Le but que je me suis proposé en écrivant ce volume ne diffère point de celui que j’avais voulu atteindre dans un ouvrage précédent : Le Temple, ses ministres, son culte au temps de Jésus-Christ. Dans ma pensée, l’un et l’autre avaient pour objet de placer le lecteur en pleine Palestine, de le faire vivre à l’époque du Sauveur et de ses apôtres, de lui montrer enfin les scènes et les personnages au milieu desquels se sont accomplis les événements dont le Nouveau-Testament nous offre l’inimitable récit.
C’est ici pour moi plus qu’une hypothèse, c’est ma conviction la plus intime. Lorsque nous faisons revivre ce temps évanoui, quand, pour ainsi parler, nous assistons nous-mêmes aux événements, quand nous entendons la voix des hommes du premier siècle de l’Église, et que nous nous familiarisons avec les habitudes, la manière de penser, les enseignements et le culte des contemporains du Sauveur, nous comprenons aussitôt une foule d’expressions et d’allusions du Nouveau-Testament. Il y a plus. Par là, nous acquérons une preuve toute nouvelle de la vérité de ses récits, aussi bien que de la fidélité avec laquelle ils nous peignent la société que nous décrivent, à leur tour, les écrivains profanes. Chose admirable alors ! Le contraste singulier que présentent les enseignements et le but poursuivi par les contemporains du Seigneur avec ceux du Maître divin, sert ainsi lui-même d’apologie, de notre foi.
Étudiez attentivement cette période, et ce travail laissera dans votre esprit une conviction inébranlable. Vous comprendrez, sans porter aucune atteinte au respect qui lui est dû, que Jésus-Christ fut réellement de son temps, et que le Nouveau-Testament, dans ses narrations, dans son langage et dans ses allusions, est strictement fidèle au siècle et aux circonstances dans lesquelles se placent les événements qu’il fait passer sous nos yeux. A un autre point de vue plus important encore, il n’y a rien de commun entre le Christ et l’époque où il foulait la terre de ses pieds divins. « Jamais homme — de ce siècle ou de ceux qui le suivirent — ne parla comme cet homme, » ne vécut et ne mourut comme Lui. Certainement, s’il était le Fils de David, il est aussi le Fils de Dieu et le Sauveur du monde.
Dans l’ouvrage : Le Temple, son culte et ses ministres, je m’efforçais d’introduire le lecteur dans les saints parvis ; je désirais le faire assister à la célébration des rites solennels et mettre sous ses yeux tous les événements de l’existence des ministres du sanctuaire. Ici je me suis attaché à le mêler à la vie civile des hommes de cet âge. J’ai voulu m’asseoir à leur foyer, entrer dans l’intérieur de la famille, montrer leurs usages, les suivre au milieu des détails les plus humbles de l’existence de chaque jour. Illustrer l’histoire du Nouveau-Testament, en présentant sous une forme populaire les scènes que je décris, tels ont été ma pensée et mon ferme propos.
Ces quelques lignes me semblaient nécessaires pour expliquer le plan du livre et la manière de traiter les sujets que j’y étudie. Dois-je ajouter que j’ai condensé ici le fruit des travaux de plusieurs années ? Je n’ai négligé aucun des moyens d’information qu’il m’a été permis de recueillir. Il semblerait en vérité prétentieux d’énumérer les noms de tous les savants autorisés que j’ai consultés, de tous les livres que j’ai médités dans le cours de ces études. Les citations contenues dans les notes placées au bas des pages ne font connaître que quelques-unes des nombreuses sources dans lesquelles il m’a été donné de puiser de précieux enseignements.
J’ose espérer que ces études faciliteront l’intelligence du Livre divin, et fourniront une preuve inattendue et très puissante, à mon avis, de la vérité « de ces choses qui ont été crues le plus fermement parmi vous ».
Il ne me reste qu’à exprimer, une fois de plus, ma confiance pleine et joyeuse en cette grande et salutaire doctrine à laquelle tout nous conduit : « Christ est la fin de la loi en justice pour tout croyant. » (Romains 10.4)
Alfred Edersheim.