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Bible de Jérusalem

Ésaïe 10.16-

16 C’est pourquoi le Seigneur Yahvé Sabaot enverra contre ses hommes gras la maigreur,
et sous sa gloire un brasier s’embrasera, comme s’embrase le feu.
17 La lumière d’Israël deviendra un feu et son Saint une flamme,
elle brûlera et consumera ses épines et ses ronces en un jour.
18 La luxuriance de sa forêt et de son verger, il l’anéantira corps et âme,
et ce sera comme un malade qui s’éteint.
19 Le reste des arbres de sa forêt sera un petit nombre, un enfant l’écrirait.r

r Certains pensent que les vv. 16-19 ne visent plus le roi d’Assur mais Juda.

Le petit reste.s

20 Ce jour-là, le reste d’Israël et les survivants de la maison de Jacob
cesseront de s’appuyer sur qui les frappe ;
ils s’appuieront en vérité sur Yahvé, le Saint d’Israël.

s Ce bref oracle paraît être un commentaire du nom donné par Isaïe à son fils aîné Shéar-Yashub, « un reste reviendra », cf. 7.3. La théologie du « reste », chère à Isaïe, cf. 4.3, est ici résumée avec ses deux aspects annonce d’un châtiment exemplaire qui ne laissera subsister qu’un petit reste, vv. 22-23, et promesse, pour ce reste, d’une conversion (yashûb, « il reviendra ») accompagnée d’un pardon et de nouvelles bénédictions, vv. 20-21.

21 Un reste reviendra, le reste de Jacob, vers le Dieu fort.
22 Mais ton peuple serait-il comme le sable de la mer, ô Israël,
ce n’est qu’un reste qui en reviendra :
destruction décidée, débordement de justice !
23 Car c’est une destruction bien décidée
que le Seigneur Yahvé Sabaot exécute au milieu de tout le pays.

Confiance en Dieu.t

24 C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Yahvé Sabaot :
Ô mon peuple qui habites en Sion, n’aie pas peur d’Assur !
Il te frappe du bâton, il lève le gourdin contre toi (sur le chemin d’Égypte) ;u

t Cet oracle semble avoir été prononcé au temps qui précéda l’attaque de Sennachérib en 701.

u Glose tirée du v. 26.

25 mais encore quelques instants et la fureur prendra fin,
et ma colère causera leur perte.
26 Yahvé Sabaot va brandir contre lui un fouet,
comme il frappa Madiân au Rocher d’Oreb ;
il va brandir son bâton contre la mer,
comme il l’a levé sur le chemin d’Égypte.v

v Tout le v. est une addition qui interrompt le développement, et cf. 4.5.

27 Ce jour-là,
son fardeau glissera de ton épaule et son joug de ta nuque,
et le joug sera détruitw (...)

w Les derniers mots du v. sont incompréhensibles (litt. « devant la graisse »). On a proposé de rattacher « sera détruit » à la phrase précédente et de lire ensuite en corrigeant « il est monté en face de Samarie », qui serait le début du développement suivant.

L’invasion.x

28 Il est arrivé sur Ayyat, il a passé à Migrôn,
à Mikmas il a laissé ses bagages.

x Les vv. 28-32 décrivent la marche de l’envahisseur. S’il s’agit de l’attaque de Sennachérib, cf. 10.5, cette route n’est pas celle que son armée a suivie, cf. 2 R 18.17, mais la description idéale d’une invasion venant du Nord, cf. 14.31. Les villes ne sont pas toutes localisées ; la dernière, Nob, est sur le mont Scopus d’où l’on domine Jérusalem.

29 Ils ont passé par le défilé, Géba est pour nous une étape,
Rama a frémi, Gibéa de Saül a fui.
30 Fais retentir ta voix, Bat-Gallim, sois attentive, Laïsha !
Réponds-lui, Anatot !y

y « réponds-lui » `anîha syr. ; « malheureuse » `anîyyah hébr.

31 Madména s’est enfuie ;
les habitants de Gébîm se sont mis à l’abri.
32 Aujourd’hui même, à Nob, lors d’une halte,
il agitera la main vers la montagne de la fille de Sion,
la colline de Jérusalem.
33 Voici que le Seigneur Yahvé Sabaot émonde la frondaison avec violence,
les plus hautes cimes sont coupées, les plus fières sont abaissées.
34 Ils seront coupés par le fer, les halliers de la forêt,
et sous les coups d’un Puissant, le Liban tombera.

Ésaïe 30.27

Contre Assur.a

27 Voici que le nom de Yahvé vient de loin,
ardente est sa colère, pesante sa menace.
Ses lèvres débordent de fureur,
sa langue est comme un feu dévorant.

a Cet oracle a probablement été prononcé lorsque Sennachérib menaçait Jérusalem. Le caractère terrifiant de l’intervention de Yahvé est exprimé ici avec une force inégalée.