retour

Bible de Jérusalem

Romains 11.12-15

12 Et si leur faux pas a fait la richesse du monde et leur diminution la richesse des païens, que ne fera pas leur totalité !r

r Le mot grec héttéma connote à la fois la diminution (aspect quantitatif) et l’infériorité, l’échec (aspect qualitatif) ; même chose pour plérôma (totalité et plénitude). Le contexte proche montre que Paul joue sur l’une et l’autre connotation.

13 Or je vous le dis à vous, les nations,s je suis bien l’apôtre des nations et j’honore mon ministère,

s C’est-à-dire les chrétiens venus des « nations », les païens convertis. Ainsi, même comme apôtre des païens, Paul travaille au salut de ses frères par le sang (« ceux de mon sang », litt. « ma chair »).

14 mais c’est avec l’espoir d’exciter la jalousie de ceux de mon sang et d’en sauver quelques-uns. 15 Car si leur mise à l’écartt fut une réconciliation pour le monde, que sera leur admission, sinon une résurrection d’entre les morts ?u

t Le terme grec apobolé a plusieurs nuances : rejet, mise à l’écart, défection, perte. Le premier sens ne convient pas, puisque le premier verset du chap. dit que Dieu n’a pas rejeté son peuple. Certains interprètent l’expression comme si Israël en était le sujet (leur rejet de l’Évangile), mais le contexte ne favorise pas cette solution. Les autres nuances conviennent toutes, dans la mesure où elles ne sont pas en contradiction avec 11.1-2. L’important est de bien voir que Paul n’insiste pas sur la mise à l’écart comme telle : elle est en effet provisoire et elle sert paradoxalement le dessein salvifique de Dieu pour l’humanité entière, Israël et les Nations.

u Formule diversement interprétée. Si la conversion des païens est comparée à la première phase de l’œuvre rédemptrice, la réconciliation du monde, celle d’Israël constituera un tel bienfait qu’elle ne peut être comparée qu’avec la seconde, la résurrection finale que Paul aurait donc ici en vue. Toutefois il ne dit pas que la conversion d’Israël doive précéder immédiatement la résurrection générale. — D’autres traduisent : « une vie sortant d’entre les morts ». Faire revenir de la mort à la vie est une œuvre particulièrement merveilleuse, réservée à la puissance de Dieu, cf. 4.17 ; 2 Co 1.9.