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Bible de Jérusalem

2 Maccabées 4.1-10.8

IV. Propagande hellénistique et persécution sous Antiochus Épiphane

Méfaits du prévôt Simon.

4 Le susdit Simon, passé dénonciateur du trésor et de la patrie, calomniait Onias comme si ce dernier avait fait assaillir Héliodore et avait été l’artisan de ce malheur.d

d En inventant quelque stratagème pour épouvanter Héliodore.

2 Le bienfaiteur de la cité, le protecteur de ses frères de race, le zélé observateur des lois, il osait en faire un ennemi de la chose publique. 3 Cette haine grandit au point que des meurtres furent commis par des affidés de Simon. 4 Considérant combien une telle rivalité était fâcheuse, et qu’Apollonius, fils de Ménesthée, stratège de Cœlé-Syrie et Phénicie, ne faisait qu’accroître la méchanceté de Simon, 5 Onias se transporta chez le roi, non pour être l’accusateur de ses concitoyens, mais ayant en vue l’intérêt général et particulier de tout le peuple. 6 Il voyait bien en effet que, sans une intervention royale, il était impossible d’obtenir désormais la paix publique, et que Simon ne mettrait pas un terme à sa folie.

Jason, le grand prêtre, introduit l’hellénisme.

7 Séleucus ayant quitté cette vie et Antiochus, surnommé Épiphane, lui ayant succédé,e Jason, frère d’Onias, usurpa le pontificat :f

e Antiochus IV (175-164), frère de Séleucus IV.

f La mort de Séleucus, provoquée par Héliodore en 175, contraria les espoirs d’Onias. Jésus, frère d’Onias, avait marqué son goût pour l’hellénisme en prenant le nom de Jason.

8 il promit au roi, au cours d’une entrevue, trois cent soixante talents d’argent et quatre-vingts talents à prélever sur quelque autre revenu. 9 Il s’engageait en outre à payer cent cinquante autres talents si le roi lui donnait pouvoir d’établir un gymnase et une éphébie et de dresser la liste des Antiochéens de Jérusalem.g

g L’éphébie était un corps de jeunes gens de dix-huit à vingt ans qui apprenaient à porter les armes et s’adonnaient aux exercices corporels et à une certaine culture littéraire. — La formule « Antiochéens de Jérusalem » (cf. de même les « Antiochéens de Ptolémaïs » nommés par des monnaies) témoigne d’une transformation de la ville sainte en cité grecque dont les citoyens étaient recensés.

10 Le roi ayant consenti, Jason, dès qu’il eut saisi le pouvoir, amena ses frères de race à la pratique de la vie grecque. 11 Il supprima les franchises que les rois, par philanthropie, avaient accordées aux Juifs grâce à l’entremise de Jean, père de cet Eupolème qui sera envoyé en ambassade pour conclure un traité d’amitié et d’alliance avec les Romains ; détruisant les institutions légitimes, Jason inaugura des usages contraires à la Loi. 12 Il se fit en effet un plaisir de fonder un gymnase au pied même de l’acropole,h et il conduisit les meilleurs des éphèbes sous le pétase.i

h Siège de la garnison syrienne, l’acropole de ce temps-là dominait l’esplanade du Temple vers l’angle nord-ouest, cf. Ne 7.2 (c’est la future Antonia d’Hérode le Grand). Le gymnase était ainsi contigu au sanctuaire.

i « Conduire sous le pétase », c’était amener quelqu’un aux exercices du gymnase où l’on portait le chapeau à large bord, coiffure d’Hermès, dieu de la lutte et des concours.

13 L’hellénisme atteignit une telle vigueur et la mode étrangère un tel degré, par suite de l’excessive perversité de Jason impie et pas du tout pontife, 14 que les prêtres ne montraient plus aucun zèle pour le service de l’autel, mais que, méprisant le Temple et négligeant les sacrifices, ils se hâtaient de prendre part, dès l’appel du gong, à la distribution, prohibée par la Loi, de l’huile dans la palestre ;j

j L’huile dont se frottaient les athlètes, que leur offraient les gymnasiarques.

15 ne faisant aucun cas des honneurs de leur patrie, ils estimaient au plus haut point les gloires helléniques. 16 C’est bien pour ces raisons qu’ils se trouvèrent ensuite dans des situations pénibles, et qu’en ceux-là mêmes dont ils cherchaient à copier les façons de vivre et auxquels ils voulaient ressembler en tout, ils rencontrèrent des ennemis et des bourreaux. 17 On ne viole pas impunément les lois divines, c’est ce que démontrera la période suivante.

18 Comme on célébrait à Tyr les jeux quadriennaux en présence du roi, 19 l’abject Jason envoya des ambassadeurs, à titre d’Antiochéens de Jérusalem, portant avec eux trois cents drachmes d’argent pour le sacrifice à Héraclès. Mais ceux-là mêmes qui les portaient jugèrent qu’il ne convenait pas de les affecter au sacrifice et qu’elles seraient réservées à une autre dépense. 20 Ainsi, l’argent destiné au sacrifice d’Héraclès par celui qui l’envoyait fut affecté, à cause de ceux qui l’apportaient, à la construction des trirèmes.

Antiochus Épiphane acclamé à Jérusalem.

21 Apollonius, fils de Ménesthée, avait été envoyé en Égypte pour assister aux noces du roi Philométor.k Antiochus apprit que ce dernier était devenu hostile à ses affaires et se préoccupa de sa propre sécurité : c’est ce qui l’amena à Joppé, d’où il se rendit à Jérusalem.

k « les noces », litt. « la présidence (du repas de noce) » prôtoklisia quelques mss grecs et lat., Mt 23.6 ; « la proclamation » (? mot non attesté) prôtoklèsia grec. — Il s’agit du mariage de Ptolémée VI Philométor avec sa sœur Cléopâtre II.

22 Grandement reçu par Jason et par la ville, il fut introduit à la lumière des flambeaux et au milieu des acclamations. À la suite de quoi, il emmena l’armée camper en Phénicie.l

l Le terme de Phénicie s’applique également à la côte palestinienne, et Joppé (Jaffa) fut peut-être le quartier général du roi.

Ménélas devient grand prêtre.

23 Au bout de trois ans, Jason envoya Ménélas, frère du Simon signalé plus haut, porter l’argentm au roi et mener à bien les négociations des affaires urgentes.

m Le tribut annuel, cf. 4.8 ; 1 M 11.28, et peut-être d’autres sommes promises, cf. 4.9.

24 Ménélas, s’étant fait recommander au roi et l’ayant abordé avec les manières d’un personnage de marque, se fit attribuer le pontificat à lui-même, offrant trois cents talents d’argent de plus que n’avait offert Jason. 25 Muni des lettres royales d’investiture, il s’en revint, n’ayant rien qui fût digne de la grand-prêtrise mais n’apportant que les fureurs d’un tyran cruel et les rages d’une bête sauvage. 26 Ainsi Jason qui avait supplanté son propre frère, supplanté à son tour par un autre, dut gagner en fugitif l’Ammanitide. 27 Quant à Ménélas, il possédait sans doute le pouvoir, mais il ne versait rien au roi des sommes qu’il lui avait promises. 28 Sostrate cependant, préfet de l’acropole, lui présentait des réclamations, car c’est à lui que revenait la perception des impôts. Aussi bien tous les deux furent-ils convoqués par le roi. 29 Tandis que Ménélas laissait pour le remplacer comme grand prêtre son propre frère Lysimaque, Sostrate laissait Kratès, le chef des Chypriotes.n

n Il s’agit de mercenaires.

Le meurtre d’Onias.

30 Sur ces entrefaites, il arriva que les habitants de Tarse et de Mallos se révoltèrent parce que leurs villes avaient été données en présent à Antiochis, la concubine du roi. 31 Le roi alla donc en hâte régler cette affaire, laissant pour le remplacer Andronique, l’un des grands dignitaires. 32 Convaincu de saisir une occasion favorable, Ménélas déroba quelques vases d’or du sanctuaire, il en fit cadeau à Andronique et réussit à en vendre d’autres à Tyr et aux villes voisines. 33 Devant l’évidence du fait, Onias lui adressa des reproches, après s’être retiré dans le lieu inviolable de Daphné voisine d’Antioche. 34 En conséquence Ménélas, prenant à part Andronique le pressait de supprimer Onias. Andronique vint donc trouver Onias : se fiant à la ruse et lui tendant la main droite avec serment, il le décida, sans toutefois dissiper tout soupçon, à sortir de son asile, et le mit à mort sur-le-champ sans tenir compte de la justice.

35 Pour ce motif, non seulement les Juifs, mais aussi beaucoup de gens parmi les autres peuples furent indignés et trouvèrent intolérable le meurtre injuste de cet homme.

36 Lorsque le roi fut rentré des régions ciliciennes, les Juifs de la capitale et les Grecs qui partageaient leur haine de la violence vinrent le trouver au sujet du meurtre injustifié d’Onias. 37 Antiochus, contristé jusqu’au fond de l’âme et touché de compassion, versa des larmes au souvenir de la prudence et de la modération du défunt. 38 Enflammé d’indignation, il dépouilla immédiatement Andronique de la pourpre et déchira ses vêtements, puis l’ayant fait mener par toute la ville, il envoya hors de ce monde le meurtrier, à l’endroit même où il avait exercé son impiété sur Onias, le Seigneur le frappant ainsi d’un juste châtiment.o

o Onias est le Prince Oint de Dn 9.25s et le Prince d’une alliance de Dn 11.22. Sa mort ouvre la 70e et dernière semaine d’années, dont le milieu est marqué par la cessation du sacrifice légitime et l’installation de l’« Abomination de la désolation », Dn 9.27 ; cf. 7.25 ; 8.11-14 ; 11.31 ; 12.11s ; 1 M 1.54 ; 4.52 ; 1.9 ; 6.2 ; 10.5. Cette période de trois ans et demi (la moitié d’une « semaine d’années ») doit correspondre à une réalité, car c’est elle qui a suggéré à l’auteur de Dn sa transposition de la prophétie de Jérémie (Jr 25.11-12 ; 29.10). La date donnée en 1 M 1.54 (décembre 167) autorise donc à situer le meurtre d’Onias dans le cours de l’été 170.

Lysimaque périt au cours d’une sédition.

39 Or, un grand nombre de vols sacrilèges ayant été commis dans la ville par Lysimaque d’accord avec Ménélas, et le bruit s’en étant répandu au-dehors, le peuple s’ameuta contre Lysimaque, alors que beaucoup d’objets d’or avaient déjà été dispersés. 40 Comme la multitude s’était soulevée, débordante de colère, Lysimaque arma près de trois mille hommes et prit l’initiative des violences ; marchait en tête un certain Auranos, homme avancé en âge, et non moins en folie. 41 Prenant conscience de l’attaque de Lysimaque, les uns s’armaient de pierres, les autres de gourdins, certains prenaient à pleines mains la cendre qui se trouvait là,p et tous assaillirent pêle-mêle les gens de Lysimaque.

p La cendre des sacrifices, l’échauffourée ayant eut lieu dans les parvis du Temple.

42 Aussi bien leur firent-ils beaucoup de blessés et quelques morts ; ils mirent le reste en fuite et, quant au voleur sacrilège, ils le massacrèrent près du Trésor.

Ménélas acquitté à prix d’argent.

43 Sur ces faits un procès fut intenté à Ménélas. 44 Lorsque le roi vint à Tyr, les trois hommes envoyés par le sénat soutinrent devant lui la justice de leur cause. 45 Voyant déjà la partie perdue, Ménélas promit des sommes importantes à Ptolémée, fils de Dorymène, pour qu’il gagnât le roi à sa cause.

46 Aussi Ptolémée, ayant emmené le roi sous un portique comme pour prendre le frais, le fit changer d’avis, 47 si bien qu’il renvoya Ménélas, l’auteur de tout ce mal, absous des accusations portées contre lui, et qu’il condamna à mort des malheureux qui, s’ils avaient plaidé leur cause même devant des Scythes, eussent été renvoyés innocents. 48 Ceux donc qui avaient pris la défense de la ville, des bourgs et des vases sacrés subirent sans délai cette peine injuste. 49 Aussi vit-on même des Tyriens, outrés d’une telle méchanceté, pourvoir magnifiquement à leur sépulture. 50 Quant à Ménélas, grâce à la cupidité des puissants, il se maintint au pouvoir, grandissant en malice et se posant en principal adversaire de ses concitoyens.

Seconde campagne d’Égypte.

5 Vers ce temps-là Antiochus préparait sa seconde attaque contre l’Égypte.q

q Selon l’auteur de 2 M, l’intervention violente d’Antiochus IV, cf. 5.11s, aurait été provoquée par une sédition à Jérusalem, vv. 5s, et il place le fait pendant la seconde expédition d’Égypte en 168. L’ordre de 1 M est préférable pillage du Temple après la première expédition en 169, 1 M 1.16-24 ; sédition au cours de l’été 169, réprimée en 167 par le Mysarque Apollonius, 1 M 1.29-35 ; cf. 5.24-26.

2 Il arriva que dans toute la ville, pendant près de quarante jours, apparurent, courant dans les airs, des cavaliers vêtus de robes brodées d’or, des troupes armées disposées en cohortes, 3 des escadrons de cavalerie rangés en ordre de bataille, des attaques et des charges conduites de part et d’autre, des boucliers agités, des forêts de piques, des épées tirées hors du fourreau, des traits volants, un éclat fulgurant d’armures d’or et des cuirasses de tout modèle. 4 Aussi tous priaient pour que cette apparition fût de bon augure.r

r L’auteur aime à rapporter ces apparitions célestes, qu’il utilise comme un procédé littéraire, 3.25 ; 10.29-30 ; 11.8, et qu’il a annoncées dans sa préface, 2.21. Cf. une apparition analogue avant la ruine du Temple en 70, rapportée par Josèphe dans sa Guerre Juive .

Agression de Jason et répression d’Épiphane.

5 Or, sur un faux bruit de la mort d’Antiochus, Jason, ne prenant avec lui pas moins d’un millier d’hommes, dirigea à l’improviste une attaque contre la ville. La muraille forcée et la ville finalement prise, Ménélas se réfugia dans l’acropole.

6 Jason se livra sans pitié au massacre de ses propres concitoyens, sans penser qu’un succès remporté sur ses frères de race était le plus grand des insuccès, croyant remporter des trophées sur des ennemis et non sur des compatriotes. 7 D’un côté, il ne réussit pas à s’emparer du pouvoir et, de l’autre, ses machinations ayant tourné à sa honte, il s’en alla chercher de nouveau un refuge en Ammanitide. 8 Sa conduite perverse trouva donc un terme : enfermé chez Arétas, tyran des Arabes, puis s’enfuyant de sa ville,s poursuivi par tous, détesté parce qu’il reniait les lois, exécré comme le bourreau de sa patrie et de ses concitoyens, il échoua en Égypte.

s « de sa ville », litt. « de la ville » (c’est Pétra, la capitale) Vet. Lat. ; « de ville en ville » grec. — Il s’agit d’Arétas Ier, roi des Nabatéens, cf. 1 M 5.25.

9 Lui qui avait banni un grand nombre de personnes de leur patrie, il périt sur la terre étrangère, étant parti pour Lacédémone dans l’espoir d’y trouver un refuge en considération d’une commune origine. 10 Lui qui avait jeté tant d’hommes sur le sol sans sépulture, nul ne le pleura et ne lui rendit les derniers devoirs ; il n’eut aucune place dans le tombeau de ses pères.

11 Lorsque ces faits furent arrivés à la connaissance du roi, celui-ci en conclut que la Judée faisait défection. Il quitta donc l’Égypte, furieux comme une bête sauvage, et prit la ville à main armée. 12 Il ordonna ensuite aux soldats d’abattre sans pitié ceux qu’ils rencontreraient et d’égorger ceux qui monteraient dans leurs maisons. 13 On extermina jeunes et vieux, on supprima femmes et enfants, on égorgea jeunes filles et nourrissons. 14 Il y eut quatre-vingt mille victimes en ces trois jours, dont quarante mille tombèrent sous les coups et autant furent vendus comme esclaves.

Pillage du Temple.

15 Non content de cela, il osa pénétrer dans le sanctuaire le plus saint de toute la terre, avec pour guide Ménélas, qui en était venu à trahir les lois et la patrie.

16 Il prit de ses mains impures les vases sacrés et rafla de ses mains profanes les offrandes que les autres rois y avaient déposées pour l’accroissement, la gloire et la dignité du saint lieu.

17 Antiochus s’exaltait en pensée, ne voyant pas que le Seigneur était irrité pour peu de temps à cause des péchés des habitants de la ville — d’où venait cette indifférence envers le lieu saint. 18 En tout cas, s’ils n’avaient pas été plongés dans une multitude de péchés, lui aussi, à l’instar d’Héliodore envoyé par le roi Séleucus pour inspecter le trésor, il aurait été, dès son arrivée, flagellé et détourné de sa témérité. 19 Mais le Seigneur a choisi non pas le peuple à cause du lieu saint, mais le lieu à cause du peuple.t

t Dieu n’est pas esclave des institutions judaïques, cf. Jr 7.14 ; Mc 2.27. Cette affirmation de la primauté du peuple élu sur les institutions où il prend corps est un présage de l’Évangile.

20 C’est pourquoi le lieu lui-même, après avoir participé aux malheurs du peuple, a eu part ensuite aux bienfaits ; délaissé au moment de la colère du Tout-Puissant, il a été de nouveau, en vertu de sa réconciliation avec le grand Souverain, restauré dans toute sa gloire.

21 Antiochus, après avoir enlevé au Temple dix-huit cents talents, se hâta de retourner à Antioche, croyant, dans sa superbe, à cause de l’exaltation de son cœur, rendre navigable la terre ferme et rendre la mer praticable à la marche.

22 Mais il laissa des préposés pour faire du mal à la nation ; à Jérusalem, Philippe, Phrygien de race,u de caractère plus barbare encore que celui qui l’avait institué ;

u Philippe le Phrygien, qu’on retrouve à 6.11 et 8.8, est distinct de Philippe « ami du roi » de 9.29 ; 1 M 6.14.

23 sur le mont Garizim, Andronique ;v et en plus de ceux-ci, Ménélas qui plus méchamment que les autres dominait sur ses concitoyens.
Nourrissant à l’égard des Juifs une hostilité foncière,

v Andronique, distinct de celui de 4.31s, était, ainsi que Philippe, un épistate , représentant du roi dans une ville. Il résidait sans doute au pied du mont Garizim, à Sichem.

24 le roi envoya le mysarque Apollonius à la tête d’une armée, soit vingt-deux mille hommes, avec ordre d’égorger tous ceux qui étaient dans la force de l’âge et de vendre les femmes et les enfants. 25 Arrivé en conséquence à Jérusalem, et jouant le personnage pacifique, il attendit jusqu’au saint jour du sabbat où, profitant du repos des Juifs, il commanda à ses subordonnés une prise d’armes. 26 Tous ceux qui étaient sortis pour assister au spectacle, il les fit massacrer et, envahissant la ville avec ses soldats en armes, il mit à mort une multitude de gens.

Intervention d’Apollonius le Mysarque.

27 Or Judas, appelé aussi Maccabée, se trouvant avec une dizaine d’autres, se retira dans le désert, vivant comme les bêtes sauvages sur les montagnes avec ses compagnons, ne mangeant jamais que des herbes pour ne pas contracter de souillures.w

w L’auteur regroupe les événements racontés en 1 M 1.53 ; 2.28.

Installation des cultes païens.

6 Peu de temps après, le roi envoya Géronte l’Athénien pour forcer les Juifs à enfreindre les lois de leurs pères et à ne plus régler leur vie sur les lois de Dieu, 2 pour profaner le Temple de Jérusalem et le dédier à Zeus Olympien, et celui du mont Garizim à Zeus Hospitalier, comme le demandaient les habitants du lieu.x

x « (comme le) demandaient » enetugchanon conj. d’après Josèphe (Antiquités Judaïques) ; « (comme) se trouvaient être (les habitants) » etugchanon grec, lat. ; ce qui signifierait qu’étant eux-mêmes hospitaliers, les Samaritains choisissent cette épithète. Mais, en grec, la construction de la phrase serait extrêmement laborieuse. — Les Samaritains, qui ne veulent pas être traités comme les Juifs, vont au-devant des désirs du souverain.

3 L’invasion de ces maux était, même pour la masse, pénible et difficile à supporter. 4 Le sanctuaire était rempli de débauches et d’orgies par des païens qui s’amusaient avec des prostituées et avaient commerce avec des femmes dans les parvis sacrés,y et qui encore y apportaient des choses défendues.

y À l’époque gréco-romaine, les parvis des temples comprenaient des portiques et des salles de banquet pour les repas rituels, qui dégénéraient facilement en orgies. Par ailleurs, la prostitution sacrée se pratiquait encore dans les temples de Syrie.

5 L’autel était couvert de victimes illicites, réprouvées par les lois. 6 Il n’était même pas permis de célébrer le sabbat, ni de garder les fêtes de nos pères, ni simplement de confesser que l’on était Juif. 7 On était conduit par une amère nécessité à participer chaque mois au repas rituel, le jour de la naissance du roi et, lorsque arrivaient les fêtes dionysiaques, on devait, couronné de lierre, accompagner le cortège de Dionysos. 8 Un décret fut rendu, à l’instigation des gens de Ptolémaïs,z pour que, dans les villes grecques du voisinage, l’on tînt la même conduite à l’égard des Juifs, et que ceux-ci prissent part au repas rituel,

z « gens de Ptolémaïs » conj. ; « des Ptolémées » ou « de Ptolémée » grec et lat. — La cité grecque de Ptolémaïs, l’ancienne Akko (Saint-Jean d’Acre), était hostile aux Juifs, cf. 13.25 ; 1 M 5.15 ; 12.48.

9 avec ordre d’égorger ceux qui ne se décideraient pas à adopter les coutumes grecques. Tout cela faisait prévoir l’imminence de la calamité.

10 Ainsi deux femmes furent déférées en justice pour avoir circoncis leurs enfants. On les produisit en public à travers la ville, leurs enfants suspendus à leurs mamelles, avant de les précipiter ainsi du haut des remparts. 11 D’autres s’étaient rendus ensemble dans des cavernes voisines pour y célébrer en cachette le septième jour. Dénoncés à Philippe, ils furent brûlés ensemble, se gardant bien de se défendre eux-mêmes par respect pour la sainteté du jour.

Le sens providentiel de la persécution.

12 Je recommande à ceux qui auront ce livre entre les mains de ne pas se laisser déconcerter à cause de ces calamités, et de croire que ces persécutions ont eu lieu non pour la ruine mais pour la correction de notre race. 13 Quand les pécheurs ne sont pas laissés longtemps à eux-mêmes, mais que les châtiments ne tardent pas à les atteindre, c’est une marque de grande bonté.

14 À l’égard des autres nations, le Maître attend avec longanimité, pour les châtier, qu’elles arrivent à combler la mesure de leurs iniquités ; ce n’est pas ainsi qu’il a jugé à propos d’agir avec nous, 15 afin qu’il n’ait pas à nous punir plus tard lorsque nos péchés auraient atteint leur pleine mesure.a

a L’auteur de la Sagesse développera ce double aspect de la justice divine, mais montrera que, même pour les nations, Dieu reste indulgent, Sg 11.10 ; 12.20-22. Pour la pleine mesure des péchés, cf. Dn 8.23 ; 9.24 ; 1 Th 2.16. L’expression est ancienne, cf. déjà Gn 15.16.

16 Aussi bien ne retire-t-il jamais de nous sa miséricorde : en le châtiant par l’adversité, il n’abandonne pas son peuple. 17 Qu’il nous suffise d’avoir rappelé cette vérité ; après ces quelques mots, il nous faut revenir à notre récit.

Le martyre d’Éléazar.b

18 Éléazar, un des premiers docteurs de la Loi, homme déjà avancé en âge et du plus noble extérieur, était contraint, tandis qu’on lui ouvrait la bouche de force, de manger de la chair de porc.

b Les Pères de l’Église ont loué en Éléazar un martyr d’avant le Christ.

19 Mais lui, préférant une mort glorieuse à une existence infâme, marchait volontairement au supplice de la roue, 20 non sans avoir craché sa bouchée, comme le doivent faire ceux qui ont le courage de rejeter ce à quoi il n’est pas permis de goûter par amour de la vie. 21 Ceux qui présidaient à ce repas rituel interdit par la Loi le prirent à part, car cet homme était pour eux une vieille connaissance ; ils l’engagèrent à faire apporter des viandes dont il était permis de faire usage, et qu’il aurait lui-même préparées ; il n’avait qu’à feindre de manger des chairs de la victime, comme le roi l’avait ordonné, 22 afin qu’en agissant de la sorte, il fût préservé de la mort et profitât de cette humanité due à la vieille amitié qui les liait. 23 Mais lui, prenant une noble résolution, digne de son âge, de l’autorité de sa vieillesse et de ses vénérables cheveux blanchis dans le labeur, digne d’une conduite parfaite depuis l’enfance et surtout de la sainte législation établie par Dieu même, il fit une réponse en conséquence, disant qu’on l’envoyât sans tarder au séjour des morts.

24 « À notre âge, ajouta-t-il, il ne convient pas de feindre, de peur que nombre de jeunes, persuadés qu’Éléazar aurait embrassé à quatre-vingt-dix ans les mœurs des étrangers, 25 ne s’égarent eux aussi, à cause de moi et de ma dissimulation, et cela pour un tout petit reste de vie. J’attirerais ainsi sur ma vieillesse souillure et déshonneur, 26 et quand j’échapperais pour le présent au châtiment des hommes, je n’éviterai pas, vivant ou mort, les mains du Tout-Puissant. 27 C’est pourquoi, si je quitte maintenant la vie avec courage, je me montrerai digne de ma vieillesse, 28 ayant laissé aux jeunes le noble exemple d’une belle mort, volontaire et généreuse, pour les vénérables et saintes lois. »c
Ayant ainsi parlé, il alla tout droit au supplice de la roue,

c L’expression relève du juridisme hellénique, mais pour l’auteur « les lois » sont essentiellement la Loi, 7.30 ; 10.26 ; 12.40 ; 15.9, identique à l’Alliance, cf. 1 M 2.20, et gage de la bienveillance divine, cf. 7.36 ; 8.15.

29 mais ceux qui l’y conduisaient changèrent en malveillance la bienveillance qu’ils avaient eue pour lui un peu auparavant, à cause du discours qu’il venait de tenir et qui à leur point de vue était de la folie. 30 Lui, de son côté, étant sur le point de mourir sous les coups, dit en soupirant : « Au Seigneur qui a la science sainte, il est manifeste que, pouvant échapper à la mort, j’endure sous les fouets des douleurs cruelles dans mon corps, mais qu’en mon âme je les souffre avec joie à cause de la crainte qu’il m’inspire. »

31 Il quitta donc la vie de cette manière (laissant dans sa mort, non seulement à la jeunesse, mais à la grande majorité de la nation, un exemple de courage et un mémorial de vertu).

Le martyre des sept frères.d

7 Il arriva aussi que sept frères ayant été arrêtés avec leur mère, le roi voulut les contraindre, en leur infligeant les fouets et les nerfs de bœuf, à toucher à la viande de porc (interdite par la Loi).

d Après l’exemple d’un vénérable docteur de la Loi, on nous donne celui d’une mère de famille et de ses fils. La persécution, dont les moyens étaient à l’époque très cruels, s’était en effet étendue jusqu’aux femmes et aux enfants, cf. 1 M 1.60s. Le fond du récit est donc historique et l’élaboration littéraire se traduit surtout par les discours mis dans la bouche des protagonistes. Le culte des « sept frères Maccabées » se répandit jusqu’en Occident où plusieurs églises leur furent dédiées. Le récit appelé « Passion des saints Maccabées » eut une large diffusion et servit de modèle à divers Actes de Martyrs.

2 L’un d’eux se faisant leur porte-parole : « Que vas-tu, dit-il, demander et apprendre de nous ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que d’enfreindre les lois de nos pères. » 3 Le roi, hors de lui, fit mettre sur le feu des poêles et des chaudrons. 4 Sitôt qu’ils furent brûlants, il ordonna de couper la langue à celui qui avait été leur porte-parole, de lui enlever la peau de la tête et de lui trancher les extrémités, sous les yeux de ses autres frères et de sa mère. 5 Lorsqu’il fut complètement impotent, il commanda de l’approcher du feu, respirant encore, et de le faire passer à la poêle. Tandis que la vapeur de la poêle se répandait au loin, les autres s’exhortaient mutuellement avec leur mère à mourir avec vaillance : 6 « Le Seigneur Dieu voit, disaient-ils, et il a en vérité compassion de nous selon que Moïse l’a annoncé par le cantique qui proteste ouvertement en ces termes : « Et il aura pitié de ses serviteurs ». »

7 Lorsque le premier eut quitté la vie de cette manière, on amena le second pour le supplice. Après lui avoir arraché la peau de la tête avec les cheveux, on lui demandait : « Veux-tu manger du porc, avant que ton corps ne soit torturé membre par membre ? » 8 Il répondit dans la langue de ses pères :e « Non ! » C’est pourquoi lui aussi fut à son tour soumis aux tourments.

e Cette expression revient aux vv. 21 et 27, et l’auteur semble l’avoir comprise comme faisant allusion à l’hébreu, cf. 12.37 ; 15.29. En fait, la langue de cette femme devait plutôt être l’araméen.

9 Au moment de rendre le dernier soupir : « Scélérat que tu es, dit-il, tu nous exclus de cette vie présente, mais le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle,f nous qui mourons pour ses lois. »

f Littéralement « pour une revivification éternelle de vie ». — La foi en la résurrection des corps, qui ne se dégage pas sûrement d’Isa 26.19 et de Jb 19.26-27 (cf. les notes), est affirmée pour la première fois ici (et cf. vv. 11, 14, 23, 29, 36) et dans le passage de Dn 12.2-3, en relation lui aussi avec la persécution d’Antiochus Épiphane (Dn 11). Cf. encore 12.38-46 ; 14.46. Les martyrs ressusciteront, par un effet de la puissance du Créateur, v. 23, pour la vie, v. 14, cf. Jn 5.29, pour une vie éternelle, vv. 9, 36. On rejoint ainsi la doctrine de l’immortalité, qui sera développée, en milieu grec, et sans référence à la résurrection des corps, par Sg 3.1-5, 16. Mais, pour la pensée hébraïque qui ne distinguait pas entre le corps et l’âme, l’idée d’une survie impliquait la résurrection des corps, on le voit ici. Le texte n’enseigne pas directement la résurrection de tous les hommes, et n’envisage que le cas des justes, cf. v. 14. Dn 12.2-3 est plus clair.

10 Après lui on châtia le troisième. Il présenta aussitôt sa langue comme on le lui demandait et tendit ses mains avec intrépidité ; 11 (il déclara courageusement : « C’est du Ciel que je tiens ces membres, mais à cause de ses lois je les méprise et c’est de lui que j’espère les recouvrer de nouveau. »)g

g Ce v., omis par plusieurs mss latins, est en contradiction avec le précédent la langue tendue a dû être aussitôt coupée, cf. v. 4.

12 Le roi lui-même et son escorte furent frappés du courage de ce jeune homme qui comptait les souffrances pour rien.

13 Ce dernier une fois mort, on soumit le quatrième aux mêmes tourments et tortures. 14 Sur le point d’expirer il s’exprima de la sorte : « Mieux vaut mourir de la main des hommes en tenant de Dieu l’espoir d’être ressuscité par lui, car pour toi il n’y aura pas de résurrection à la vie. »

15 On amena ensuite le cinquième et on le tortura. 16 Mais lui, fixant les yeux sur le roi, lui disait : « Tu as, quoique corruptible, autorité sur les hommes, tu fais ce que tu veux. Ne pense pas cependant que notre race soit abandonnée de Dieu. 17 Pour toi, prends patience et tu verras sa grande puissance, comme il te tourmentera toi et ta race. »

18 Après celui-là ils amenèrent le sixième, qui dit, sur le point de mourir : « Ne te fais pas de vaine illusion, c’est à cause de nous-mêmes que nous souffrons cela, ayant péché envers notre propre Dieu (aussi nous est-il arrivé des choses étonnantes). 19 Mais toi, ne t’imagine pas que tu seras impuni après avoir entrepris de faire la guerre à Dieu. »

20 Éminemment admirable et digne d’une illustre mémoire fut la mère qui, voyant mourir ses sept fils dans l’espace d’un seul jour, le supporta courageusement en vertu des espérances qu’elle plaçait dans le Seigneur. 21 Elle exhortait chacun d’eux, dans la langue de ses pères, et, remplie de nobles sentiments, elle animait d’un mâle courage son raisonnement de femme. Elle leur disait : 22 « Je ne sais comment vous avez apparu dans mes entrailles ; ce n’est pas moi qui vous ai gratifiés de l’esprit et de la vie ; ce n’est pas moi qui ai organisé les éléments qui composent chacun de vous. 23 Aussi bien le Créateur du monde, qui a formé le genre humain et qui est à l’origine de toute chose, vous rendra-t-il, dans sa miséricorde, et l’esprit et la vie, parce que vous vous méprisez maintenant vous-mêmes pour l’amour de ses lois. »

24 Antiochus se crut vilipendé et soupçonna un outrage dans ces paroles. Comme le plus jeune était encore en vie, non seulement il l’exhortait par des paroles, mais il lui donnait par des serments l’assurance de le rendre à la fois riche et très heureux, s’il abandonnait les traditions ancestrales, d’en faire son ami et de lui confier de hauts emplois. 25 Le jeune homme ne prêtant à cela aucune attention, le roi fit approcher la mère et l’engagea à donner à l’adolescent des conseils pour sauver sa vie. 26 Lorsqu’il l’eut longuement exhortée, elle consentit à persuader son fils. 27 Elle se pencha donc vers lui et, mystifiant le tyran cruel, elle s’exprima de la sorte dans la langue de ses pères : « Mon fils, aie pitié de moi qui t’ai porté neuf mois dans mon sein, qui t’ai allaité trois ans, qui t’ai nourri et élevé jusqu’à l’âge où tu es (et pourvu à ton entretien). 28 Je t’en conjure, mon enfant, regarde le ciel et la terre et vois tout ce qui est en eux, et sache que Dieu les a faits de rienh et que la race des hommes est faite de la même manière.

h Littéralement « non des choses qui étaient », première affirmation explicite de la création ex nihilo , mais cf. déjà Isa 44.24 ; voir aussi Jn 1.3 ; Col 1.15s — Quelques mss et le syr. lisent « des choses qui ne sont pas », expression qui pour le philosophe juif Philon désigne la matière inorganisée ; cf. Sg 11.17.

29 Ne crains pas ce bourreau, mais, te montrant digne de tes frères, accepte la mort, afin que je te retrouve avec eux dans la miséricorde. »

30 À peinei achevait-elle de parler que le jeune homme dit : « Qu’attendez-vous ? Je n’obéis pas aux ordres du roi, j’obéis aux ordres de la Loi qui a été donnée à nos pères par Moïse.

i « à peine » arti conj. ; « encore » eti grec.

31 Et toi, qui t’es fait l’inventeur de toute la calamité qui fond sur les Hébreux,j tu n’échapperas pas aux mains de Dieu.

j Terme archaïsant, ici et à 11.13 ; 15.37 ; cf. Jdt 10.12 ; 12.11 ; 14.18. Les LXX en usent rarement en dehors du Pentateuque.

32 (Nous autres, nous souffrons à cause de nos propres péchés.) 33 Si, pour notre châtiment et notre correction, notre Seigneur qui est vivant s’est courroucé un moment contre nous, il se réconciliera de nouveau avec ses serviteurs. Mais toi 34 ô impie et le plus infect de tous les hommes, ne t’élève pas sans raison, te berçant de vains espoirs et levant la main contre ses serviteurs,k

k « ses serviteurs » quelques mss et versions ; « les serviteurs célestes » grec.

35 car tu n’as pas encore échappé au jugement de Dieu qui peut tout et qui voit tout. 36 Quant à nos frères, après avoir supporté une douleur passagère, en vue d’une vie intarissable, ils sont tombés pour l’alliance de Dieu,l tandis que toi, par le jugement de Dieu, tu porteras le juste châtiment de ton orgueil.

l « en vue d’une vie intarissable » mss latins ; « tombés pour » conj., cf. 6.28 ; 1 M 5.20 ; le grec est inintelligible.

37 Pour moi, je livre comme mes frères mon corps et ma vie pour les lois de mes pères, suppliant Dieu d’être bientôt favorable à notre nation et de t’amener par les épreuves et les fléaux à confesser qu’il est le seul Dieu.m

m Antiochus IV se faisait l’égal des dieux, cf. 9.12. — Sur la notion d’un Dieu absolument universel et sans rival possible, cf. 1 Ch 17.20 ; Si 36.4, et déjà Isa 45.14.

38 Puisse enfin s’arrêter sur moi et sur mes frères la colère du Tout-Puissant justement déchaînée sur toute notre race ! »

39 Le roi, hors de lui, sévit contre ce dernier encore plus cruellement que contre les autres, le sarcasme lui étant particulièrement amer. 40 Ainsi trépassa le jeune homme, sans s’être souillé, et avec une parfaite confiance dans le Seigneur. 41 Enfin la mère mourut la dernière, après ses fils.

42 Mais en voilà assez sur la question des repas rituels et des tortures monstrueuses.

V. Victoire du judaïsme.
  Mort du persécuteur et purification du Temple

Judas Maccabée dans le maquis.n

8 Or Judas, appelé aussi Maccabée, et ses compagnons, s’introduisant secrètement dans les villages, appelaient à eux leurs frères de race, et s’adjoignant ceux qui demeuraient fermes dans le judaïsme, ils en rassemblèrent jusqu’à six mille.

n Ces vv. se rattachent à 5.27. L’auteur regroupe ici des faits attribués à Mattathias en 1 M 2 avec l’activité propre de Judas avant l’intervention d’Antiochus, cf. 1 M 3.1-26.

2 Ils suppliaient le Seigneur d’avoir les yeux sur le peuple que tout le monde accablait, d’avoir pitié du Temple profané par les hommes impies, 3 d’avoir compassion de la ville en train d’être détruite et réduite au niveau du sol, d’écouter le sang qui criait jusqu’à lui, 4 de se souvenir aussi du massacre criminel des enfants innocents et de se venger des blasphèmes lancés contre son nom.

5 Une fois à la tête d’un corps de troupe, le Maccabée devint désormais invincible aux nations, la colère du Seigneur s’étant changée en miséricorde. 6 Tombant à l’improviste sur des villes et des villages, il les brûlait ; occupant les positions favorables, il infligeait à l’ennemi de très lourdes pertes.o

o « très lourdes pertes », litt. « quantité de cadavres », d’après le lat. ; « quantité d’ennemis (mis en fuite) » grec ; certains mss lisent à la fois « ennemis » et « cadavres ».

7 Pour de telles opérations, il choisissait surtout la complicité de la nuit, et la renommée de sa vaillance se répandait partout.

Campagne de Nikanor et de Gorgias.

8 Voyant cet homme s’affirmer peu à peu et remporter des succès de plus en plus fréquents, Philippep écrivit à Ptolémée, stratège de Cœlé-Syrie et Phénicie, de venir au secours des affaires du roi.

p Philippe est l’épistate (cf. 5.22, 23) de Jérusalem, qui relève de Ptolémée, stratège de Cœlé-Syrie et Phénicie, cf. 4.45.

9 Ayant fait choix de Nikanor, fils de Patrocle, du rang des premiers amis, le roi l’envoya sans retard, à la tête d’au moins vingt mille hommes de diverses nations, pour qu’il exterminât la race entière des Juifs. Il lui adjoignit Gorgias, général de métier rompu aux choses de la guerre. 10 Nikanor comptait, à part lui, acquitter au moyen de la vente des Juifs qu’on ferait prisonniers le tribut de deux mille talents dû par le roi aux Romains. 11 Il s’empressa d’envoyer aux villes maritimes une invitation à venir acheter des esclaves juifs, promettant de leur en livrer quatre-vingt-dix pour un talent ; il ne s’attendait pas à la sanction qui devait s’ensuivre pour lui de la main du Tout-Puissant.

12 La nouvelle de l’avance de Nikanor parvint à Judas. Quand celui-ci eut averti les siens de l’approche de l’armée ennemie, 13 les lâches et ceux qui manquaient de foi en la justice de Dieu prirent la fuite et gagnèrent d’autres lieux.

14 Les autres vendaient tout ce qui leur restait et priaient le Seigneur de les délivrer de l’impie Nikanor qui les avait vendus avant même que la rencontre eût lieu : 15 sinon à cause d’eux, du moins en considération des alliances conclues avec leurs pères et parce qu’ils portaient eux-mêmes son nomq auguste et plein de majesté.

q Littéralement « à cause de l’invocation de son nom sur eux », cf. 1 M 7.37. C’est un hébraïsme, cf. Dt 28.10 ; 2 S 12.28 ; 1 R 8.43 ; Isa 4.1, etc.

16 Maccabée, ayant donc réuni ses hommes au nombre de six mille, les exhorte à ne pas être frappés de crainte devant les ennemis et à n’avoir cure de la multitude des païens qui les attaquent injustement, mais à combattre avec vaillance, 17 ayant devant les yeux l’outrage qu’ils ont commis contre le lieu saint et le traitement indigne infligé à la ville bafouée, enfin la ruine des usages traditionnels. 18 « Eux, ajouta-t-il, se fient aux armes et aux actes audacieux, tandis que nous autres, nous avons placé notre confiance en Dieu, le Tout-Puissant, capable de renverser en un clin d’œil ceux qui marchent contre nous, et avec eux le monde entier. » 19 Il leur énuméra les cas de protection dont leurs aïeux furent favorisés, celui qui eut lieu sous Sennachérib, comment avaient péri cent quatre-vingt-cinq mille hommes ; 20 celui qui arriva en Babylonie dans une bataille livrée aux Galates, comment ceux qui prenaient part à l’action, en tout huit miller avec quatre mille Macédoniens, ceux-ci étant aux abois, les huit mille avaient détruit cent vingt mille ennemis, grâce au secours qui leur était venu du Ciel, et avaient fait un grand butin.

r Peut-être des Juifs qui auraient combattu contre des mercenaires gaulois à la solde de Molon, satrape de Médie révolté.

21 Après les avoir remplis de confiance par ces paroles, et les avoir disposés à mourir pour leurs lois et leur patrie, il divisa son armée en quatre corps. 22 À la tête de chaque corps il mit ses frères Simon, Joseph et Jonathas, donnant à chacun d’eux quinze cents hommes. 23 En outre, il ordonna à Esdriass de lire le Livre saint, puis, ayant donné pour mot d’ordre : « Secours de Dieu ! »t il prit la tête du premier corps et attaqua Nikanor.

s « Esdrias » (ou « Esdras ») d’après lat. et arm., cf. 12.36 ; « Éléazar » grec ; c’est l’Azarias de 1 M 5.18, 56.

t Semblables formules étaient en usage dans les armées hellénistiques et romaines, et sont mentionnées par la Règle de la Guerre à Qumrân.

24 Le Tout-Puissant s’étant fait leur allié, ils égorgèrent plus de neuf mille ennemis, blessèrent et mutilèrent la plus grande partie des soldats de Nikanor et les mirent tous en fuite. 25 L’argent de ceux qui étaient venus les acheter tomba entre leurs mains. S’étant attardés assez longtemps à les poursuivre, ils revinrent sur leurs pas, pressés par l’heure,

26 car c’était la veille du sabbat, et, pour ce motif, ils ne s’attardèrent pas à leur poursuite. 27 Quand ils eurent ramassé les armes des ennemis et enlevé leurs dépouilles, ils se livrèrent à la célébration du sabbat, multipliant les bénédictions et louant le Seigneur qui les avait sauvés et avait fixé à ce jour la première manifestation de sa miséricorde. 28 Après le sabbat, ils distribuèrent une part du butin à ceux qu’avait lésés la persécution, aux veuves et aux orphelins ; euxmêmes et leurs enfants se partagèrent le reste. 29 Cela fait, ils organisèrent une supplication commune, priant le Seigneur miséricordieux de se réconcilier entièrement avec ses serviteurs.

Timothée et Bacchidès vaincus.u

30 Se mesurant avec les soldats de Timothée et de Bacchidès, ils en tuèrent plus de vingt mille et emportèrent de bien hautes forteresses. Ils divisèrent leur immense butin en deux parts égales, l’une pour eux-mêmes, l’autre pour les victimes de la persécution, les orphelins et les veuves, sans oublier les vieillards.

u Ce fragment a été placé ici par l’abréviateur pour rassembler ce qui concerne le châtiment des persécuteurs. Le récit interrompu reprend au v. 34.

31 Ils apportèrent un grand soin à recueillir les armes ennemies et les entreposèrent en des lieux convenables. Quant au reste des dépouilles, ils le portèrent à Jérusalem. 32 Ils tuèrent le phylarquev qui se trouvait dans l’entourage de Timothée, homme fort impie qui avait causé beaucoup de mal aux Juifs.

v Sans doute le chef des Arabes défaits au début de la campagne contre Timothée, 12.10s.

33 Pendant qu’ils célébraient les fêtes de la victoire dans leur patrie, ils brûlèrent ceux qui avaient mis le feu aux portes saintesw et s’étaient avec Callisthène réfugiés dans une même petite maison, et qui reçurent ainsi le digne salaire de leur profanation.

w Cet incendie fut sans doute allumé par le mysarque, 1 M 1.31. Les portes saintes sont celles du Temple plutôt que celles du parvis.

Fuite et confession de Nikanor.

34 Le triple scélérat Nikanor, qui avait amené les mille marchands pour la vente des Juifs, 35 humilié, avec l’aide du Seigneur, par des gens qui, pensait-il à part lui, étaient ce qu’il y avait de plus bas, Nikanor, dépouillant son habit d’apparat, s’isolant même de tous les autres, fuyant à travers champs à la manière d’un esclave échappé, parvint à Antioche, ayant une chance extraordinaire alors que son armée avait été détruite. 36 Et celui qui avait promis aux Romains de réaliser un tribut avec le prix des captifs de Jérusalem proclama que les Juifs avaient un défenseur, que les Juifs étaient invulnérables par cela même qu’ils suivaient les lois que lui-même avait dictées.

Fin d’Antiochus Épiphane.

9 Vers ce temps-là, Antiochus était piteusement revenu des régions de la Perse. 2 En effet, une fois entré dans la ville qu’on appelle Persépolis, il s’était mis en devoir d’en piller le templex et d’opprimer la ville. Aussi la foule, se soulevant, recourut-elle aux armes, et il arriva qu’Antiochus, mis en fuite par les habitants du pays, dut opérer une retraite humiliante.

x Le temple en question se trouvait en réalité en Élymaïde, au nord de Persépolis, 1 M 6.3, mais Jason ou l’abréviateur aura préféré situer ce fait dans une ville connue de tous.

3 Comme il se trouvait vers Ecbatane,y il apprit ce qui était arrivé à Nikanor et aux gens de Timothée.

y L’actuelle Hamadan, à 700 km au nord-est de Persépolis. En fait, Épiphane mourut à Tabae, à mi-chemin entre ces deux villes.

4 Transporté de fureur, il pensait faire payer aux Juifs l’injure de ceux qui l’avaient mis en fuite et, pour ce motif, il ordonna au conducteur de pousser son char sans s’arrêter jusqu’au terme du voyage. Mais déjà il était accompagné par la sentence du Ciel. Il avait dit en effet, dans son orgueil : « Arrivé à Jérusalem, je ferai de cette ville la fosse commune des Juifs. »

5 Mais le Seigneur qui voit tout, le Dieu d’Israël, le frappa d’une plaie incurable et invincible.
À peine avait-il achevé sa phrase qu’une douleur d’entrailles sans remède le saisit et que des souffrances aiguës le torturaient au-dedans, 6 ce qui était pleine justice, puisqu’il avait infligé aux entrailles des autres des tourments nombreux et étranges. 7 Il ne rabattait pourtant rien de son arrogance ; toujours rempli d’orgueil, il exhalait contre les Juifs le feu de sa colère et commandait d’accélérer la marche, quand il tomba soudain du char qui roulait avec fracas, le corps entraîné dans une chute malheureuse, et tous les membres tordus. 8 Lui qui tout à l’heure croyait, dans sa jactance surhumaine, commander aux flots de la mer, lui qui s’imaginait peser dans la balance la hauteur des montagnes, se voyait gisant à terre, puis transporté dans une litière, faisant éclater aux yeux de tous la puissance de Dieu, 9 à telle enseigne que les yeux de l’impie fourmillaient de vers et que, lui vivant, ses chairs se détachaient par lambeaux avec d’atroces douleurs,z enfin que la puanteur de cette pourriture soulevait le cœur de toute l’armée.

z « les yeux » Vet. Lat., arm. ; « le corps » grec (sauf 1 Ms « les yeux du corps »). — On ignore la nature du mal qui emporta Antiochus. La description relève d’un genre littéraire propre à la mort des tyrans, cf. Jdt 16.17 ; Isa 14.11 ; Ac 12.23. Même genre de description de la mort d’Hérode le Grand dans les Antiquités Judaïques de Josèphe. Le parallèle de 1 M 6.9 est beaucoup plus sobre.

10 Celui qui naguère semblait toucher aux astres du ciel, personne maintenant ne pouvait l’escorter à cause de l’incommodité intolérable de cette odeur.

11 Là donc, il commença, tout brisé, à dépouiller cet excès d’orgueil et à prendre conscience des réalités sous le fouet divin, torturé par des crises douloureuses. 12 Comme lui-même ne pouvait supporter son infection, il avoua : « Il est juste de se soumettre à Dieu, et, simple mortel, de ne pas penser à s’égaler à la divinité. »a

a « ne pas s’égaler à la divinité » mss et versions ; « ne pas avoir de pensées orgueilleuses » une partie du grec ; grec luc. combine les deux. — L’expression grecque qualifie les honneurs divins que recevaient les rois et les hommes illustres. Cf. l’expression semblable de Ph 2.6 appliquée au Christ.

13 Mais les prières de cet être abject allaient vers un Maître qui ne devait plus avoir pitié de lui : 14 il promettait de déclarer libre la ville sainte que naguère il gagnait en toute hâte pour la raser et la transformer en fosse commune, 15 de faire de tous les Juifs les égaux des Athéniens, eux qu’il jugeait indignes de la sépulture et bons à servir de pâture aux oiseaux de proie ou à être jetés aux bêtes avec leurs enfants, 16 d’orner des plus belles offrandes le saint Temple qu’il avait jadis dépouillé, de lui rendre au double tous les vases sacrés et de subvenir de ses propres revenus aux frais des sacrifices,

17 et finalement de devenir lui-même juif et de parcourir tous les lieux habités pour y proclamer la toute-puissance de Dieu.

Lettre d’Antiochus aux Juifs.

18 Comme ses souffrances ne se calmaient d’aucune façon, car le jugement équitable de Dieu pesait sur lui, et qu’il voyait son état désespéré, il écrivit aux Juifs la lettre transcrite ci-dessous, sous forme de supplique. Elle était ainsi libellée :

19 « Aux excellents Juifs, aux citoyens, Antiochus roi et stratège :b salut, santé et bonheur parfaits !

b Le terme désigne la magistrature suprême d’une ville, ici Antioche, la capitale, dont Antiochus s’était déjà fait nommer édile et tribun. — La lettre devait s’adresser aux « excellents citoyens » d’Antioche, et la mention des Juifs doit être une glose de Jason de Cyrène.

20 Si vous vous portez bien ainsi que vos enfants, et que vos affaires aillent suivant vos désirs, nous en rendons de très grandes actions de grâces.c

c À la fin du v., le grec ajoute « faisant confiance au ciel ».

21 Pour moi, je suis étendu sans force sur un lit et je garde un affectueux souvenir de vous.d
« À mon retour des régions de la Perse, atteint d’un mal fâcheux, j’estimai nécessaire de veiller à la sûreté de tous.

d « de vous » 1 Ms grec, lat., arm. ; « de vos marques de respect et de vos bons sentiments » grec.

22 Ce n’est pas que je désespère de mon état, ayant au contraire le ferme espoir d’échapper à cette maladie. 23 Mais, considérant que mon père, chaque fois qu’il portait les armese dans les pays d’en haut, désignait son futur successeur,

e « porta les armes » estrateusen conj. d’après lat. ; « campa » estratopedeusen grec.

24 afin que, en cas d’un événement inattendu ou d’un bruit fâcheux, ceux qui étaient dans les provinces n’en pussent être troublés, sachant à qui il avait laissé la direction des affaires,

25 après avoir songé en outre que les souverains proches de nous et les voisins de notre royaume épient les circonstances et attendent les éventualités, j’ai désigné comme roi mon fils Antiochus, que plus d’une fois, lorsque je parcourais les satrapies d’en haut, j’ai confié et recommandé à la plupart d’entre vous. Je lui ai écrit d’ailleurs la lettre transcrite ci-dessous.f

f L’auteur n’a pas reproduit cette seconde lettre, à laquelle il n’avait sans doute pas accès.

26 Je vous prie donc et vous conjure, vous souvenant des bienfaits que vous avez reçus de moi en public et en particulier, de conserver chacun, pour mon fils également, les dispositions favorables que vous éprouvez pour moi. 27 Je suis en effet persuadé que, plein de douceur et d’humanité, il suivra scrupuleusement mes intentions et s’entendra bien avec vous. »

28 Ainsi ce meurtrier, ce blasphémateur, en proie aux pires souffrances, semblables à celles qu’il avait fait endurer aux autres, eut le sort lamentable de perdre la vie loin de son pays, en pleine montagne.g

g Le ton violent de l’abréviateur contraste avec celui de la lettre, tout à fait conforme au style protocolaire hellénistique.

29 Philippe, son familier, ramena son corps, mais, craignant le fils d’Antiochus, il se retira en Égypte auprès de Ptolémée Philométor.h

h Détail difficile à concilier avec 1 M 6.55 et 63. Sans doute Philippe sera-t-il resté en Égypte jusqu’à la fin de 163, cf. 13.23.

Purification du Temple.

10 Maccabée, avec ses compagnons, recouvra sous la conduite du Seigneur le sanctuaire et la ville 2 et détruisit les autels élevés par les étrangers sur la place publique ainsi que les lieux du culte. 3 Une fois le Temple purifié, ils bâtirent un autre autel, puis, ayant tiré des étincelles de pierres à feu, ils prirent de ce feu et, après deux ans d’interruption, ils offrirent un sacrifice, firent fumer l’encens, allumèrent les lampes et exposèrent les pains de proposition. 4 Cela fait, prosternés sur le ventre, ils prièrent le Seigneur de ne plus les laisser tomber dans de tels maux, mais de les corriger avec mesure, s’il leur arrivait jamais de pécher, et de ne pas les livrer aux nations blasphématrices et barbares. 5 Ce fut le jour même où le Temple avait été profané par les étrangers que tomba le jour de la purification du Temple, c’est-à-dire le vingt-cinq du même mois qui est Kisleu.i

i Le 15 décembre 164, cf. 1.10, peu de semaines après la mort d’Antiochus Épiphane.

6 Ils célébrèrent avec allégresse huit jours de fête à la manière des Tentes, se souvenant comment naguère, aux jours de la fête des Tentes, ils gîtaient dans les montagnes et dans les grottes à la façon des bêtes sauvages. 7 C’est pourquoi, portant des thyrses, de beaux rameaux et des palmes, ils firent monter des hymnes vers Celui qui avait mené à bien la purification de son lieu saint. 8 Ils décrétèrent par un édit public confirmé par un vote que toute la nation des Juifs solenniserait chaque année ces jours-là.j

j Sur cette fête, la hanukkah , cf. 1 M 4.59. Ici s’achève la première partie du livre, dont l’un des objectifs est d’imposer cette fête à tous les Juifs, cf. les deux lettres préliminaires, 1-2. De même, la seconde partie se terminera par une invitation à célébrer le Jour de Nikanor, 15.36.