Une jeune fille — vingt-cinq ans — m’entretient de ses problèmes. Elle sort de l’hôpital après une tentative de suicide, toujours obsédée par l’idée d’en finir avec la vie. Son entourage qui l’estime s’en inquiète.
« La vie présente, m’explique-t-elle, ne m’apporte que tristesse et malheurs. J’en ai ras le bol de patauger dans la grisaille.
— Allons donc ! De quoi vous plaignez-vous ? Vous avez tout pour être satisfaite : la santé, la beauté, la jeunesse, du temps, une belle situation, un appartement cossu, une voiture et surtout des amis qui prennent vos intérêts à cœur et souffrent de vous voir dans cet état. En vérité, ce qui doit changer chez vous, c’est l’atmosphère de votre vie. C’est votre cœur.
— Mais ma vie n’a aucun sens. C’est du vide, du rien du tout.
— Evidemment, parce que Dieu n’y tient aucune place.
— Et puis, pour tout dire, l’au-delà m’attire.
— Curieux ! D’ordinaire, les gens en repoussent l’idée, plutôt effrayés en songeant à ce grand saut dans le vide qu’est la mort. Vraiment je ne comprends pas.
— Pour moi, c’est le contraire. J’ai lu des ouvrages sérieux qui relatent des témoignages tous concordants et combien alléchants de diverses personnes ayant franchi le seuil de la mort. Après un temps plus ou moins long de léthargie qui leur a permis de toucher « à l’autre bord », ils sont revenus à la réalité, émerveillés d’avoir goûté à la félicité d’En-Haut et… terriblement déçus de devoir recommencer cette fichue vie. Pour eux — unanimement — pas de commune mesure entre ces deux existences. Alors vous comprenez pourquoi je veux en finir…
— Mais êtes-vous sûre que ces gens-là ont réellement goûté à l’au-delà ?
— Certainement.
— Les médecins n’ont pas signé leur acte de décès que je sache. Le coma le plus long n’est pas la mort et les témoignages de vos pseudo-ressuscités sont sans valeur : ils vous égarent tout simplement. Ne vous méprenez pas : qui franchit le seuil de la mort se trouve brusquement devant le Dieu de sainteté. Cette perspective est redoutable pour celui qui a négligé de se préparer à cette rencontre. La Bible ne dit-elle pas : « C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » ? (1) Dans l’état où vous êtes — vous avouez avoir résolument tourné le dos à Dieu et vécu comme s’il n’existait pas — vous devriez plutôt trembler de le voir face à face et utiliser le temps qu’Il vous accorde à mettre votre vie en ordre devant Lui.
(1) La Bible : Hébreux 10.31.
♦
♦ ♦
Si la résurrection attend tout homme, l’au-delà n’est pas identique pour tous. Pour les uns, c’est le ciel, l’ineffable éternel dans la présence de Dieu. Pour les autres, la nuit sans fin loin d’un Créateur délibérément rejeté et méprisé : « Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte éternelle ». (2) Hélas ! Que de braves gens vivent dans une dangereuse insouciance, sans se préoccuper de savoir s’ils se rapprochent du ciel ou de l’enfer. Récemment, chacun pouvait lire dans un quotidien du matin : « Pourquoi la mort vous ferait-elle peur ? Elle fait partie de la loi naturelle… Puisque vous avez été sans problème pour votre naissance, soyez donc pareillement sans problème pour votre mort. Si réveil il y a après la mort, faites donc confiance à la nature. Il sera pareil au réveil du matin après une nuit bienfaisante ». Parler ainsi, n’est-ce pas rassurer à bon marché les lecteurs et traiter de ce grave problème avec une rare légèreté ? Oui, il y a un réveil après la mort ; mais sait-on de quoi il sera fait ?
(2) Daniel 12.2 et Jean 5.29.
♦
♦ ♦
Voici un fait. Je me hâte vers la gare de Paris-Lyon pour rentrer à la maison. Mon temps est passablement minuté. Nerveux, je me faufile entre les taxis et les voyageurs encombrés de valises et arrive, essoufflé, sous la vaste marquise animée comme en un jour de fête. A mon grand soulagement, j’aperçois mon train au quai N° 3 prêt à partir. Sans m’informer davantage, je grimpe dans le dernier wagon… Il était temps car les portes claquent derrière moi.
L’inquiétude me saisit cinq minutes plus tard lorsque le convoi ralentit et s’arrête dans une gare qu’il brûle d’ordinaire. Mais au fait, suis-je dans le bon train ? Je me garde de dire : « On verra bien ! » car je tiens à rentrer chez moi par la voie la plus directe. J’interroge les quelques voyageurs du compartiment, mais leurs réponses évasives pour ne pas dire contradictoires sont loin de me rassurer. Plutôt que de me tourmenter une seconde de plus, j’avise un agent de la S.N.C.F. qui passe sur le quai, décidé à changer de train s’il confirme mes craintes…
Dans le voyage de la vie, plus de quatre-vingt-dix pour cent des humains se laissent pousser par les événements sans s’inquiéter ni s’émouvoir le moins du monde : « Advienne que pourra ! » Peu importe que l’on soit dans le bon ou le mauvais train du moment que l’on avance confortablement installé et en bonne compagnie. Pourquoi s’en faire ? Ne devrait-on pas au contraire avec la plus grande énergie s’informer et chercher à connaître l’issue de ce voyage ? Quand les hommes deviendront-ils sérieux et consentiront-ils à se défier des théories qui les laissent dans l’éternelle perplexité ?
Je dois cesser de me persuader que tout finira par s’arranger. Accepter de voir la réalité en face n’est qu’élémentaire sagesse : « Après tout, je suis dans le brouillard mais je suis fermement résolu à chercher jusqu’à ce que je possède l’assurance de la vie éternelle ». La chose est possible puisque l’apôtre Saint Jean déclare à ses lecteurs dans la Bible : « Je vous écris ces choses afin que vous SACHIEZ que vous avez la vie éternelle vous qui croyez au nom du Fils de Dieu ». (3)
(3) 1 Jean 5.13.
Etablissez vos convictions en frappant à la bonne porte. Défiez-vous de ceux qui n’en savent pas plus long que vous et adressez-vous à Dieu Lui-même en consultant la Bible, (4) le guide infaillible inspiré d’En-Haut. Elle précise entre autre que l’homme — tout homme — est installé dans le mauvais convoi, destination « enfer ». Qui veut s’y rendre n’à qu’à se laisser vivre. C’est facile.
(4) Possédez-vous les Ecritures ? Sinon, écrivez-nous pour en recevoir une portion gratuite (discrétion assurée).
Or, il m’appartient de changer de direction en me tournant résolument vers le Dieu Sauveur afin de vivre une existence nouvelle. Ce demi-tour se nomme : conversion. Non qu’il s’agisse d’adhérer à une autre religion mais plutôt de reconnaître et d’accueillir le Christ, l’envoyé de Dieu qui viendra faire « sa demeure en moi et rétablir l’harmonie avec Lui ».
Après tout, ma destinée est entre mes mains car je suis en mesure de changer de route, donc de destination. Alors pas de négligence.