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Vigouroux – Tite 1

Lettre de saint Paul à Tite

Introduction

Tite avait été placé par saint Paul à la tête de l’Eglise de Crète. L’Epître qui lui est adressée rappelle la première à Timothée, non seulement par sa forme et son style, simple, naturel, plein d’onction, mais encore par les idées qu’elle exprime et par les termes dans lesquels elle est conçue. ― Les avis qu’elle contient se rapportent aussi à trois points : le choix des ministres, la défense de la foi, l’instruction des fidèles. ― Les doctrines qu’elle réprouve sont celles des judaïsants. Mais le péril paraît moins grand en Crète qu’à Ephèse. (L. BACUEZ.)

Saint Paul salue Tite. Devoirs des prêtres et des évêques. Saint Paul exhorte Tite à reprendre les faux docteurs. Tout est pur pour ceux qui sont purs. On renonce à Dieu en vivant mal

1 Paul, serviteur de Dieu, et apôtre de Jésus-Christ, pour (selon) la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité qui est selon la piété, [1.1 Selon la foi des élus ; c’est-à-dire pour annoncer la foi des fidèles chrétiens. Voir une locution semblable à 2 Timothée, 1, 1.]2 pour l’espérance de la vie éternelle que le Dieu qui ne ment pas a promise dès les temps anciens (avant tous les siècles) ; 3 il a manifesté en son temps sa parole par la prédication, qui m’a été confiée selon l’ordre de Dieu notre Sauveur, 4 à Tite, mon (son) fils bien-aimé dans la foi qui nous est commune. Que la grâce et la paix te soient données par Dieu le Père et le Christ Jésus notre Sauveur. 5 Je t’ai laissé en Crète, afin que tu organises ce qui reste à régler, et que tu établisses des prêtres dans chaque ville, comme je te l’ai ordonné : [1.5 En Crète. Voir Actes des Apôtres, 27, 7.]6 si quelqu’un est irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient pas accusés de débauche, ni insoumis (, choisis-le). [1.6 Voir 1 Timothée, 3, 2.]7 Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme étant l’intendant de Dieu ; pas (nullement) orgueilleux, ni colère, ni adonné au vin, ni prompt à frapper, ni porté à un gain honteux, 8 mais hospitalier, affable, sobre, juste, saint, tempérant, [1.9 A la doctrine véritable qu’on lui a enseignée.]9 fortement attaché à la parole authentique (aux vérités de la foi), telle qu’elle a été enseignée, afin qu’il soit capable d’exhorter selon la saine doctrine, et de confondre ceux qui la contredisent. 10 Car il y en a beaucoup, surtout parmi ceux de la circoncision (les circoncis, note), qui sont insoumis, vains parleurs, et séducteurs des âmes, [1.10 Parmi les circoncis : les chrétiens sortis du judaïsme.]11 auxquels il faut fermer la bouche, car ils bouleversent (causent la subversion) des maisons entières, enseignant ce qu’il ne faut pas, en vue d’un gain honteux. 12 Un d’entre eux, leur propre prophète, a dit : Les Crétois sont toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux. [1.12 Les païens donnaient le titre de prophète à leurs poètes. Saint Paul parle ici d’Epiménide. ― Epiménide était né en Crète, à Cnosse ou Gortyne. Platon l’appelle un homme divin. On dit qu’il fut prêtre, poète et devin, qu’il visita Athènes vers 596 avant notre ère et qu’il mourut bientôt après, âgé de plus de 150 ans. Callimaque répéta le vers d’Epiménide dans son hymne à Jupiter et les anciens assurent que les Crétois ne méritaient que trop le reproche leur avait fait leur compatriote Epiménide.]13 Ce témoignage est vrai. C’est pourquoi reprends-les sévèrement, afin qu’ils soient sains dans la foi, 14 et qu’ils ne s’appliquent pas à des fables judaïques, et à des commandements d’hommes qui se détournent de la vérité. 15 Tout est pur pour ceux qui sont purs ; pour ceux qui sont souillés et infidèles rien n’est pur, mais leur raison et leur conscience sont souillées. [1.15 Voir Romains, 14, 20. ― Saint Paul ne veut pas dire que toutes les œuvres des chrétiens sont pures ou bonnes, et toutes celles des infidèles, impures ou mauvaises ; mais il condamne la doctrine de plusieurs judaïsants, qui prétendaient, les uns, que certains aliments étaient impurs de leur nature ; les autres, qu’il y avait des viandes que les chrétiens ne devaient pas manger, non pas qu’elles fussent impures en elles-mêmes, mais parce qu’elles l’étaient devenues depuis la loi mosaïque, qui les défendait.]16 Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, étant abominables et rebelles, et incapables de toute bonne œuvre.

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