chapitre précédent retour chapitre suivant

TOB – Siracide 1

LE SIRACIDE

INTRODUCTION

Ce livre se signale par le fait qu'il est le seul de l'Ancien Testament (en dehors des écrits prophétiques) dont l'auteur soit connu d'une manière certaine. Il est l'œuvre de « Jésus, fils de Sira » (Sir 50.27; 51.30 : en hébreu, Ben Sira), d'où l'appellation moderne de Siracide. La tradition chrétienne, au moins depuis l'époque de saint Cyprien, a désigné son livre du nom d'Ecclésiastique (= livre de l'Eglise, ou de l'assemblée) pour souligner l'importance qu'elle lui accordait, en particulier pour l'instruction de ses néophytes.

Par le livre lui-même nous apprenons que Ben Sira était un notable de Jérusalem, un scribe pénétré dès sa jeunesse de l'amour de la Loi et qui s'était préoccupé de communiquer aux autres (Sir 24.34 ; 33.18) les fruits de sa méditation (Sir 32.15) et de son expérience, en ouvrant une école (Sir 51.23). Après avoir été lui-même un chercheur passionné de sagesse (Sir 51.13-30), il avait su tirer profit de voyages à l'étranger (Sir 34.9-11), peut-être lors de missions plus ou moins officielles (Sir 39.4). A plusieurs reprises, cela lui a valu de connaître des passes difficiles dont le Seigneur l'a tiré (Sir 34.12 ; 51.1-7). Mais il semble avoir, somme toute, mené une vie de bonheur tranquille, vivant dans l'aisance, entouré d'une femme judicieusement choisie (Sir 36.21-27) et d'enfants qu'il éduque à la manière forte pour s'éviter des désagréments futurs (Sir 30.7-13 ; 42.5). Le ton de ses avis (Sir 33.19) permet de soupçonner qu'il occupait à Jérusalem quelque haute fonction (Sir 39.4), peut-être dans l'organisme qui avait la charge de gouverner le pays, sous la responsabilité du grand prêtre.

Malgré sa dévotion évidente pour le Temple, le sacerdoce et le culte (Sir 50.5-21), rien ne permet d'affirmer qu'il était prêtre.

Deux informations permettent de conclure que Ben Sira vivait à Jérusalem vers 200 avant notre ère et que son œuvre remonte à 180 environ. Le traducteur grec, son petit-fils, nous apprend en effet, dans son Prologue, qu'il commença son travail après la trente-huitième année du roi Evergète que l'on identifie à Ptolémée VII (170-116): donc après 132. On peut présumer que le grand-père écrivait une cinquantaine d'années plus tôt.

D'autre part, Ben Sira évoque sûrement des souvenirs personnels dans l'hymne enthousiaste consacré au grand prêtre Simon (Sir 50.1-24) qui était en fonction au moment de la conquête de Jérusalem par Antiochus III en 198. Rien ne permettant de lire dans le livre quelque allusion à la situation tragique qui s'instaurera après la déposition d'Onias III, fils de Simon, en 174, et la persécution violente d'Antiochus Epiphane (175-163), on est autorisé à situer l'œuvre du Siracide dans cette période de transition entre une occupation étrangère assez libérale et la lutte violente qui culminera dans le soulèvement des Maccabées en 167.

Les conquêtes d'Alexandre avaient fait connaître au monde une forme de civilisation dont on a groupé les multiples aspects sous le terme d'Hellénisme. A cause de ses caractéristiques elles-mêmes — mélange de cultures, syncrétisme religieux, universalisme tendant à abolir les frontières de races et de religions, glorification des forces de la nature et culte de l'homme — , l'hellénisme devait à brève échéance remettre en question l'existence même du judaïsme. Ben Sira, esprit ouvert qui ne refuse pas de faire bon accueil à quelques usages grecs, voire à quelques conceptions philosophiques stoïciennes, est cependant conscient que ce mouvement nouveau des idées et des mœurs s'oppose de front à des exigences essentielles de sa religion et il partage le malaise que beaucoup de Juifs pieux devaient ressentir.

Face à ces périls, il se met à écrire pour défendre le patrimoine religieux et culturel du judaïsme, sa conception de Dieu, du monde et de son élection privilégiée. Il cherche à convaincre ses coreligionnaires qu'Israël, qui possède dans sa Loi révélée l'authentique Sagesse, n'a rien à envier des conquêtes réelles, mais ambiguës, de la pensée et de la civilisation grecques. Il réalise son propos par une synthèse de la religion traditionnelle et de la sagesse commune, approfondie dans sa propre expérience. Malgré la pression des forces païennes, malgré les forces de corruption qui le travaillent de l'intérieur, le peuple élu doit se préserver d'une capitulation devant l'hellénisme qui le pousse à perdre sa propre identité (comparer 1M 1.11-15). Bilan de la tradition juive face à ce péril nouveau, le livre de Ben Sira s'adresse à quiconque veut avec sincérité se comporter en Juif dans un monde qui a changé.

C'est avant tout un écrit de sagesse (Sir 1.1-10 ; 24 ; 50.27 ; 51.13-30) qui se présente comme l'héritier d'une tradition déjà ancienne en Israël (Sir 33.16-18). On reconnaît chez Ben Sira une influence de Job, mais il apparaît surtout comme un commentateur des Proverbes (voir Sir 18.29), glosant parfois et diluant une pensée que son prédécesseur enfermait en un distique concis. Une nouveauté pourtant se fait jour : la Sagesse intemporelle, universelle, de jadis est désormais présentée en relation avec l'histoire d'Israël, ainsi qu'on le voit dans l'éloge des Pères (Sir 44.1 — 49.16) et, plus encore, dans la « prosopopée » du chapitre 24, comparée avec Pr 8 et Jb 28. Il est possible que le souci d'apporter une réponse aux problèmes soulevés par l'hellénisme ait amené l'auteur à identifier la sagesse avec la Loi donnée à Israël au Sinaï (Sir 24.23). Dorénavant le sage et le juste se trouvent unis dans l'observateur scrupuleux de la volonté divine, celui qui craint le Seigneur.

Ce thème de la crainte de Dieu se rencontre si fréquemment que d'aucuns ont voulu y voir l'idée centrale du livre. Elle recouvre de fait un secteur très étendu de la vie religieuse (Sir 2.15-17), exprimant la notion de piété personnelle à l'égard d'un Etre infiniment bon, mais dont la sainteté même exige que l'homme prenne pour l'atteindre les chemins étroits de l'obéissance. Elle s'exprimera par la fidélité à la Loi et équivaut pratiquement à une conception élargie de la sagesse.

Sa conception de Dieu et de ses relations avec l'homme, fondée moins sur la spéculation que sur son expérience personnelle, révèle une piété authentique. Contre certains courants, il défend la foi traditionnelle : Dieu est l'éternel et l'unique (Sir 18.1 ; 36.4 ; 42.21); il est l'auteur d'une création parfaite (Sir 42.21,24), malgré ses mystères et ses contradictions apparentes, devant laquelle, comme le psalmiste, Ben Sira est rempli d'enthousiasme (Sir 16.24 — 18.14 ; 39.12-35 ; 42.15 — 43.33) ; il connaît tout (Sir 42.18-25) ; il est, en un mot, « le tout » (Sir 43.27). Il gouverne l'univers avec justice et providence (Sir 16.17-23), ayant prédéterminé le temps de chaque chose et rétribuant avec équité (Sir 33.13). Il est aussi le miséricordieux qui pardonne (Sir 2.11). Pour tout dire, Dieu est Père, non seulement d'Israël dont il est le Dieu par excellence (Sir 17.17 ; 24.12), mais de chaque individu (Sir 23.1) — progrès considérable dans la théologie du judaïsme. L'attitude du Siracide face au Créateur est donc celle d'une confiance inébranlable qui explique la place considérable de la prière dans son livre.

A cette époque, les philosophes cherchaient à concilier la liberté de l'homme et l'existence du mal avec la foi en une divinité bonne et toute-puissante. On ne peut dire que la réponse de Ben Sira soit très satisfaisante, car il se contente de maintenir fermement les deux termes du paradoxe. L'homme a été créé libre (Sir 15.14) ; c'est en lui-même, et non en Dieu (Sir 15.11-13), que se trouve la source du mal (Sir 21.27 ; 25.24).

La rétribution est encore, dans le Siracide, limitée à l'horizon terrestre et à la jouissance d'un bonheur conçu selon le schéma traditionnel : santé et longue vie, nombreuse postérité, aisance et bon renom. Comme ses prédécesseurs, il ne voit encore au-delà de ce monde que la sombre issue du séjour des morts (shéol), dans une existence diminuée, sans espérance de retour à la lumière des vivants. Peu de temps après lui, sous l'influence de la pensée grecque (et sans doute iranienne) et sous le choc de la persécution religieuse, l'idée d'immortalité et de résurrection se fera explicite (2M 7.9 ; Dn 12.2-3). Elle semble communément admise au moment où le traducteur grec réinterprète l'œuvre de son grand-père (Sir 48.11). Le petit-fils semble également affirmer l'existence d'un châtiment des impies dans l'au-delà (Sir 7.17). Mais chez Ben Sira lui-même, faute de cette ouverture sur une « espérance pleine d'immortalité » (Sg 3.4), l'insistance sur la fatalité de la mort (Sir 8.7 ; 14.17 ; 28.6 ; 41.3) donne à maint passage une tonalité désabusée (Sir 40.1-11).

Les espérances eschatologiques de Ben Sira se limitent aussi à un horizon terrestre, politico-national, et l'on comprend que les interprètes aient du mal à retrouver chez lui des traces précises d'un messianisme davidique, alors que les idées messianiques s'étaient si largement développées en Israël. Seule la prière de Si 36.1-17 pourrait en prolonger les échos. Mais son interprétation reste discutée.

Par rapport aux nations païennes, Ben Sira manifeste une attitude déjà typiquement juive. Après une certaine ouverture universaliste chez les Prophètes, les difficultés de la période postexilique ont poussé Israël vers un particularisme que l'idée d'élection ainsi que les exigences pratiques de la vie selon la Loi (circoncision, sabbat, règles de pureté alimentaire et rituelle) renforceront peu à peu. La conception hellénistique, alors en vogue, de l'homme citoyen de l'univers n'a pas entamé sa fierté d'appartenir à la race choisie chez qui la Sagesse elle-même a établi sa résidence privilégiée (Sir 24.7s). Ben Sira recommande de se séparer, principalement des impies (Sir 11.33 ; 12.14 ; 13.17), attitude que pousseront à l'extrême les Esséniens de Qumrân et qui donnera probablement aux Pharisiens leur nom ( = « les séparés »). Le monde apparaît comme divisé en deux catégories, celle des bons et celle des méchants ou, équivalemment, des sages et des sots (Sir 21.11-28). Il y a cependant des traits révélateurs d'une sensibilité nouvelle dans le judaïsme et certains développements sur le pardon (Sir 27.30 — 28.7) trouveront des parallèles dans l'Evangile.

Les commentateurs ne s'accordent guère sur le plan de l'ouvrage. Mais on peut au moins reconnaître deux parties : 1 — 23 et 24 — 50, chacune débutant par un éloge de la Sagesse. Le ch. 51 contient deux appendices : un cantique d'action de grâce et un poème sur la recherche de la Sagesse.

Pour la clarté, nous proposons de distinguer les sections suivantes : Prologue ; a) 1.116.23 ; b) 16.24 — 23.27 ; c) 24.1 — 32.13 ; d) 32.14 — 42.14 ; e) 42.15 — 50.24 ; Epilogue : 50.25-29 ; Appendices : 51.1-30.

L'importance du Siracide provient de son rôle de témoin d'une époque de transition où commencent à se dessiner des traits caractéristiques du judaïsme, en tant que celui-ci représente une forme évoluée de la religion biblique. Ben Sira nous renseigne sur des aspects essentiels de ce judaïsme polymorphe où le christianisme prendra racine: il est très différent du judaïsme rabbinique auquel la prépondérance pharisienne (après 70 de notre ère) donnera un aspect monolithique. A ce titre, son œuvre est à étudier en même temps que l'ample littérature des Apocryphes de l'A.T. et les écrits du désert de Juda. De la confrontation hellénisme-judaïsme il témoigne à la fois par ses emprunts (pas toujours aisés à déceler) comme par ses mises en garde et ses invectives passionnées.

Ben Sira est aussi un témoin important de la constitution presque achevée d'un canon des Ecritures. Le Prologue mentionne la division tripartite classique (« la Loi, les Prophètes et les autres écrivains »; voir aussi Sir 39.1-3).

Le Siracide sera un des auteurs préférés du judaïsme : souvent cité dans le Talmud et jusque chez les auteurs du Moyen Age, son ouvrage est à mettre en parallèle avec un traité fondamental de la littérature juive, les Dires des Pères (Pirqé Aboth).

Pour le Nouveau Testament, les parallèles nombreux (surtout avec l'épître de Jacques) prouvent que Ben Sira connut une grande estime chez les premiers chrétiens, confirmée par le nom d'Ecclésiastique que la tradition donnera à son livre et, après quelques hésitations, par l'insertion de l'ouvrage dans le canon des Ecritures. Admis dans « la collection des livres religieux à Alexandrie », il fut, malgré l'estime dont nous avons fait état plus haut, rejeté par les autorités pharisiennes à cause de son origine tardive et, peut-être, en raison d'idées qui n'étaient plus en parfait accord avec l'orthodoxie qui s'établit après 70. Cette décision explique les hésitations des chrétiens aux premiers siècles et rend compte également de l'histoire compliquée de la transmission du texte.

L'original était rédigé en hébreu et saint Jérôme, au IVe siècle, en connaissait encore une copie. Mais il disparut ensuite totalement si l'on excepte les citations rabbiniques dont plusieurs remontent d'ailleurs à des florilèges. Or, à la fin du siècle dernier on découvrit dans une dépendance d'une synagogue du Caire des fragments hébreux recouvrant environ les deux tiers du texte grec. Les plus importants sont les manuscrits A et B, publiés en 1910 par S. Schechter. Des fragments moindres, de même provenance, furent aussi identifiés par la suite. D'autres fragments hébreux plus ou moins importants ont été récupérés à Qumrân et dans la forteresse de Massada (tombée aux mains des Romains en 74), confirmant l'authenticité substantielle des manuscrits du Caire.

On a reconnu deux états du texte dans l'hébreu retrouvé: le plus ancien est celui qui a servi de base à la version grecque faite en Egypte, vers 130 av. J.C., par le petit-fils de Ben Sira (grec I), tandis qu'une édition revue dans le sens des idées pharisiennes (entre 50 et 150 de notre ère) a été utilisée pour une révision du texte grec entre 130 et 215 de notre ère (grec II), révision attestée dans une série de manuscrits grecs. La version syriaque remonterait également à cette révision de l'hébreu.

Nous avons traduit le texte grec, d'après l'édition critique de J. Ziegler (Göttingen 1965), en reportant en notes les ajouts de grec II, importants en raison de leur antiquité.

Les fragments hébreux ont été utilisés chaque fois qu'ils permettent d'interpréter les leçons obscures du grec, et on a cité en note les leçons intéressantes pour leur contenu religieux ; de même pour celles du syriaque et de la version latine.

A notre époque où Juifs et chrétiens cherchent à instaurer entre eux un vrai dialogue, où hélas! la littérature proprement juive est si méconnue de ces derniers, ce petit livre de sagesse qui a nourri longtemps la tradition juive et qui a fourni, depuis deux mille ans, de multiples thèmes à la méditation et à la prière chrétiennes, peut encore nous initier à un monde de pensée qui nous aidera à mieux comprendre, aujourd'hui, le message du Nouveau Testament.

PROLOGUE

(1) Beaucoup de grandes choses nous ont été transmises par la Loi, les Prophètes et ceux qui les ont suivis, et il faut, à leur sujet, louer Israël pour son instruction et sa sagesse. Mais il ne faut pas seulement acquérir la science par la lecture, (5) il faut aussi que les amis du savoir puissent être utiles à ceux du dehors, et par la parole et par l'écrit.

C'est pourquoi mon grand-père Jésus, qui s'était adonné par-dessus tout à la lecture de la Loi, des Prophètes (10) et des autres livres de nos pères, et qui y avait acquis une grande maîtrise, fut amené à écrire lui aussi sur l'instruction et la sagesse, afin que ceux qui aiment le savoir, s'étant familiarisés avec ces sujets, progressent encore davantage dans la vie selon la Loi. (15) Vous êtes donc invités à en faire la lecture avec bienveillance et attention, et à montrer de l'indulgence s'il vous semble que nous (20) avons échoué, malgré tous nos efforts, à rendre certaines expressions. Car les choses dites en hébreu dans ce livre n'ont pas la même valeur lorsqu'elles sont traduites en une autre langue. D'ailleurs non seulement cet ouvrage, mais aussi la Loi, les Prophètes (25) et les autres livres présentent des divergences considérables quant à leur contenu.

C'est donc dans la trente-huitième année du règne d'Evergète qu'étant arrivé en Egypte et y ayant séjourné, j'ai trouvé un exemplaire de cette importante instruction ; (30) j'ai jugé alors très nécessaire d'apporter moi-même quelque soin et quelque peine à traduire ce livre et, après avoir consacré beaucoup de veilles et de science durant ce laps de temps à mener à bien ce travail, de le publier à l'intention de ceux qui, à l'étranger, veulent être amis du savoir (35) et conformer leurs mœurs à la vie selon la Loi.

LE SIRACIDE

SECTION A

Le mystère de la sagesse

1 Toute sagesse vient du Seigneur,
avec lui elle demeure à jamais. [Pr 2.6+.]

2 Le sable des mers, les gouttes de la pluie,
les jours de l'éternité, qui les dénombrera ? [qui ? Pr 30.4+.]

3 La hauteur du ciel, la largeur de la terre,
la profondeur de l'abîme, qui les explorera ?

4 Avant toutes choses fut créée la sagesse,
de toute éternité l'intelligence prudente. [la sagesse Jb 28.12+.
— création de la sagesse Si 1.9 ; 24.8 ; voir Pr 8.22.
— Quelques manuscrits grecs ajoutent : v. 5 La source de la sagesse, c'est la parole de Dieu dans les cieux, ses chemins, ce sont les commandements éternels.]

5 [La source de la sagesse, c'est la parole de Dieu dans les cieux, ses chemins, ce sont les commandements éternels.]

6 La racine de la sagesse, à qui fut-elle révélée ?
ses accomplissements, qui les connaît ? [Quelques manuscrits grecs ajoutent : La science de la sagesse, à qui a-t-elle été manifestée ? Sa grande expérience, qui l'a comprise ?]

7 [La racine de la sagesse, à qui fut-elle révélée ?
ses accomplissements, qui les connaît ?]

8 Un seul est sage, très redoutable,
celui qui siège sur son trône.

9 Le Seigneur lui-même l'a créée,
il l'a vue et mesurée,
il l'a répandue sur toutes ses œuvres, [Jl 3.1-2 ; Ac 2.17-18,33.]

10 en toute chair selon sa largesse,
il l'a accordée à ceux qui l'aiment, lui. [en toute chair ou en tout homme.
— A la fin du verset quelques manuscrits grecs ajoutent : L'amour du Seigneur est une sagesse glorieuse, il en accorde une part à ceux qui le voient.]

La crainte du Seigneur

11 La crainte du Seigneur est gloire et fierté,
joie et couronne d'allégresse. [craindre (ou respecter) le Seigneur Si 1.11-20 ; 2.7-17 ; 10.19-24 ; 15.1,13,19 ; 19.20 ; 21.6,11 ; 25.6,10-11 ; 32.14,16 ; 33.1 ; 34.14-20 ; 40.26-27 ; Dt 4.10+ ; Ps 15.4+ ; Pr 8.13+.]

12 La crainte du Seigneur réjouit le cœur,
donne joie, gaieté et longue vie. [Quelques manuscrits grecs ajoutent : La crainte du Seigneur est un don du Seigneur, c'est lui (ou elle) qui établit sur les sentiers de l'amour.]

13 Pour qui craint le Seigneur, tout ira bien à la fin,
au jour de sa mort, il sera béni. [Il y a deux sens possibles :
a) une fin de vie heureuse sur la terre ;
b) une récompense au-delà de la mort.]

14 Le commencement de la sagesse, c'est la crainte du Seigneur,
pour les fidèles, elle a été créée avec eux dans le sein maternel. [crainte du Seigneur et sagesse Si 15.1 ; 19.20 ; 21.11 ; 25.10-11 ; Ps 111.10+.
— commencement de la sagesse Pr 1.7.]

15 Parmi les hommes elle a fait son nid, fondation d'éternité,
avec leur descendance elle restera fidèlement. [la sagesse parmi les hommes Pr 8.31 ; Ba 3.38.
— avec leur descendance... fidèlement : autre traduction on lui confiera leur descendance.]

16 La plénitude de la sagesse, c'est la crainte du Seigneur,
elle enivre les hommes de ses fruits.

17 Leur maison tout entière, elle la remplit de ce qu'ils désirent
et leurs greniers de ses produits.

18 La couronne de la sagesse, c'est la crainte du Seigneur
qui fait fleurir la paix et la bonne santé. [Quelques manuscrits grecs ajoutent : L'une et l'autre sont des dons de Dieu en vue de la paix, la fierté met à l'aise (autre texte : il augmente la fierté de) ceux qui l'aiment.]

19 Elle fait pleuvoir la science et la connaissance intelligente,
elle exalte la gloire de ceux qui la possèdent. [Quelques manuscrits font commencer le v. 19 par Il l'a vue et mesurée (voir v. 9).]

20 La racine de la sagesse, c'est la crainte du Seigneur,
et ses rameaux sont une longue vie. [longue vie Dt 4.26+.
— Quelques manuscrits ajoutent : v. 21 La crainte du Seigneur ôte les péchés, là où elle demeure, elle (ou celui qui y persévère) détourne toute colère de Dieu.]

21 [La crainte du Seigneur ôte les péchés, là où elle demeure, elle (ou celui qui y persévère) détourne toute colère de Dieu.]

Patience et maîtrise de soi

22 Une irritation injuste ne pourra se justifier,
car le mouvement de celui qui s'irrite l'entraîne à sa perte. [colère et patience Jc 1.19-20 ; voir Qo 1.9.]

23 Jusqu'au bon moment l'homme patient tiendra bon
et ensuite la joie lui sera rendue.

24 Jusqu'au bon moment il gardera pour lui ses pensées,
les lèvres de la foule diront son intelligence.

Sagesse et droiture

25 Parmi les trésors de la sagesse sont les proverbes du savoir,
mais la piété est un objet d'horreur pour le pécheur.

26 Toi qui désires la sagesse, observe les commandements,
et le Seigneur te l'accordera. [19.20 ; voir Qo 12.13.]

27 Car la sagesse et l'instruction, c'est la crainte du Seigneur ;
son bon plaisir, c'est la fidélité et la douceur. [douceur Si 3.17 ; Mt 5.4+.]

28 Ne sois pas indocile à la crainte du Seigneur,
ne viens pas à lui avec un cœur double. [Ps 12.3 ; voir Si 5.9,14 ; 6.1 ; Jc 1.6-8.]

29 Ne sois pas hypocrite devant les hommes,
mais veille sur tes lèvres. [hypocrite Si 27.22-23+.
— sur tes lèvres ou sur tes paroles.]

30 Ne t'élève pas toi-même, de peur de tomber
et d'attirer sur toi le déshonneur,
car le Seigneur dévoilera tes secrets
et t'humiliera au milieu de l'assemblée,
parce que tu n'es pas venu à la crainte du Seigneur
et que ton cœur est plein de ruse. [Sous-entendu du peuple ; Si 42.11 ; voir Pr 5.14.]

chapitre précédent retour chapitre suivant