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Bible de Jérusalem

Romains 8.18-27

Destinés à la gloire.

18 J’estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous. 19 Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu :f

f Le monde matériel, créé pour l’homme, en partage la destinée. Maudit en raison du péché de l’homme, Gn 3.17, il se trouve actuellement dans un état violent : « vanité », v. 19, qualité d’ordre moral liée au péché de l’homme, « servitude de la corruption », v. 21, qualité d’ordre physique. Mais comme le corps de l’homme, destiné à la gloire, il est objet de rédemption, vv. 21, 23 ; il participera lui aussi à la « liberté » de l’état glorieux, vv. 21, 23. La philosophie grecque voulait libérer l’esprit de la matière considérée comme mauvaise ; le christianisme libère la matière elle-même. Même extension du salut au monde non humain (spécialement au monde angélique) en Col 1.20 ; Ep 1.10 ; 2 P 3.13 ; Ap 21.1-5. Sur la création nouvelle, cf. 2 Co 5.17.

20 si elle fut assujettie à la vanité, — non qu’elle l’eût voulu, mais à cause de celui qui l’y a soumise,g — c’est avec l’espérance

g C’est-à-dire probablement l’homme par son péché. Ou : Dieu par son autorité vengeresse ; ou encore : Dieu comme Créateur.

21 d’être elle aussi libérée de la servitude de la corruption pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu. 22 Nous le savons en effet, toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement. 23 Et non pas elle seule : nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l’attenteh de la rédemption de notre corps.

h Add. : « de l’adoption filiale », qui devrait revêtir ici un sens eschatologique, mais voir v. 15.

24 Car notre salut est objet d’espérance ;i et voir ce qu’on espère, ce n’est plus l’espérer : ce qu’on voit, comment pourrait-on l’espérer encore ?

i Littéralement : C’est en espérant (par mode d’espérance), que nous sommes sauvés. Le salut est eschatologique, cf. 5.1-11.

25 Mais espérer ce que nous ne voyons pas, c’est l’attendre avec constance.

26 Pareillement l’Esprit vient au secours de notre faiblesse ; car nous ne savons que demander pour prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables, 27 et Celui qui sonde les cœurs sait quel est le désir de l’Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu.j

j À la suite de Jésus, Mt 6.5 ; 14.23, et conformément à l’usage des premiers chrétiens, Ac 2.42, Paul recommande souvent de prier sans cesse, 12.12 ; Ep 6.18 ; Ph 4.6 ; Col 4.2 ; 1 Th 5.17 ; 1 Tm 2.8 ; 5.5 ; cf. 1 Co 7.5. Il prie lui-même sans relâche pour ses fidèles, Ep 1.16 ; Ph 1.4 ; Col 1.3, 9 ; 1 Th 1.2 ; 3.10 ; 2 Th 1.11 ; Phm 4, de même qu’il leur demande de prier pour lui, 15.30 ; 2 Co 1.11 ; Ep 6.19 ; Ph 1.19 ; Col 4.3 ; 1 Th 5.25 ; 2 Th 3.1 ; Phm 22 ; He 13.18, et les uns pour les autres, 2 Co 9.14 ; Ep 6.18. Sur la prière pour les frères pécheurs et malades, cf. 1 Jn 5.16 ; Jc 5.13-16. Outre les grâces de progrès spirituel, ces prières demandent l’éloignement des obstacles extérieurs, 1 Th 2.18 ; 3.10 ; 1.10, et intérieurs, 2 Co 12.8-9, ainsi que le bien de l’ordre social, 1 Tm 2.1-2. Paul insiste beaucoup sur la prière d’action de grâces, 2 Co 1.11 ; Ep 5.4 ; Ph 4.6 ; Col 2.7 ; 4.2 ; 1 Th 5.18 ; 1 Tm 2.1, qui doit accompagner toute action, Ep 5.20 ; Col 3.17, en particulier les repas, 14.6 ; 1 Co 10.31 ; 1 Tm 4.3-5 ; lui-même commence par elle toutes ses lettres, 1.8, etc., et veut qu’elle pénètre les relations des chrétiens entre eux, 1 Co 14.17 ; 2 Co 1.11 ; 4.15 ; 9.11-12. La prière d’eucharistie et de louange est l’âme des assemblées liturgiques, 1 Co 11-14, où les frères s’édifient mutuellement par des cantiques inspirés, Ep 5.19 ; Col 3.16. Car la prière chrétienne a sa source dans l’Esprit Saint : plutôt que de reprendre les thèmes sapientiels traditionnels sur les conditions et l’efficacité de la prière, cf. Jc 1.5-8 ; 4.2-3 ; 5.16-18 ; 1 Jn 3.22 ; 5.14-16, Paul la garantit par la présence de l’Esprit du Christ dans le chrétien, qui le fait prier comme un fils, 8.15, 26-27 ; Ga 4.6 ; cf. Ep 6.18 ; Jude 20, tandis que le Christ lui-même, à la droite de Dieu, intercède pour nous, 8.34 ; cf. He 7.25 ; 1 Jn 2.1. Aussi le Père exauce-t-il avec surabondance, Ep 3.20. Les chrétiens sont ceux qui invoquent le nom de Jésus Christ, 1 Co 1.2 ; cf. 10.9-13 ; 2 Tm 2.22 ; Jc 2.7 ; Ac 2.21 ; 9.14, 21 ; Ac 22.16. Sur l’attitude extérieure dans la prière, cf. 1 Co 11.4-16 ; 1 Tm 2.8.