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Bible de Jérusalem

Siracide 36.18-37.26

18 Aie compassion de ta ville sainte,
de Jérusalem, le lieu de ton repos.
19 Remplis Sion de ta louange
et ton sanctuaire de ta gloire.h

h « de la louange »; var. hébr. « de ta majesté ». — « ton sanctuaire » (naon) avec hébr. ; « ton peuple » (laon) grec.

20 Rends témoignage à tes premières créatures,i
accomplis les prophéties faites en ton nom.

i S’agit-il du peuple d’Israël dans son ensemble, ou des patriarches, qu’un ancien midrash range parmi les sept choses créées avant le monde ? ou de la sagesse créée, prémice de la création (Pr 8.22) ? Ou l’auteur considère-t-il que le messie ou le règne messianique, créés avant toutes choses, vont bientôt se manifester sur la terre ? Il est difficile de préciser la pensée.

21 Donne satisfaction à ceux qui espèrent en toi,
que tes prophètes soient véridiques.
22 Exauce, Seigneur, la prière de tes serviteurs,j
selon la bénédiction d’Aaron sur ton peuple.
Et que tous, sur la terre, reconnaissent
que tu es le Seigneur, le Dieu éternel !

j « tes serviteurs » mss grec, hébr. ; « ceux qui te prient » texte reçu.

Du discernement.

23 L’estomac accueille toute sorte de nourriture,
mais tel aliment est meilleur qu’un autre.
24 Le palais reconnaît à son goût le gibier,
de même le cœur avisé discerne les paroles mensongères.
25 Un cœur pervers donne du chagrin,
l’homme d’expérience le paie de retour.

Choix d’une femme.

26 Une femme accepte n’importe quel mari,
mais il y a des filles meilleures que d’autres.k

k On s’est demandé, en se basant sur le parallélisme, s’il ne fallait pas lire plutôt « un mari prend n’importe quelle femme, mais... » Pourtant l’hébr. donne la même construction que le grec. Tel qu’il se présente, le texte semble souligner l’avantage de l’homme qui peut choisir sa femme, tandis que celle-ci n’a pas le choix.

27 La beauté d’une femme réjouit le regard,
c’est le plus grand de tous les désirs de l’homme.
28 la bonté et la douceur sont sur ses lèvres,
son mari est le plus heureux des hommes.
29 Celui qui acquiert une femme a le principe de la fortune,
une aide semblable à lui,l une colonne d’appui.

l Hébr. « une ville fortifiée ».

30 Faute de clôture le domaine est livré au pillage,
sans une femme l’homme gémit et va à la dérive.
31 Comment se fier à un voleur de grand chemin
qui court de ville en ville ?
De même à l’homme qui n’a pas de nid,
qui s’arrête là où la nuit le surprend.

Faux amis.

37 Tout ami dit : « Moi aussi je suis ton ami »,
mais tel n’est ami que de nom.
2 N’est-ce pas pour un homme un chagrin mortel
qu’un camarade ou un ami qui devient ennemi ?
3 Ô mauvais penchant, pourquoi as-tu été créé,m
pour couvrir la terre de malice ?

m « créé », litt. « roulé (dans quelque chose) »; le mot, peut-être mal transcrit ou altéré par une correction théologique, est interprété d’après l’hébr. « Malheur au méchant qui dit Pourquoi ai-je été créé ? » — Le « mauvais penchant » qui entraîne l’homme au mal est un élément important de la théologie rabbinique. Cf. 15.14.

4 Le camarade félicite un ami dans le bonheur
et au moment de l’adversité se tourne contre lui.n

n Hébr. « Mauvais est l’ami qui profite de la table et au moment de l’adversité se tient au loin. »

5 Le camarade compatit avec son ami par intérêto
et au moment du combat prend les armes.

o Littéralement « dans l’intérêt de son ventre ». — Les vv. 4-5 présentent le contraste entre deux compagnons l’un s’enfuit lors du danger, l’autre reste fidèle. Le v. 5 hébr. rend le contraste plus clair « Le bon ami combat contre l’ennemi, et contre les adversaires prend les armes. »

6 N’oublie pas ton ami dans ton cœur,
ne perds pas son souvenir au milieu des richesses.

Les conseillers.

7 Tout conseiller donne des conseils,
mais il en est qui cherchent leur intérêt.
8 Méfie-toi du donneur de conseils,
demande-toi d’abord de quoi il a besoin
— car il donne ses conseils dans son propre intérêt —
de crainte qu’il ne jette son dévolu sur toi,p

p Texte incertain ; hébr. « pourquoi cela lui échoit-il ? »

9 qu’il ne te dise : « Tu es sur la bonne voie »,
et ne reste à distance pour voir ce qui t’arrivera.
10 Ne consulte pas quelqu’un qui te regarde en dessous
et à ceux qui t’envient, cache tes desseins.
11 Ne consulte pas non plus une femme sur sa rivale,q
ni un poltron sur la guerre,
ni un négociant sur le commerce,
ni un acheteur sur une vente,
ni un envieux sur la reconnaissance,
ni un homme sans pitié sur la bienfaisance,
ni un paresseux sur un travail quelconque,
ni un mercenaire saisonnier sur l’achèvement d’une tâche,
ni un domestique nonchalant sur un grand travail ;
ne t’appuie sur ces gens pour aucun conseil.

q Le développement qui suit illustre les vv. 7-8 en donnant l’exemple de conseillers qui ont un intérêt personnel dans les avis qu’ils peuvent donner.

12 Mais adresse-toi toujours à un homme pieux,r
que tu connais pour observer les commandements,
dont l’âme est comme la tienne,
et qui, si tu échoues, partagera ta souffrance.

r Hébr. « celui qui est dans la crainte (de Dieu) », cf. Pr 1.7. Pour Ben Sira, la crainte de Dieu l’emporte sur toutes les sagesses profanes.

13 Ensuite, tiens-toi au conseil de ton cœur,
car nul ne peut t’être plus fidèle.
14 Car l’âme de l’homme l’avertit souvent mieux
que sept veilleurs en faction sur une hauteur.
15 Et par-dessus tout cela, supplie le Très-Haut,
qu’il dirige tes pas dans la vérité.

Vraie et fausse sagesse.

16 Le principe de toute œuvre c’est la parole,s
avant toute entreprise il faut la réflexion.

s La parole peut être soit la parole intérieure, celle du projet, soit la décision d’entreprendre.

17 La racine des pensées, c’est le cœur,
18 il donne naissance à quatre rameaux :t
le bien et le mal, la vie et la mort,
et ce qui les domine toujours, c’est la langue.

t D’après l’hébr. ; grec « comme signe de changement de cœur, quatre parties apparaissent ».

19 Tel homme est habile pour enseigner les autres
qui, pour lui-même, n’est bon à rien ;
20 tel homme, beau parleur, est détesté,
il finira par mourir de faim,u

u Hébr. « 19 Tel est sage et agit sagement pour beaucoup, qui pour lui-même est un sot. 20 Tel est sage et méprisé pour ses paroles, il sera privé de toute nourriture agréable. »

21 car le Seigneur ne lui accorde pas sa faveur :
il est dépourvu de toute sagesse.
22 Tel est sage à ses propres yeux
et les fruits de son intelligence sont, à l’entendre, assurés.v

v Hébr. « sont pour son corps. »

23 Le vrai sage enseigne son peuple
et les fruits de son intelligence sont assurés.w

w Hébr. « Tel sage est sage pour les gens de son peuple, et les fruits de son intelligence sont pour eux (litt. pour leurs corps). »

24 Le sage est comblé de bénédiction,
tous ceux qui le voient le proclament heureux.
25 Le temps de la vie humaine est compté,
mais les jours d’Israël sont infinis.
26 Le sage, au milieu du peuple, s’acquiert la confiance :
son nom vivra éternellement.