C.I. Scofield

Philippiens 3.12

perfection

♦ Les mots parfait, perfection, que la Bible applique à des hommes, ne se rapportent pas à un état de perfection excluant le péché de façon absolue. Dans l'A.T. certains personnages au cœur intègre ou entier, n'étaient évidemment pas sans défaut (cp. Genèse 6.9 ; 1 Rois 15.14 ; 2 Rois 20.3 ; Job 1.1, 8 ; Psaumes 37.37 ; Proverbes 2.21 ; 11.5). Bien qu'un certain nombre de mots hébreux et grecs aient été traduits par parfait, ils ont, en général, le sens de complet dans tous les détails (héb. tamim ; gr. katartizo), ou celui d'atteindre un but, de réaliser un dessein (gr. teleioo).

Trois étapes de la perfection nous sont révélées :

  1. une perfection que chaque croyant possède du fait de sa position en Christ (Hébreux 10.14) ;
  2. une perfection relative, impliquant une maturité spirituelle (Philippiens 3.15) qui se démontre spécialement par la soumission à la volonté de Dieu (Colossiens 4.12), par l'amour (1 Jean 4.17–18), par la sainteté (2 Corinthiens 7.1), par la patience (Jacques 1.4) et par « toute bonne œuvre » (Hébreux 13.21). Cette maturité s'acquiert progressivement, comme l'indiquent 2 Corinthiens 7.1 : « en achevant notre sanctification », litt. en réalisant la sainteté ; et Galates 3.3 : « voulez-vous maintenant finir par la chair ? », litt. allez-vous maintenant être rendus parfaits dans la chair ? Les dons accordés à des serviteurs qualifiés par Dieu et établis dans l'Église peuvent permettre le perfectionnement des saints (Éphésiens 4.12) ;
  3. une perfection absolue, c'est-à-dire la perfection de l'esprit, de l'âme et du corps, que Paul confesse n'avoir jamais atteinte (Philippiens 3.12), mais qui sera réalisée au moment de la résurrection des morts (Philippiens 3.21 ; 1 Jean 3.1–2). L'idéal du chrétien doit être la perfection de Dieu, bien que l'Écriture reconnaisse qu'il ne peut y parvenir ici-bas (cp. 1 Pierre 1.15–16 ; 1 Jean 1.8–10 ; 2.1–2).