« Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi (recevez mes instructions) » (Matthieu 11.29)
« Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ… » (Éphésiens 4.20)
Le fait d’enlever un seul mot à une phrase peut faire toute la différence et donner un autre sens à ce qui a été dit. C’est pourquoi Jésus, lorsqu’Il était encore sur terre, n’a pas pu se présenter de manière objective, car le temps de l’intimité avec Lui n’était pas encore arrivé mais Il a dû plutôt dire à ses disciples : « Apprenez de moi ».
Quand le temps de l’intimité subjective est venu, le Saint-Esprit a conduit l’apôtre Paul à ôter le de, et à dire ainsi « Apprends Christ ». On peut être certain que beaucoup d’entre nous vont rapidement discerner ce qui est le point faible de la grande majorité des chrétiens aujourd’hui : une vague imitation de Jésus qui ne mène nulle part, au lieu d’un apprentissage personnel et subjectif de Jésus qui mène très loin.
En conséquence, il nous faut absolument entrer à l’École de Christ, celle suivie par les Douze, qu’Il avait choisis « pour les avoir avec Lui et pour les envoyer » (Marc 3.14).
Premièrement, ceux-ci étaient appelés disciples, ce qui veut dire qu’ils se sont mis sous une discipline. Avant de pouvoir être apôtres, c’est-à-dire envoyés, nous devons nous mettre sous une discipline pour être des disciples et être enseignés intérieurement. Chaque personne qui est née d’en haut est introduite dans cette école, et il est très important que nous connaissions la nature de celle-ci, ce que nous allons apprendre et les principes régissant notre éducation spirituelle.
En fréquentant cette école, la première chose que le Saint-Esprit fait pour nous, en tant qu’Enseignant et Conseiller, si nous sommes réellement entre Ses mains, c’est de nous montrer clairement ce que nous aurons à apprendre et de nous présenter le grand objectif de notre formation.
Les passages d’Ézéchiel 40:2-4 et 43.10-11 ont un rapport direct avec ce sujet. Au temps où la véritable expression de la pensée de Dieu était perdue au milieu de son peuple, quelque part dans un pays lointain, l’Esprit de Dieu étendit Sa Main sur le prophète. Il le ramena en vision à Jérusalem, le plaça sur une haute montagne et lui présenta un nouveau temple, d’où coulerait un fleuve de vie jusqu’aux extrémités de la terre. Puis Il continua à le décrire en détail et instruisit le prophète dans le but de décrire cette demeure à la maison d’Israël en vue d’amener une guérison de vie spirituelle en conformité avec la grande révélation de la pensée de Dieu, afin qu’ils se sentent avant tout honteux face à leur état. Il est bien clair que tout ce qu’Ézéchiel voyait, trouve son parallèle et son accomplissement dans l’Église qui est Son Corps.
Spirituellement tout réside en Christ. Et la méthode de Dieu avec Son Peuple est de lui présenter cet Objectif, qui est la parfaite expression de Sa Pensée. C’est donc ce qu’Il fit quand au bord du Jourdain, Il déchira les cieux en disant :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je prends plaisir ». Il présenta et attesta ce qui était l’expression détaillée de Sa pensée à l’égard de Son peuple.
L’Apôtre Paul exprima le fait que « ceux qu’Il a connus d’avance, Il les a aussi préparés et prédestinés à être semblables à l’image de son Fils » (Romains 8.29).
C’est la présentation, l’attestation et la déclaration du Plan divin en relation avec Lui. C’est pourquoi, le premier objectif du Saint-Esprit est de nous informer de ce qui est le but même de notre éducation spirituelle. En clair, Il veut révéler Christ en nous, après quoi Il se mettra à l’œuvre pour nous rendre semblable à Christ. Apprendre Christ, c’est d’abord voir Christ.
La marque d’une vie dirigée par le Saint-Esprit est celle d’une vie continuellement occupée par Christ, de telle sorte que Christ devienne de plus en plus important au fur et à mesure du temps qui passe.
L’effet du travail du Saint-Esprit en nous est de nous conduire au bord d’un puissant océan qui s’étend bien, bien, bien au delà de notre champ visuel et de ce que nous pouvons ressentir : les profondeurs et la plénitude de Christ ! Si nous vivons juste notre vie humaine sans son œuvre, nous ne resterons que tout au bord de cette vaste plénitude qu’est Christ.
Avant même d’aller plus loin, nous sommes déjà face à un défi ! Ce ne sont pas que des mots ou des paroles mais c’est la vérité. Examinons nos cœurs à présent : Est-ce réel pour nous ? Connaissons-nous cette vie-là ? Sommes-nous désespérés au point de vouloir mieux le connaître ? Nous avons une vision tellement fuyante et vague de ce que signifie Jésus-Christ, que nous réalisons notre totale impuissance en ce qui le concerne.
La marque d’une vie dirigée par le Saint-Esprit !
Jésus grandit en nous au fur et à mesure de notre marche : il s’agit d’un style de vie. Chaque fois que nous arrivons à un niveau où nous pensons « je sais, je l’ai, j’y suis arrivé ! », les choses deviennent statiques. Et nous pouvons constater que le Saint-Esprit a arrêté d’agir, et que notre vie est devenue assommante et morose.
Prenons l’exemple de l’apôtre Paul, les paroles qu’il utilise pour définir et exprimer ce qui lui est arrivé dès le départ : « Il plut à Dieu… de révéler en moi Son Fils ». Paul a eu une vie très remplie, il a travaillé dur, non seulement en temps et en énergie, mais aussi dans tout son être intérieur pour essayer de sonder les profondeurs divines. A la fin de sa vie si pleine, cet homme qui disait au commencement : « Il plut à Dieu de révéler en moi Son Fils », laisse échapper ce cri du cœur : « je regarde toutes choses comme une perte… afin de connaître Christ » (Philippiens 3.10).
Suite à la grande révélation initiale du chemin de Damas, suite à toutes les révélations qui ont suivi, au point qu’il ait été transporté en esprit jusqu’au troisième ciel où lui ont été montrées des choses inexprimables ; en fin de compte, Paul ne connaît absolument rien en comparaison de ce qui doit être connu.
Connaître Christ, c’est l’essence même d’une vie dirigée par le Saint-Esprit. C’est cela qui va nous délivrer de la mort, de la stagnation, du surplace. C’est l’œuvre de l’Esprit au sein de l’École de Christ qui nous présente et nous fait garder le cap sur Christ dans Sa grandeur. Ainsi Dieu, notre Père, qui dès le commencement a mis Jésus au monde, Le présente, Le reconnaît et nous dit :
« C’est à Lui que je veux te faire ressembler, à son image ! ».
Les présentations étant faites, les leçons fondamentales commencent. Le Saint-Esprit ne se satisfait pas de nous faire une présentation mais Il va commencer un vrai travail en relation avec cette présentation et nous conduire dans des situations très importantes pour notre formation spirituelle.
Question : Le Saint-Esprit nous fait-il connaître la plénitude de Dieu de manière croissante ?
Si la réponse est non, c’est que quelque chose ne fonctionne pas. Si ce n’est pas la nature de notre vie spirituelle, c’est qu’il y a quelque chose qui « cloche » par rapport à l’onction divine. Jésus a dit à Nathanaël : « Désormais, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme » (Jean 1.51).
Il annonçait bien sûr le Saint-Esprit qui devait se répandre bientôt. Avec un ciel ouvert, on voit la révélation de Dieu concernant Son Fils. Ce ciel ouvert pour Jésus, c’était l’onction. Il en est de même pour nous : l’onction de l’Esprit le jour de la Pentecôte qui coulait de Christ en nous et au milieu de nous. Ce ciel ouvert est une révélation toujours grandissante de Christ.
Le ciel ouvert nous apporte donc la révélation de Dieu en Christ et nous la rend disponible, afin que nous ne soyons pas dépendants des bibliothèques, des livres et autres guides chrétiens. Cette révélation est là pour nous, directement. Même si toutes ces choses peuvent nous aider et nous enrichir, nous avons notre propre chemin éclairé et aucun dôme fermé au dessus de nos têtes ! Jésus devient ainsi de plus en plus merveilleux dans notre propre cœur, parce que « Dieu qui a dit : la lumière brillera au milieu des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour apporter la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ » (2 Corinthiens 4.6).
La première chose absolument vitale et nécessaire pour nous, est de réaliser à quel point Christ est différent de nous. Si nous prenons l’exemple des disciples qui ont suivi Son École — ce n’était pas l’école du Saint-Esprit au même sens que la nôtre, mais elle y ressemblait –, la première chose qu’ils ont appris fut à quel point Il était d’une toute autre nature qu’eux.
Ils ne l’ont pas appris du premier coup, mais en étant peu à peu confrontés à Son esprit, à Ses pensées, à Ses attitudes et à Ses motivations. Ils essayaient d’influencer Jésus pour prendre certaines directions, faire certaines choses ou se rendre dans certains lieux ; ils cherchaient à ce que Jésus suive leurs jugements, leurs sentiments, leurs idées. Mais, ce n’était pas les siens.
Aux noces de Cana, la mère de Jésus lui dit : « il n’y a plus de vin ». Sa réponse a été : « Femme, peu m’importe ! Mon heure n’est pas encore venue ». En grec, ce serait plutôt : « Femme, toi et moi pensons différemment, à cet instant il n’y a rien de commun entre toi et moi ».
Les disciples ont sans cesse essayé d’influencer Jésus avec leur propre mentalité, mais à chaque fois, Il les repoussait en leur montrant à quel point leurs idées, leurs pensées et leurs jugements étaient très différents, voire opposés aux siens. Les disciples devaient se décourager à la fin, et Lui devait être désespéré de voir que ceux-ci ne comprenaient pas ce qu’Il faisait avec eux ! Nous ne pourrons rien produire de cette nature qui soit acceptable par notre Dieu !
Tout ce qui vient vraiment de Dieu est en Christ seul, pas en nous !
Il y a toujours une différence entre Christ et nous, même s’Il demeure en nous par le Saint-Esprit. C’est pour cela que souvent nous nous demandons pourquoi nous faisons encore des erreurs et des maladresses. Pourquoi avons-nous ce sentiment d’échec qui persiste et ferons-nous un jour les choses convenablement ?
Le Seigneur nous répond : « Je t’apprend, c’est tout ! Ce que je veux t’amener à comprendre, c’est que tant que tu ne retiendras pas cette leçon, nous n’irons nulle part ensemble ! Tu dois absolument reconnaître que Je suis TOTALEMENT différent de toi et que cette différence est telle que nous évoluons dans deux mondes opposés… Tu ne pourras jamais connaître la face cachée de tes motivations, tant que le Saint-Esprit ne mettra pas le doigt sur les profondeurs de ton être ! ».
Nous pouvons toujours exprimer nos émotions, nos sentiments ou nos désirs de la manière la plus spirituelle qui soit et réagir comme Pierre devant Jésus, mais Lui veut nous apprendre à nous vider de nous-même. C’est pourquoi nous passons complètement à côté du Maître lorsque nous cherchons seulement notre bénédiction et l’occasion d’être rempli afin d’obtenir ce qui peut satisfaire notre ego. Cet ego se manifeste souvent de la façon la plus spirituelle qui soit, mais on ne sait jamais ce qui se cache réellement derrière. Nous devons donc en arriver à un constat sévère qui nous amène à découvrir que nos meilleures intentions sont déviées et corrompues, et que nos motivations les plus pures sont impures à Ses yeux !
Des choses que nous prétendons faire par l’Esprit, Lui et Lui seul est l’objet de la satisfaction et du plaisir divins.
La leçon fondamentale que nous aurons à apprendre (parfois durement) dans notre vie, par l’enseignement, la discipline et la révélation de l’Esprit, c’est que Christ est d’une autre nature que la nôtre, et que cette différence est absolue. Cette dure leçon est certainement celle que le monde refuse, que la chair repousse, car elle est en opposition avec tout le système de l’enseignement humaniste qui croit encore que l’homme est quelque chose de merveilleux ! NON ! même quand nous atteignons le meilleur niveau possible, il reste encore un gouffre infranchissable entre nous et une petite partie de la nature de Christ.
C’est l’enseignement le plus capital à enregistrer sinon rien de constructif et de durable ne pourra se faire dans notre vie chrétienne !
Dieu a présenté Son modèle, l’objet de Son plaisir. La prochaine étape qu’il veut donc nous voir emprunter est celle où nous réalisons l’impossibilité absolue de nous conformer à ce modèle. Par nous-même, c’est impossible, c’est le constat du désespoir !
Pourquoi sommes-nous désespérés de nous-même, toujours et toujours, devant cette évidence ? Pourquoi ne le serions-nous pas une fois pour toutes ? Simplement, parce que nous cherchons partout quelque chose de bon en nous que nous pourrions présenter à Dieu pour Le satisfaire et répondre à Ses exigences. Mais nous n’en trouverons jamais !
Toute notre justice et tout ce qui en nous essaie d’être juste, sont des chiffons sales ! Mais c’est cette constatation qui va nous conduire vers la position la plus glorieuse donnée par l’instruction de Jésus : « Apprend de Moi… et tu trouveras du repos pour ton âme ».
Nous ne trouverons jamais de repos pour notre âme, tant que nous n’aurons pas compris et enregistré ces deux leçons fondamentales pour aller plus loin et vivre une vie abondante :
la différence absolue de nature entre Christ et nous,
l’impossibilité absolue d’être semblable à Christ, en cherchant, produisant ou faisant quoi que ce soit en nous-même ou par nous-même.
Désespérons de nous-même, de notre dernier désespoir, en nous examinant nous-même, car ces deux leçons sont fondamentales pour aller loin.
A partir du moment où les points précédents sont bien établis, le Saint-Esprit commencera à nous montrer comment cela s’est accompli.
Jésus, le Fils bien-aimé de Dieu, a traversé ces épreuves à ce sujet, ayant accepté sa forme humaine et une vie de dépendance en se vidant volontairement de Lui-même. A tout moment, Il pouvait exercer son pouvoir divin pour sa propre délivrance, son salut, ses besoins et sa protection, mais au lieu de cela, Il s’est dépouillé de ce droit et Il a dit : « Je renonce à tous mes droits, prérogatives et pouvoirs divins pour le temps présent, et j’accepte ma position d’homme et ma dépendance absolue envers Dieu, Mon Père ; j’affronte tout ce que l’homme a à affronter au niveau humain ! » (Cela ne signifie pas qu’Il s’est vidé de Sa divinité, mais de ses droits pour le temps présent). Il s’est fait homme dans tous les domaines et est passé par tous les aspects de la condition humaine. Puis Il est retourné sur le trône, ayant remporté une complète victoire dans chaque effort produit par l’homme pour satisfaire Dieu le Père. Après cela, pensez-vous que Dieu va renoncer à jamais à Son Fils et à tout ce qu’il a accompli en faveur de l’homme en disant : « Fais de ton mieux et Je serai satisfait » ?
Quel aveuglement au sujet de Christ et de Dieu dans ce christianisme si populaire aujourd’hui ! Non, il y en a qu’une seule personne dans l’univers dont Dieu peut dire de tout Son cœur « en qui Je prend plaisir », c’est le Seigneur Jésus-Christ. Et si nous allons avoir sa faveur, ce sera « en Christ Jésus », pas en nous-même. Lorsque cette partie de l’éducation est acquise et « digérée », alors seulement le Saint-Esprit peut commencer l’œuvre de conformité à l’image du Fils de Dieu.
Tout au long des mois et des années, les disciples en sont arrivés à voir à quel point Jésus-Christ était complètement différent d’eux, au point d’atteindre le stade du désespoir en s’examinant eux-mêmes. Il avait tout prévu et Il ne pouvait leur empêcher de prendre cette voie. Jusqu’à la fin, alors qu’ils se défendaient ardemment de Lui être loyaux, fidèles, et persévérants, Jésus leur dit :
« Croyez-vous maintenant ? Voici, l’heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul » (Jean 16.31-32) et à Pierre : « Je te le dis, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois ». Que pensez-vous des sentiments des disciples à la crucifixion, lorsqu’ils l’eurent tous abandonné ? Un profond désespoir est entré dans leur âme, non seulement au sujet de leurs attentes et perspectives d’avenir, mais un désespoir d’eux-mêmes. Oui, Dieu l’avait permis car c’était nécessaire.
Nous passerons par le même chemin si nous acceptons de suivre la même école. C’est essentiel car aucune œuvre constructive ne pourra se faire dans nos vies tant que cela n’aura pas progressé en nous ! En fait, Dieu est en train de préparer un chemin pour Son Fils et Il nettoie le terrain pour apporter la plénitude de Christ.
Après la Croix et la Pentecôte, les choses ont commencé à changer de l’intérieur, et à partir de ce moment-là, on a commencé à voir Christ se manifester de façon grandissante dans ces hommes. Ils ont sans doute eu un long chemin à parcourir par la suite, mais on ne peut pas s’empêcher de remarquer qu’une fondation a été posée à partir de ce moment-là. C’est pourquoi il y a une différence, non pas tellement celle d’hommes changés, mais celle de Christ en eux, transcendant ce qu’ils étaient par nature. Ce n’est pas qu’ils soient devenus franchement meilleurs, mais c’est Christ en eux qui est devenu tellement plus réel et puissant !
Ainsi en est-il de l’École de Christ qui est un véritable challenge et un défi pour ce « vieil homme » qui a tant de mal à mourir et qui se soumet si difficilement, ce à cause de toute la formation et l’éducation humaniste que nous avons reçues. Cette pensée humaniste complètement opposée à la pensée de Christ, veut nous faire croire qu’en tout temps nous devons faire et être le mieux possible.
Bien sûr, nous ne pouvons pas vivre en étant négligeant et paresseux, mais à notre meilleur niveau, nous ne pourrons jamais franchir le fossé entre l’homme et Jésus-Christ. Car ce fossé demeure, et la meilleure manière de le franchir, c’est de mourir et de ressusciter des morts (mais ça, c’est un autre sujet !).