Dans huit jours, nous célébrerions ton vingtième anniversaire, et c’est à ton souvenir que ces lignes s’adressent. Depuis quatre mois, ta pâle et chère image a disparu du milieu de nous ; voici quatre mois que nous n’entendons plus le son de ta voix. Ce Sauveur que tu as aimé, attendu et servi jusqu’à ton dernier soupir, maintenant tu le vois. Ces merveilles du paradis, qu’il n’est pas possible à une langue humaine d’exprimer, tu les contemples. Ces mystères des voies de Dieu, dont nous ne pouvons considérer ici-bas que les bords, tu les comprends. Mais nous te reverrons ! Chère Jeanne, qui portais au travail de ton père un intérêt si vif et si tendre, il m’a été doux d’écrire la dernière page de ce volume en repensant à toi.
1er mai 1890