nobles Ps 107.40.
— le baudrier ou la ceinture (à laquelle on accrochait l'épée ou le poignard). Desserrer le baudrier de quelqu'un, c'est faire tomber ses armes, donc le priver de ce qui fait sa force.]

22 Il dénude les abîmes de leurs ténèbres
et expose à la lumière l'ombre de mort.

23 Il grandit les nations, puis les ruine,
il laisse s'étendre les nations, puis les déporte.

24 Il ôte la raison aux chefs de la populace
et les égare dans un chaos sans issue.

25 Ceux-là tâtonnent en des ténèbres sans lumière,
et Dieu les égare comme des ivrognes.

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