21 Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvellea — car le premier ciel et la première terre ont disparu, et de mer,b il n’y en a plus.
z La cité des élus, en total contraste avec Babylone, 17, est un don de Dieu. La perspective est purement céleste, comme en 7.15-17. Le début s’inspire d’Isaïe (surtout 51 et 65). Jérusalem, cité de David, capitale et centre religieux d’Israël, 2 S 5.9 ; 24.25 ; 1 R 6.2 ; Ps 122, ville de Dieu, Ps 46.5, ville sainte, Isa 52.1 ; Dn 9.24 ; Mt 4.5 ; etc., dont le cœur était la montagne, Ps 2.6, où était bâti le Temple, Dt 12.2-3, était tenue en Israël pour la métropole future du peuple messianique, Isa 2.1-5 ; 54.11 ; 60 ; Jr 3.17 ; Ps 87.1 ; 122 ; Lc 2.38. C’est là que l’Esprit Saint a fondé l’Église chrétienne, Ac 1.4, 8 ; 2 ; 8.1, 4 ; etc. Elle est ici transportée au ciel où est accompli le dessein sauveur de Dieu, 3.12 ; 11.1 ; 20.9 ; 22.19 ; cf. Ga 4.26 ; Ph 3.20 ; Ac 2.22-24, lorsque sont célébrées ses noces avec l’Agneau, 19.7-8, cf. Isa 61.10 ; 62.4-5 ; Os 1.2 ; 2.16 ; etc.
a Dans Isaïe, Isa 65.17, 66.22, l’expression n’était que le symbole du renouvellement de l’ère messianique. À la suite du Christ, cf. Mt 19.28 ; 2 P 3.13, saint Paul ouvre des perspectives plus réalistes toute la création sera renouvelée un jour, libérée de la servitude de la corruption, transformée par la gloire de Dieu, Rm 8.19.
b La mer, habitat du Dragon et symbole du mal, cf. Jb 7.12, disparaîtra comme aux jours de l’Exode, mais cette fois pour toujours, devant la marche victorieuse de l’Israël nouveau, cf. Isa 51.9-10 ; Ps 74.13, 14 ; Jb 26.12-13 ; Isa 27.1.
c Ce sont les nouvelles fiançailles de Jérusalem avec son Dieu, dans l’allégresse et dans la joie, 19.7 ; cf. Isa 65.18 ; 61.10 ; 62.4-6, et l’idéal de l’Exode enfin atteint, cf. Os 2.16.
d « et lui, Dieu avec eux, sera leur Dieu » Vulg. ; var. « et Dieu lui-même sera leur Dieu » ou « et Dieu lui-même sera avec eux ». Formule classique de l’alliance, Gn 17.8 ; Lv 26.11-12 ; Jr 31.33 ; Ez 37.27 ; cf. 2 Co 6.16. La présence et l’intimité caractérisent l’alliance de Dieu avec son Peuple, cf. Ex 25 8 et Jn 1.14. Elle sera consommée à la fin des temps. Cf. Jl 4.17, 21 ; Za 2.14 ; So 3.15-17 ; Isa 12.6.
5 Alors, Celui qui siège sur le trône déclara : « Voici, je fais l’univers nouveau. » Puis il ajouta : « Écris : Ces paroles sont certaines et vraies. »
e L’eau symbole de vie, était dans l’AT caractéristique des temps messianiques. Dans le NT, elle devient le symbole de l’Esprit, cf. 7.17 ; Jn 4.1.
f Le titre de « Fils de Dieu » devait être conféré au Roi-Messie, successeur de David, au jour de son intronisation, 2 S 7.14 ; le Christ a donc été déclaré « Fils de Dieu » en vertu de sa résurrection, Ac 2.36 ; Rm 1.4 ; He 1.5. Il a aussi étendu ce titre à ceux qui croient en lui, Jn 1.12.
g La mort éternelle 20.6, 14. Le feu dévorant s’oppose à l’eau, v. 6 ; l’un et l’autre sont symboliques.
9 Alors, l’un des sept Anges aux sept coupes remplies des sept derniers fléaux s’en vint me dire : « Viens, que je te montre la Fiancée, l’Épouse de l’Agneau. »
h C’est la Jérusalem messianique, puisque les nations païennes existent encore, 21.24, et peuvent se convertir au vrai Dieu, 22.2 ; mais elle est déjà la Jérusalem céleste et n’attend que son épanouissement éternel. Les traits de cette description sont empruntés surtout à Ez 40-48.
10 Il me transporta donc en esprit sur une montagne de grande hauteur, et me montra la Cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, de chez Dieu,i
i Le salut messianique et éternel est un don de Dieu, 21.2.
j La perfection dans la totalité du peuple nouveau succède à celle de l’ancien. Aux douze tribus d’Israël, 7.4-8, répondent les douze Apôtres, cf. Mt 19.28 ; Mc 3.14 ; Ep 2.20. Tous les nombres multiples de 12, dans cette description, expriment la même idée de perfection.
15 Celui qui me parlait tenait une mesure, un roseau d’or, pour mesurer la ville, ses portes et son rempart ;
k Signe de perfection.
l 12 (le nombre de l’Israël nouveau) multiplié par 1 000 (multitude).
18 Ce rempart est construit en jaspe, et la ville est de l’or pur, comme du cristal bien pur.
m Ces pierreries et leurs couleurs doivent laisser une impression globale de solidité et de splendeur, reflet de la gloire divine (cf. 2 Co 3.18). Voir Isa 54.11-12 ; Ez 28.13, et la description du pectoral du grand prêtre, Ex 28.17-21 ; 39.10-14.
n Le Temple où Dieu résidait au cœur de la Jérusalem terrestre, 11.19 ; 14.15-17 ; 15.5—16.1, a maintenant disparu. C’est le corps du Christ immolé et ressuscité qui est le lieu du culte spirituel nouveau, cf. Jn 2.19-22 ; 4.23-24 ; Rm 12.1.
o De même, c’est le Ressuscité qui, de là, répand sa lumière sans ombre et sa sainteté, v. 27, sur toutes les nations rassemblées, 22.5 ; cf. Jn 8.12 ; 2 Co 4.6.
22 Puis l’Ange me montra le fleuve de Vie, limpide comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l’Agneau.p
p Les eaux vives et vivifiantes symbolisant l’Esprit, cf. Jn 4.1 ; 7.37-39, Jean entrevoit ici la Trinité.
q D’autres préfèrent couper ainsi « ... qui jaillissait... au milieu de la place. Et de part et d’autre... »
3 De malédiction, il n’y en aura plus ;r le trône de Dieu et de l’Agneau sera dressé dans la ville, et les serviteurs de Dieu l’adoreront ;
r Les vv. 3-5 (« texte II ») doivent être insérés après 21.4. Cf. l’Introduction.
s Les vv. 3-5 sont au futur, promesse ferme du règne et de la vision sans fin, cf. 1 Co 13.12 ; 1 Jn 3.2, des serviteurs de Dieu et de l’Agneau, 3.12 ; 7.3 ; 14.1.
6 Puis il me dit :t « Ces paroles sont certaines et vraies ; le Seigneur Dieu, qui inspire les prophètes, a envoyé son Ange pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt.
t Toute la suite fait figure d’épilogue. C’est une sorte d’entretien entre l’Ange (ou Jésus) et le Voyant, commentant les visions consignées dans le livre et l’usage qu’il en faut faire. La plupart des expressions se trouvent déjà disséminées dans le livre. La fin, vv. 16-20, est nettement attribuée à Jésus.
10 Il me dit encore : « Ne tiens pas secrètes les paroles prophétiques de ce livre, car le Temps est proche.u
u Quelle que soit la conduite de l’homme, le plan divin s’accomplira.
v Jérusalem décrite en 21.9s.
16 Moi, Jésus, j’ai envoyé mon Ange publier chez vous ces révélations concernant les Églises. Je suis le rejeton de la race de David, l’Étoile radieuse du matin.
17 L’Esprit et l’Épousew disent : « Viens ! » Que celui qui entend dise : « Viens ! »x Et que l’homme assoiffé s’approche, que l’homme de désir reçoive l’eau de la vie, gratuitement.
w C’est l’Esprit présent dans l’Église, épouse du Christ, 21.2, 9-10, qui lui inspire cet appel qui répond au message du livre.
x Cette supplication s’adresse au Seigneur Jésus, v. 20 c’est le Marana tha que l’on répétait au cours des réunions liturgiques, 1 Co 16.22, pour exprimer l’attente impatiente de la Parousie, voir 1 Th 5.1.
18 Je déclare, moi, à quiconque écoute les paroles prophétiques de ce livre :y « Qui oserait y faire des surcharges, Dieu le chargera de tous les fléaux décrits dans ce livre !
y Ce schème très ancien, Dt 4.2 ; 13.1 ; Pr 30.6 ; cf. Qo 3.14, est une manière de protéger un écrit sacré contre toute falsification.
20 Le garant de ces révélations l’affirme : « Oui, mon retour est proche ! » Amen, viens, Seigneur Jésus !z
z Jésus confirme que sa venue est proche, vv. 7, 12 ; et déjà 1.3, 7 ; etc. son oui répond à l’appel de l’Église et des croyants ; et l’Amen de ceux-ci, Rm 1.25, exprime leur foi joyeuse et leur désir.
21 Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous !a Amen.
a Var. « avec les saints » ou « avec tous les saints ».