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Bible de Jérusalem

Sagesse 1.6-7

6 La Sagesse est un esprit ami des hommes,
mais elle ne laisse pas impuni le blasphémateur pour ses propos ;
car Dieu est le témoin de ses reins,
le surveillant véridique de son cœur,i
et ce que dit sa langue, il l’entend.

i Les « reins » sont le siège des passions et des impulsions conscientes, Jb 19 : 27 ; Ps 16.7 ; 73.21 ; Pr 23.16 ; le « cœur », celui de l’activité consciente, intellectuelle aussi bien qu’affective, Gn 8.21. « Cœur » et « reins » sont souvent associés, Ps 7.10 ; 26.2 ; Jr 11.20 ; 17.10 ; 20.12 ; Ap 2.23, pour désigner l’ensemble des puissances intérieures de l’homme.

7 L’esprit du Seigneur en effet remplit le monde,j
et lui, qui tient uniesk toutes choses, a connaissance de chaque mot.l

j L’omniprésence de Dieu, affirmée en Jr 23.24 (cf. aussi Am 9.2-3 ; 1 R 8.27), est envisagée en fonction de son Esprit d’après Ps 139.7 et les textes qui attribuent à celui-ci une activité vivifiante universelle, Jdt 16.14 ; Jb 34.14-15 ; Ps 104.30. Cf. 12.1.

k Le terme traduit par cette expression est emprunté au vocabulaire stoïcien. Il marque avec force le rôle de l’esprit du Seigneur dans la cohésion de l’univers. Mais le terme, transposé, désigne la puissance immanente d’un Dieu transcendant.

l L’Esprit relie si intimement les êtres qu’il perçoit immédiatement chaque mot proféré. En vertu d’une accommodation, la liturgie de la Pentecôte applique ce texte au « don des langues », Ac 2.2-4.

Sagesse 7.22

22 car c’est l’ouvrière de toutes choses qui m’a instruit, la Sagesse !

Éloge de la Sagesse.b

En elle est, en effet, un esprit intelligent, saint,
unique, multiple, subtil,
mobile, pénétrant, sans souillure,
clair, impassible, ami du bien, prompt,

b L’auteur prolonge ici d’une façon originale les personnifications antérieures de la Sagesse, cf. Pr 8.22. Comme il l’a annoncé, 6.22, il précise à la fois la nature et l’origine, d’abord en énumérant les caractéristiques de l’Esprit divin que la Sagesse possède en propre et qui renseignent déjà sur sa nature, vv. 22-24 (on compte 21 attributs et ce chiffre, 3 × 7, paraît intentionnel pour signifier une perfection éminente) ; ensuite en déterminant la relation de la Sagesse à Dieu, vv. 25-26, à l’aide d’images qui indiquent à la fois provenance et participation intime. Faisant de nombreux emprunts de vocabulaire à la philosophie grecque, l’auteur souligne ensuite les activités caractéristiques de la Sagesse, 7.27-8.1 et en vient à l’identifier à la providence divine, 8.1. Cet éloge de la Sagesse qui partage l’intimité de Dieu, 8.3, qui possède sa toute-puissance, 7.23, 25, 27, et collabore à son œuvre créatrice, 7.12, 22 ; 8.4, 6, annonce déjà toute une théologie de l’Esprit, qui l’habite, 7.22, et à qui elle est assimilée, 1.5 ; 9.17, et dont elle reçoit les fonctions traditionnelles, cf. Isa 11.2, mais surtout la christologie, notamment celle de saint Jean, et aussi celle de saint Paul (cf. Ep et Col) et de l’Épître aux Hébreux.

Sagesse 9.17

17 Et ta volonté, qui l’a connue, si tu n’avais donné la Sagesse
et envoyé d’en haut ton esprit saint ?s

s Cf. 7.22. Assimilée à l’Esprit divin, Ez 36.25-27 ; Ps 51.8, 10s, la Sagesse est une forme intérieure qui remet le pécheur sur le droit chemin, 10.1, et le soutient dans l’accomplissement de la Loi, Ba 4.4. Ce don de Dieu a déjà trouvé dans l’ancienne Alliance une première réalisation, 10.