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Vigouroux – Siracide 42

Plusieurs choses dont il ne faut pas rougir. Attention qu’un père doit avoir pour ses filles. Fuir la compagnie des femmes. Louanges des œuvres du Seigneur.

42 Ne répète pas ce que tu as entendu de la révélation d’une chose secrète ; alors tu seras vraiment exempt de confusion, et tu trouveras grâce devant tous les hommes. Ne rougis pas de toutes les choses qui suivent, et que le respect humain ne te fasse pas pécher à leur sujet (ne fais acception de personne pour pécher) : [42.1 Ne répète pas, etc. C’est la continuation du discours sur les choses dont on doit avoir honte. ― Pour pécher ; jusqu’à commettre le péché. ― Acception de personne ; c’est-à-dire l’injuste préférence que l’on donne à une personne au préjudice d’une autre est un péché grave, sévèrement condamné dans l’Ancien dans le nouveau Testament. Comparer à Lévitique, 19, 15 ; Deutéronome, 1, 17 ; 16, 19 ; Proverbes, 24, 23 ; Jacques, 2, 1.]2 la loi et l’alliance du Très-Haut, la sentence (un jugement) qui justifie l’impie, [42.2 Ni d’un jugement, etc. ; c’est-à-dire ne rougis pas de condamner un jugement où l’on voudrait absoudre un impie.]3 les paroles des (d’une affaire entre tes , notes) compagnons et des passants, le don d’un héritage à des (en faveur de tes) amis, [42.3 D’une affaire ; littéralement d’une parole (de verbo). Dans le texte hébreu, ainsi que dans les Septante et la Vulgate, le mot parole signifie aussi chose, affaire. ― Des voyageurs ; des étrangers qui passent. Comparer à Deutéronome, 1, 16.]4 la justesse de la balance et des poids, l’acquisition de peu ou de beaucoup (de choses), 5 la corruption de l’achat (la vente) et des marchands, la correction fréquente des enfants, les coups donnés jusqu’au sang au (très) méchant esclave. [42.5 De la corruption, etc. ; d’empêcher la corruption, l’injustice qui se commet entre les vendeurs et les acheteurs.]6 Lorsqu’on a une femme méchante, il est bon de tout sceller. [42.6 Sur une femme, etc. ; il est bon de tenir enfermée une femme légère dans ses mœurs.]7 Là où il y a beaucoup de mains, tiens tout fermé ; tout ce que tu livre(ra)s, compte-le et pèse-le ; note par écrit tout ce que tu donne(ra)s et que tu reçois (recevras). 8 Ne rougis pas de corriger l’insensé et le sot (l’imprudent), ni de soutenir les (ni des, note) vieillards condamnés (qui sont jugés) par des jeunes gens. Alors tu seras instruit en toutes choses, et éprouvé (approuvé) en présence de tous les hommes. [42.8 Ni des vieillards ; c’est-à-dire ni de soutenir des vieillards.]9 Une fille (cachée) est pour son père un sujet (secret) de veilles, et le souci qu’elle cause lui enlève le sommeil ; il craint qu’elle ne passe la fleur de son âge sans être mariée, et lorsqu’elle sera avec un mari, qu’elle n’en soit pas aimée (ne lui devienne odieuse), [42.9 La fille cachée chez son père, qui n’est pas encore sortie de la maison paternelle, qui n’est pas encore mariée. Chez les Hébreux les jeunes filles demeuraient toujours cachées et éloignées du commerce et de la vue des hommes jusqu’au moment où elles étaient conduites dans la maison de leur mari. ― Sans être mariée ; littéralement dans son adolescence ; c’est-à-dire dans son état de simple adolescente, de simple fille ; ce qui était un déshonneur même pour le père. Comparer à 1 Corinthiens, 7, 36.]10 qu’(un jour) elle ne se corrompe (soit souillée) pendant qu’elle est vierge, et qu’elle ne soit trouvée grosse (enceinte) dans la maison de son père ; ou qu’habitant avec son mari, elle ne viole la loi du mariage, ou du moins ne demeure (que certainement elle ne soit) stérile. 11 Redouble de vigilance envers une fille libertine, de peur qu’elle ne fasse de toi la risée de tes ennemis, l’objet de la médisance de la ville et la fable (l’accusation) du peuple, et qu’elle ne te déshonore (couvre de confusion) devant tout le monde. 12 N’arrête tes yeux sur la beauté de personne, et ne demeure pas au milieu des femmes ; 13 car des vêtements sort la teigne, et de la femme l’iniquité de l’homme. 14 Mieux vaut la méchanceté (l’iniquité) de l’homme que les bienfaits de la femme, quand celle-ci (et qu’une femme qui) est un sujet de confusion et de honte (attire l’opprobre). [42.14 Vaut mieux, etc. ; il vaut mieux avoir à souffrir l’injustice d’un homme que de recevoir des bienfaits d’une femme, qui pourrait les faire payer bien cher. ― Et qu’une femme, etc. La plupart des traducteurs et des interprètes regardent cette dernière phrase comme un simple explicatif ; de sorte qu’il ne s’agirait que d’une seule et même femme ; la teneur du texte, qui est la même dans le grec et dans la version Sixtine, nous semble s’y opposer.]15 Je veux donc rappeler les œuvres du Seigneur, et j’annoncerai ce que j’ai vu. Des paroles du Seigneur émanent ses œuvres. [42.15 Dans les paroles du Seigneur ; c’est-à-dire dans les divines Ecritures sont racontées ses œuvres ; ou selon d’autres, par la parole du Seigneur sont produites, conservées et gouvernées ses œuvres ; mais nous pensons avec Bossuet que la première interprétation est plus conforme à ce qui suit.]16 Le soleil les éclaire et les contemple toutes, et l’ (les) œuvre(s) du Seigneur est (sont) remplie(s) de sa gloire. [42.16 Le soleil répand partout sa lumière ; la gloire du Seigneur se répand dans tous ses ouvrages. Comparer à Psaumes, 18, 5-6 ; Habacuc, 3, 3.]17 Le Seigneur n’a-t-il pas fait publier par ses saints toutes ses merveilles, que le Seigneur tout-puissant a établies (confirmées) afin qu’elles subsistent pour (dans) sa gloire ? [42.17 Les saints ; probablement les prophètes et les autres écrivains divinement inspirés.]18 Il (a) sonde(é) l’abîme et le cœur (l’âme) des hommes, et il (a) pénètre(é) leurs pensées les plus subtiles (par sa pensée dans leur finesse). 19 Car le Seigneur connait toute science, et il contemple les signes des temps (à venir) ; il annonce les choses passées et les choses futures, il découvre les traces de ce qui est caché. 20 Aucune pensée ne lui échappe, et aucune parole ne se dérobe à lui (sa vue). 21 Il a orné (rehaussé) de beauté les merveilles (grandeurs) de sa sagesse ; il (lui qui, note) est avant les siècles et à jamais ; on ne peut rien lui ajouter (rien ne lui a été ajouté) [42.21 Qui est avant, etc. ; qui est avant tous les siècles, et qui sera dans tous les siècles.]22 ni rien lui retrancher (il n’éprouve pas de diminution), et il n’a besoin du conseil de personne. 23 Comme toutes ses œuvres sont aimables (désirables) ! et pourtant nous ne pouvons en considérer qu’une étincelle. 24 Elle subsistent toutes et demeurent à jamais, et elles lui obéissent toutes dans tout ce qu’il exige. 25 Elles sont toutes par couples (doubles, note), l’une opposée à l’autre, et il n’a rien fait qui soit incomplet (de défectueux). [42.25 Sont doubles ; comme composés de deux. Voir pour ce mot et les suivants, Ecclésiastique, 33, 15. ― Il n’a rien fait de défectueux ; au contraire cette diversité et cette opposition dans les choses de la nature, entretient entre elles un ordre et une harmonie admirables, qui prouvent la puissance et la sagesse de Dieu.]26 Il a affermi ce que chaque être (chacune de ces choses) a de bon. Et qui se pourra rassasier en voyant sa gloire ? [42.26 Il a affermi, etc. Dieu a donné à chaque être des qualités prédominantes qui le conservent contre ceux qui lui sont opposés. Dans l’un, domine l’humide pour résister au sec ; dans l’autre, le feu pour résister à l’eau, et ainsi de tous les contraires.]

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