Écrire un livre sur celui qui m’a donné la vie et par qui j’existe, cela me paraît vraiment audacieux. « Les cieux et les cieux des cieux ne peuvent le contenir ! » disait Salomon à la dédicace de son merveilleux temple. « Combien moins cette maison que j’ai bâtie ? »1 Dirais-je, pour ma part, que je l’enfermerais dans les limites d’un simple livre et de mon petit vocabulaire humain ?
Celui qui échappe aux analyses du laboratoire scientifique et aux raisonnements des philosophes, celui qui est la source même de toute intelligence, de qui provient toute cette énergie incroyablement complexe que nous découvrons dans la structure de l’univers, celui qui est à l’origine du miracle de la cellule biologique et du code génétique, se laisserait-il analyser par moi ? Quel homme oserait le définir ?
Ce serait une pure folie si je n’avais pas entre les mains un autre livre dont il est lui-même l’auteur et dans lequel il définit sa pensée et ouvre son cœur. Sur ce livre sont fondés tous mes arguments et toutes mes conclusions.
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Aucun homme ne peut rencontrer Dieu sans être bouleversé par cette expérience : vivre dans l’intimité avec l’architecte de la voie lactée, face à face avec le poète qui engendre la fraîche renaissance du printemps et qui conçoit la gestation d’un bébé, c’est revenir à la source de son être. Écouter cette voix, c’est découvrir la musique absolue.
Que dire alors quand cette même voix nous crie l’indicible beauté d’un amour incommensurable ? ... quand elle atteint notre conscience à travers les lèvres torturées et le visage bafoué, outragé, méconnaissable, de ce jeune homme de trente-trois ans que l’on appelle encore aujourd’hui Jésus de Nazareth ? Sa vie transparente, sa simplicité spontanée, son enseignement génial et percutant, nous obligent à le prendre au sérieux quand il déclare — avec une humilité si inattendue ! — qu’il est la lumière du monde. Les nations pourraient, en effet, en suivant ses conseils, résoudre en une semaine ou deux presque tous les problèmes qui les angoissent aujourd’hui. Pourtant, elles l’ont rejeté en le clouant sur un tronc d’arbre.
Comment exprimer la profondeur de cette « Parole », venue du Créateur ? Qui peut mesurer la folle criminalité de notre espèce humaine capable d’un tel meurtre ? Qui peut sonder les ressources inépuisables d’une compassion aussi divine, d’un pardon si étonnant ? Ce langage nous brise l’âme, dissout notre incrédulité, change le cours de notre existence et nous ouvre le ciel de la présence ineffable.
Cette voix, je l’ai entendue : elle a bouleversé, réorienté ma vie. La face de Dieu est devenue mon ciel ; sa volonté, ma raison d’être. Devenir esclave de Dieu par amour uniquement, c’est découvrir la liberté, c’est pénétrer dans le sens ultime de la vie.
Voici la vie normale de l’homme : mais combien peu de gens la trouvent ! Comme le monde est anormal ! Vivre en rapport conscient et immédiat avec celui qui est tout amour et la vie même, c’est réaliser en effet l’impossible. C’est précisément ce que son Esprit veut faire en toi.
« Cherchez, dit Jésus, et vous trouverez2. »
Ce livre est écrit pour te montrer le chemin.
2 - Matthieu 7.7