« Or je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ; afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé. Et la gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée, afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un ; moi en eux, et toi en moi ; afin qu’ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé »
« Et ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières. Et toute âme avait de la crainte ; et beaucoup de prodiges et de miracles se faisaient par les apôtres. Et tous les croyants étaient en un même lieu, et ils avaient toutes choses communes ; et ils vendaient leurs possessions et leurs biens, et les distribuaient à tous, selon que quelqu’un pouvait en avoir besoin. Et tous les jours ils persévéraient d’un commun accord dans le temple ; et, rompant le pain dans leurs maisons, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et ayant la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait tous les jours à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés »
« Parle-t-il entièrement pour nous ? Car c’est pour nous que cela est écrit, que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et que celui qui foule le grain doit le fouler dans l’espérance d’y avoir part »
« Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, et l’amour de Dieu, et la communion du Saint Esprit, soient avec vous tous ! »
La communion fraternelle est une question au sujet de laquelle le Seigneur a exprimé un désir. Nous n’avons pas a chercher longtemps pour découvrir quelle est Sa volonté a cet égard. Mais ce n’est pas tout. Le Seigneur très souvent nous présente une question dans un langage apparemment simple, mais nous ne devons jamais penser que, parce qu’Il le fait, la question dont Il parle soit une chose simple. Il faut nous souvenir que la valeur de ce qui est dit dépend entièrement de celui qui parle. Il y a certaines personnes dont les paroles n’ont pas une grande valeur pour nous parce que nous connaissons ces personnes, c’est-a-dire que nous sentons ne pas pouvoir les prendre au sérieux, et nous donnons par conséquent très peu d’importance à ce qu’elles disent ; nous n’y prêtons point attention.
Mais lorsque nous sommes en présence du Seigneur, nous ne pouvons jamais mettre les choses trop haut. Le danger pour nous sera toujours de ne pas reconnaître suffisamment combien grande est une chose dite par le Seigneur.
Il y a une chose certaine, que nous affirmerons une fois pour toutes, a l’égard de tout ce qui vient du Seigneur ; c’est que tout a toujours une valeur et une importance proportionnée a ce qu’Il est, Lui. Le Seigneur n’est jamais changeant. Le Seigneur n’est jamais simplement sentimental. Le Seigneur ne dit jamais rien, dans le seul but de parler, ni rien qui soit purement adapté au moment présent. Le Seigneur est éternel, et infini, et universel ; et tout ce qui vient du Seigneur prend de Lui son caractère, et est par conséquent de signification éternelle, de valeur infinie, d’importance universelle.
C’est donc à cette lumière que nous avons à considérer chaque question. Et lorsque nous parlons de communion fraternelle, il ne faut jamais nous permettre de penser que la somme de l’intention divine à cet égard, c’est que nous soyons en bons termes les uns avec les autres, que nous nous entendions bien, que nous n’ayons jamais de frottements les uns avec les autres, parce que c’est la manière de vivre la plus belle, la plus agréable, la plus heureuse. Cela, c’est très petit, ce peut être très bon, mais c’est très petit. C’est une dimension beaucoup moindre que ce qui est digne de Dieu.
Lorsque le Seigneur parle de communion fraternelle, Il a dans Son esprit, dans Sa pensée, dans la raison de Ses déclarations, des choses d’une signification et d’une valeur infinies. Nous devrions apprendre à approcher sur cette base-là tout ce qui se trouve dans la Parole de Dieu, à ne jamais nous contenter de notre première impression à l’égard d’aucune question et à aller derrière la chose immédiate, pour trouver toute la portée de la signification, de la valeur et de l’importance divines, qu’il y a toujours derrière ce qui semble la plus simple des choses. Car si nous n’allons pas derrière les choses apparentes, nous n’aurons jamais la capacité adéquate de concevoir tout ce que Dieu a dans Sa pensée, lorsqu’Il dit quelque chose. Si cela est vrai en général, cela est vrai en ce qui concerne la question de la communion fraternelle.
Dans les Évangiles, tout nous est présenté très simplement, parce que nous ne sommes pas encore sous la dispensation du Saint Esprit, et que, par conséquent, les hommes ne sont pas encore prêts a saisir intérieurement la pensée tout entière de Dieu. Plus tard, par l’illumination intérieure du Saint-Esprit, ils arrivent à saisir la signification beaucoup plus grande de ces choses ; c’est donc dans les épîtres que nous est révélé le sens plus profond de la communion fraternelle.
J’aimerais vous rappeler que, dans les épîtres, le mot « ensemble » est associé aux choses les plus grandes qui nous touchent ; le préfixe « sun », qui n’est pas toujours rendu littéralement dans nos versions, est lié aux questions les plus vitales et les plus importantes de notre relation avec Dieu. Je vous en citerai simplement quelques-unes, sans nous arrêter pour les étudier, mais pour relever l’importance de cette question de notre relation en Christ.
Nous sommes ramenés en arrière, dans les temps éternels, « avant la fondation du monde », avec ce mot, et il nous est dit que nous avons été choisis, ou élus, ensemble en Christ, avant que le monde fut. Cela nous est déclaré très définitivement dans Éphésiens 1.4 : « Il nous a élus en lui avant la fondation du monde », et dans 1 Pierre 5.13 : « Celle qui est élue… vous salue ». La communion fraternelle n’est donc point une chose accidentelle. Ce n’est pas quelque chose qui ait été simplement introduit dans le temps, pour que nous marchions en accord durant cette vie. Elle date des conseils éternels de Dieu, dans l’éternité, et c’est là, dans ces conseils éternels, que, ensemble en Christ, nous avons été choisis. Retenons toute la force de ceci. Le sens de ces déclarations n’est pas simplement que nous avons été choisis en Christ ; elles ne signifient pas non plus que nous avons été choisis ensemble avec Christ ; elles impliquent le fait que nous avons été choisis ensemble en Christ. Cela signifie que nous avons été vus comme un en Christ : nous étions ensemble, non pas Jésus Christ et nous, comme autant de personnes séparées mises ensemble, mais nous avons été mis ensemble en Christ, dans la pensée et l’intention de Dieu, de toute éternité. Ainsi, avant même que nous entrions en existence, cette pensée éternelle de Dieu était l’ensemble, l’unité parfaite des Siens. Nous pouvons comprendre pourquoi l’ennemi prend toute cette peine pour détruire la communion fraternelle du peuple de Dieu, puisque Dieu l’a considérée comme une chose d’une importance si grande, qu’il lui a donné une part définie dans Son dessein, dans Son intention déterminée, et qu’il l’a voulue de toute éternité.
Ensuite, dans le temps, la pensée de Dieu reçoit son expression, et nous sommes appelés ensemble en Christ. Là-dessus suivront toutes ces choses qui sont liées à cet « ensemble ». Il nous est dit dans Romains 6.5 que « nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort ». La force de cela, ce n’est pas que nous ayons été plantés, comme autant d’individus, ensemble avec Christ, mais que nous avons été plantés l’un avec l’autre en Christ, dans notre conformité à Sa mort. Ce n’était pas simplement une chose individuelle, c’était une chose collective. Nous sommes tous ensemble dans la mort de Christ. Si nous pouvons employer un autre terme, nous sommes réunis ensemble dans la mort de Christ.
Puis, nous dit l’épître aux Éphésiens, nous avons été ressuscités ensemble en Jésus Christ. La préposition « en » est justement rendue dans nos versions, et elle gouverne tout ce passage. Nous avons été ressuscités ensemble en Lui, et non seulement avec Lui.
De plus, il nous est dit que nous sommes assis ensemble en Lui, réunis ensemble en un, unis ensemble, coordonnés ensemble, joints ensemble, croissant ensemble, en ayant une même pensée. Tout cela nous parle de ce grand « ensemble » du peuple de Dieu. La Parole de Dieu nous dit beaucoup plus de choses encore à ce sujet, mais ceci suffira pour faire saisir à nos cœurs quelque chose de la portée immense, de l’importance vaste et infinie de l’union et de la communion fraternelle, de cet « ensemble » en Christ.
J’aimerais essayer de grouper en trois ou quatre pensées très vastes et très générales, les grandes significations spirituelles de la communion fraternelle, telles que je les vois dans la Parole de Dieu. C’est une question qui demandera encore plus de recherches et de méditation de votre part, et j’espère que vous la suivrez jusqu’au bout.
La communion fraternelle, ou « l’ensemble» du peuple de Dieu, est en premier lieu opposé des plus intimement à l’exaltation du Seigneur Jésus. Pour exprimer cela en d’autres termes, la Souveraineté du Seigneur Jésus, en tant que Tête de Son corps, est liée immédiatement et intimement à la communion fraternelle de Son peuple ; ou encore, la communion fraternelle du peuple du Seigneur touche de la manière la plus intime à la Seigneurie de Christ, à Sa qualité de Tête de l’Église ; au fait qu’Il est le Souverain. Cela signifie, qu’en opposition, un manque de communion fraternelle, un arrêt de la communion fraternelle, une faiblesse dans la communion fraternelle, tout ce qui est dislocation parmi le peuple du Seigneur, — schisme, divisions, relations tendues, — tout ce qui est indépendance, séparation, détachement, isolement, tout cela touche à la souveraineté du Seigneur Jésus de façon directe, et enlève de Sa gloire à Sa Tête souveraine.
Pour que David pût parvenir au trône à Jérusalem, il avait fallu que le grand pas, le mouvement décisif qui l’amènerait à la domination universelle, soit fait à Hébron. Hébron signifie communion fraternelle, — et nous voyons en ce qui concerne David que ce fut lorsque triompha la communion fraternelle, que le trône entra en vue. Voici de quelle manière les choses se passèrent :
« Et tout Israël se rassembla vers David à Hébron, disant : Voici, nous sommes ton os et ta chair. Et autrefois, quand aussi Saül était roi, c’était toi qui faisais sortir et qui faisais entrer Israël ; et l’Éternel, ton Dieu, t’a dit : Tu paîtras mon peuple Israël, et tu seras prince sur mon peuple Israël. Et tous les anciens d’Israël vinrent vers le roi à Hébron ; et David fit alliance avec eux à Hébron, devant l’Éternel ; et ils oignirent David pour roi sur Israël, selon la parole de l’Éternel par Samuel ». 1 Chroniques 11.1-3.
Hébron signifie communion, ligue, ces hommes se réunirent tous ensemble dans un seul but, avec un seul objet, comme un seul homme, pour faire roi David. Sur quelle base ? « Nous sommes ton os et ta chair. » C’est une unité organique, et non pas une union organisée ! C’est quelque chose d’intérieur, quelque chose qui est dans leur constitution même, de sorte que sa royauté est basée avant tout sur une unité intérieure.
« Quand aussi Saül était roi, c’était toi qui faisais sortir et qui faisais entrer Israël. » La royauté de David est, en second lieu, basée sur ses valeurs pratiques de conducteur. En présence de notre Seigneur Jésus, je vous le demande, est-Il digne, par Sa valeur et Son caractère de conducteur, d’être Roi ? Nous aussi, nous pouvons dire, quant à la première question, « Nous sommes ton os ». Notre relation avec Lui est celle d’une unité organique et intérieure. Et, en ce qui concerne Sa dignité, Il l’a Lui-même prouvée. Oui, Saül avait été roi, mais il ne s’était pas montré digne de la royauté. « Quand aussi Saül était roi, c’était toi qui faisais sortir et qui faisais entrer Israël. » Nous avons là, de manière typique, cette suprématie de Christ, en vertu de Ses propres facultés.
L’Éternel dit : « Tu seras prince… ». Nous voyons enfin, en troisième lieu, que la fondation du trône est faite par désignation divine.
L’Éternel avait parlé par l’intermédiaire de Samuel ; et le peuple, entra en ligne avec le décret divin, en oignant David comme roi. C’est là ce que représente Hébron. Hébron exprime l’union intérieure, le droit à la royauté en raison de l’excellence personnelle, et le droit de royauté en vertu de l’appointement divin. Lorsque nous avons reconnu ces choses et que nous y sommes arrivés, nous savons ce qu’est la communion fraternelle. Ce fut donc par Hébron, dans la communion fraternelle et sur cette triple base, que David arriva à Jérusalem. Israël l’avait fait roi dans la communion fraternelle, et il monta ensuite à Jérusalem pour l’accomplissement de son but.
Cela n’est qu’une illustration, une figure, mais il est vrai, quant au principe spirituel, que le Seigneur Jésus, dans Sa souveraineté, est profondément et directement affecté par la communion fraternelle de Son peuple, par son unité, et que cela signifie une grande perte pour Lui lorsque cette unité, cette communion fraternelle, n’existe pas, lorsqu’elle n’abonde pas.
La communion fraternelle implique la signification de la croix de Christ dans une mesure et d’une manière plus grandes encore que la plupart des autres questions. Ce n’est peut-être pas quelque chose de nouveau, d’affirmer que le croix du Seigneur Jésus n’a pas seulement mis de côté le péché en tant que péché, ni Satan et son pouvoir ; elle n’a pas été seulement une expiation pour le péché, mais la destruction de toute l’œuvre que Satan avait accomplie par le péché. Or, l’une de ces œuvres que Satan avait accomplies par ce moyen, c’était la désintégration de la création, l’introduction d’un élément de discorde à travers toute la création, si bien que, dans son état déchu, elle n’est plus, pour ainsi dire, qu’en fragments. Il n’y a point d’harmonie. Il n’y a pas d’unité. Il y a un élément conflictuel, une relation tendue, du conflit, de la rivalité, et toutes ces choses qui opposent fragment à fragment, et qui amènent à cet état d’instabilité perpétuelle. C’est dans la constitution même des choses, et ce ne sera jamais restauré par les conseils des hommes. Malgré tout ce qui peut être obtenu grâce à des délais, par le moyen d’efforts et de nos tables rondes, jamais la question de cet élément invariable qui est désormais présent dans la constitution même de la création ne sera résolu. Il y aura des guerres jusqu’à la fin, et elles deviendront de plus en plus implacables. C’est dans la nature des choses, non pas seulement dans l’homme, mais dans tout l’univers. L’union, l’unité de la race ont été détruites par Satan, par le moyen du péché de l’homme. Or, la croix du Seigneur Jésus signifie la destruction des œuvres du diable ; et c’est pourquoi, en face de la croix, devant l’autel, où Il dit : « Je me consacre Moi-même », au moment où Il va entrer dans les ombres de la croix, le Seigneur Jésus, dans le dix-septième chapitre de Jean, exhale cette prière : « Qu’ils soient un ». C’est pour cette unité qu’il a fallu la croix. C’est ce qu’accomplira la croix. La croix est le moyen par lequel Dieu — en Christ — a mis fin à cette œuvre du diable, à cet état de séparation, de division, de schisme, de tension, de guerre, de conflit, qui existe maintenant dans la nature même des choses.
Dans la résurrection du Seigneur Jésus, dans laquelle nous sommes ensemble en Lui, il doit y avoir, il devrait y avoir, ce témoignage que l’œuvre du diable a été détruite, a été anéantie, et qu’il y a désormais ici-bas un peuple qui est un. Nous remarquons ainsi, après Sa résurrection, lorsque l’Esprit fut venu, qu’ils persévéraient dans la communion fraternelle, comme aussi dans d’autres choses, et que ce fut cette communion fraternelle, si profondément chérie dans le dessein divin, qui devint l’objet de l’assaut infatigable de l’adversaire, parce qu’elle était la preuve évidente de la destruction totale de ses œuvres dans la croix du Seigneur Jésus, et qu’elle en était le témoignage vivant. Nous savons très bien, lorsqu’il s’élève des divisions, qu’il y a des tensions dans les relations, que le seul moyen d’en triompher, c’est de faire une nouvelle application de la croix dans la vieille création. Les droits personnels, les sensibilités personnelles, les jalousies, les rivalités, doivent être placés à nouveau sous la puissance destructive de la croix, avant que l’on puisse revenir à cette communion fraternelle parfaite. La grande œuvre de la croix du Seigneur Jésus est affectée de manière particulière, plus encore que la plupart des choses, par la communion fraternelle.
Comme nous l’avons vu, il ne nous est pas possible, dans le meilleur de nous-mêmes, de triompher en dehors de l’amour divin. Notre amour humain, dans ce qu’il est de meilleur, sera poussé à ses limites en face de certaines situations. Il n’y a que l’amour puissant de Dieu, rendu actif en nous par le Saint Esprit, qui triomphera réellement ; et cela signifie une vie vécue dans l’Esprit. Si vous et moi, nous vivons en quelque manière dans la chair, il y aura des schismes, il y aura des divisions, il y aura une perte de communion fraternelle. Que l’un ou l’autre, quelque part, de quelque manière, agisse en dehors de l’Esprit, la communion fraternelle en sera aussitôt brisée. Ce ne sera que dans la mesure où, vous et moi, nous vivons dans l’Esprit et où nous sommes poussés par l’Esprit, que cette communion fraternelle sera maintenue pure, par la puissance efficace de la souveraineté du Seigneur Jésus. Cette vie dans l’Esprit est requise, et elle est révélée quant à sa mesure et à son degré, par la communion fraternelle. Une vie dans l’Esprit amènera à la communion fraternelle ; une vie non vécue dans l’Esprit éloignera de la communion fraternelle.
La plénitude de vie est déterminée par la communion fraternelle. Ceci n’est pas non plus une vérité nouvelle, mais il est nécessaire d’insister toujours sur le fait qu’il n’est pas possible d’arriver, de manière individuelle, à la plénitude de Christ. Ni vous, ni moi, nous ne pourrons jamais arriver individuellement à la plénitude de Christ. Il faut l’Église tout entière, le Corps de Christ tout entier, pour arriver à Sa plénitude. C’est l’Église qui est la plénitude de Celui qui remplit tout et en tous. Nous n’arriverons, vous et moi, à la plénitude de Christ qu’en relation avec tous les autres membres de Son Corps. Si nous nous isolons, nous limitons simplement notre croissance spirituelle, nous mettons immédiatement un obstacle à notre développement spirituel. Nous croîtrons et nous nous développerons plus abondamment lorsque nous vivons dans la communion fraternelle. Notre foi mutuelle, notre amour mutuel, notre appui mutuel contribuent à l’enrichissement de tous. Il nous arrive parfois de penser que nous avancerions mieux, que nous ferions des progrès plus rapides, si nous pouvions nous éloigner et vivre par nous-mêmes. Croyez-moi, nous ne ferions que nous limiter, et le moment viendrait bien vite où nous désirerions retourner au milieu des enfants de Dieu.
L’ennemi, de son côté, cherchera toujours à nous éloigner, à nous faire sortir pour être seuls, non pas pour un jour ou deux, — c’est parfois très bon pour nous d’être un ou deux jours seuls avec le Seigneur, — mais il cherche à nous faire partir tout à fait et définitivement. Demandons-le à ceux qui auront tenté cela ; ils nous répondront toujours qu’ils ont fait des progrès beaucoup plus rapides, qu’ils se sont enrichis spirituellement beaucoup plus, dans la communion fraternelle avec d’autres enfants de Dieu, bien que cette communion fraternelle leur ait coûté parfois, qu’elle ait été difficile, et qu’elle ait demandé quelques conflits intenses ; mais aussi les plus grandes victoires. Et c’est ainsi que nous avançons. Relisons dans les épîtres aux Éphésiens et aux Corinthiens les chapitres qui traitent cette question, et nous verrons avec quelle insistance l’apôtre appuie sur cette loi, c’est à dire la loi qui veut que chacun contribue à l’édification et à l’enrichissement de tous dans nos relations mutuelles.
L’efficacité du service est gouvernée par la même loi. Nous n’accomplirons jamais le service le plus complet et le plus efficace pour Dieu, en gardant une position d’indépendance. Tout ce qui sera fait dans cette ligne individuelle n’atteindra qu’un certain point, et ne pourra jamais arriver à la plénitude spirituelle ni avancer dans une réelle efficacité. Mais lorsque nous comprenons le service à la lumière de la vérité, de la réalité du Corps de Christ, il contribuera à l’accroissement du Corps : le Seigneur est là; c’est Lui qui agit et qui triomphe. La communion fraternelle ne consiste pas simplement à appeler les enfants de Dieu à prier pour nous lorsque nous avons un ministère à accomplir et à les amener à nous donner le nécessaire pour notre entretien. La communion fraternelle est quelque chose de beaucoup plus grand que cela ; il y a en elle des implications beaucoup plus immenses. C’est une chose organique, et non quelque chose qui puisse être organisé. C’est une chose intérieure, une chose puissante en valeur. Les pertes sont considérables lorsque la communion n’existe pas, ou lorsqu’elle n’est pas reconnue.
Il doit y avoir de notre part abandon de tout ce qui est personnel et simplement individuel. Il faut que nous nous soumettions l’un à l’autre dans le Seigneur. Mais il y a aussi pour nous un gain dans cette ligne ; car il est toujours dangereux de se lancer dans le service du Seigneur, de rencontrer l’ennemi dans la vie chrétienne, sans être en communion fraternelle, organique et vivante, avec les enfants de Dieu. Non pas seulement parce qu’ils nous assurent l’appui de leurs prières, mais parce que dans une communion fraternelle, réelle et intérieure, il y a une unité. Si l’ennemi peut nous maintenir isolés, il nous brisera. Nous devrions rechercher de tout notre cœur, tout ce qui peut contribuer à la communion fraternelle, répudier l’isolement, répudier l’indépendance, répudier tout ce qui tend à désunir. Si nous avons à lutter contre nos propres inclinations, contre nos propres sentiments, maintenons fermement l’aspect positif de la communion fraternelle, et efforçons-nous d’y demeurer avec le Seigneur. Tout ce que nous pourrons mettre de côté pour l’assurer, contribuera certainement à l’enrichissement de chacun et à une efficacité beaucoup plus grande dans l’œuvre du Seigneur.
Que le Seigneur nous aide à prendre à cœur cette question de la communion fraternelle, qui a dans Son cœur une si grande importance.