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Bible de Jérusalem

Jean 13.12-

12 Quand donc il leur eut lavé les pieds, qu’il eut repris ses vêtements et se fut remis à table, il leur dit : « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? 13 Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. 14 Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. 15 Car c’est un exemple que je vous ai donné,y pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j’ai fait pour vous.

y Cf. 1 2.6 ; 3.16. Sur cette pratique dans l’Église primitive, cf. 1 Tm 5.10.

16 En vérité, en vérité, je vous le dis,z
le serviteur n’est pas plus grand que son maître,
ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé.

z Parole du Christ que l’on retrouvera en 15.20, dans un contexte de persécution comme en Mt 10.24, cf. Lc 6.40. Ici, elle sépare indûment les vv. 15 et 17.

17 Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites. 18 Ce n’est pas de vous tous que je parle ; je connais ceux que j’ai choisis ; mais il faut que l’Écriture s’accomplisse :

Celui qui mange mon pain
a levé contre moi son talon.
a

a Ce v. 18 annonce la trahison de Judas sous une forme très concise et archaïque, cf. Mc 14.18. Le récit des vv. 21-30 développera le thème en se rapprochant du récit des Synoptiques. Quant à la parole du Christ rapportée au v. 20, elle suppose le même contexte missionnaire, cf. Mt 10.40, que celle qui fut insérée au v. 16.

19 Je vous le dis, dès à présent,
avant que la chose n’arrive,
pour qu’une fois celle-ci arrivée,
vous croyiez que Moi, Je Suis.
20 En vérité, en vérité, je vous le dis,
qui accueille celui que j’aurai envoyé m’accueille ;
et qui m’accueille, accueille celui qui m’a envoyé. »

L’annonce de la trahison de Judas.

21 Ayant dit cela, Jésus fut troublé en son esprit et il attesta :

« En vérité, en vérité, je vous le dis,
l’un de vous me livrera. »

22 Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.

23 Un de ses disciples était installé tout contre Jésus :b celui qu’aimait Jésus.

b Littéralement « dans le sein de Jésus », en tô(i) kolpô(i), cf. 1.18, eis ton kolpon . Le « disciple que Jésus aimait » apparaît ici pour la première fois sous cette désignation énigmatique. Cf. 19.26 ; 20.2 ; 21.7, 20, 24.

24 Simon-Pierre lui fait signe et lui dit : « Demande quel est celui dont il parle. »

25 Celui-ci, se penchant alors vers la poitrine de Jésus, lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » 26 Jésus répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper. » Trempant alors la bouchée, il la prend et la donne à Judas, fils de Simon Iscariote. 27 Après la bouchée, alors Satan entra en lui.c Jésus lui dit donc : « Ce que tu fais, fais-le vite. »

c C’est Satan, le Prince de ce monde, qui mène le combat contre le Christ, 13.2 ; Lc 4.13, par personne interposée. Il veut défendre son royaume, que le Christ s’apprête à lui ravir, en faisant mourir Jésus ; mais, ironie du plan divin, c’est en montant sur la croix que le Christ le vaincra, 12.31.

28 Mais cela, aucun parmi les convives ne comprit pourquoi il le lui disait. 29 Comme Judas tenait la bourse, certains pensaient que Jésus voulait lui dire : « Achète ce dont nous avons besoin pour la fête », ou qu’il donnât quelque chose aux pauvres. 30 Aussitôt la bouchée prise, il sortit ; c’était la nuit.d

d Jean note ce détail parce qu’il y voit une portée symbolique Judas, en qui Satan vient d’entrer, appartient maintenant au monde des ténèbres, Lc 22.53.

Les adieux.

31 Quand donc il fut sorti, Jésus dit :

« Maintenante le Fils de l’homme a été glorifié
et Dieu a été glorifié en lui.

e La Passion est déjà commencée, puisque Judas, poussé par Satan, vient de sortir ; Jésus célèbre déjà son triomphe comme accompli, cf. 16.33.

32 Si Dieu a été glorifié en lui,f
Dieu aussi le glorifiera en lui-mêmeg
et c’est aussitôt qu’il le glorifiera.

f Om. « Si Dieu a été glorifié en lui ».

g « lui-même » désigne Dieu, le Père. Il glorifiera le Fils de l’homme en le prenant avec lui dans la gloire. Cf. 17.5, 22, 24.

33 Petits enfants,
c’est pour peu de temps que je suis encore avec vous.
Vous me chercherez,
et comme je l’ai dit aux Juifs :h
où je vais,
vous ne pouvez venir,i
à vous aussi je le dis à présent.

h La glorification de Jésus est liée à son départ. Pour les Juifs, la séparation sera définitive, 8.21 ; pour les disciples, momentanée, 14.2-3.

i Sinon par la mort, cf. v. 36 ; 21.19, 22s.

34 Je vous donne un commandement nouveau :j
vous aimer les uns les autres ;
comme je vous ai aimés,
aimez-vous les uns les autres.

j Cf. Mt 25.31-46. À l’idée du « départ » du Christ, v. 33, qui prépare l’annonce du reniement de Pierre, vv. 36-38, l’évangéliste rattache le précepte de l’amour, vv. 34-35, testament du Christ. Ce précepte, déjà présent dans la Loi mosaïque, est « nouveau » par la perfection à laquelle Jésus le porte, et parce qu’il constitue comme la marque distinctive des temps nouveaux, inaugurés et révélés par la mort de Jésus.

35 À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :
si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

36 Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; mais tu me suivras plus tard. »k

k Annonce voilée du martyre de Pierre.

37 Pierre lui dit :l « Pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je déposerai ma vie pour toi. »

l Add. « Seigneur ».

38 Jésus répond : « Tu déposeras ta vie pour moi ? En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois.