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TOB – Job 4

PREMIER POÈME D'ÉLIFAZ

4 Alors Elifaz de Témân prit la parole et dit :

Piété et bien-être

2 Te met-il pour une fois à l'épreuve, tu fléchis !
Mais qui peut contraindre ses paroles ?

3 Tu t'es fait l'éducateur des foules,
tu savais rendre vigueur aux mains lasses. [1 S 23.16 ; Es 35.3-4 ; Ne 6.9.]

4 Tes paroles redressaient ceux qui perdent pied,
tu affermissais les genoux qui ploient.

5 Que maintenant cela t'arrive, c'est toi qui fléchis.
Te voici atteint, c'est l'affolement. [Pr 24.10.]

6 Ta piété ne tenait-elle qu'à ton bien-être,
tes espérances fondaient-elles seules ta bonne conduite ?

Semeurs de misère

7 Rappelle-toi : quel innocent a jamais péri,
où vit-on des hommes droits disparaître ? [Ps 34.20-21 ; Pr 12.21 ; Si 2.10 ; 2 P 2.9.]

8 Je l'ai bien vu : les laboureurs de gâchis
et les semeurs de misère en font eux-mêmes la moisson. [On récolte ce qu'on a semé Si 7.3 ; Ga 6.7.]

9 Sous l'haleine de Dieu ils périssent,
au souffle de sa narine ils se consument. [Comparer Jb 27.3.]

10 Rugissement de lion, feulement de tigre ;
les dents des lionceaux mordent à vide.

11 Le guépard périt faute de proie,
les petits de la lionne se débandent.

Vision nocturne

12 Une parole, furtivement, m'est venue,
mon oreille en a saisi le murmure.

13 Lorsque divaguent les visions de la nuit,
quand une torpeur écrase les humains, [Jb 7.14 ; 33.15.]

14 un frisson d'épouvante me surprit
et fit cliqueter tous mes os : [Gn 15.12.]

15 un souffle passait sur ma face,
hérissait le poil de ma chair.

16 Il se tenait debout, je ne le reconnus pas.
Le spectre restait devant mes yeux.
Un silence, puis j'entendis une voix :

Justice du mortel

17 « Le mortel serait-il plus juste que Dieu,
l'homme serait-il plus pur que son auteur ? [Dieu Jb 9.2 ; 15.14 ; 25.4 ; 32.2 ; 35.2 ; 40.8 ; Ps 143.2.]

18 Vois : ses serviteurs, il ne leur fait pas confiance,
en ses anges même il trouve de la folie. [Jb 15.15.]

19 Et les habitants des maisons d'argile, alors,
ceux qui se fondent sur la poussière !
On les écrase comme une teigne.

20 D'un matin à un soir ils seront broyés.
Sans qu'on y prenne garde, ils périront à jamais. [Ps 90.5-6.]

21 Les cordes de leurs tentes ne sont-elles pas déjà arrachées ?
Ils mourront, faute de sagesse. »

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