Une dame — cinquante ans à peine — me brosse un tableau de sa triste vie. Enseignante au cœur généreux, elle milite dans un parti politique, proclamant avec fougue ses convictions sur les places et dans les cafés, soucieuse de défendre la cause des humbles et des exploités. Brusquement, elle craque, littéralement épuisée… Alors se succèdent les malheurs. Délaissée par son mari, lâchée par ses compagnons de lutte, désormais incapable d’assumer la tâche qui la fait vivre, elle va traînant son désespoir de clinique en clinique pour échouer enfin dans une maison de retraite où, me dit-elle : « J’attends la mort. Avec elle, au moins, ma peine sera finie. Bien finie ! »
Alors j’enchaîne :
« Etes-vous sûre que les choses se passeront ainsi ? Que la mort met réellement un terme à toute existence humaine ?
— C’est ce que je crois fermement. Depuis toujours.
— Avouez que vos idées ne reposent sur rien de solide.
— Et les vôtres, sur quoi reposent-elles ? Qu’est-ce qui me prouve que la vie se prolongera sans fin de l’autre côté ?
— Et qu’est-ce qui vous prouve que la vie cessera définitivement au tombeau ? Et si vous vous trompiez ! »
La dame hausse les épaules et poursuit :
« Peu importe après tout, puisque j’en ai la profonde certitude.
— Admettez qu’il pourrait en être autrement. Regardez autour de vous. La nature ne nous enseigne-t-elle pas que de la mort sort la vie ?
— Que voulez-vous dire par là ?
— Vous savez fort bien qu’une graine jetée en terre pourrit et meurt pour donner naissance à une plante nouvelle qui donnera plus tard son fruit. Croyez-moi, dans mille ans, vous n’aurez pas cessé d’exister.
— Tout cela est gratuit. Moi, je garde mon opinion et rien ne me fera changer d’idée.
— C’est dommage car vous pourriez sortir de votre brouillard. Hélas ! Votre vérité fait barrage à « la » Vérité.
— Après tout « ma » vérité, comme vous dites, vaut la vôtre.
— Sûrement pas. Il n’y a qu’à vous regarder pour être convaincu du contraire. Celle que vous défendez vous laisse dans le noir et fait de vous une malheureuse sans réaction, déraisonnable et surtout sans espérance. Ne vous êtes-vous jamais posé la question : Et si ce que j’affirme était faux ? Et si je me privais d’un grand bonheur en m’obstinant à nier l’idée d’une survie et en contestant l’existence d’un Dieu qui veut mon bien et qu’il faudra rencontrer quand sonnera l’heure du grand départ ? »
Hélas ! La dame secoue la tête et n’en veut pas démordre. Même l’évidence ne pourrait la faire changer d’idée. A mon grand regret, je dois la laisser dans son désespoir et son malheur.
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Peu ou prou, l’homme est un endoctriné qui s’ignore. Le milieu familial d’abord, religieux ensuite, universitaire et professionnel plus tard lui ont fait subir, lentement mais sûrement, un « lavage de cerveau » tel qu’il n’éprouve nullement le besoin de remettre en question les idées reçues au fil des années. Or les choses tant de fois entendues et adoptées telles quelles, particulièrement dans l’enfance ou l’adolescence, marquent l’individu et le conditionnent profondément. Très tôt, elles prennent des allures de vérité, s’érigent en dogme au point qu’il apparaît superflu, pour ne pas dire étrange, de chercher à en établir le fondement ou en contrôler la valeur.
Désormais prisonnier de « ses » idées, l’homme s’avère trop souvent incapable d’écouter et de recevoir, donc d’être réajusté et corrigé sur des questions vitales qui engagent sa vie et son éternité. « Sa » vérité en définitive fait barrage à la vérité et j’en ai la preuve dans d’innombrables conversations analogues à celle qui est rapportée plus haut.
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L’homme qui évacue si aisément toute idée de survie, affirmant sans preuve que la mort met un terme à toute existence, allant même jusqu’à taxer d’utopiques ou de naïfs les tenants de l’au-delà, ne devrait-il pas être davantage tenté de croire à une survie qu’à son propre anéantissement ? En effet :
1° La vie n’est-elle pas trop courte pour nous satisfaire réellement ? Avant un passé récent, où étions-nous ? Et dans quelques brèves années, où serons-nous ? Que sont soixante ou quatre-vingts ans face à l’éternité ? Et puis, n’y a-t-il pas au fond de tout être humain le sens de ce qui est éternel et parfait ?
2° Si tout finit à la tombe et si l’au-delà n’existe pas, alors à quoi bon « toute la peine que l’homme se donne sous le soleil » ? Notre existence ne prend une signification qu’en fonction de l’éternité.
3° Et puis, la terre étanche-t-elle notre soif de justice et de perfection ? Que de crimes jamais punis, d’inégalités jamais rectifiées ! Or, l’Ecriture ne nous rassure-t-elle pas lorsqu’elle déclare à plusieurs reprises qu’il y aura, de l’autre côté, un règlement de comptes « sans bavures » ? (1)
(1) Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois après quoi vient le jugement (La Bible : Hébreux 9.27).
4° Enfin, pourquoi refuserions-nous, après deuils et séparations douloureuses, la pensée — ô combien consolante — de revoir nos bien-aimés morts dans la foi ? Est-il étonnant et si déraisonnable d’espérer devant une tombe ouverte ? De penser à des choses éternelles ? Pourquoi donc les hommes s’acharnent-ils à nier la réalité de l’au-delà ? Ne seraient-il pas au fond d’eux-mêmes troublés d’avoir des comptes à rendre à un Dieu qu’ils préfèrent ignorer ?
La destinée de l’homme est de voir Dieu face à face et de Lui être rendu semblable. Notre horizon restera borné, notre existence sera de plus en plus assombrie si nous refusons sans raison la possibilité d’une survie. La question abordée ici est trop importante pour qu’on se contente d’idées vagues et incertaines, terriblement dangereuses puisqu’elles mènent tout droit au désespoir et… à la perdition.
Qui cherche humblement la vérité ne tardera pas à la découvrir pourvu qu’il renonce à la sienne (2) et la cherche de tout son cœur, honnêtement et... au bon endroit, c’est-à-dire dans la Bible, (3) le livre inspiré dans lequel Dieu parle aux hommes. C’est le Livre de l’espérance qui déclare clairement que les morts ressusciteront : « Ils reviendront à la vie pour toujours ». (4)
(2) Que l’homme mauvais abandonne ses pensées (Esaïe 55.7).
(3) Une portion de la Bible sera envoyée gratuitement à tout lecteur qui ne la possède pas et qui en fait la demande.
(4) Lire dans la Bible : Jean 5.28-29 ; 1 Thessaloniciens 4.16-17 et 1 Corinthiens chapitre 15.