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Bible de Jérusalem

Jean 7.38-

38 celui qui croit en moi ! »

selon le mot de l’Écriture :

De son seinx couleront des fleuves d’eau vive.y

x Le cadre littéraire (discussions sur l’identité et l’origine de Jésus, chap. 7-8) et liturgique (proclamation solennelle au « grand » jour de la fête) invite à comprendre qu’il s’agit du sein (« ventre », grec koilia comme en 3.4) de Jésus, Isa 55.1, cf. le parallèle en Ap 22.17. C’est ainsi que comprend la tradition la plus ancienne. Une autre tradition rattache « celui qui croit en moi » à la suite et l’interprète « du sein du croyant », cf. Isa 58.11 ; Pr 18.4, mais elle est moins fondée ici qu’en 4.14.

y La liturgie de la fête des Tentes comportait des prières pour la pluie, cf. Za 14.17, une commémoration rituelle du miracle de l’eau symbolisant le don de la Torah, Ex 17 et passim ; cf. 1 Co 10.4, et des lectures de prophéties annonçant la source qui devait régénérer Sion, Isa 12.3 ; Za 14.8 ; Ez 47.1s. La phrase citée ne correspond exactement à aucun verset des Écritures, mais on peut penser à un assemblage d’évocations « de son sein couleront des fleuves », cf. Ex 17.6 ; Ps 78.16, 20, et les targums correspondants ; « d’eau vive », cf. Za 14.8 « en ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem ».

39 Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui ; car il n’y avait pas encore d’Esprit,z parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

z L’eau symbolise l’Esprit, et non plus la Parole, 4.14, comme dans Isa 44.3-4, cf. Ez 38.25-27. Mais, comme la Sagesse, c’est l’Esprit qui permet de connaître la volonté de Dieu, Sg 9.17-18.

Nouvelles discussions sur l’origine du Christ.

40 Dans la foule, plusieurs, qui avaient entendu ces paroles, disaient : « C’est vraiment lui le prophète ! » 41 D’autres disaient : « C’est le Christ ! » Mais d’autres disaient : « Est-ce de la Galilée que le Christ doit venir ? 42 L’Écriture n’a-t-elle pas dit que c’est de la descendance de David et de Bethléem,a le village où était David, que doit venir le Christ ? »

a Les foules pensaient que Jésus était originaire de Nazareth, en Galilée, 1.46.

43 Une scission se produisit donc dans la foule, à cause de lui. 44 Certains d’entre eux voulaient le saisir, mais personne ne porta sur lui les mains.

45 Les gardes revinrent donc trouver les grands prêtres et les Pharisiens. Ceux-ci leur dirent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? » 46 Les gardes répondirent : « Jamais homme n’a parlé comme cela ! » 47 Les Pharisiens répliquèrent : « Vous aussi, vous êtes-vous laissé égarer ? 48 Est-il un des notables qui ait cru en lui ? ou un des Pharisiens ? 49 Mais cette foule qui ne connaît pas la Loi, ce sont des maudits ! » 50 Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était venu trouver Jésus précédemment, leur dit : 51 « Notre Loi juge-t-elle un homme sans d’abord l’entendre et savoir ce qu’il fait ? » 52 Ils lui répondirent : « Es-tu de la Galilée, toi aussi ? Étudie ! Tu verras que ce n’est pas de la Galilée que surgit le prophète. »

La femme adultère.b

53 Et ils s’en allèrent chacun chez soi.

b Cette péricope, 7.53—8.11, omise par les plus anciens témoins (mss, versions et Pères), déplacée par d’autres, au style de couleur synoptique, ne peut être de saint Jean lui-même. Elle pourrait être attribuée à saint Luc, cf. Lc 21.38. Sa canonicité, son caractère inspiré et sa valeur historique n’en sont pas moins hors de conteste.