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Bible de Jérusalem

Ézéchiel 13.10-

10 C’est qu’en effet, ils égarent mon peuple en disant : « Paix ! »f alors qu’il n’y a pas de paix. Tandis qu’il bâtit une muraille, les voici qui la couvrent de crépi.g

f La « paix » n’est pas seulement l’absence de menaces extérieures, mais la prospérité et la concorde dans la société, cf. Jr 6.14.

g Ézéchiel reproche aux faux prophètes leur optimisme fallacieux. Jérusalem est comme une maison menacée par les éléments déchaînés ; alors qu’il faudrait réparer sérieusement l’édifice, certains se contenteraient de masquer les lézardes par un simple crépi.

11 Dis à ceux qui la couvrent de crépi :h Qu’il y ait une pluie torrentielle, qu’il tombe des grêlons,i qu’un vent de tempête soit déchaîné,

h L’hébr. ajoute « et il tombera », dittographie.

i Après « qu’il tombe », hébr. ajoute « j’envoyai » (?).

12 et voilà le mur abattu ! Ne vous dira-t-on pas : « Où est le crépi dont vous l’avez recouvert ? » 13 Eh bien ! ainsi parle le Seigneur Yahvé : Je vais déchaîner un vent de tempête dans ma fureur, il y aura une pluie torrentielle dans ma colère, des grêlons dans ma rage de destruction. 14 J’abattrai le mur que vous aurez couvert de crépi, je le jetterai à terre, et ses fondations seront mises à nu. Il tombera et vous périrez sous lui, et vous saurez que je suis Yahvé.

15 Quand j’aurai assouvi ma fureur contre le mur et contre ceux qui le couvrent de crépi, je vous dirai : Le mur n’est plus, ni ceux qui le crépissaient, 16 les prophètes d’Israël qui prophétisent sur Jérusalem et qui ont pour elle une vision de paix alors qu’il n’y a pas de paix, oracle du Seigneur Yahvé.

Les fausses prophétesses.

17 Et toi, fils d’homme, tourne-toi vers les filles de ton peuple qui prophétisent de leur propre chef, et prophétise contre elles.j

j Aux reproches déjà faits aux faux prophètes s’ajoutent ici des allusions, pour nous obscures, à des pratiques sans doute magiques ou idolâtriques

18 Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Yahvé. Malheur à celles qui cousent des rubans sur tous les poignets,k qui fabriquent des voiles pour la tête de gens de toutes tailles, afin de prendre au piège les âmes ! Vous prenez au piège les âmes des gens de mon peuple et vous épargneriez vos propres âmes ?

k « tous les poignets » versions ; « tous mes poignets » hébr.

19 Vous me déshonorez devant mon peuple pour quelques poignées d’orge et quelques morceaux de pain, en faisant mourir des gens qui ne doivent pas mourir, en épargnant ceux qui ne doivent pas vivre, et en mentant à mon peuple qui écoute le mensonge.

20 Eh bien ! ainsi parle le Seigneur Yahvé : Voici que je vais m’en prendre à vos rubans, avec lesquels vous prenez au piège les âmes comme des oiseaux. Je les déchirerai sur vos bras et je libérerai les âmes que vous essayez de prendre au piège comme des oiseaux.l

l Le mot hébreu leporehot, répété à la fin du v., est très difficile. L’idée de « bourgeon », « bourgeonner », évoquée par la racine parah, ne donne aucun sens. L’idée de « voler », « volatile », suggérée par l’araméen et appelée par le verbe, est plus satisfaisante. Il doit s’agir encore ici de pratiques plus ou moins magiques qui nous échappent. Dans le grec, ce mot qui manque la première fois est traduit, à la fin du v., « pour la dispersion. » — Avant le deuxième « comme des oiseaux » on omet « les âmes » (sous une forme anormale), dittographie probable.

21 Je déchirerai vos voiles et je délivrerai mon peuple de votre main, pour qu’il ne soit plus un gibier dans votre main. Et vous saurez que je suis Yahvé.

22 Pour avoir intimidé le cœur du juste par des mensonges, alors que je ne l’avais pas affligé, et avoir fortifié les mains du méchant pour qu’il ne renonce pas à sa mauvaise conduite afin de retrouver la vie, 23 eh bien ! vous n’aurez plus de vaines visions et ne prononcerez plus de prédictions. Je délivrerai mon peuple de votre main, et vous saurez que je suis Yahvé.