Pendant sa vie terrestre, quand Jésus parlait avec ses disciples des relations qu'ils devaient avoir avec lui, il employait souvent l'expression : « Suivez-moi ». Mais au moment de les quitter pour retourner au ciel, il préféra exprimer l'union plus intime et plus spirituelle qu'ils auraient alors avec lui en disant : « Demeurez en moi ».
Il est à craindre que le sens de cette expression, comme l'expérience bénie qu'elle promet, reste caché pour beaucoup de disciples sincères de Jésus. Bien qu'ils fassent confiance à leur Sauveur pour leur apporter pardon et secours, bien qu'ils fassent tout leur possible pour lui obéir, ils conçoivent difficilement à quelle union étroite, à quelle communion intime, à quelle merveilleuse unité de vie et d'intérêt il les invite en leur disant : « Demeurez en moi ». Et ceci ne représente pas seulement une perte inexprimable pour eux, mais l'Eglise et le monde souffrent de ce qu'ils perdent ainsi.
Pour quelle raison des âmes qui ont vraiment accepté leur Sauveur et qui ont connu le renouvellement par le Saint Esprit, passent-elles à côté du plein salut qui a été préparé pour elles ? — Je crois que, dans bien des cas, c'est par ignorance qu'elles ont manqué de foi pour saisir leur héritage. Si, dans nos églises évangéliques, on invitait à demeurer en Christ, à vivre uni à lui, à faire l'expérience constante de sa présence, jour par jour et heure par heure, avec autant de netteté et d'insistance qu'on prêche le pardon et l'expiation par le sang de Jésus, je suis sûr que beaucoup accepteraient l'invitation avec joie et que cela se manifesterait par la pureté, la puissance, l'amour, la joie, tout le fruit et toutes les bénédictions que le Sauveur apporte à ceux qui demeurent en lui.
C'est le désir d'aider ceux qui n'ont pas encore bien compris le sens de cet ordre du Sauveur, ou qui ont peur que cette vie soit hors d'atteinte, qui nous pousse à publier ces méditations. Un enfant apprend ses leçons par de fréquentes répétitions. De même, c'est en fixant sa pensée avec attention, pendant un certain temps, sur l'une des leçons de la foi, que le croyant parviendra à la saisir et à l'assimiler complètement. J'espère vivement apporter une aide à ceux — en particulier les jeunes croyants — qui viendront épeler avec nous, jour après jour, pendant un mois, ces précieuses paroles : « Demeurez en moi » et les leçons qui en découlent dans la parabole du cep et des sarments. Pas à pas, nous découvrirons combien ce commandement-promesse est riche de sens pour nous, combien la grâce nécessaire pour y obéir nous est assurée, combien la bénédiction inexprimable qui en résulte est indispensable à une saine vie chrétienne. Écoutons, méditons, prions, livrons-nous nous-mêmes, acceptons par la foi Jésus-Christ tout entier, tel qu'il s'offre à nous et, par le Saint Esprit, cette parole de Jésus deviendra pour nous esprit et vie ; elle deviendra aussi puissance de Dieu pour notre salut et par elle naîtra la foi qui saisit la bénédiction longtemps désirée.
Je prie ardemment notre Seigneur afin qu'il daigne, dans sa grâce, bénir par le moyen de ce petit livre ceux qui cherchent à le connaître plus pleinement, comme il en a déjà béni beaucoup d'autres dans divers pays. Et je prie plus instamment encore afin que le Seigneur fasse comprendre aux trop nombreux enfants de Dieu qui mènent encore des vies partagées, qu'il les réclame entièrement à lui et que seul l'abandon total pour demeurer en lui apporte la joie ineffable et glorieuse. Oh ! que chacun de ceux qui ont commencé à goûter la douceur de cette vie rende témoignage, avec une entière consécration, à la grâce et la puissance de notre Seigneur pour nous garder unis à lui et qu'il cherche, par la parole et les actes, à en gagner d'autres pour Le suivre totalement. Nous ne pourrons conserver notre propre communion qu'en portant ces fruits-là.
En conclusion, qu'il me soit permis de donner un bref conseil au lecteur : il faut du temps pour croître en Jésus, le Cep. N'espérez pas demeurer en lui si vous ne lui accordez pas ce temps. Il ne suffît pas de lire la Parole de Dieu ou une méditation comme celles-ci et, dès que l'on a saisi la pensée et demandé à Dieu sa bénédiction, partir en espérant que la bénédiction demeure. Non. Il faut, jour après jour, passer du temps avec Jésus et avec Dieu. Nous savons tous qu'il faut consacrer chaque jour un certain temps à nos repas. Chaque travailleur réclame une heure pour le déjeuner. Il ne suffît pas de manger à la hâte la quantité voulue de nourriture. Pour vivre de Christ, il faut nous nourrir de lui (Jn 6.57), il faut absorber et assimiler entièrement cette nourriture céleste que le Père nous donne par sa vie. C'est pourquoi, mon frère, toi qui veux apprendre à demeurer en Jésus, prends le temps chaque jour, avant de lire, pendant que tu lis, et après que tu as lu, d'entrer en contact vivant avec le Christ vivant, pour te soumettre consciemment, délibérément, à son influence bénie. C'est ainsi que tu lui donneras la possibilité de prendre possession de toi, de t'attirer à lui et de te garder en sûreté dans sa vie toute puissante.
Et maintenant, à tous les enfants de Dieu qu'il m'accorde le privilège de conduire à la vigne céleste, je présente mes salutations dans l'amour fraternel et je prie pour qu'à chacun d'eux il soit donné de goûter cette bénédiction : demeurer en Christ. Que la grâce de Jésus, l'amour de Dieu, la communion du Saint Esprit soient leur partage chaque jour. Amen.
A.M.
1. Moi, je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron.
2. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde afin qu'il porte encore plus de fruit.
3. Déjà, vous êtes émondés, à cause de la parole que je vous ai annoncée.
4. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure sur le cep, de même vous non plus, si vous ne demeurez en moi.
5. Moi, je suis le cep ; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire.
6. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche ; puis l'on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent.
7. Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé.
8. Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples.
9. Comme le Père m'a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
10. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j'ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour.
11. Je vous ai parlé ainsi, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète.
12. Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.