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Louis Segond

Jérémie 2.4-28


4 Ecoutez la parole de l'Éternel, maison de Jacob,
Et vous toutes, familles de la maison d'Israël !
5 Ainsi parle l'Éternel :
Quelle iniquité vos pères ont-ils trouvée en moi,
Pour s'éloigner de moi,
Et pour aller après des choses de néant et n'être eux-mêmes que néant ?
6 Ils n'ont pas dit : Où est l'Éternel,
Qui nous a fait monter du pays d'Egypte,
Qui nous a conduits dans le désert,
Dans une terre aride et pleine de fosses,
Dans une terre où règnent la sécheresse et l'ombre de la mort,
Dans une terre par où personne ne passe,
Et où n'habite aucun homme ?

7 Je vous ai fait venir dans un pays semblable à un verger,
Pour que vous en mangiez les fruits et les meilleures productions ;
Mais vous êtes venus, et vous avez souillé mon pays,
Et vous avez fait de mon héritage une abomination.

8 Les sacrificateurs n'ont pas dit : Où est l'Éternel ?
Les dépositaires de la loi ne m'ont pas connu,
Les pasteurs m'ont été infidèles,
Les prophètes ont prophétisé par Baal,
Et sont allés après ceux qui ne sont d'aucun secours.

9 C'est pourquoi je veux encore contester avec vous, dit l'Éternel,
Je veux contester avec les enfants de vos enfants.

10 Passez aux îles de Kittim, et regardez !
Envoyez quelqu'un à Kédar, observez bien,
Et regardez s'il y a rien de semblable !

11 Y a-t-il une nation qui change ses dieux,
Quoiqu'ils ne soient pas des Dieux ?
Et mon peuple a changé sa gloire contre ce qui n'est d'aucun secours !

12 Cieux, soyez étonnés de cela ;
Frémissez d'épouvante et d'horreur ! dit l'Éternel.

13 Car mon peuple a commis un double péché :
Ils m'ont abandonné, moi qui suis une source d'eau vive,
Pour se creuser des citernes, des citernes crevassées,
Qui ne retiennent pas l'eau.

14 Israël est-il un esclave acheté, ou né dans la maison ?
Pourquoi donc devient-il une proie ?

15 Contre lui les lionceaux rugissent, poussent leurs cris,
Et ils ravagent son pays ;
Ses villes sont brûlées, il n'y a plus d'habitants.

16 Même les enfants de Noph et de Tachpanès
Te briseront le sommet de la tête.

17 Cela ne t'arrive-t-il pas
Parce que tu as abandonné l'Éternel, ton Dieu,
Lorsqu'il te dirigeait dans la bonne voie ?

18 Et maintenant, qu'as-tu à faire d'aller en Egypte,
Pour boire l'eau du Nil ?
Qu'as-tu à faire d'aller en Assyrie,
Pour boire l'eau du fleuve ?
19 Ta méchanceté te châtiera, et ton infidélité te punira,
Tu sauras et tu verras que c'est une chose mauvaise et amère
D'abandonner l'Éternel, ton Dieu,
Et de n'avoir de moi aucune crainte,
Dit le Seigneur, l'Éternel des armées.

20 Tu as dès longtemps brisé ton joug,
Rompu tes liens,
Et tu as dit : Je ne veux plus être dans la servitude !
Mais sur toute colline élevée
Et sous tout arbre vert
Tu t'es courbée comme une prostituée.

21 Je t'avais plantée comme une vigne excellente
Et du meilleur plant ;
Comment as-tu changé,
Dégénéré en une vigne étrangère ?

22 Quand tu te laverais avec du nitre,
Quand tu emploierais beaucoup de potasse,
Ton iniquité resterait marquée devant moi,
Dit le Seigneur, l'Éternel.

23 Comment dirais-tu : Je ne me suis point souillée,
Je ne suis point allée après les Baals ?
Regarde tes pas dans la vallée,
Reconnais ce que tu as fait,
Dromadaire à la course légère et vagabonde !

24 Anesse sauvage, habituée au désert,
Haletante dans l'ardeur de sa passion,
Qui l'empêchera de satisfaire son désir ?
Tous ceux qui la cherchent n'ont pas à se fatiguer ;
Ils la trouvent pendant son mois.

25 Ne t'expose pas à avoir les pieds nus,
Ne dessèche pas ton gosier !
Mais tu dis : C'est en vain, non !
Car j'aime les dieux étrangers, je veux aller après eux.

26 Comme un voleur est confus lorsqu'il est surpris,
Ainsi seront confus ceux de la maison d'Israël,
Eux, leurs rois, leurs chefs,
Leurs sacrificateurs et leurs prophètes.

27 Ils disent au bois : Tu es mon père !
Et à la pierre : Tu m'as donné la vie !
Car ils me tournent le dos, ils ne me regardent pas.
Et quand ils sont dans le malheur, ils disent :
Lève-toi, sauve-nous !

28 Où donc sont tes dieux que tu t'es faits ?
Qu'ils se lèvent, s'ils peuvent te sauver au temps du malheur !
Car tu as autant de dieux que de villes, ô Juda !