Quelle impression nos lecteurs ressentiront-ils en lisant ce titre ?
Les uns penseront que méditer un tel sujet conduit nécessairement à des interprétations hasardées où l’imagination joue le grand rôle. D’autres, qu’il vaudrait mieux noircir du papier en étudiant des questions plus profitables. D’aucuns nous conseilleraient de ne pas nous aventurer dans un système d’interprétation qui, ajouté à tant d’autres en parfait désaccord les uns avec les autres, contribuerait avec eux tous à rendre toujours plus obscure cette importante question prophétique, laquelle il faut traiter avec les ménagements les plus extrêmes.
Ces diverses objections, nous les comprenons pour les avoir nous-mêmes formulées et parce qu’elles se justifient jusqu’à un certain point.
Il est vrai que l’étude de la prophétie a été l’occasion d’une foule innombrable de théories extraordinaires, dont la plupart ne peuvent qu’induire en erreur les esprits trop crédules pour les accepter sans examen. Il est vrai encore que beaucoup de chrétiens, comprenant mal la prophétie, n’ayant pas la spiritualité nécessaire pour saisir le but du Seigneur en nous donnant ces pages concernant l’avenir, se sont nui à eux-mêmes et ont nui aux autres en donnant sur cette matière des explications erronées, souvent absurdes et toujours néfastes. Il est vrai enfin qu’un enseignement quelconque, interprétation prophétique ou autre étude de la Parole écrite, n’a de valeur que dans la mesure où il exerce son action dans la vie pratique. Or, il est de toute évidence qu’en nous donnant la prophétie, le Saint-Esprit a tout simplement en vue notre développement spirituel, notre croissance en Christ, notre compréhension plus complète de la volonté de Dieu, règle de notre marche. Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon ce que sera son œuvre (Apocalypse 22.12). Si cet avertissement était vraiment reçu par l’Église, quels ne seraient pas les fruits qu’il porterait !
Pour rassurer nos lecteurs, hâtons-nous d’ajouter qu’il n’est point dans notre intention de leur présenter une interprétation nouvelle. Nous désirons plutôt placer devant eux des choses déjà connues, mais qui, nous le craignons, restent trop facilement dans le domaine de la connaissance intellectuelle et n’atteignent pas suffisamment le cœur et la conscience. Nous voulons davantage les amener devant Celui qui vient, que les intéresser par la description des événements qui se rapportent à sa venue. Sans doute, l’importance de ces derniers est indiscutable, autrement la Parole garderait à leur égard le silence éloquent dont elle enveloppe tant de choses au sujet desquelles nous l’interrogeons en vain.
Souvenons-nous aussi que la prophétie n’est pas donnée dans le but de satisfaire notre curiosité. Elle doit produire en nous la crainte du mal, une vigilance constante. Prenez garde que personne ne vous séduise (Matthieu 24.4), répondait Jésus à ses disciples qui l’interrogeaient sur les événements à venir, peu avant sa mort. Vous serez mes témoins (Actes 1.8), ajoutait-Il, après sa résurrection, pour répondre à une question analogue de leur part. Ainsi donc, si nous voulons étudier la prophétie d’une manière profitable, il faut le faire avec l’ardent désir d’être gardé de toutes les séductions qui nous menacent et dans le but de devenir toujours plus réellement des témoins fidèles du Seigneur Jésus.