retour

Bible de Jérusalem

Ésaïe 41.21-29

Néant des idoles.z

21 Présentez votre querelle, dit Yahvé,
produisez vos arguments, dit le roi de Jacob.

z De même qu’il était entré en procès avec les nations, v. 1, Yahvé appelle ici les faux dieux à comparaître devant lui. Leur incapacité à prédire l’avenir et à agir sur le monde est la preuve de leur néant. C’est dans le Second Isaïe que s’exprime explicitement pour la première fois le monothéisme absolu, cf. 43.8-13 ; 44.6-8 ; 45.5, préparé par le monothéisme pratique que représentait l’adoration exclusive de Yahvé, Dieu d’Israël, cf. 42.8 et Introduction. Sur la polémique contre les idoles, cf. 40.18.

22 Qu’ils produisent et qu’ils nous montrent
les choses qui doivent arriver.
Les choses passées, que furent-elles ?
montrez-le, que nous y réfléchissions
et que nous en connaissions la suite.
Ou bien faites-nous entendre les choses à venir,
23 annoncez ce qui doit se passer ensuite,
et nous saurons que vous êtes des dieux.
Au moins, faites bien ou faites mal,
que nous éprouvions de l’émoi et de la crainte.
24 Voici, vous êtes moins que rien, et votre œuvre, c’est moins que néant,a
vous choisir est abominable.

a « néant » ’epes conj. ; ’apa` hébr. inintelligible.

25 Je l’ai suscité du Nord et il est venu,
depuis le Levant il est appelé par son nom.b
Il piétinec les gouverneurs comme de la boue,
comme le potier pétrit l’argile.

b « Il est appelé par son nom » conj. cf. 45.3 ; « il appelle (ou proclame) mon nom » hébr. — Cette formule signifie la désignation de quelqu’un pour une mission particulière, Ex 31.2 ; Nb 1.17, en même temps qu’elle exprime une relation privilégiée de Yahvé avec celui qu’il « appelle par son nom », cf. 43.1 ; 45.3-4.

c « il piétine » yabûs conj. ; « il marche » yabo’ hébr.

26 Qui l’a annoncé dès le principe, pour que nous sachions,
et dans le passé, pour que nous disions : C’est juste ?
Mais nul n’a annoncé, nul n’a fait entendre,
nul n’a entendu vos paroles.
27 Prémices de Sion, voici, les voici,
à Jérusalem j’envoie un messager,d

d Texte peut-être corrompu, traduit litt. On voit ici, comme au v. 25, une allusion à l’annonce que fait Yahvé de la délivrance par Cyrus, tandis que les faux dieux restent muets, v. 28.

28 et je regarde : personne !
Parmi eux, pas un qui donne un avis,
que je puisse interroger et qui réponde !
29 Voici, tous ensemble ils ne sont rien,e
néant que leurs œuvres,
du vent et du vide leurs statues !

e « rien » 1QIsa, Targ. ; « malheur » TM.