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Bible de Jérusalem

Ésaïe 50.4-11

Troisième chant du Serviteur.e

4 Le Seigneur Yahvé m’a donné une langue de disciple
pour que je sache apporter à l’épuisé une parole de réconfort.
Il éveille chaque matin, il éveille mon oreille
pour que j’écoute comme un disciple.

e Dans ce troisième chant, le Serviteur apparaît moins comme un prophète que comme un sage, disciple fidèle de Yahvé, vv. 4-5, chargé d’enseigner à son tour les « craignant Dieu », c’est-à-dire tous les Juifs pieux, v. 10, mais aussi les égarés ou les infidèles « qui marchent dans les ténèbres ». Grâce à son courage et au secours divin, vv. 7-9, il supportera les persécutions, vv. 5-6, jusqu’à ce que Dieu lui accorde un triomphe définitif, vv. 9-11. — Jusqu’au v. 9 inclus, c’est le Serviteur qui parle.

5 Le Seigneur Yahvé m’a ouvert l’oreille,
et moi je n’ai pas résisté,
je ne me suis pas dérobé.
6 J’ai tendu le dos à ceux qui me frappaient,
et les joues à ceux qui m’arrachaient la barbe ;
je n’ai pas soustrait ma face aux outrages et aux crachats.f

f Cette description des souffrances du Serviteur sera reprise et développée dans le quatrième chant, 52.13—53.12. Elle évoque déjà Mt 26.67 ; 27.30p.

7 Le Seigneur Yahvé va me venir en aide,
c’est pourquoi je ne me suis pas laissé abattre,
c’est pourquoi j’ai rendu mon visage dur comme la pierre,
et je sais que je ne serai pas confondu.
8 Il est proche, celui qui me justifie.
Qui va plaider contre moi ? Comparaissons ensemble !
Qui est mon adversaire ? Qu’il s’approche de moi !
9 Voici que le Seigneur Yahvé va me venir en aide,
quel est celui qui me condamnerait ?
Les voici tous qui s’effritent comme un vêtement,
rongés par la teigne.
10 Quiconque parmi vous craint Yahvé et écoute la voix de son serviteur,
quiconque a marché dans les ténèbres sans voir aucune lueur,
qu’il se confie dans le nom de Yahvé,
qu’il s’appuie sur son Dieu.g

g Le prophète reprend ici la parole en invitant les Israélites et peut-être aussi les nations païennes (ceux qui « marchent dans les ténèbres »), cf. 49.6, à mettre leur espoir en Dieu ; puis il condamne ceux qui « allument un feu », v. 11, peut-être les semeurs de discorde.

11 Mais vous tous qui allumez un feu,
qui vous armezh de flèches incendiaires,
allez aux flammes de votre feu,
aux flèches que vous enflammez.
C’est ma main qui vous a fait cela :
Vous vous coucherez dans les tourments.

h Littéralement « qui ceignez » on fixait des brins d’étoupe à la tête des flèches incendiaires. L’interprétation est incertaine.