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Bible de Jérusalem

Ésaïe 52.14-15

14 De même que des multitudes avaient été saisies d’épouvante à sa vue,
— car il n’avait plus figure humaine,z
et son apparence n’était plus celle d’un homme —

z Littéralement « son apparence (était) défigurement (jusqu’à) n’être plus un homme ». L’expression est difficile, mais elle est garantie par le parallélisme. — « à sa vue » Targ., syr. ; « à ta vue » hébr.

15 de même des multitudes de nations seront dans la stupéfaction,a
devant lui des rois resteront bouche close,
pour avoir vu ce qui ne leur avait pas été raconté,
pour avoir appris ce qu’ils n’avaient pas entendu dire.

a « seront dans la stupéfaction » grec ; « il aspergera » (?) hébr.

Ésaïe 53.2-3

2 Comme un surgeon il a grandi devant lui,
comme une racinec en terre aride ;
sans beauté ni éclat pour attirer nos regards,
et sans apparence qui nous eût séduits ;

c En 11.1, 10, les images du surgeon et de la racine accompagnaient l’annonce joyeuse du Messie davidique. Elles n’évoquent ici que l’aspect humble et misérable du Serviteur.

3 objet de mépris, abandonné des hommes,
homme de douleur, familier de la souffrance,
comme quelqu’un devant qui on se voile la face,
méprisé, nous n’en faisions aucun cas.

Ésaïe 53.7-9

7 Maltraité, il s’humiliait, il n’ouvrait pas la bouche,
comme l’agneau qui se laisse mener à l’abattoir,d
comme devant les tondeurs une brebis muette,
il n’ouvrait pas la bouche.

d C’est probablement à ce v., combiné avec le v. 4, que fait allusion Jean-Baptiste quand il présente Jésus comme « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », Jn 1.29. On a noté qu’en araméen le même mot talya’ désigne l’agneau et le serviteur. Il est possible que le Précurseur ait employé intentionnellement ce mot, mais l’Évangéliste, écrivant en grec, a dû choisir.

8 Par contrainte et jugement il a été saisi.
Parmi ses contemporains,e qui s’est inquiété
qu’il ait été retranché de la terre des vivants,
qu’il ait été frappé pour le crime de son peuple ?f

e Le mot hébreu signifie « génération » comme période d’une vie et, par extension, ceux qui vivent pendant cette période. Il ne signifie jamais la naissance ou l’origine, et le sens suggéré par le grec et le latin (« Qui racontera sa génération ») et appliqué par les Pères à la génération éternelle du Verbe ou à la conception miraculeuse de Jésus n’est pas une traduction exacte de l’hébreu. On a proposé de corriger le texte, mais celui-ci est soutenu par tous les témoins.

f « son peuple » 1QIsa ; « mon peuple » TM.

9 On lui a donné un sépulcre avec les impies
et sa tombe est avec le riche,g
bien qu’il n’ait pas commis de violence
et qu’il n’y ait pas eu de tromperie dans sa bouche.

g « sa tombe » bômatô 1QIsa ; « dans sa mort » bemôtaw TM. — La prédication chrétienne a vu ici une annonce du sépulcre de Joseph d’Arimathie, « homme riche », Mt 27.57-60. Le texte reste difficile et beaucoup corrigent `ashîr, « riche », en `ôsê ra`, « malfaiteur ».