Né en Suisse en 1917, de descendance huguenote, il se convertit à l'âge de 14 ans où il eut une vision particulière de l'unité des chrétiens.
Arrêté en pleine jeunesse par la maladie, il apprit à l'école de la souffrance à renoncer à ses plans et ses projets les plus chers pour se soumettre à la volonté de Dieu.
Après plus de 50 ans de ministère pastoral et d'enseignement biblique dans divers pays du monde, tout en restant foncièrement attaché à la révélation divine telle qu'elle est attestée dans l'Écriture Sainte, Gaston Racine demeure humblement disponible pour servir Son Dieu où Il veut, comme Il veut et quand Il veut.
Pour accomplir cette vocation, depuis 1947, Gaston Racine ne dépend d'aucune église particulière.
En revanche, il encourage tous ceux pour qui le Christ devient un Sauveur personnel, à témoigner dans leur milieu ou à se joindre à une communauté chrétienne non sectaire mais fidèle aux principes d'Actes 2.42 :
« Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières ».
Devant l’auteur invisible de la création, mille ans avant Jésus-Christ, le roi David, à la vue du ciel étoile dont il pouvait jouir de la terrasse de son palais de Sion, s'écriait :
« Qu'est-ce que l'homme mortel, que tu te souviennes de lui, et le fils de l'homme, que tu prennes garde à lui » ? (Psaume 8.5).
Face à ces prodigieux espaces parsemés de mondes inconnus, le psalmiste d'Israël s'étonnait de la petitesse de l'homme, pourtant choisi pour être le maître de toutes choses.
« Qu'est-ce que l'homme » ?
Aujourd'hui encore, la question de David n'a rien perdu de son intérêt. D'où venons-nous ? Où allons-nous ?
Quelle est notre origine ? Quelle est notre destinée ?
Qui sommes-nous ?
Telles sont les questions que se pose un jour tout homme qui réfléchit.
Il faut le dire d'emblée : privé d'une Révélation transcendante, laissé à ses seules ressources et à celles de ses semblables, l'homme erre dans les hypothèses, ne possédant aucune certitude au sujet de son origine et de sa destinée.
Par l'état civil, vous connaissez votre date et votre lieu de naissance.
Vos parents vous ont appris que vous étiez issu d'eux et qu'eux-mêmes descendaient d'autres hommes et d'autres femmes.
Vous avez peut-être essayé d'établir votre arbre généalogique, mais bien vite vous vous êtes perdu dans la nuit des temps.
1. Si vous êtes né dans une famille dite chrétienne on vous aura appris que l'humanité descend d'un premier couple qui serait lui-même l'œuvre d'un être suprême, puissant et redoutable, possédant une vie incréée, Auteur, Source et Cause de toutes choses. C’est le Dieu personnel de la Bible, Celui qui seul possède l'existence absolue et qui donne la vie à qui Il veut.
Cependant, ces récits de la Genèse ne vous ont pas convaincu. Belles légendes, pensez-vous aujourd'hui, mais sans fondement scientifique. D'autre part, comment croire en un Dieu omniscient, omnipotent, omniprésent, quand tant de faits dans ce monde semblent démentir Sa justice, Sa puissance, Son amour et Sa grâce ?
2. Si vous avez vu le jour dans un milieu athée, on vous aura enseigné que l'humanité est le produit d'une longue et lente évolution, le développement graduel de germes primitifs depuis les animaux les plus inférieurs jusqu'à l'homme. Plus simplement, on vous aura dit que l'homme descend du singe.
Pendant plusieurs décennies, cette théorie fut enseignée aussi bien dans les écoles primaires que dans les Universités.
Abandonnée aujourd'hui par la plupart des savants sérieux, elle ne continue pas moins a survivre dans l'esprit des foules et même à être enseignée dans de nombreuses écoles.
À l'heure actuelle, chez ceux qui s'attardent à cette théorie ou la soutiennent encore, comme le faisait jadis le Père Teilhard de Chardin, professeur à l’Institut Catholique de Paris, on préfère dire que l'homme « monte » du singe, cette appellation encourageant l'espoir que l'évolution n'est pas terminée et qu'au delà du stade si imparfait encore où nous sommes, après bien des travaux, des efforts et des luttes, une race différente, plus développée, succédera à la nôtre.
« Réellement, s'écriait en 1943 le professeur E. Gagnebin — occupant alors la chaire de géologie de l'Université de Lausanne — il n'y a plus aucun doute : l'homme est issu, par descendance, d'une branche des singes anthropomorphes ».
Si nous montrons un esprit critique en face des affirmations de la Bible et de l'Église, il serait temps ici de prouver que notre scepticisme n'est pas unilatéral et que nous savons distinguer entre LES FAITS et LES THÉORIES scientifiques. D'autant plus que, sur ce sujet, les savants n'ont jamais été d'accord entre eux. Lecomte du Noüy n'écrivait-il pas en 1946 : « ...On peut affirmer en tout cas qu'aucune forme actuellement vivante n'est l'ancêtre direct d'une autre. L'homme ne descend pas du singe ».
Nous avons donc le droit de demander aux savants athées, déistes ou libéraux, des preuves de ce qu'ils avancent, car nous ne voyons pas pourquoi ils mériteraient plus que les croyants orthodoxes une confiance aveugle.
Comme le faisait déjà en 1812, le grand savant Cuvier, nous réclamons qu'on nous montre des intermédiaires entre le singe et l'homme.
On nous apprend alors qu'ils ont été trouvés. Quand nous demandons à les voir, on place devant nos yeux des maquettes ou des croquis où se trouve « reconstitué » un être bizarre qui tient du singe et de l'homme. Une étude attentive du Pithecanthropus erectus (singe-homme à station verticale) nous permet bien vite de constater qu'il ne s'agit pas d'un être réel, mais d'une création fantaisiste en plâtre de Paris, établie d'après les données d'un médecin militaire hollandais, Eugène Dubois.
Ainsi, la découverte, entre l'automne 1891 et l'automne 1892, d'une calotte crânienne, d'un fémur quinze mètres plus loin et de trois molaires permit aux évolutionnistes de présenter au monde leur fameux chaînon-intermédiaire, appelé pithécanthrope
D'autres restes fossiles, mis au jour entre les années 1921 et 1939, en Chine, par Davidson Black et le Père Teilhard de Chardin, donnèrent naissance aux sinanthropes.
Enfin, en 1935, ce fut la découverte sensationnelle faite par un explorateur allemand Kohl-Larsen, au bord du lac Njarasa, dans l'État du Tanganyika. À nouveau, il s'agissait de fragments osseux qui permirent à quelques savants de présenter au monde un nouveau singe-homme, un intermédiaire nommé cette fois-ci : africanthrope.
Le génie de ces hommes nous laisse rêveur et la crédulité de leurs adeptes nous stupéfie.
Il est, en effet, des hommes pour lesquels le témoignage de la Bible, véritable « rocher des siècles », paraît incertain en matière de foi, et qui se contentent de quelques ossements et d'une imagination hardie pour fonder leur croyance.
Dans tous les cas, si les évolutionnistes prétendent avoir trouvé « le chaînon manquant », nul ne peut nous présenter un intermédiaire.
Et d'où viendrait le singe ? Lui-même serait également un animal évolué. Ainsi, suivant nos savants conducteurs, nous remontons la chaîne qui doit nous conduire aux origines de l'homme.
Nous arrivons à l’« amphioxus », petit poisson d'organisation très inférieure, vivant en diverses mers et représentant la forme la plus simple des animaux vertébrés. Mais d'où sort donc ce ver marin ? On nous invite alors à remonter à la première cellule vivante qui, par des développements graduels, aurait produit l'homme tel que nous le voyons aujourd'hui.
Si cette théorie paraît, à première vue, plus plausible que celle de l'éternité du monde, ou de celle qui voudrait que l'homme fût né tout seul, on peut faire contre elle de graves objections, dire surtout qu'elle ne résout nullement le problème qui nous occupe !
D'où vient donc la vie ? Qui en est l'auteur ?
Ici, les transformistes se taisent et avouent qu'ils se trouvent en face d'un mur, à moins qu'ils n'optent pour le Hasard ou le Néant, « ou un Dieu inconnu » qui ne saurait en tous les cas, être Celui de la Bible, malgré tous les efforts que l'on tente pour concilier la doctrine de l'Évolution et la Révélation.
Qui nous donnera la lumière ?
Sans s'embarrasser des théories scientifiques que nous venons d'examiner, certains crient avec force que tout vient de la matière, qu'elle a tout créé, qu'elle est éternelle, et que rien n'existe en dehors d'elle.
Ces explications nous heurtent, car, nous le savons, la matière se transforme, on la transforme, mais elle n'a jamais rien créé. Et puis si la matière était l'être divin, la Cause première, c'est elle qui dominerait tout. Or, l'homme domine la matière de bien des manières.
Donc, toutes les doctrines matérialistes reviennent à dire que l'homme est Dieu. Ainsi l'homme se fait un dieu qu'il peut asservir, Ce dieu, c'est la matière.
Voilà où aboutit l'athéisme, qu'il soit positiviste, philosophique ou existentialiste.
Recherchant à tout prix notre origine, nous venons de faire la découverte sensationnelle que nous-mêmes nous sommes Dieu...
Livré à lui-même et aux seules ressources de ses semblables, l'homme conclut orgueilleusement qu'il est Dieu. Voilà tous les problèmes simplifiés, et le parfait bonheur certainement trouvé !
Je suis Dieu ! Je viens de le découvrir et déjà je m'exalte ! Si je suis Dieu, je puis donc tout faire, tout m'est permis, je puis tout expliquer !
Hélas ! Mon euphorie se dissipe bientôt. Je n'aurai pas régné longtemps, pas plus que Nietzsche qui, après avoir cru être Dieu, perdit la raison. J'élaborais des plans grandioses, et des circonstances imprévues bouleversent mes projets. La maladie m'arrête. La mort m'enlève des êtres chers. Des hommes s'opposent à mes volontés. Je suis écrasé ! Et tandis que, de toutes parts, je perçois mes limites, mon impuissance, ma folie, je réalise soudain que si je me crois Dieu, d'autres hommes pensent l'être aussi. Voyez-vous tous ces dieux différents se disputant le trône, s'élevant les uns contre les autres ! ...
Non, je ne blasphémerai plus, car je ne suis pas Dieu, et mes semblables pas davantage. Partout, en dehors de moi et des hommes, je rencontre une puissance, une force supérieure qui me domine et m'amène vers un but mystérieux.
J’ai cherché par mes propres ressources et celles de la sagesse humaine à découvrir mon passé, mon origine et je n’ai pas trouvé. Quelle que soit la direction prise, toujours j'arrive à un mur infranchissable.
Serai-je plus heureux en essayant maintenant de connaître mon avenir, ma destinée ?
Que puis-je savoir de certain en observant ce qui se passe autour de moi et en questionnant mes frères ?
Un jour, proche ou lointain, la mort m'atteindra. Je disparaîtrai du monde des hommes. Sur cette question, tous sont d'accord ; tôt ou tard, il faut mourir. Cependant, c'est au sujet de ta mort elle-même que les opinions varient.
Pour les uns, c'est la fin de tout. À la mort, nous retournons au néant d'où nous sommes venus. Nous n'existons plus à jamais.
Cette affirmation nous heurte, et n'explique rien.
Si nous ne pouvons découvrir ni notre origine, ni notre destinée, quelle est alors la raison d'être de notre vie sans cause, sans but, sans direction, sans espérance ? Nous ne sommes ici-bas que des bêtes. Notre existence est celle d'animaux qui travaillent, mangent, boivent, dorment, jouissent, souffrent et meurent.
S'il en est ainsi, le mieux pour nous serait de jouir de tout, de chercher à satisfaire nos instincts, nos appétits et nos désirs en oubliant le plus possible qu'un jour tout sera fini. Et pourquoi même ne pas choisir ce jour par le suicide, avant que nous atteignent les humiliations de ta décrépitude, ou les longues souffrances d'une maladie mortelle ?
Voilà l'angoissant problème qui laisse à tous les plaisirs un arrière-goût amer. Car plusieurs prétendent que « tout commence » vraiment avec la mort, que notre vie terrestre nous donne seulement la possibilité de connaître après elle une existence éternelle, dans le bien ou dans le mal.
S'appuyant sur le témoignage que Jésus-Christ a rendu aux Saintes Écritures et sur l'enseignement des apôtres qu'il a choisis, les croyants soutiennent qu'une autre vie existe par delà le tombeau. Ils affirment qu'au moment où l'homme expire, la partie supérieure et invisible de son être, son esprit, retourne à l'être incréé, tandis que la partie visible, matérielle et inférieure de l'homme, son corps tiré de la terre, retourne à la poussière. (Ec 12.7).
Qui a raison ? Qui faut-il croire ? Car tous ceux qui nous parlent sont mortels, si bien que leurs paroles sont celles de mourants. Nous ne pouvons donc nous moquer ni des uns, ni des autres.
Il est évident que si nous nous arrêtons uniquement aux faits matériels et aux apparences, nous pouvons vraiment être troublés.
L'ami que j'aimais est mort. Hier encore, il me parlait, me souriait, m'écoutait. Aujourd'hui, il repose, indifférent à tout. Je l'appelle, le supplie. Insensible, il ne répond pas. Il est là, et il n'est plus là. Pourtant, quand je me penche sur ce marbre glacé, je perçois un travail. Quelque chose se passe dans ce corps, me pousse à l'abandonner à ces mains étrangères qui l'enfouiront dans une fosse profonde. Et là s'achèvera, loin de tous les regards, la hideuse besogne de la corruption.
Au cimetière, des mottes de gazon recouvrent maintenant celui que j'ai aimé. Je l'ai vu mort, et puis il a disparu pour toujours à mes yeux ; et, pourtant, il ne cesse de vivre dans ma pensée ; j'entends encore sa voix, je vois son geste, je sens son regard sur moi...
Et pourtant, tout est bien fini ! Une visite aux tombeaux anciens m'a appris ce que devenaient ces corps ; une fine poussière grise, quelques fragments osseux desséchés.
Et malgré tout ce que je vois, malgré ces faits irréfutables, je ne puis croire qu'un jour j'aurai cessé d'exister. S'il est vrai que les bêtes finissent ainsi, pour moi « roseau pensant » je ne puis admettre une telle fin et l'annihilation de tous ceux que j'aime.
Non ! Ce n'est pas possible, tout ne doit pas finira la tombe !
Désespéré, cessant de me tourner vers l'extérieur pour interroger les vivants et les morts, je m'interroge moi-même.
Au fond, qui suis-je ?
« Je pense, donc je suis ». J'ai l'impression d'habiter dans mon corps. Par la pensée, je m'évade, je sors de mes limites physiques. Mon corps peut rester en ce lieu tandis que ma pensée me transporte à des milliers de kilomètres dans un cadre totalement différent. Je ne suis donc pas exclusivement attaché à la matière. J'ai un corps, je ne suis pas mon corps. Par mes yeux, je regarde, par ma langue je m'explique, par mes oreilles j'écoute, par mes mains je travaille, par mes pieds je me déplace, mais je ne suis ni mes organes, ni mes membres.
Au fond, l'idée que j’habite mon corps n'est pas si ridicule ! La mort ne provoquerait-elle pas simplement le départ, doux ou violent, de l'être qui séjourne en mon corps ? Ainsi, ce corps, demeure abandonné, pourrait très bien retourner sans souffrir à la poussière.
Mais tout cela n'est encore qu'une hypothèse.
Qui suis-je donc, quel est cet être qui habite dans mon corps, ce « moi » animé par le souffle qui fait vivre toute créature ?
Parfois, j'entends une voix intérieure qui approuve ou réprouve mes actions. Les hommes rappellent la conscience et prétendent souvent avoir trouvé en elle un guide infaillible. Cependant, j'expérimente chaque jour que cette voix, loin d'être toujours un conducteur sûr, subit très facilement l'influence du milieu dans lequel j'évolue.
Par moments, je suis angoissé, las, découragé, d'autres fois, envahi par un sentiment de grand bonheur. Je suis rempli d'un étrange mélange de bonnes et de mauvaises tendances. Certains jours j'aime mes frères, je suis attiré vers eux. À d'autres heures, je les fuis et me surprends à les haïr. Je soupire après l'harmonie et ne la vois ni autour de moi, ni en moi.
Si j'aborde maintenant le domaine de mes pensées, après avoir sondé celui de mes sentiments, je suis effrayé de la promiscuité qui y règne. Après des pensées élevées et pures, un essaim de sombres idées m'assaillent. Je découvre avec effroi que je suis capable de penser des horreurs, des monstruosités qui m'excluraient à jamais de la société si elles apparaissaient au grand jour.
Quand à ma volonté, je la vois souvent partagée, hésitante, incapable de faire le bien absolu, mais prompte à accomplir le mal.
Vraiment, quelles que soient pour l'instant les perfections de mon corps, je suis une misérable Créature. Ce n'est pas certain que je possède un bon fond.
Il serait plus juste de dire que j’ai parfois une belle surface, en me souvenant que l'apparence est trompeuse.
Pour moi, plus je me sonde, plus je m'écrie : « qui suis-je ? »
À nouveau, j'ouvre les yeux sur le monde, non plus pour interroger les hommes, mais la Nature si belle, ce qui en elle semble demeurer, alors que tous les êtres passent.
Pour obtenir une réponse, j'emploie tous mes sens.
Ce que je vois, ce que mes yeux contemplent, me transporte d'admiration. Des splendeurs printanières aux abondances automnales, du brin d'herbe aux nervures délicates, à la rose si finement ciselée, des mers tumultueuses au silence blanc des solitudes alpestres, tout exprime avec bonheur la diversité et la richesse de la nature. Ému, écrasé par tant de beauté, de grandeur, de sagesse, je voudrais adorer l'Auteur de tant de merveilles. Mais, si Sa présence est partout, je ne L'aperçois nulle part.
Pourtant, la nature a une voix ! Elle parle, je l'écoute. Mille sons parviennent à mes oreilles. Ici, c'est le clapotis ou le mugissement des vagues. Là, les stridulations sempiternelles du grillon, le bourdonnement des insectes, le ramage des oiseaux, le souffle de la brise dans les arbres de la forêt, le murmure d'une source cristalline. C'est l'éclat de la foudre, le sourd grondement du tonnerre, la voix puissante de l'ouragan.
Oui, j'entends une voix, des voix, un bruit de pas, mais Celui qui se promène ainsi sur toute la terre, Celui qui s'exprime de tant de manières, Lui, l'Être des êtres, je ne le vois toujours pas.
Je dilate mes narines ! Je respire le parfum qu'a laissé partout une présence exquise.
Je goûte et savoure les meilleurs produits de la terre.
Je caresse, je palpe les êtres et les choses, cherchant à sentir, à toucher, à posséder l'Être infini qui, sans cesse, m'échappe.
Je respire le parfum de ses œuvres, mais mon âme a soif de Sa présence réelle.
Je nourris mon corps de ses produits, mais mon être a faim de Son Être lui-même.
Je voudrais Le saisir et mes mains ne font qu'effleurer le bord de Ses voies.
Partout, la Nature me crie : « je ne suis pas ton Dieu ».
Et soudain, en la contemplant de plus près, j'ai la certitude qu'elle ne ment pas.
Au sein des beautés qui ont rassasié ma vue, j'aperçois des taches sombres. Ici, l'herbe est brûlée par la sécheresse, là les plantes sont atteintes de maladie. Au sein du concert des oiseaux, des ébats de tous les êtres, j'entends des cris de détresse, les plaintes du monde animal. Je ne respire plus seulement des parfums suaves, mais des émanations fétides irritent mes narines. Parmi les fruits du sol, il en est de gâtés ; les vers en ont fait leur demeure et leur nourriture. Aux lisières des forêts accueillantes, des plantes vénéneuses sont un danger de mort. En cueillant la rose, mes doigts se sont meurtris à ses épines. J'ai souffert de la piqûre des moustiques, du venin de la guêpe. Après les belles saisons, j'ai connu le froid, le brouillard et la pluie. Aux paysages de vie ont succédé ceux de la mort.
Ainsi, dans la nature, je retrouve le même mélange que dans mon cœur. Mystère autour de moi ! Mystère en moi ! Qui suis-je ? Où donc est Dieu ? Quelle est mon origine ? Quelle est ma destinée ?
Toutes les voix se sont tues.
Dans le silence, plus que jamais désireux de connaître je regarde vers le ciel !
Alors une prière, peut-être ma première prière vraie, sincère, puissante, une prière qui est un cri, jaillit de mon cœur : « ô mon Dieu, si Tu existes, fais-toi connaître à moi ! Ô Dieu, je Te cherche, je veux Te voir, Te posséder ! Ô Dieu, puisque personne ne peut Te révéler à moi, révèle-Toi Toi-même à mon âme. Je doute de moi-même, je doute des hommes, impose-Toi à mon cœur. J'ai besoin d'une révélation qui me vienne de toi ».
Mais qu'ai-je dit ? « J'ai besoin d'une révélation » !
Oui, amis, c'est bien cela ! Il nous faut une révélation. Tant que nous ne la posséderons pas, nous errerons sans bonheur, sans certitude, sans paix, dans les hypothèses humaines. Il nous faut une révélation divine.
Mais, en attendant de la recevoir, nous qui avons pris tant de soins à interroger sans succès les hommes et la nature, nous qui avons cherché en vain en nous-mêmes la vérité, pourquoi ne chercherions-nous pas à connaître le livre qui se présente au monde comme la révélation de Dieu à l'humanité ?
Pourquoi refuserions-nous de lire la Bible, de prendre connaissance de ce document pour le moins respectable, alors que tant d'hommes et de femmes de toutes classes ont reconnu et confessé avoir trouvé dans ce livre le chemin de la paix et de la Vie, la réponse aux angoissants problèmes qui tourmentaient leur âme ?
Examinons donc pour terminer ce que la Bible affirme au sujet de l'homme et de sa destinée.
La Bible « n'explique » pas Dieu. Elle nous Le présente à l'origine de toutes les choses. L'Être incréé, qui n'a ni commencement ni fin, Celui qui appelle par Sa parole toutes choses à l'existence, ne saurait être disséqué dans un cabinet d'études.
Selon un bienveillant dessein qu'il avait formé en Lui-même, et d'après le conseil de Sa volonté. « Dieu créa l'homme à Son image et à Sa ressemblance ». « Il le prédestinait dans Son amour à être Son enfant d'adoption PAR JÉSUS-CHRIST, selon le bon plaisir de Sa volonté, à la louange de la gloire de Sa grâce ». (Eph 1.3-13).
En s'exprimant ainsi, saint Paul nous montre clairement que nous ne pourrons jamais connaître Dieu et nous connaître nous-mêmes EN DEHORS DE JÉSUS-CHRIST !
C'est de Lui qu'il faut nous approcher. Ce sont Ses leçons qu'il nous faut apprendre, si nous voulons savoir quelque chose de certain et de véritable au sujet de notre origine et de notre destinée. C'est en contemplant Sa vie que nous pourrons rencontrer « l'homme véritable » et non en nous examinant nous-mêmes.
En apprenant à Le connaître et à L'aimer, en croyant en Lui et en ajoutant foi à Ses paroles, nous serons sauvés, c'est-à-dire, nous parviendrons à la plénitude de Dieu.
Vrai Dieu et vrai homme, Jésus-Christ vint dans le monde nous révéler le cœur du Créateur, le sens de notre vie et la grandeur de la destinée humaine ! Il fut sur la terre ce que nous n'étions plus : l'homme parfait, dépendant de Dieu pour toutes choses, trouvant sa force et sa joie dans la communion de l'Être des êtres, qu'il appelait Son Père.
Il n'avait pas ravi cette connaissance que nous voulons posséder hors du contrôle de Dieu et qui conduit à la mort.
Il possédait en Lui-même ce que nous n'avions pas su saisir : la vie impérissable.
Cette vie qui était au commencement la lumière des hommes. Il vint nous la manifester — mieux encore nous l'offrir, afin que, par elle, nous puissions réaliser notre véritable destination : parvenir à la gloire éternelle.
Il révéla l'amour de Dieu qui n'impute pas aux hommes leurs fautes, mais les prend à son compte, satisfaisant en Lui-même les exigences de Sa sainteté et de Sa justice, et offrant à Ses créatures Sa grâce et Son pardon.
Il entra volontairement dans la mort, pour délivrer à jamais l'homme de ses terreurs ; puis, sortant du sépulcre par une résurrection, Il fit triompher la vie et l'immortalité dans un corps nouveau, glorieux et spirituel.
Affranchi des lois de la matière, Il monta au ciel qui s'ouvrit pour l'accueillir et le couronner de gloire et d'honneur dans l'ineffable présence du Père éternel.
Quand Christ est reçu comme Sauveur et accepté comme Seigneur, quand Sa vie est saluée comme étant la seule vie digne de l'homme ; quand Sa mort est comprise comme étant la fin de notre propre vie, vie de péché, de révolte, d'impuissance, quand Sa résurrection est reconnue comme le triomphe de l'Esprit sur la corruption de la chair, alors le voile qui couvrait le sens profond des Écritures se déchire. De la première page de la Bible à la dernière, nous découvrons la Parole du vrai Dieu et Son plan merveilleux pour Sa créature.
En un raccourci admirable, saint Paul résume dans son épître aux Romains tout le conseil de Dieu pour l'homme :
« ...Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon Son dessein. Car ceux qu'il a connus d'avance, Il les a aussi appelés et ceux qu'il a appelés, Il les a aussi justifiés ; et ceux qu'il a justifiés, Il les a aussi glorifiés ». (Romains 8.28-30).
La Bible ne nous parle donc pas d'une ÉVOLUTION, mais bien d'une CRÉATION.
Et, il faut bien le reconnaître, rien jusqu'à ce jour, aucun fait scientifique prouvé n'est venu contredire les simples et claires affirmations bibliques.
L'homme n'a pas été fait pour le monde, mais le monde fut créé pour l'homme, pour qu'il le domine et l'assujettisse sous le contrôle de Dieu. Comme un « Père au cœur de mère », Dieu prépara tout d'abord la demeure du premier homme et tout ce qui serait nécessaire à l'entretien de Son enfant et de son développement harmonieux.
Quand les conditions de vie sur la terre furent rendues possibles, Dieu créa l'homme. Il le modela avec la glaise du sol et insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint une âme vivante. Par l'élément visible de son être, le corps, l'homme est bien issu de la terre, comme les créations précédentes. Les molécules chimiques qui le composent peuvent bien être communes à celles des animaux. Mais, par l'élément invisible de son être, l’âme et l'esprit, il est issu directement de Dieu.
Créature libre, participant de la nature divine, l'homme voyait de glorieuses perspectives s'ouvrir devant lui.
Sa chute, hélas, modifia les conditions de son existence.
Sorti volontairement du plan divin, l'homme dut connaître les conséquences tragiques de sa prétention à vivre sans se soumettre à Dieu. Dans ce chemin, il rencontra — et toute sa descendance après lui — les peines, la souffrance et la mort.
Prédestiné à la gloire éternelle, l'homme manqua son but.
TEL EST LE PÉCHÉ QUI PRIVE DE LA GLOIRE DE DIEU.
Cependant le propos de Dieu ne pouvait être réduit à néant. L'homme n'avait pas été créé pour la perdition éternelle. Et si son libre choix le perdit, la souveraine grâce de Dieu voulut le sauver malgré tout.
En Jésus-Christ, Dieu vint APPELER les pécheurs.
En Jésus-Christ, Il vint les JUSTIFIER et par Lui encore, Il veut les GLORIFIER.
Telle est la réponse de la Bible ! Telle est la glorieuse révélation de Dieu.
Amis, revenez à l'Évangile !
Vous ne tarderez pas à reconnaître que seul Jésus-Christ donne à l'homme sa grandeur, et à la vie la beauté.
Dieu le Créateur est aussi le Rédempteur.
Dieu le Souverain Juge est aussi le Sauveur.
« Nous savons », s'écrie saint Jean, « que nous sommes de Dieu, et que le monde entier gît au pouvoir du Malin. Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu'il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable ; et nous ne sommes dans le Véritable, en Son Fils Jésus-Christ. C'est Lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle ! » (1 Jean 5.20).
Si Sa vie devient la vôtre, Sa gloire aussi sera votre destinée.
G.R.