Le message de ce petit livre est simple, mais des plus solennels. C'est que la seule chose nécessaire à l'Eglise, celle qu'il faut chercher par-dessus tout d'un commun accord et partout, c'est d'être rempli de l'Esprit de Dieu.
Afin d'attirer l'attention et les cœurs de mes lecteurs sur la bénédiction en question, j'insiste particulièrement sur quelques points principaux, qu'on peut résumer ainsi :
Quoique je sente profondément les imperfections de ce petit volume, j'espère néanmoins que le Seigneur daignera s'en servir pour faire du bien à son peuple. Nous souffrons trop peu des déficits de l'Eglise, aussi ne sera-ce qu'en y mettant le temps et la peine que nous arriverons à prendre à cœur son état réel et ses besoins, et que nous comprendrons la valeur de la promesse divine. Nous comprendrons alors aussi, j'espère, que cette bénédiction est vraiment la seule chose nécessaire, et qu'il vaut la peine de tout sacrifier pour l'obtenir. J'invite en toute simplicité les chrétiens à lire et à relire soigneusement ce petit livre. Ce n'est que peu à peu que ces vérités spirituelles nous deviendront familières et s'empareront tout à fait de nos cœurs, si nous nous en occupons constamment en nous exerçant au renoncement.
En relisant ce que j'ai écrit, j'ai l'impression de n'avoir pas suffisamment insisté sur l'importune, de la prière persévérante à propos de cette bénédiction. Qu'on ne s'imagine pas que ce petit livre ait été écrit à titre de préparation à la fête de Pentecôte. Dans l'Eglise de Christ, chaque jour doit être une fête de Pentecôte. Il est aussi impossible à un chrétien de mener une vie conforme à la volonté de Dieu sans cette bénédiction qu'à n'importe qui de se bien porter sans air pur. C'est donc d'un bout de l'année à l'autre qu'il s'agit d'être rempli du Saint-Esprit, et cela en le demandant avec foi.
En effet, il est facile de voir par le livre des Actes des Apôtres que c'est toujours par la prière qu'on obtient d'être rempli du Saint-Esprit et d'être conduit par Lui. Ainsi, c'est alors que les chrétiens d'Antioche jeûnaient et priaient que le Saint-Esprit les jugea prêts à être les initiateurs des missions lointaines et leur fit mettre à part Barnabas et Saul pour cette vaste entreprise (Actes 13.2, 3).
Il nous faut aussi, pour recevoir la puissance d'En-Haut, « jeûner », nous affranchir autant que possible des exigences même légitimes de la vie terrestre, pour vaquer sans distraction à la prière. Unissons-nous donc, sans lassitude ni découragement. A ces « élus de Dieu qui crient à Lui jour et nuit » pour que le Saint-Esprit reprenne en nous-mêmes et dans l'Eglise la place à laquelle il a droit, qu'il soit honoré par tous, et puisse révéler à tous les richesses de Christ. Nous ne prierons pas en vain.
Il n'y a d'ailleurs rien de tel que la vraie prière pour scruter et purifier le cœur. Elle nous oblige à nous poser des questions telles que celles-ci : Est-ce que je désire vraiment par-dessus tout ce que je demande ? Suis-je prêt à tous les renoncements pour faire place en mon cœur ou dans ma vie à ce que Dieu me donnera ? Est-ce que je reste en communion avec Dieu, m'attendant à Lui avec une paisible confiance jusqu'à ce qu'Il m'accorde ce grand don surnaturel, Son Esprit à Lui, et pour que son Esprit devienne mon esprit, l'esprit de ma vie tout entière ?
Oh ! prions donc toujours, ne nous relâchons point, soyons des intercesseurs fidèles. en faveur de son Eglise, sûrs que nos prières parviendront à ses oreilles (Ps. 18.7). Sans doute, il est souvent « un Dieu qui se cache » (Esa. 45.15). Il met à l'épreuve notre confiance. Il est souvent tout près de nous à notre insu. Il a son heure à Lui. Mais s'il tarde, attends-le. « Il viendra certainement ; ne tardera pas » (Hab. 2.8 ; Heb 10.17).