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Bible de Jérusalem

Exode 14.15-

Miracle de la mer.n

15 Yahvé dit à Moïse : « Pourquoi cries-tu vers moi ? Dis aux Israélites de repartir.

n Ce récit nous présente le miracle de deux manières : 1° Moïse brandit son bâton au-dessus de la mer qui se fend, formant deux murailles d’eau entre lesquelles les Israélites passent à pied sec. Puis, quand les Égyptiens se sont engagés derrière eux, les eaux refluent et les engloutissent. Ce récit appartient à la tradition sacerdotale ou élohiste. 2° Moïse rassure les Israélites poursuivis en leur assurant qu’ils n’auront rien à faire. Alors Yahvé fait souffler un vent qui dessèche la « mer », les Égyptiens y pénètrent et sont engloutis par son reflux. Dans ce récit, attribué à la tradition yahviste, seul Yahvé intervient ; il n’y est pas question d’un passage de la mer par les Israélites mais seulement de la destruction miraculeuse des Égyptiens. Ce récit représente la tradition plus ancienne. C’est seulement la destruction des Égyptiens que retient le très vieux chant d’15.21, développé dans le poème de 15.1-18. Il n’est pas possible de déterminer le lieu et le mode de cet événement ; mais il est apparu aux yeux des témoins comme une intervention éclatante de « Yahvé guerrier », 15.3, et est devenu un article fondamental de la foi yahviste, Dt 11.4 ; Jos 24.7 et cf. Dt 1.30 ; 6.21-22 ; 26.7-8. Ce miracle de la mer a été mis en parallèle avec un autre miracle de l’eau, le passage du Jourdain, Jos 3-4 ; la sortie d’Égypte a été conçue secondairement à l’image de cette entrée en Canaan, et les deux présentations se mêlent dans le ch. 14. La tradition chrétienne a considéré ce miracle comme une figure du salut, et plus spécialement du baptême (1 Co 10.1).

16 Toi, lève ton bâton, étends ta main sur la mer et fends-la, que les Israélites puissent pénétrer à pied sec au milieu de la mer. 17 Moi, j’endurcirai le cœur des Égyptiens, ils pénétreront à leur suite et je me glorifierai aux dépens de Pharaon, de toute son armée, de ses chars et de ses cavaliers. 18 Les Égyptiens sauront que je suis Yahvé quand je me serai glorifié aux dépens de Pharaon, de ses chars et de ses cavaliers. »

19 L’Ange de Dieu qui marchait en avant du camp d’Israël se déplaça et marcha derrière eux, et la colonne de nuée se déplaça de devant eux et se tint derrière eux. 20 Elle vint entre les camps des Égyptiens et le camp d’Israël. Il y eut la nuée et la ténèbre et elle illumina la nuit. L’un ne pouvait s’approcher de l’autre de toute la nuit.o

o Traduction conjecturale de la partie centrale du verset, mal conservée ; grec « La nuée était ténébreuse et la nuit s’écoula sans que l’un puisse... »; Symmaque « La nuée était ténébreuse d’un côté et lumineuse de l’autre et la nuit... » Dans Jos 24.7 nous lisons que Yahvé étendit un brouillard épais entre les Israélites et les Égyptiens. La traduction donnée ici est conjecturale.

21 Moïse étendit la main sur la mer, et Yahvé refoula la mer toute la nuit par un fort vent d’est ; il la mit à sec et toutes les eaux se fendirent. 22 Les Israélites pénétrèrent à pied sec au milieu de la mer, et les eaux leur formaient une muraille à droite et à gauche. 23 Les Égyptiens les poursuivirent, et tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses cavaliers pénétrèrent à leur suite au milieu de la mer. 24 À la veille du matin,p Yahvé regarda de la colonne de feu et de nuée vers le camp des Égyptiens, et jeta la confusion dans le camp des Égyptiens.

p Dernière veille de la nuit, de 2 h à 6 h du matin.

25 Il enrayaq les roues de leurs chars qui n’avançaient plus qu’à grand-peine. Les Égyptiens dirent : « Fuyons devant Israël car Yahvé combat avec eux contre les Égyptiens ! »

q « Il enraya » versions ; « il enleva » hébr.

26 Yahvé dit à Moïse : « Étends ta main sur la mer, que les eaux refluent sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers. » 27 Moïse étendit la main sur la mer et, au point du jour, la mer rentra dans son lit. Les Égyptiens en fuyant la rencontrèrent, et Yahvé culbuta les Égyptiens au milieu de la mer. 28 Les eaux refluèrent et recouvrirent les chars et les cavaliers de toute l’armée de Pharaon, qui avaient pénétré derrière eux dans la mer. Il n’en resta pas un seul. 29 Les Israélites, eux, marchèrent à pied sec au milieu de la mer, et les eaux leur formèrent une muraille à droite et à gauche. 30 Ce jour-là, Yahvé sauva Israël des mains des Égyptiens, et Israël vit les Égyptiens morts au bord de la mer.

31 Israël vit la prouesse accomplie par Yahvé contre les Égyptiens. Le peuple craignit Yahvé, il crut en Yahvé et en Moïse son serviteur.