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Vigouroux – Psaumes 39

(Hébreu : 39).

David apprend à tous les hommes, par son exemple, à veiller sur leur langue, à ne pas s’attacher aux biens de cette vie qui dure si peu, à recevoir avec patience tous les maux qui leur viennent de la part de Dieu.

38 Pour la fin, à Idithun lui-même, cantique de David.
[38.1 Idithun ; maître de chœur, selon le titre hébreu, est probablement le même qu’Idithun de 1 Paralipomènes, 16, 41 et 2 Paralipomènes, 5, 12, et qui est nommé Ethan dans 1 Paralipomènes, 6, 44. ― Composé probablement après la révolte d’Absalom. Tout ce psaume est empreint d’un sentiment profond du néant de la vie.]

2 J’ai dit : je veillerai sur mes voies, pour ne point pécher par ma langue. J’ai mis une garde à ma bouche, pendant que le pécheur s’élevait devant moi. [38.2 Une garde, un frein à ma bouche, pour l’empêcher de parler.][38.2-4 David, attristé par l’adversité et aspirant en vain au repos, se laisse accabler par la tristesse.]3 Je me suis tu, et je me suis humilié, et je me suis abstenu de dire même de bonnes choses ; et ma douleur a été renouvelée. [38.3 Des bonnes choses ; des choses favorables, qui auraient pu prouver la justice de ma cause contre les attaques de mes ennemis.]4 Mon cœur s’est échauffé au-dedans de moi, et tandis que je méditais, un feu s’est embrasé. 5 La parole est venue sur ma langue : Faites-moi connaître ma fin, Seigneur, et quel est le nombre de mes jours, afin que je sache combien peu il m’en reste (ce qui me manque). [38.5 J’ai dit par ma langue, etc. Mon cœur, échauffé par le feu qui s’y était embrasé (voir verset 4), m’a fait rompre mon silence ; c’est pourquoi j’ai dit de vive voix, etc. ― Ce qui me manque, pour que j’arrive au dernier de ces jours ; ce qui me reste encore de jours à vivre.]6 Voici que vous avez soumis mes jours à une mesure bornée, et mon être est comme un néant devant vous. Oui, tout homme vivant n’est qu’entière vanité (universelle). [38.6 Mesurables ; c’est-à-dire faciles à mesurer, restreints, peu nombreux. ― Tout homme vivant, etc. ; tout homme qui vit sur la terre, de quelque condition, de quelque âge, de quelque état qu’il soit, n’a jamais d’existence solide, sur laquelle il puisse entièrement compter.]7 Oui, l’homme passe comme un fantôme (une ombre), et c’est en vain qu’il se tourmente. Il amasse des trésors, et il ignore pour qui il les aura entassés. 8 Et maintenant quelle est mon attente ? N’est-ce pas le Seigneur ? (Oui, mon Dieu) Tous mes biens sont en vous. 9 Délivrez-moi de toutes mes iniquités. Vous m’avez rendu (un objet d’) l’opprobre de l’insensé. [38.9-14 La confiance reprend le dessus ; David prie, il demande le pardon de ses péchés et la cessation de la colère divine, à cause du néant de l’homme et de la brièveté de la vie.]10 Je me suis tu, et je n’ai pas ouvert la bouche, parce que c’est vous qui l’avez fait. [38.10 C’est vous qui l’avez fait : c’est vous qui avez permis, en punition de mes péchés, que je devinsse l’opprobre de l’insensé.]11 Détournez de moi vos coups. 12 Sous la puissance de votre main, j’ai défailli, quand vous m’avez repris. Vous avez puni l’homme (un) à cause de son iniquité. Et vous avez fait dessécher son âme comme l’araignée. Oui, c’est en vain que tout homme s’inquiète. 13 Exaucez, Seigneur, ma prière et ma supplication ; soyez attentif à mes larmes. Ne gardez pas le silence, car je suis auprès de vous un étranger et un voyageur, comme tous mes pères. [38.13 Prêtez l’oreille à mes larmes ; c’est-à-dire voyez, regardez, etc. Les Hébreux mettaient assez souvent l’un pour l’autre les verbes qui expriment une action des sens.][38.13b Parce que je suis, etc. Voir 1 Paralipomènes, 29, 15.]14 Accordez-moi quelque relâche, afin que je sois rafraîchi (reprenne des forces) avant de partir et de disparaître. [38.14 Et que je ne sois plus ; littéralement et je ne serai plus ; ce qui est un pur hébraïsme.]

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