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Bible de Jérusalem

Ézéchiel 15.1-8

Parabole de la vigne.

15 La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes :

2 Fils d’homme, pourquoi le bois de la vigne vaudrait-il mieux
que le bois de toute branche sur les arbres de la forêt ?
3 En tire-t-on du bois pour en faire quelque chose ?r
En tire-t-on une cheville pour y pendre un objet ?

r Si l’on veut presser la comparaison Israël a été amputé du territoire de Samarie en 720 et de celui de Juda en 597. Jérusalem, elle-même (le « milieu) n’est plus intacte puisqu’elle a déjà subi un siège et une déportation.

4 Voilà qu’on le jette au feu pour le consumer. Le feu consume les deux bouts ;
le milieu est brûlé, est-il bon à quelque chose ?
5 Déjà, lorsqu’il était intact, on ne pouvait rien en faire ;
alors, quand le feu l’a consumé et brûlé, peut-on encore en faire quelque chose ?
6 C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Yahvé.
Tout comme le bois de la vigne parmi les arbres de la forêt,
que j’ai jeté au feu pour le consumer,
ainsi ai-je traité les habitants de Jérusalem.
7 J’ai tourné ma face contre eux.
Ils ont échappé au feu, mais le feu les dévorera,
et vous saurez que je suis Yahvé, lorsque je me tournerai contre eux.
8 Je ferai du pays une solitude, parce qu’ils ont été infidèles,
oracle du Seigneur Yahvé.

Ézéchiel 17.3-10

3 Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Yahvé.

Le grand aigle,m aux grandes ailes,
à l’envergure immense,
couvert de plumes multicolores,
vint au Liban
et prit la cime du cèdre ;

m Nabuchodonosor qui, en 597, plaça sur le trône de Jérusalem Sédécias, après avoir déporté Joiakîn, cf. vv. 12s.

4 il cueillit le plus haut de ses rameaux,
l’emporta au pays des marchands
et le déposa dans une ville de trafiquants.
5 Puis il prit une des semences du pays
et la mit dans un champ préparé ;
au bord d’un cours d’eau abondant,n
il la mit comme un saule.

n Avant « au bord » hébr. ajoute « prends »; omis par les versions.

6 Elle poussa et devint une vigne féconde,
de taille modeste,
qui tourna ses branches vers l’aigle,
alors que ses racines étaient sous elle.
Elle devint une vigne,
donna des tiges et poussa des sarments.
7 Il y eut un autre grand aigle,o
aux grandes ailes, aux plumes abondantes.
Et voici que cette vigne tendit ses racines vers lui
et dirigea vers lui ses branches,
pour qu’il l’arrosât,
depuis le parterre où elle était plantée.

o « un autre » versions ; « un seul » hébr. — C’est l’Égypte, sur laquelle Sédécias eut toujours la tentation de s’appuyer contre Babylone, cf. v. 15.

8 Dans un champ fertile,
au bord d’un cours d’eau abondant,
elle était plantée,
pour pousser des branchages et porter du fruit,
pour devenir une vigne magnifique.
9 Dis : Ainsi parle le Seigneur Yahvé.
Réussira-t-elle ?p
L’aigle ne va-t-il pas arracher ses racines,
ôter ses fruits,
en sorte que sèchent toutes les feuilles nouvelles qu’elle poussera
sans qu’il soit besoin d’un bras puissant et d’un peuple nombreux
pour l’enlever de ses racines ?

p « Réussira-t-elle » mss, versions ; « elle réussira » hébr.

10 La voici plantée, réussira-t-elle ?
Au souffle du vent d’est, ne va-t-elle pas sécher ?
Sur les parterres où elle a poussé, elle séchera !

Ézéchiel 19.10-14

10 Ta mère était semblable à une vigne,h
plantée au bord de l’eau.
Elle était féconde et feuillue,
grâce à l’abondance de l’eau.

h « semblable à » Targ. ; hébr. inintelligible (litt. « dans ton sang »). — Nouvelle allégorie la vigne est la nation qui fut un temps prospère et qui va être détruite.

11 Elle eut des ceps puissants
qui devinrent des sceptres royaux ;
sa taille s’éleva
jusqu’au milieu des nuages ;
on l’admira pour sa hauteur
et la quantité de ses branches.
12 Mais elle a été arrachée avec fureur
et jetée à terre ;
le vent d’est a desséché son fruit,
elle a été brisée,
son cep puissant a séché,i
le feu l’a dévoré.

i « elle a été brisée », « a séché » grec ; « ils ont été brisés », « ils ont séché » hébr.

13 La voici plantée au désert,
au pays sec et aride,
14 et le feu est sorti de son cep,
il a dévoré ses tiges et son fruit.
Elle n’aura plus son sceptre puissant,
son sceptre royal.

C’est une complainte ; elle servit de complainte.