chapitre précédent retour chapitre suivant

TOB – Job 29

ONZIÈME POÈME DE JOB

29 Alors Job continua de prononcer son poème et dit :

Le bonheur d'antan

2 Qui me fera revivre les lunes d'antan,
ces jours où Dieu veillait sur moi, [Jb 1.1-5 ; 8.6 ; 42.10-17 ; 1 S 2.9 ; Ps 40.12 ; Esd 5.5.]

3 quand sa lampe brillait sur ma tête,
et dans la nuit j'avançais à sa clarté ;

4 tel que j'étais aux jours féconds de mon automne,
quand l'amitié de Dieu reposait sur ma tente, [En Israël, l'automne est la saison marquée par la célébration de la fête de la Récolte, voir Ex 23.16.
— amitié de Dieu Pr 3.32 ; Jc 2.23 ; voir Jn 15.14-15.]

5 quand le Puissant était encore avec moi
et que mes garçons m'entouraient,

6 quand je lavais mes pieds dans la crème
et le roc versait pour moi des flots d'huile. [Abondance de crème Jb 20.17.
— crème, flots d'huile : symboles de la richesse du pays de Job. Les pressoirs pour l'extraction de l'huile d'olive étaient creusés à même le roc.]

7 Si je sortais vers la porte de la cité,
si j'installais mon siège sur la place,

8 à ma vue les jeunes s'éclipsaient,
les vieillards se levaient et restaient debout. [Voir Lv 19.32.]

9 Les notables arrêtaient leurs discours
et mettaient la main sur leur bouche. [Jb 21.5.]

10 La voix des chefs se perdait,
leur langue se collait au palais.

11 L'oreille qui m'entendait me disait heureux,
l'œil qui me voyait me rendait témoignage.

12 Car je sauvais le pauvre qui crie à l'aide,
et l'orphelin sans secours. [Jb 6.14 ; Ps 72.12 ; voir Jb 22.9.]

13 La bénédiction du mourant venait sur moi,
et je rendais la joie au cœur de la veuve. [Voir Jb 24.21 et la note.]

14 Je revêtais la justice, c'était mon vêtement.
Mon droit me servait de manteau et de turban. [Jb 19.9 ; Ps 132.9 ; voir Es 59.17.]

15 J'étais devenu les yeux de l'aveugle,
et les pieds de l'impotent, c'était moi. [Lv 19.14.]

16 Pour les indigents, j'étais un père,
la cause d'un inconnu, je la disséquais. [père des pauvres Es 22.21.
— soutien du faible Pr 29.7.]

17 Je brisais les crocs de l'injuste,
et de ses dents, je faisais tomber sa proie. [Es 11.4 ; comparer Jb 22.8.]

18 Je me disais : « Quand j'expirerai dans mon nid,
comme le phénix je multiplierai mes jours. [le phénix : oiseau mythologique dont on croyait qu'il vivait plusieurs siècles, et que, brûlé, il pouvait renaître de ses cendres. Autre traduction mes jours seront nombreux comme des grains de sable.
— renouveler sa vie Es 40.31 ; Ps 103.5.]

19 L'eau accède à ma racine,
la rosée passe la nuit sur ma ramure. [la racine près de l'eau Ps 1.3.
— la rosée bienfaisante Gn 27.28 ; Os 14.6 ; Pr 19.12.]

20 Ma gloire retrouvera sa fraîcheur,
et dans ma main mon arc rajeunira. » [Voir Jb 30.11 ; Gn 49.24 ; Jr 49.35.]

21 On m'écoutait, dans l'attente.
On accueillait en silence mes avis. [Jb 21.5.]

22 Quand j'avais parlé, nul ne répliquait,
sur eux goutte à goutte tombaient mes paroles. [Dt 32.2.]

23 Ils m'attendaient comme on attend la pluie.
Leur bouche s'ouvrait comme à l'ondée tardive. [Pr 16.15.]

24 Je leur souriais, ils n'osaient y croire,
et recueillaient avidement tout signe de ma faveur.

25 Leur fixant la route, je siégeais en chef,
campé, tel un roi, parmi ses troupes,
comme il console des affligés.

chapitre précédent retour chapitre suivant