retour

Bible de Jérusalem

Philippiens 1.9-

9 Et voici ma prière : que votre charité croissant toujours de plus en plus s’épanche en cette vraie science et ce tact affiné 10 qui vous donneront de discerner ce qui est importante et de vous rendre purs et sans reproche pour le Jour du Christ,

e L’amour est la source du discernement moral. En Rm 2.18, Paul repousse l’idée que la Loi procure la connaissance de « ce qui est important ».

11 dans la pleine maturité de ce fruit de justice que nous portons par Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu.

Situation personnelle de Paul.

12 Je désire que vous le sachiez, frères, mon affairef a tourné plutôt au profit de l’Évangile :

f L’arrestation de Paul et le procès qui s’en est suivi.

13 en effet, dans tout le Prétoireg et partout ailleurs, mes chaînes ont acquis, dans le Christ, une vraie notoriété,

g Si Paul écrit de Rome, il s’agit de la garde prétorienne qui campait près des murs de la Ville. Si Paul écrit d’Éphèse ou de Césarée, il faut alors songer au personnel du Prétoire, ou résidence du Gouverneur, qui se trouvait dans chacune de ces villes.

14 et la plupart des frères, enhardis dans le Seigneur du fait même de ces chaînes, redoublent d’une belle audace à proclamer sans crainte la Parole.h

h Add. « de Dieu » (Vulg.) ou « du Seigneur ».

15 Certains, il est vrai, le font par envie, en esprit de rivalité, mais pour les autres, c’est vraiment dans de bons sentiments qu’ils proclament le Christ. 16 Ces derniers agissent par charité, sachant bien que je suis voué à défendre ainsi l’Évangile ; 17 quant aux premiers, c’est par esprit d’intrigue qu’ils annoncent le Christ ; leurs intentions ne sont pas pures : ils s’imaginent ainsi aggraver le poids de mes chaînes. 18 Mais qu’importe ? Après tout, d’une manière comme de l’autre, hypocrite ou sincère, le Christ est annoncé, et je m’en réjouis. Je persisterai même à m’en réjouir, 19 car je sais que cela servira à mon salut, grâce à vos prières et au secours de l’Esprit de Jésus Christ qui me sera fourni ; 20 telle est l’attente de mon ardent espoir : rien ne me confondra, je garderai au contraire toute mon assurance et, cette fois-ci comme toujours, le Christ sera glorifié dans mon corps, soit que je vive soit que je meure.i

i Paul discute ici le fondement d’une décision morale en évaluant ce qui est théoriquement préférable être avec le Christ — vv. 21, 23 — par comparaison avec ce qui est nécessaire au bien de la communauté — v. 24.

21 Pour moi, certes, la Vie c’est le Christ et mourir représente un gain. 22 Cependant, si la vie dans cette chair doit me permettre encore un fructueux travail, j’hésite à faire un choix... 23 Je me sens pris dans cette alternative : d’une part, j’ai le désir de m’en aller et d’être avec le Christ,j ce qui serait, et de beaucoup, bien préférable ;

j La mort est, aussi bien que la vie, une façon d’être « avec » le Christ, cf. 1 Th 5.10 ; Rm 14.8 ; Col 3.3 ; etc. Paul n’explique pas comment il conçoit ce « gain », v. 21, cette issue « bien préférable », v. 23, dans une existence avec le Christ succédant directement à la mort sans attendre la résurrection de tous, cf. 2 Co 5.8.

24 mais de l’autre, demeurer dans la chair est plus urgent pour votre bien. 25 Au fait, ceci me persuade : je sais que je vais rester et demeurer près de vous tousk pour votre avancement et la joie de votre foi,

k Ce pressentiment, qui d’ailleurs n’est pas encore une certitude, cf. 2.17, s’est réalisé (voir Ac 20.1-6 et les Épîtres Pastorales), à la différence de celui que Paul exprima à Milet, Ac 20.25.

26 afin que mon retour et ma présence parmi vous soient pour vous un nouveau sujet de fierté dans le Christ Jésus.

Lutter pour la foi.

27 Menez seulement une viel digne de l’Évangile du Christ, afin que je constate, si je viens chez vous, ou que j’entende dire, si je reste absent, que vous tenez ferme dans un même esprit, luttant de concert et d’un cœur unanime pour la foi de l’Évangile,

l Le terme grec signifie en son sens premier « mener une vie de citoyen », selon les lois d’une cité. La Cité nouvelle du Royaume de Dieu a le Christ pour Roi, l’Évangile pour loi, et le chrétien pour citoyen, cf. 3.20 ; Ep 2.19.

28 et nullement effrayés par vos adversaires : c’est là un présage certain, pour eux de la ruine et pour vous du salut. Et cela vient de Dieu : 29 car c’est par sa faveur qu’il vous a été donné, non pas seulement de croire au Christ, mais encore de souffrir pour lui. 30 Par là vous menez le même combat que vous m’avez vu soutenirm et que, vous le savez, je soutiens encore.

m Allusion aux persécutions subies par Paul à Philippes, Ac 16.19s ; 1 Th 2.2. Le combat qu’il soutient encore est celui de sa captivité et de son procès.