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Bible de Jérusalem

Matthieu 3.2

2 et disant : « Repentez-vous,a car le Royaume des Cieuxb est tout proche. »

a La metanoia, étym. changement de sentiments, désigne un renoncement au péché, un « repentir ». Ce regret, qui regarde vers le passé, s’accompagne normalement d’une « conversion » (verbe grec epistrephein), par laquelle l’homme se retourne vers Dieu et s’engage dans une vie nouvelle. Ces deux aspects complémentaires d’un même mouvement de l’âme ne se distinguent pas toujours dans le vocabulaire. Cf. Ac 2.38 ; 3.19. Repentir et conversion sont la condition nécessaire pour recevoir le salut qu’apporte le Règne de Dieu. L’appel au repentir lancé par Jean-Baptiste, cf. encore Ac 13.24 ; 19.4, sera repris par Jésus, 4.17 ; Lc 5.32 ; 13.3, 5, par ses disciples, Mc 6.12 ; Lc 24.47, et par Paul, Ac 20.21 ; 26.20.

b Pour « Royaume de Dieu », cf. 4.17 tournure propre à Mt, répondant à la préoccupation juive de remplacer le Nom redoutable par une métaphore.

Matthieu 4.17

17 Dès lors Jésus se mit à prêcher et à dire : « Repentez-vous, car le Royaume des Cieuxs est tout proche. »

s La Royauté de Dieu sur le peuple élu, et par lui sur le monde, est au centre de la prédication de Jésus, comme elle l’était de l’idéal théocratique de l’AT. Elle comporte un Royaume de « saints » dont Dieu sera vraiment le Roi parce que son règne sera reconnu d’eux dans la connaissance et l’amour. Compromise par la révolte du péché, cette Royauté doit être rétablie par une intervention souveraine de Dieu et de son Messie, Dn 2.28, Dn 7.13-14. C’est cette intervention que Jésus, après Jean-Baptiste, 3.2, annonce comme imminente, 4.17, 23 ; Lc 4.43. Avant sa réalisation eschatologique définitive, où les élus vivront près du Père dans la joie du festin céleste, 8.11 ; 13.43 ; 26.29, le Royaume apparaît avec des débuts humbles, 13.31-33, mystérieux, 13.11, et contredits, 13.24-30, comme une réalité déjà commencée, 12.28 ; Lc 17.20-21, en rapport avec l’Église, 16.18. Prêché dans l’univers par la mission apostolique, 10.7 ; 24.14 ; Ac 1.3, il sera définitivement établi et remis au Père, 1 Co 15.24, par le retour glorieux du Christ, 16.27 ; 25.31, lors du Jugement dernier, 13.37-43, 47-50 ; 25.31-46. En attendant, il se présente comme une grande grâce, 20.1-16 ; 22.9-10 ; Lc 12.32, acceptée par les humbles, 5.3 ; 18.3-4 ; 19.14, 23-24, et les renoncés, 13.44-46 ; 19.12 ; Mc 9.47 ; Lc 9.62 ; 18.29s, rejetée par les superbes et les égoïstes, 21.31-32, 43 ; 22.2-8 ; 23.13. On n’y entre qu’avec la robe nuptiale, 22.11-13, de la vie nouvelle, Jn 3.3, 5 ; il y a des exclus, 8.12 ; 1 Co 6.9-10 ; Ga 5.21. Il faut veiller pour être prêt quand il viendra à l’improviste, 25.1-13.