Lors d’une retraite pour de jeunes adultes, je remarquai une demoiselle qui se tenait à l’écart… et pour cause. Elle perdait l’ouïe et la vue et sa santé périclitait de jour en jour. Une grande tristesse assombrissait son visage, elle ne pouvait ni aller ni venir comme ses amies, ni participer à des randonnées en montagne. Comme je passais près d’elle, je compris qu’elle me regardait. Je l’entendis alors murmurer : « Ici, personne ne s’occupe de moi. » Je secouai la tête, estimant ce reproche injustifié puisque certaines de ses camarades se relayaient pour lui tenir compagnie et prendre soin d’elle. Fallait-il exiger davantage de ces jeunes venus pour se détendre et jouir au maximum de leur séjour ? Aussi, ma première réaction fut-elle peu charitable : « Cette personne, ce me semble, tourne un peu trop autour d’elle-même et de ses problèmes ! C’est bien de lui consacrer du temps mais jusqu’à un certain point ! »
À peine avais-je murmuré ces choses que je fus repris, comme si le Seigneur me glissait à l’oreille :
– Et toi ? Si tu te montrais incapable de suivre une conversation ou de gravir les pentes enneigées, que dirais-tu et que serait ton comportement parmi cette jeunesse débordante de vie ? Ne désirerais-tu pas courir comme elle sur le terrain de jeux ou batifoler dans les prairies avoisinantes ? Ne voudrais-tu pas qu’on s’intéresse à ton sort et t’accorde du temps, beaucoup de temps pour échanger des nouvelles ou discuter librement, en toute affection… ? Et puis, que ne ferais-tu pour obtenir la guérison ? Tu fréquenterais sans doute une Église où l’on s’occupe des malades, Église que tu juges aujourd’hui un peu trop axée sur la question, justement parce que tu jouis présentement d’une excellente santé…
La plainte de la jeune fille est restée gravée dans ma mémoire. En considérant son cas avec le recul des années et en évoquant sa plainte, je m’interroge : « Après tout, ai-je bien interprété son reproche ? Le “on ne s’occupe pas de moi” ne signifiait-il pas aussi : “Je vous en conjure, occupez-vous de moi devant Celui qui a le pouvoir de me redonner force et santé” » Cette plainte n’était-elle pas un appel, une supplication pour que nous implorions le Tout-Puissant en sa faveur ? N’avions-nous rien d’autre à lui offrir que de banales exhortations du genre : « Tenez-bon ! Faites confiance au Seigneur ! Vivez plus près de Lui ! Courage, Il prend soin de vous… » ? Dans les pages que suivent nous tentons justement de trouver la réponse que nous aurions dû lui fournir et que nous n’avons pas sur, – hébal ! – lui donner.
La “bonne santé” souhaitée au seuil d’une année nouvelle, le “après tout, l’essentiel c’est la santé !” ou le “comment allez-vous ?” lancés au hasard d’une rencontre, sont des formules qui, par leur répétition, démontrent combien les humains attachent du prix à la bonne condition physique. La maladie inquiète et perturbe. La décrépitude affole. Si le métier de guérisseur ignore me chômage – hélas ! – c’est bien parce que les gens éprouvés donnent priorité à la guérison. Quel malade n’aspire pas à une vie normale ? Alors pourquoi, nous chrétiens, aurions-nous des scrupules à nous entretenir de Celui qui a le pouvoir de rétablir la santé ? Est-ce pour rien que l’Écriture parle de guérison ? Dans notre monde actuel comme du temps des apôtres, est-il hors de saison ou peu souhaitable de voir le Dieu tout-puissant à l’œuvre dans l’Église et hors de l’Église, balayant la torpeur des uns ou l’indifférence des autres par d’authentiques délivrances ?
Pourquoi cacherions-nous à des frères éprouvés que Dieu a donné à l’Église de tous les temps (et non à l’Église primitive seulement) un don combien précieux, le don des guérisons destiné à l’édification et à la joie de ses membres ? Bien sûr, comme nous le préciserons plus loin, ce serait une erreur d’accorder à ce charisme plus de place que ne lui en consacre la Parole de Dieu.
Néanmoins il sera bon, pour mesurer l’importance de notre sujet, de se souvenir tout au long de notre exposé…
Certains lecteurs s’étonneront de constater que des questions importantes ont été escamotées ou passées sous silence dans cet ouvrage. Ainsi que me le suggéraient des amis, je n’ai pas cru devoir aborder des sujets dont on parle beaucoup aujourd’hui, tels que : médecine douce ou naturelle, transfusion sanguine, homéopathie, usage de plantes médicinales, etc. Ce livre, dont j’ai voulu limiter le nombre de pages, ne veut pas être une étude mais un message que je souhaite faire passer pour donner à chacun l’occasion de réfléchir, Bible en main, sur une question qui n’est pas sans importance. Il vaut la peine, pour qui ne veut pas s’égarer mais éviter tout excès dans un sens ou dans un autre, de se pencher sur le texte sacré pour se laisser, au besoin, réajuster par le Saint-Esprit ; parfois, il ne sera pas inutile de faire appel à une pincée de bon sens. Que seul le Seigneur triomphe dans cette recherche. Pour ma part, je suis prêt à recevoir avec reconnaissance toute remarque fondée sur la Parole de Dieu.
Puisse ce livre éclairer et servir à Sa gloire.
A. A.